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samedi 20 février 2016

LAMBERT MENDÉ : L’HOMME QUI CENSURE LES DOCUMENTAIRES






"L’attitude des autorités congolaises est scandaleuse et témoigne de leur étroitesse d’esprit, déclare Clea Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Quel est ce gouvernement qui nie les violences touchant des milliers de Congolais et de Congolaises depuis près de 20 ans de guerre à l’Est, qui nie les droits fondamentaux de sa population à avoir accès à l’information et à connaître l’Histoire de son pays ?”







LAMBERT MENDÉ : L’HOMME QUI CENSURE LES DOCUMENTAIRES


Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en Danger (JED) dénoncent la censure exercée par le gouvernement congolais.
Le 2 septembre, le ministre congolais de l’Information, Lambert Mende, a "catégoriquement interdit " de diffusion en République démocratique du Congo le film L’homme qui répare les femmes - La colère d’Hippocrate, du réalisateur Thierry Michel et de la journaliste spécialiste de l’Afrique centrale, Colette Braeckman. Selon le ministre, les forces armées congolaises estiment avoir été "calomniées" par ce documentaire, qui porte sur la question du viol comme arme de guerre et sur les actions du docteur Mukwege pour venir en aide aux victimes au Sud-Kivu.
Pourtant, les auteurs du film avaient très récemment reçu l’assurance par le ministre lui-même que le film pourrait être diffusé en RDC.
"L’attitude des autorités congolaises est scandaleuse et témoigne de leur étroitesse d’esprit, déclare Clea Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Quel est ce gouvernement qui nie les violences touchant des milliers de Congolais et de Congolaises depuis près de 20 ans de guerre à l’Est, qui nie les droits fondamentaux de sa population à avoir accès à l’information et à connaître l’Histoire de son pays ?”
“Cette décision ne se fonde sur aucun texte de loi et est complétement arbitraire, renchérit Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de Journaliste en Danger. S’il y a eu une plainte en diffamation de l’armée, qu’on nous la montre. Et même si cela avait été le cas, en quoi cela justifierait-il une censure pure et simple ? A l’ère des nouvelles technologies, cette mesure archaïque fait la honte de la République démocratique du Congo.”
Reporters sans frontières et JED appellent le ministre de l’Information à revenir sur sa décision de censure - même si elle ne fait qu’augmenter l’intérêt du public pour le film...
En novembre 2014, le docteur Mukwege a reçu le prix Sakharov du Parlement européen, ce qui a donné lieu au déploiement d’une immense affiche faisant sa promotion et celle de son prix sur le Boulevard du 30 juin à Kinshasa. En 2012, puis en 2015, le médecin a été victime de tentatives d’assassinat. Selon le communiqué publié par Thierry Michel, il vit cloîtré dans son hôpital et ne peut sortir que sous la protection des soldats des Nations unies.
Le film a obtenu sept prix internationaux dans cinq pays et sur trois continents.
Le gouvernement congolais s’est illustré récemment par son non-respect des échéances électorales, ainsi que par une attitude liberticide envers le monde des médias.
La RDC occupe la 150ème place dans l’édition 2015 du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
http://fr.rsf.org/rd-congo-lambert-mende-l-homme-qui-censure-03-09-2015,48302.html

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