Gouvernement d’union nationale Les raisons qui s’opposent à sa mise en place
A quelques jours de la clôture des travaux des concertations nationales, les supputations vont bon train sur les principales recommandations qui sortiront de ces assises. Si les uns annoncent depuis plusieurs semaines la mise en place d’un gouvernement d’union nationale à l’issue de ce forum, la coalition des partis politiques de l’opposition opposés à ce forum a jeté le pavé dans la marre le week-end dernier. Elle a fait échos d’un schéma 1+2 (un président de la République et deux vice-présidents), schéma qui aurait été concocté au cours d’une réunion de haut niveau tenue la semaine dernière non loin de la ville de Kinshasa.
Comme d’habitude en pareille occasion, des noms des premiers ministrables et des ministrables circulent déjà sous le manteau dans les couloirs du Palais du peuple. Dans cette course folle au partage équitable et équilibré du pouvoir, certains esprits malins parmi les vrais ou les faux délégués à ce forum auraient tenté d’arnaquer certains gestionnaires des entreprises publiques et autres candidats au poste de mandataire public, a dénoncé la presse. La spéculation bat son plein aussi s’agissant du sort de certaines institutions hors mandat à l’instar du sénat, des assemblées provinciales, et des gouverneurs de provinces élus par ces assemblées provinciales.
Alors que l’agitation gagne les chasseurs des postes politiques, l’on peut s‘interroger sur l’opportunité ou non de .constituer un gouvernement d’union nationale. Cinq questions méritent d’être posées. Primo, quelle nécessité répondrait ce gouvernement d’union nationale qui n’est prévue nulle part dans la constitution? Secundo, faut-il un gouvernement d’union nationale pour aiguiser le sens patriotique des Congolais face à la guerre de l’Est? Tertio, le président Joseph Kabila peut-il se tirer la balle dans les pieds en se séparant d’un premier ministre qui donne de la visibilité à son mandat et à sari programme de la révolution de la modernité? Quarto, que gagnerait la majorité présidentielle en limogeant une équipé gouvernementale qui aligne des performances dont elle tirerait d’énormes dividendes politiques aux élections municipales et provinciales qui pointent à l’horizon ? Sexto, les “concertateurs” du Palais du peuple peuvent-ils se substituer au peuple souverain pour imposer un tel gouvernement rejeté par la grande majorité de nos populations (76% des Kinois selon un récent sondage de Les Points) et des partis politiques ?
A l’art8lyse, il parait peu probable qu’un gouvernement d’union nationale soit constitué à l’issue de ces assises. D’abord parce qu’elle ne profite ni au Chef de l’Etat, ni à sa majorité présidentielle, ni à l’opposition, la vraie, soucieuse de préparer l’alternance en 2016 et encore moins à notre population qui garde un douloureux souvenir de cette expérience sous la longue transition avec Mobutu. En effet, le pays avait connu une demi-dizaine de gouvernement d’union nationale, de large union nationale, de combat, de salut national sans aucun résultat palpable pour nos populations. D’où la réticence et même l’hostilité de bon nombre- de nos compatriotes à cette formule et à l’évocation des noms de certains animateurs de ces gouvernements improductifs aujourd’hui aux manœuvres pour piloter ce fameux cabinet gouvernemental. Alors qu’une tension latente couve au pays sur la question de la révision ou non de la constitution, il serai hasardeux d’envisager un chambardement des institutions qui entrainerait la retouche de la loi fondamentale.
Renforcer une équipe qui gagne
Outre ces considérations évoquées ci-haut, c’est principalement son bilan à mi-parcours qui plaide en faveur de l’actuelle équipe gouvernementale. Nous en voulons pour preuve l’image actuelle de l’économie congolaise à comparer avec celle des années 1990. Quelques chiffres puisés dans le discours du ministre délégué aux finances, Patrick Kitebi Nvul et son collègue du Plan, Célestin Vunabandi aux travaux de là 3ème édition du Forum économique congolais dans l’Union européenne tenus du 24 au 25juin dernier, suffisent pour s’en rendre compte.
En effet parlant de l’économie congolaise dans les années 90, le ministre des finances note que la RDC a enregistré une situation économique caractérisée, notamment, par une politique budgétaire laxiste ayant conduit aux déficits chroniques du Trésor Public; et une politique monétaire accommodante ayant conduit à la monétisation systématique du déficit du secteur public (Trésor Public et Banque Centrale). Entre 1994 et 1995, ajoute-t-il, la planche- à billet a contribué à l’augmentation de la masse monétaire à raison de 2284%” De même, poursuit-il, on a enregistré à la même période une accumulation d’arriérés des paiements sur le service de la dette; l’accumulation d’arriérés des salaires des agents et fonctionnaires de l’Erat ; la dépréciation continue de la monnaie nationale sur le marché des changes, avec, à titre d’exemple, une dépréciation de 602% du franc congolais en 1999 ; l’hyperinflation avec des taux d’inflation de près de 10 000% en 1994; la crise de confiance en la monnaie nationale et Dollarisation prononcée de l’économie; la faillite du système bancaire et des institutions financières non bancaires ayant conduit à la-liquidation de 9 banques (BCA, BCCE, NBK, etc); l’effondrement de la production de la Gécamines (Chute de la production du cuivre partant de plus 400 000 tonnes à autour de 10 000 tonnes) ; la baisse continue de l’activité économique ayant culminé en 1993 avec taux de croissance de -13; et la rupture de la coopération avec les institutions de BrettonWoods.
De la croissance négative à celle à deux chiffres
Pour sa part, Célestin Vunabandi a aligné d’autres indicateurs de l’économie congolaise vers es années 1990. Il a épinglé entre autres un tissu industriel délabré, des infrastructures socio-économiques de base totalement détruites, une inflation galopante avoisinant les 4.000% l’an, un taux de croissance en net recul de -6, 14% en moyenne par an sur la décade 90, un revenu per tête d’habitant de l’ordre de 80 USD par an, une monnaie nationale chancelante ayant perdu nombre de ses attributs et un différentiel entre le faux de change officiel et parallèle de l’ordre de 150%”.
Le tableau actuel de l’économie congolaise n’est certes pas reluisant mais il génère tout de même beaucoup d’espoirs sur la capacité de notre pays à sortir de l’abime. Célestin Vunabandi l’a rappelé à ce forum en relevant qu’en mai 2013, grâce aux efforts intensifs et cumulés des réformes engagées, la revue des principaux indicateurs montre une remarquable stabilisation du cadre macroéconomique du pays : le taux de croissance du PIB de 8,2 %, le PIB par tête d’habitant a progressé de plus de 300% en 10 ans; le taux d’inflation cumulée se situe à 0,421% pour la 5remière moitié de l’année 2013; les réserves de change représentent 1,730 milliards de dollars américains, soit neuf semaines d’importation contre à peine 3 jours autrefois, avec une monnaie nationale stabilisée; un stock de la dette de 4,68 milliards de dollars américains après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en juin 2010.
Bien plus, a ajouté le ministre du plan, la RDC a retrouvé sa viabilité économique et financière et sa crédibilité vis-à-vis des partenaires avec un budget annuel multiplié par 20, représentant actuellement l’équivalent de 6 milliards de dollars américains (avec des excédents budgétaires) ; des investissements directs étrangers multipliés par 167 et se situant à 15 milliards de dollars américains ; ainsi qu’une production minière qui a atteint des sommets jamais égalés, soit plus de 600 mille tonnes de cuivre en -2012.
Ces résultats encourageants ont permis au gouvernement de lancer plusieurs travaux de reconstruction et de modernisation du pays sur l’ensemble du territoire national. Avec ces réalisations reconnues par tous les observateurs de bonne foi, le gouvernement mérite d’être renforcé pour faire plus et non limogé.
FKB
Comme d’habitude en pareille occasion, des noms des premiers ministrables et des ministrables circulent déjà sous le manteau dans les couloirs du Palais du peuple. Dans cette course folle au partage équitable et équilibré du pouvoir, certains esprits malins parmi les vrais ou les faux délégués à ce forum auraient tenté d’arnaquer certains gestionnaires des entreprises publiques et autres candidats au poste de mandataire public, a dénoncé la presse. La spéculation bat son plein aussi s’agissant du sort de certaines institutions hors mandat à l’instar du sénat, des assemblées provinciales, et des gouverneurs de provinces élus par ces assemblées provinciales.
Alors que l’agitation gagne les chasseurs des postes politiques, l’on peut s‘interroger sur l’opportunité ou non de .constituer un gouvernement d’union nationale. Cinq questions méritent d’être posées. Primo, quelle nécessité répondrait ce gouvernement d’union nationale qui n’est prévue nulle part dans la constitution? Secundo, faut-il un gouvernement d’union nationale pour aiguiser le sens patriotique des Congolais face à la guerre de l’Est? Tertio, le président Joseph Kabila peut-il se tirer la balle dans les pieds en se séparant d’un premier ministre qui donne de la visibilité à son mandat et à sari programme de la révolution de la modernité? Quarto, que gagnerait la majorité présidentielle en limogeant une équipé gouvernementale qui aligne des performances dont elle tirerait d’énormes dividendes politiques aux élections municipales et provinciales qui pointent à l’horizon ? Sexto, les “concertateurs” du Palais du peuple peuvent-ils se substituer au peuple souverain pour imposer un tel gouvernement rejeté par la grande majorité de nos populations (76% des Kinois selon un récent sondage de Les Points) et des partis politiques ?
A l’art8lyse, il parait peu probable qu’un gouvernement d’union nationale soit constitué à l’issue de ces assises. D’abord parce qu’elle ne profite ni au Chef de l’Etat, ni à sa majorité présidentielle, ni à l’opposition, la vraie, soucieuse de préparer l’alternance en 2016 et encore moins à notre population qui garde un douloureux souvenir de cette expérience sous la longue transition avec Mobutu. En effet, le pays avait connu une demi-dizaine de gouvernement d’union nationale, de large union nationale, de combat, de salut national sans aucun résultat palpable pour nos populations. D’où la réticence et même l’hostilité de bon nombre- de nos compatriotes à cette formule et à l’évocation des noms de certains animateurs de ces gouvernements improductifs aujourd’hui aux manœuvres pour piloter ce fameux cabinet gouvernemental. Alors qu’une tension latente couve au pays sur la question de la révision ou non de la constitution, il serai hasardeux d’envisager un chambardement des institutions qui entrainerait la retouche de la loi fondamentale.
Renforcer une équipe qui gagne
Outre ces considérations évoquées ci-haut, c’est principalement son bilan à mi-parcours qui plaide en faveur de l’actuelle équipe gouvernementale. Nous en voulons pour preuve l’image actuelle de l’économie congolaise à comparer avec celle des années 1990. Quelques chiffres puisés dans le discours du ministre délégué aux finances, Patrick Kitebi Nvul et son collègue du Plan, Célestin Vunabandi aux travaux de là 3ème édition du Forum économique congolais dans l’Union européenne tenus du 24 au 25juin dernier, suffisent pour s’en rendre compte.
En effet parlant de l’économie congolaise dans les années 90, le ministre des finances note que la RDC a enregistré une situation économique caractérisée, notamment, par une politique budgétaire laxiste ayant conduit aux déficits chroniques du Trésor Public; et une politique monétaire accommodante ayant conduit à la monétisation systématique du déficit du secteur public (Trésor Public et Banque Centrale). Entre 1994 et 1995, ajoute-t-il, la planche- à billet a contribué à l’augmentation de la masse monétaire à raison de 2284%” De même, poursuit-il, on a enregistré à la même période une accumulation d’arriérés des paiements sur le service de la dette; l’accumulation d’arriérés des salaires des agents et fonctionnaires de l’Erat ; la dépréciation continue de la monnaie nationale sur le marché des changes, avec, à titre d’exemple, une dépréciation de 602% du franc congolais en 1999 ; l’hyperinflation avec des taux d’inflation de près de 10 000% en 1994; la crise de confiance en la monnaie nationale et Dollarisation prononcée de l’économie; la faillite du système bancaire et des institutions financières non bancaires ayant conduit à la-liquidation de 9 banques (BCA, BCCE, NBK, etc); l’effondrement de la production de la Gécamines (Chute de la production du cuivre partant de plus 400 000 tonnes à autour de 10 000 tonnes) ; la baisse continue de l’activité économique ayant culminé en 1993 avec taux de croissance de -13; et la rupture de la coopération avec les institutions de BrettonWoods.
De la croissance négative à celle à deux chiffres
Pour sa part, Célestin Vunabandi a aligné d’autres indicateurs de l’économie congolaise vers es années 1990. Il a épinglé entre autres un tissu industriel délabré, des infrastructures socio-économiques de base totalement détruites, une inflation galopante avoisinant les 4.000% l’an, un taux de croissance en net recul de -6, 14% en moyenne par an sur la décade 90, un revenu per tête d’habitant de l’ordre de 80 USD par an, une monnaie nationale chancelante ayant perdu nombre de ses attributs et un différentiel entre le faux de change officiel et parallèle de l’ordre de 150%”.
Le tableau actuel de l’économie congolaise n’est certes pas reluisant mais il génère tout de même beaucoup d’espoirs sur la capacité de notre pays à sortir de l’abime. Célestin Vunabandi l’a rappelé à ce forum en relevant qu’en mai 2013, grâce aux efforts intensifs et cumulés des réformes engagées, la revue des principaux indicateurs montre une remarquable stabilisation du cadre macroéconomique du pays : le taux de croissance du PIB de 8,2 %, le PIB par tête d’habitant a progressé de plus de 300% en 10 ans; le taux d’inflation cumulée se situe à 0,421% pour la 5remière moitié de l’année 2013; les réserves de change représentent 1,730 milliards de dollars américains, soit neuf semaines d’importation contre à peine 3 jours autrefois, avec une monnaie nationale stabilisée; un stock de la dette de 4,68 milliards de dollars américains après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en juin 2010.
Bien plus, a ajouté le ministre du plan, la RDC a retrouvé sa viabilité économique et financière et sa crédibilité vis-à-vis des partenaires avec un budget annuel multiplié par 20, représentant actuellement l’équivalent de 6 milliards de dollars américains (avec des excédents budgétaires) ; des investissements directs étrangers multipliés par 167 et se situant à 15 milliards de dollars américains ; ainsi qu’une production minière qui a atteint des sommets jamais égalés, soit plus de 600 mille tonnes de cuivre en -2012.
Ces résultats encourageants ont permis au gouvernement de lancer plusieurs travaux de reconstruction et de modernisation du pays sur l’ensemble du territoire national. Avec ces réalisations reconnues par tous les observateurs de bonne foi, le gouvernement mérite d’être renforcé pour faire plus et non limogé.
FKB
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