Partant de cette affirmation du Cardinal de Retz : " on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens " , l'on s' aperçoit que cette assertion s' applique bien au porte parole du gouvernement congolais, Mr Lambert Mende à propos de tous ses discours tenus depuis le 9 mars 2014 quand il affirmait sur RFI et TV5 Monde : "Le président Kabila respectera strictement ce qui est écrit dans la constitution. Pas plus de deux mandats successifs. En 2016, il y aura un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre. " Cette déclaration avait d'ailleurs fait l'objet de nombreuses jaseries. Si le ridicule tuait , les politiques congolais se suivraient à la queue leu-leu à la rencontre de Hades ou d'Orcus. Et pour motif ! Ils savent saouler les citoyens avec des discours de diversion ou des discours dilatoires. Le comble de tout, le porte parole du gouvernement congolais vient d'adresser ce mercredi 6 août une fin de non-recevoir au rappel de l'envoyé spécial du président américain Barack Obama Mr Russ Feingold sur le respect de la constitution. Mr Russ Feingold a rappelé ce 6 août l'attachement des Etats unis d'Amérique au respect de la constitution en Rdc et que Mr John Kerry a été clair en recevant Joseph Kabila à Washington lors du sommet Etats unis/Afrique. La réaction du porte parole du gouvernement congolais est allée à côté de la plaque. Tout cela est paru trop maladroit lorsqu'il affirme que ce que raconte Russ Feingold est une invention . Ce n'est pas son rôle de s'occuper des questions de politique intérieure de la Rdc. Et ce porte parole de conclure que nous sommes habitués à ce genre de personnages.
Il est d'abord clair que du vivant de Mzee Laurent Désiré Kabila, des farfelus comme Mende ne ferait pas partie du gouvernement. Aujourd'hui beaucoup d'hommes politiques congolais souffrent d'amnésie. Cette politique de l'amnésique est source intarissable de phantasmes anxiogènes. L'homme sans mémoire représente ainsi un véritable danger pour la société en tant que son errance est l'indice de sa liberté , de son affranchissement à l'éthique sociale. Mr Lambert Mende ignore que les questions de politique intérieure et extérieure de la Rdc ont depuis l'indépendance du pays en 1960 , fait l'objet des préoccupations des puissances internationales . Il est vrai que depuis 1960, le Congo a connu plusieurs interventions. Nul n'ignore le rôle joué par Washington en s' efforçant d'amortir la chute de Mobutu dans l'intérêt d'une transition en douceur.
Mr Lambert Mende et ce lobby qui est derrière lui ne doivent pas ignorer que c'est grâce à ce droit d'ingérence que l'Accord de Sun city du 12 décembre 2002 en Afrique du Sud a été signé mettant fin à la guerre et instituant un schéma hors histoire comportant un gouvernement dirigé par un président et quatre vice présidents, aboutissant à l'organisation des élections présidentielles et législatives. Pour compléter ce registre, il faut souligner que la paix est revenue à l'est de la Rdc grâce à l'implication directe de l'ensemble de la communauté internationale suite à la menace posée par la présence du M23 après la prise de Goma en novembre 2012 sans oublier la présence de la Brigade mobile des Nations unies formée suite à la résolution 2098 du Conseil de sécurité des UN. La Rdc a toujours été victime d'un vaste complot international compte tenu de ses ressources importantes et c'est dans ce contexte qu'il ne faut pas sous estimer le poids de certaines ingérences, il ne rime à rien de faire un gros dos.
C'est dans l'esprit des missions confiées à l'envoyé spécial du président Barack Obama pour la région des Grands Lacs , que Mr Russ Feingold accompagné de Mme Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands Lacs, de Mr Koen Vervaeke, coordonnateur principal pour la région des Grands Lacs de l'Union européenne, de Mr Boubacar Diara , représentant spécial de l'Union africaine et de Mr Martin Kobler , chef de Mission onusienne à Kinshasa a été recu en date du 3 juin par Mr Joseph Kabila. Selon des sources diplomatiques Mr Russ Feingold aurait pris la parole au nom de la délégation en commençant par réitérer le message que le Secrétaire d'Etat américain John Kerry avait transmis au président congolais le 4 mai dernier. A savoir qu'il faut respecter la constitution en ce qui concerne l'article 220 . Il est évident que la position américaine ne change pas quel que soit le statut politique de l'animateur de l'exécutif. Il faut se retrouver dans un asile de fous pour réserver une fin de non-recevoir comme l'a fait le porte parole du gouvernement congolais dans des propos dignes de la pègre.
Enfin les perspectives politico-sociales n'augurent visiblement pas de lendemains qui enchantent . Face à cette fin de non-recevoir du porte parole du gouvernement congolais aux appels réitérés par l'envoyé spécial de Barack Obama sur le respect de la constitution, nous demandons à l'Administration américaine de préparer des scénarios possibles pour ceux des présidents qui seront des récalcitrants. La paix sociale, la stabilité et le développement durable n'ont pas de prix. Seules les pressions ne suffiront pas .Pour que le leadership américain ne soit pas réduit en peau de chagrin , il faut penser "neutraliser" Mr Joseph Kabila pour éviter au Congo le spectre d'autres guerres et permettre au pays d'asseoir une alternance politique . Que peut encore offrir aux congolais un aventurier qui place en 2014 la Rdc l'avant dernier pays en terme de développement ? Il est temps qu'il prépare sa valise.
Professeur Florent Kaniki
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