Gouvernement : Quand Mende "tarife" ses conférences et points de presse
Quarante-cinq mille dollars américains, c’est le montant que perçoit le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.
Cette somme lui est remise par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo à la veille de chaque conférence ou point de presse. Et pourtant, les réunions du conseil des ministres sont rarissimes au Congo démocratique.
Sur instruction, semble-t-il, de "la haute hiérarchie" (entendez : "Joseph Kabila), le Premier ministre Augustin Matata Ponyo est tenu de remettre au ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, un montant de 45.000$ US à l’occasion de chaque conférence ou point de presse. "Relevant du fond secret, commente un haut fonctionnaire, cet argent est géré de manière discrétionnaire par le porte-parole du gouvernement".
En plus donc de son traitement perçu en tant que membre du gouvernement, le ministre Mende, telle une star du showbiz, exige un "cachet" à chacune de ses prestations devant la presse congolaise. Que fait-il avec cette cagnotte? Selon des confrères kinois, une infime partie de cette somme sert à "défrayer" les journalistes présents. C’est le fameux "coupage". Le tarif serait respectivement de 200 et 500 $US selon qu’on représente un "petit" ou un "grand" organe de presse. Les bénéficiaires de cette "obole" prennent l’engagement non écrit de rapporter les déclarations de ce ministre sans y ajouter le moindre commentaire. Les Kinois appellent ça une "neutralité positive". C’est tout simplement inimaginable que le ministre de l’Information se mette à soudoyer les journalistes.
Porte-parole d’un gouvernement qui ne se réunit que très rarement, le ministre Mende ne se croit guère tenu d’attendre les délibérations du conseil des ministres pour exercer le ministère de la parole. Il intervient sur tout et sur rien. Le drame? Il a tendance à emmêler les pinceaux en disant une chose et son contraire. Aussi, a-t-il perdu toute crédibilité aux yeux de l’opinion congolaise. Cette dernière lui a accolé le surnom peu avantageux de "Vuvuzéla", cette petite trompette rendue célèbre par les Sud Africains lors de la Coupe du monde de 2010.
Depuis le 1er janvier 2014 à ce jour, l’exécutif national congolais a tenu une seule réunion du conseil des ministres sous la présidence du Premier ministre. Mende, lui, a animé plusieurs conférences et points de presse sur quelques sujets brûlants : les attaques du 30 décembre 2013 à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu imputés aux adeptes du "prophète" Joseph Mukungubila; l’assassinat du colonel Mamadou Ndala à Beni et les tracasseries politico-policières subies par Vital Kamerhe et la réaction de la délégation de l’Union européenne à Kinshasa. Le vendredi 14 février, Mende donnait, au cours d’une conférence de presse, le "bilan" des combats qui opposent, dans la partie orientale du pays, l’armée congolaise aux rebelles ougandais de l’ADF-Nalu.
Il faut refuser de voir pour ne pas constater que la loquacité de l’actuel porte-parole du gouvernement est motivée par les espèces sonnantes et trébuchantes perçues à la Primature. Il y a un réel problème de cohérence dans le chef de ce politicien qui a par ailleurs été un ancien opposant "pur et dur" au régime de Mobutu. Après avoir fustigé la dictature de la IIème République, "Lambert" sert aujourd’hui "avec la même conviction" la dictature kabiliste. Et pourtant, il avait combattu celle-ci en militant dans les rangs du mouvement pro-rwandais du RCD-Goma dans lequel il avait en charge le département de l’Information et presse avant de rejoindre Antipas Mbusa Nyamwisi dans le RCD-ML.
A travers le parcours de Lambert Mende Omalanga, une question mérite d’être posée : Qu’est ce qui fait courir l’homme politique congolais? Un confrère kinois de répondre : "Il n’y a que deux choses : l’argent et les postes. Il n’y a aucune place pour des convictions en des valeurs ou un projet pour changer la société congolaise...".
B.A.W
© Congoindépendant 2003-2014
Sur instruction, semble-t-il, de "la haute hiérarchie" (entendez : "Joseph Kabila), le Premier ministre Augustin Matata Ponyo est tenu de remettre au ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, un montant de 45.000$ US à l’occasion de chaque conférence ou point de presse. "Relevant du fond secret, commente un haut fonctionnaire, cet argent est géré de manière discrétionnaire par le porte-parole du gouvernement".
En plus donc de son traitement perçu en tant que membre du gouvernement, le ministre Mende, telle une star du showbiz, exige un "cachet" à chacune de ses prestations devant la presse congolaise. Que fait-il avec cette cagnotte? Selon des confrères kinois, une infime partie de cette somme sert à "défrayer" les journalistes présents. C’est le fameux "coupage". Le tarif serait respectivement de 200 et 500 $US selon qu’on représente un "petit" ou un "grand" organe de presse. Les bénéficiaires de cette "obole" prennent l’engagement non écrit de rapporter les déclarations de ce ministre sans y ajouter le moindre commentaire. Les Kinois appellent ça une "neutralité positive". C’est tout simplement inimaginable que le ministre de l’Information se mette à soudoyer les journalistes.
Porte-parole d’un gouvernement qui ne se réunit que très rarement, le ministre Mende ne se croit guère tenu d’attendre les délibérations du conseil des ministres pour exercer le ministère de la parole. Il intervient sur tout et sur rien. Le drame? Il a tendance à emmêler les pinceaux en disant une chose et son contraire. Aussi, a-t-il perdu toute crédibilité aux yeux de l’opinion congolaise. Cette dernière lui a accolé le surnom peu avantageux de "Vuvuzéla", cette petite trompette rendue célèbre par les Sud Africains lors de la Coupe du monde de 2010.
Depuis le 1er janvier 2014 à ce jour, l’exécutif national congolais a tenu une seule réunion du conseil des ministres sous la présidence du Premier ministre. Mende, lui, a animé plusieurs conférences et points de presse sur quelques sujets brûlants : les attaques du 30 décembre 2013 à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu imputés aux adeptes du "prophète" Joseph Mukungubila; l’assassinat du colonel Mamadou Ndala à Beni et les tracasseries politico-policières subies par Vital Kamerhe et la réaction de la délégation de l’Union européenne à Kinshasa. Le vendredi 14 février, Mende donnait, au cours d’une conférence de presse, le "bilan" des combats qui opposent, dans la partie orientale du pays, l’armée congolaise aux rebelles ougandais de l’ADF-Nalu.
Il faut refuser de voir pour ne pas constater que la loquacité de l’actuel porte-parole du gouvernement est motivée par les espèces sonnantes et trébuchantes perçues à la Primature. Il y a un réel problème de cohérence dans le chef de ce politicien qui a par ailleurs été un ancien opposant "pur et dur" au régime de Mobutu. Après avoir fustigé la dictature de la IIème République, "Lambert" sert aujourd’hui "avec la même conviction" la dictature kabiliste. Et pourtant, il avait combattu celle-ci en militant dans les rangs du mouvement pro-rwandais du RCD-Goma dans lequel il avait en charge le département de l’Information et presse avant de rejoindre Antipas Mbusa Nyamwisi dans le RCD-ML.
A travers le parcours de Lambert Mende Omalanga, une question mérite d’être posée : Qu’est ce qui fait courir l’homme politique congolais? Un confrère kinois de répondre : "Il n’y a que deux choses : l’argent et les postes. Il n’y a aucune place pour des convictions en des valeurs ou un projet pour changer la société congolaise...".
B.A.W
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