Le député national Gilbert Kiakwama kia Kiziki
(Kinshasa, mars 2015)
Honorable Président, Honorables membres du Bureau, Honorables Députés et chers collègues, Mesdames et Messieurs.
Mieux que quiconque dans cette salle je peux parler de soulèvement, de coup d’Etat, de renversement d’un Régime en place, de terrorisme ou encore de patriotisme. En effet, le 31 juillet 1998, je me trouvais en exil à Bruxelles avec de nombreux autres haut-cadres du Régime déchu de feu le président Mobutu lorsque j’ai été contacté pour prendre la tête du RCD-Goma qui allait attaquer le régime de M’zee le 2 août 1998. Cette rencontre a eu lieu à Bruxelles en présence de Déogracias Bugera, moi-même et une troisième personne dont je tais le nom ; parce qu’elle siège en ce moment dans notre Parlement.
J’ai déjà eu à parler de ces faits historiques à titre éducatif. La proposition était sans doute très alléchante. Mais, ma culture, mon éducation, mes convictions, mon désir de remise en question, mon amour de la République et mon idée du patriotisme m’ont conduit à refuser cette offre et au-delà, à me tenir à l’écart des rébellions multiples qui ont eu lieues dans notre pays.
Chers collègues,
Aujourd’hui, il me paraît impérieux de dire à la nation congolaise à travers sa représentation nationale que j’ai élevé mes cinq enfants et tous les enfants dont j’ai eu à assurer l’éducation, la formation, le suivi ou l’encadrement dans le même et strict respect des principes humanistes, des principes démocratiques, et des principes républicains.
Mais, j’ai aussi appris à mes enfants à ne jamais, je dis bien jamais courber l’échine ou mettre les deux genoux à terre lorsque des injustices, des abus, des ignominies, des faits du prince, des mensonges, des vilenies, des calomnies, des subterfuges, des artifices, des contre-vérités sont employés contre eux, sont employés contre leurs convictions, sont employés contre leurs amis, sont employés contre leurs collègues, sont employés contre leurs proches, sont employés, enfin, contre leur famille.
Chers collègues,
Au moment où nous parlons ici, le gouvernement de la République, trompé par ‘’ses services’’ de sécurité est entrain de commettre une terrible injustice en maintenant en détention arbitrairement depuis le dimanche 15 mars 2015 plus de trente jeunes Congolais membres ou sympathisants du Mouvement citoyen FILIMBI qui n’est rien d’autre qu’un collectif de trois associations de jeunes, j’ai cité :
Jeunesse pour une nouvelle Société (JNS) ;
Forum national de la jeunesse pour l’excellence (FNJE) ;
Et, Lutte pour le changement (LUCHA).
Chers collègues,
FILIMBI regroupe des jeunes patriotes de toutes nos provinces qui ont le droit de réfléchir sur leur pays, le droit de défendre leur idée de la Bonne Gouvernance dans leur pays, le droit de développer leur vision sociale de leur pays, le droit de débattre de leur pays, le droit d’expliquer la démocratie aux jeunes, le droit d’inviter dans leur pays, le droit d’informer la jeunesse congolaise et de l’éduquer à l’engagement citoyen. C’est cela le quotidien de FILIMBI. Tout le reste n’est que verbiage et exercice de style de personnes qui auraient du se taire du fait ou bien d’avoir hier participé à des rébellions qui ont apporté la mort, le sang, le viol, l’intolérance, l’instabilité institutionnelle, la médiocrité, les combinazione et l’abaissement dans notre pays, ou du fait d’être des délateurs peu intelligents pour tout saisir de la philosophie politique FILIMBI.
Honorables Députés et chers collègues,
FILIMBI et leurs invités sénégalais et burkinabé sont entrés : Légalement avec des visas ;
Avaient toutes les autorisations ;
Publiquement, conférences de presse et concert étaient prévus et annoncés ;
Leur message est pacifique, apolitique, africaniste, pro Bonne Gouvernance, pro dialogue permanent et enfin, pour la consolidation démocratique.
Honorables Députés et chers collègues,
Tout démocrate, tout Congolais réfléchi, tout artisan de paix, tout humaniste, tout patriote ne peut qu’adhérer à leurs idées et à leur message.
Chers collègues,
La Représentation nationale et ce micro sont pour moi le lieu légitime pour inviter le gouvernement à SAGEMENT changer son fusil d’épaule en libérant tous ces membres de la Société civile qui ont été arrêté dans cette pseudo-affaire de terroristes en Jeans - T-SHIRT, armés pour seuls canons que de stylos, d’idées, de patriotisme, de détermination panafricaniste et d’un courage et d’une intelligence qui me rendent fier de n’avoir jamais pris les armes contre mon pays. Il ne faudrait pas me le faire regretter.
Honorable Président, Honorables membres du Bureau, Chers collègues.
Ne poussons pas tous ces jeunes qui se sont faits entendre les 19, 20 et 21 janvier 2015, qui se sont faits entendre à Goma il y a quelques jours, qui se sont faits entendre à Masina le dimanche 15 mars 2015 au radicalisme et à l’engagement politique. Ils sont Congolais, ils sont Citoyens dixit FILIMBI. Ils travaillent de manière apolitique à l’éveil à la citoyenneté. Ne les poussons pas au refus de notre ordre républicain.
Chers collègues,
Libérons tous les activistes des droits de l’homme et de la Société civile congolaise et travaillons à l’avènement rapide, consensuel et irrémédiable des élections provinciale, législative, et présidentielle.
Pour terminer, j’invite donc la Représentation nationale à offrir au gouvernement une voie de sortie politique honorable à ces arrestations, ridicules, bouffonnes, grandiloquentes, grand-guignolesques, grotesques, rocambolesque et ubuesques en votant trois recommandations.
1. La première, appelant à la libération immédiate de tous ces jeunes. Nous aurons aidé notre pays.
2. La deuxième, la révocation pure et simple du patron des services des renseignements de notre Nation pour avoir :
a) exposé l’Institution Président de la République internationalement ;
b) exposé le Gouvernement de la République dont un Ministre doit à présent maladroitement défendre l’indéfendable ;
c) ordonné à ses subalternes des arrestations arbitraires, sans fondements, dont certaines, comme celle d’un Diplomate étranger en poste en République Démocratique du Congo, au mépris de la Convention de Vienne - que par ailleurs ils sont censés maîtriser - est simplement dangereux pour notre sécurité nationale.
d) Supervisé une opération de police sans enquêtes fiables en amont, sans profilage des animateurs des associations dont il vient de découvrir l’existence comme nous tous et, dont il cherche à postériori à prouver la culpabilité en violant les domiciles sans témoins.
e) Oublié de mettre en place des services de sécurité respectueux des droits de l’homme, entraînés, équipés en moyens technologiques de pointe, respectés par leurs confrères internationaux et, formés aux meilleures techniques scientifiques et informatiques de contre-terrorisme, dignes d’un pays dont l’ambition est d’être émergent à l’horizon 2030 comme le prône le Président de la République dans son programme politique de la Révolution de la Modernité.
f) Enfin, vouloir ériger un Etat dans l’Etat où il peut user de méthodes archaïques (rafles, intimidations, pressions, fabrication de dossiers à charge à la carte, arrestations selon l’humeur, utilisation de la triangulation et la géo-localisation avec facilité et sans contrôle judiciaire) au détriment de l’intérêt supérieur de notre Nation et de nos Institutions en reconstruction. Au lieu de la Sécurité, il a apporté l’insécurité au mandat du Président de la République.
3. La troisième, appelant à réformer et à démocratiser notre appareil sécuritaire.
En effet, jadis, les Mokolo, Seti, Nkema, Lokondo etc. étaient envoyés en formation en Belgique, France, Israël, Allemagne, USA pour acquérir des compétences en techniques d’intelligence, de contre-intelligence, d’espionnage, de contre espionnage et enfin, de renforcements en capacité d’analyses.
Il faut urgemment et à la veille des élections générales repenser nos services de sécurité qui sont inutilement répressifs au point de ne plus effrayer que des bébés. Ayons une politique sécuritaire réfléchie, articulée, géostratégique, moderne, pourvue de moyens et dotée de Normes. Nous éviterons ainsi à l’avenir un si grand ridicule, un si grand raté, une si grande humiliation à Notre Pays. Freinons avant le précipice. Arrêtons la descente aux enfers.
Gilbert Kiakwama kia Kiziki Député National (CDC)
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