La Scode s’oppose au PPRD
Révision constitutionnelle
La révision constitutionnelle prônée par la MP, après le coup administré par le PPRD dans la fourmilière, ne cesse de soulever des vagues de protestation. Des partis de l’Opposition de même que ceux de la MP considèrent l’organisation d’un référendum relatif à ce sujet comme un putsch à l’endroit du souverain primaire, lequel n’en aurait cure pour l’instant. C’est le cas de la Scode qui exige l’alternance en 2016.
La révision constitutionnelle prônée par la MP, après le coup administré par le PPRD dans la fourmilière, ne cesse de soulever des vagues de protestation. Des partis de l’Opposition de même que ceux de la MP considèrent l’organisation d’un référendum relatif à ce sujet comme un putsch à l’endroit du souverain primaire, lequel n’en aurait cure pour l’instant. C’est le cas de la Scode qui exige l’alternance en 2016.
Le duel est au couteau entre les pro- et les anti révision constitutionnelle. La bataille menée dans un premier temps par l’Opposition, a été finalement endossée par davantage de partis politiques membres de la Majorité au pouvoir (MP). Le Mouvement social pour le renouveau (MSR) a ouvert le bal en réclamant un débat interne sur la question. Son courage a été vu comme une hardiesse et lui a coûté un isolement.
Qu’importe ! Le MSR n’avait pas crié dans le désert ! Sa voix a eu des répercussions telles que la bâtisse MP n’a pas été épargnée par des secousses qui font apparaître désormais des fissures sur sa devanture. Au-delà des hypocrites qui baissent leur front pour des raisons évidentes, un autre parti membre de la MP vient de donner de la voix. Il s’agit de la Scode (Solidarité congolaise pour le développement).
Dans une sortie publique très hardie le week-end à Lubumbashi, le président de la Scode, Jean-Claude Muyambo, a dit tout haut l’opposition de son parti à une éventuelle révision de la Constitution. Et pour cause. « Préserver la paix et l’harmonie des institutions ». S’acharner à réclamer la révision constitutionnelle en ce moment précis, estime-t-il, ce serait refuser la stabilité qui tend à s’installer après les guerres successives qu’a connues le pays.
Jean-Claude Muyambo a rappelé qu’en 2011, il y a eu déjà une révision constitutionnelle. Celle-ci s’est faite à la veille des élections. Faut-il continuer le même jeu à l’approche de prochaines échéances ? La réponse, selon lui, est non. D’autant que les raisons devant sous-tendre cette énième modification de la loi des lois ne sont pas plausibles.
Par contre, la Scode propose que la révision constitutionnelle, si révision pourrait y avoir, intervienne après les élections prochaines dont la boucle sera le scrutin présidentiel prévu en 2016.
Cette position, la Scode dit la partager avec beaucoup d’autres partis politiques membres de la MP. Aussi révèle-t-il : « Nous, nous avons eu le courage de le dire. Il y a ceux qui sont dans la majorité, ils n’ont pas le courage de le dire mais ils sont contre. Il y en a qui disent qu’ils sont +pour+ à la télé et à la radio mais quand ils rentrent à la maison, ils disent qu’ils sont contre ».
Par ailleurs, Jean-Claude Muyambo ne s’est pas voulu contre le chef de l’Etat. Selon lui, le chef de l’Etat aurait fait des choses magnifiques durant ses deux mandats. Mais, il est d’avis qu’en 2016 une alternance s’impose : « En 2016, nous voulons qu’il y ait alternance ».
Le hold-up du PPRD
Le hold-up du PPRD
Cette sortie publique de la Scode est consécutive aux différentes prestations aussi bien publiques que privées du PPRD au cours desquelles ce parti annonce, à cor et à cri, qu’un référendum populaire pourrait être organisé afin d’asseoir sa démarche. Une démarche que l’Opposition et d’autres partis politiques de la MP qualifient de hold-up et de putsch au détriment de la population que l’on voudrait mettre devant un fait accompli.
Insensible à toutes les critiques, le PPRD s’est déjà mis en phase du mot d’ordre qui est sorti le 25 août 2014 de la rencontre de Kingakati. Au niveau de l’avenue Pumbu, siège du PPRD, à Kinshasa, c’est déjà la veillée. Tout est réglé comme une horloge suisse pour l’assaut final en vue de faire passer le projet d’une nouvelle Constitution. Celle de la 4ème République.
Au niveau des provinces, les gouverneurs de province, cooptés d’office comme présidents interfédéraux du PPRD, sont chargés de quadriller leurs territoires respectifs. Ce qui justifie le récent séjour dans la province du Bas-Congo du secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab. Le Bas-Congo inaugure une longue série de campagnes de sensibilisation que le PPRD entend étendre sur l’ensemble du territoire national.
En effet, très attaché au projet d’une nouvelle Constitution, principe désormais acquis au sein de la Majorité, le PPRD a donc voulu montrer l’exemple. Ce qui devait, croit-il, raffermir davantage son statut de parti leader de la MP.
Au Bas-Congo, des instructions précises ont été données au candidat investi président interfédéral, notamment le gouverneur de la province, Jacques Mbadu. Des insignes du parti lui ont d’ailleurs été remis pour émettre sur les mêmes longueurs d’ondes que le quartier général de Kinshasa.
C’est dire qu’au PPRD, l’on ne s’en cache plus. Et, l’on ne lésine pas non plus sur les moyens. Le PPRD croit dur comme fer en sa capacité de faire triompher le projet de la MP. Raison pour laquelle il s’évertue à minimiser les dissensions internes, même si pour d’aucuns celles-ci s’érigent en obstacles sur la voie à suivre en vue d’atteindre l’objectif, à savoir la révision constitutionnelle ou d’une Constitution de la 4ème République.
Plein d’enthousiasme, le président interfédéral du PPRD/Bas-Congo se voit déjà en campagne pour 2016. Il a promis de faire triompher tous les idéaux de son parti, promettant un vote massif aux prochaines échéances électorales (!). Autant dire qu’au niveau du PPRD, l’ordre aurait été donné pour s’arrimer véritablement à la ligne d’attaque tracée à Kingakati.
Mais, la bataille promet d’être dure et âpre. Car, même au sein de la Majorité, tous n’adhèrent pas au projet conçu à Kingakati. De plus en plus, des voix discordantes – et non des moindres – dénoncent l’inopportunité d’une telle démarche. Dans le lot figurent le MSR, le Palu (essentiellement sur l’approche et la finalité de l’option), aux côtés desquels s’est rangée désormais la Scode. Ces derniers ont crié tout haut leur ras-le-bol. Les jours à venir seront difficiles à gérer au sein de la MP.
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