jeudi 18 octobre 2012 à 11h53
A Kinshasa, le trafic fluide de la semaine dernière n’est déjà plus qu’un lointain souvenir. Nul ne se plaint des efforts entrepris, à l’occasion du XIVe sommet de la Francophonie, pour réasphalter, désherber, nettoyer et repeindre les grands axes du centre-ville et la route de l’aéroport. Mais les énormes bouchons ont déjà refait leur apparition. Mardi soir, des dizaines de personnes qui se rendaient à Ndjili, l’aéroport international, situé à une vingtaine de kilomètres du centre, ont raté leur avion, coincés pendant plus de trois heures dans la circulation.
En outre, les lampions de la fête francophone éteints, des responsables de structures congolaises qui ont travaillé pour le comité d’organisation du sommet confient, en privé, leur amertume. Ainsi, des responsables dans le secteur du tourisme font part de leur indignation sur la façon dont les fonds ont été alloués en interne : engagements non tenus, idées et projets récupérés par d’autres…
Certes, l’organisation de la rencontre, sans être impeccable, n’a pas sombré dans le chaos. Quelques couacs, tout de même : la soirée de gala au Théâtre de verdure annulée au dernier moment, les grands hôtels mécontents de la gestion des réquisitions de chambres destinées aux délégations, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement retardée de plus d’une heure et demie.
« Résultat : les entretiens bilatéraux prévus dans la foulée de la grand-messe ont été reportés, raccourcis ou annulés », déplore-t-on au cabinet de Rudy Demotte, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pressé de rentrer à Tournai dans la nuit pour cause d’élections communales.
La grande fête annoncée n’a touché que quelques Kinois privilégiés. « Ni en ville, ni en cité, la population n’a pu participer aux réjouissances », constate un coopérant belge. Le Village de la Francophonie - une centaine de stands institutionnels, commerciaux et culturels aménagés au pied de stade des Martyrs - a attiré des visiteurs étrangers et des Congolais, mais les files d’attente pour accéder au site, les contrôles de sécurité et la fermeture de plusieurs axes de circulation ont découragé la grande foule. Si La Gombe, le centre-ville, a paru aux visiteurs étrangers étrangement calme, c’est parce que la police et l’armée ont coupé les voies d’accès des cités.
« L’omniprésence des militaires et la tension palpable lors du passage de cortèges officiels ont rappelé l’ambiance pesante des dernières élections », estime un expatrié belge. Le déploiement de « robocops », les policiers anti-émeutes, a en tout cas neutralisé toute tentative de sortie des manifestants de l’opposition tshisekediste.
http://www.levif.be/info/actualite/international/kinshasa-desillusions-apres-la-grand-messe-de-la-francophonie/article-4000195645637.htm
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