Kamerhe :
" Le bilan du quinquennat qui s’achève est négatif sur toute la ligne"
Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC). Photo d’archives CIC
Vital Kamerhe a ouvert jeudi 28 juillet, au site "GB" à Kinshasa, les travaux du 1er Congrès ordinaire de son parti l’UNC (Union pour la Nation Congolaise).
"Tout doit changer et tout va changer", a déclaré en liminaire le président de l’UNC en se réjouissant de "la mobilisation spontanée de notre peuple qui souffre et qui ne voit son salut que dans une alternance politique crédible."
Malin, "Vital" s’est reporté à l’allocution prononcée le 8 décembre 2010 par "Joseph Kabila" dans laquelle celui-ci déclarait que le bilan du quinquennat était "négatif". Et de relever au passage que "le peuple est désabusé par des promesses mensongères et fallacieuses (...)."
L’orateur a par ailleurs dénoncé le coût exhorbitant des travaux de modernisation des infrastructures routières. Pour lui, "contrairement au discours triomphaliste du pouvoir, le chantier infrastructures est celui qui cache mal la mégestion, la gabegie et l’incompétence."
S’agissant du processus électoral, Kamerhe n’a pas caché la crise de confiance qui règne entre la Commission électorale nationale indépendante et les forces politiques de l’opposition. "A ce stade, dira-t-il, tout porte à croire qu’il y a bel et bien l’intention manifeste de préparer la fraude et de favoriser un camp." Pour étayer son propos, il lance : "(...), comment expliquer qu’une province de 6.000.000 habitants puisse s’en tirer avec 4.800.000 électeurs ?", alors que "la Ville province de Kinshasa qui malgré sa population estimée à plus de 10.000.000 d’habitants n’a pu réaliser plus de 4.000.000 d’enrôlés !" "Toutes ces raisons me fondent à lancer un appel solennel et pathétique à tous les partis de l’opposition et aux associations de la société civile qui voudraient bien rejoindre ceux-ci afin de créer le Forum de l’Opposition dont la charge sera de faire pression sur la CENI, pouvoir organisateur des élections."
Il a par ailleurs rappelé la position de son parti en ce qui concerne la désignation d’un "candidat commun" de l’opposition à l’élection présidentielle. Pour lui, "la position de l’UNC a toujours été caractérisé par le souci de rechercher d’abord un consensus autour des idées, d’un programme préélectoral commun et d’un programme électoral commun avant d’envisager la question relative au choix d’un candidat commun selon le profil préalablement accepté par tous."
A moins qu’il ne s’agisse d’une tactique électorale, l’allocution inaugurale prononcée ce jeudi par "Vital" semble dissiper une certaine ambiguïté qui planait sur les relations de l’ancien président de l’Assemblée nationale avec "Joseph Kabila". Le ton usité jeudi 28 juillet sentait la "rupture". En tous cas, l’homme paraît décidé à prendre ses distances par rapport à ses anciens "amis politiques". Certains acteurs de l’opposition reprochaient à "V.K" de trop ménager le président sortant. Il reste qu’en politique, il n’y a pas d’ennemis éternels...
Madeleine Wassembinya
Ci-après, le texte intégral de l’allocution prononcée par Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise :
Communication du président national de l’Union pour la Nation Congolaise lors de l’ouverture du premier congrès ordinaire de l’UNC
UNC ! Mopepe ya sika
UNC ! « Lisanga ya bana Mboka»
UNC ! «Toujours ensemble»
Ya solo, UNC ezali mopepe ya sika ;
Tseleka, UNC kele mopepe ya mpa ;
Eyowa, UNC udi dikasa dipia dipia ;
Kueli, UNC ni ewa mupia.
Avant de commencer mon propos, je voudrais rendre grâce à Dieu qui a rendu possible cet événement. Et nous voulons que tout se déroule sous son contrôle.
Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se
lever.
Tel le Général de Gaule au moment de l’occupation française, je crois fermement en l’émergence d’un Congo fort, prospère, stable et juste au coeur de l’Afrique. Ce Congo là sera utile et bénéfique au peuple congolais. Ce Congo sera la locomotive du développement de l’Afrique subsaharienne.
Notre pays, qui se trouvait en 1960 à l’indépendance au même niveau que le Canada, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud, a vocation d’être une grande puissance régionale.
C’est pour vous dire que quelles que soient les difficultés inqualifiables auxquelles nos populations font face actuellement, nous pouvons toujours rêver d’amener notre peuple au rendez-vous de l’espérance grâce à un leadership responsable.
Aujourd’hui, il est inutile de réaliser des sondages d’opinion pour se rendre compte que ce peuple déshumanisé a pris conscience de prendre en mains sa destinée. Tout doit changer et tout va changer.
Car personne ni aucune force n’est capable d’arrêter cette volonté et cette détermination du peuple congolais à changer le cours de son histoire. En effet, ce peuple veut écrire une nouvelle histoire avec des dirigeants et des leaders pétris des valeurs spirituelles et morales, des véritables ouvriers et serviteurs à l’image de Jésus- Christ, fils de Dieu qui s’est fait homme pour nous sauver.
C’est un vent nouveau qui est entrain de souffler sur ce pays afin de le transformer complètement. Plus que jamais, notre pays nécessite des changements qualitatifs radicaux dans tous les domaines de la vie nationale. Ce rassemblement de tous les cadres responsables du parti venus de tous les territoires, districts, provinces et de la diaspora revêt, dans le contexte actuel, toute son importance. C’est d’autant plus important que c’est à la fois un
Congrès de fondation, d’orientation et de leadership d’un parti de masse qui n’est en place que depuis quelques mois. Les progrès réalisés sur le terrain au niveau de l’implantation et de la structuration du parti nous encouragent et dissipent en nous les doutes et les craintes que nous avions à cause à la fois de la modicité de moyens disponibles et de peu de temps en notre possession avant les échéances électorales. Cela, évidemment, était sans compter avec la mobilisation spontanée de notre peuple qui souffre et qui ne voit son salut que dans une alternance politique crédible. Dans plusieurs endroits du pays, en effet,
l’implantation du parti s’est faite naturellement, avec d’auto proclamations des responsables de toutes les structures de base sur l’ensemble du pays à telle enseigne que Kinshasa n’a fait que suivre le mouvement amorcé à la base dans des endroits reculés où l’on pensait que l’UNC n’arriverait pas. Nous sommes d’autant plus surpris agréablement que nos membres, dans plusieurs entités
du pays, se sont procurés par leurs moyens propres des sièges, fiches d’adhésion et ont hissé les drapeaux de l’UNC faisant en un temps record de notre cher parti l’un des mieux implantés sur l’ensemble du vaste territoire national. Ça c’est la magie de la volonté et de la conviction.
C’est pourquoi, je n’ai cessé d’insister auprès du Secrétaire Général et de l’ensemble de son équipe de privilégier dans la mise en place ces vaillants militants de notre parti, qui ont démontré sans efforts leur attachement aux idéaux que nous défendons et au changement radical que nous prônons.
Cet engouement observé vers l’UNC n’est pas sans poser le problème de doublure d’animateurs à certains endroits. Je voudrais tout de suite vous rassurer que ce problème sera résolu dans l’intérêt de tout le monde. Personne ne sera donc lésée. Car l’UNC, parti des masses, a de la place pour tout le monde.
Les résultats de votre adhésion spontanée et volontaire sont aujourd’hui patents. Vous êtes venus de 4 coins du pays : De Yakoma à Kasumbalesa en passant par Lodja, de Moanda à Ariwara en passant par Nioki, de Aru à Dilolo en passant par Kasongo.
Le souffre nouveau de l’UNC s’est également repandu hors de nos frontières. Il a été repris avec vigueur par nos frères et soeurs de la Diaspora dans un élan de conviction à faire pâlir nos adversaires politiques. Votre présence massive à ces assises est le témoignage vibrant de votre engagement inébranlable pour l’alternance démocratique au Congo. Faudra-t-il rappeler aussi l’événement
inoubliable de la cérémonie d’installation, à l’hôtel Thon de Bruxelles où nous avons accueillis des délégations des Etats Unis d’Amérique, du Canada, d’Allemagne, de la Suède, de la Grande Bretagne, de la France, de l’Espagne, de la Russie, de la Hollande, de la Suisse, de l’Irlande, du Danemark, de la Biélorussie, ces délégations disais-je ont supporté leur frais de voyage et
d’hébergement.
Aujourd’hui, vous êtes venus de l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique. Vous rentrez à la maison avec une expertise diversifiée acquise lors de votre long voyage scientifique et professionnel à l’étranger.
Votre contribution à ces assises est d’autant plus attendue qu’elle
est appréciable.
Voilà pourquoi, avec joie et satisfaction, je vous salue et vous félicite tous, chers congressistes et, à travers vous, je salue et félicite tous les autres membres qui n’ont pas pu se joindre à nous.
Je n’oublie pas les Kinois qui nous accueillent chaleureusement dans cette ville, Capitale de notre pays, jadis Kin la belle, Léopoldville poto moyindo où il faisait bon vivre de nuit comme de jour. Je les salue et compte énormément sur leur soutien actif.
Enfin, je remercie tous ceux qui ont donné leur contribution significative et les caucus des provinces qui ont accepté de prendre en charge certains congressistes.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Ce jour de la tenue du 1er Congrès ordinaire de notre Parti l’UNC sera gravé de manière indélébile dans la mémoire collective des Congolais, tant il constitue le point de départ de l’intelligence et de la machine qui se donne l’ambition de sortir la RDC, notre cher et beau pays, du marasme dans lequel l’ont plongé l’amateurisme et le clientélisme au sommet de l’Etat.
L’UNC, aujourd’hui dans l’opposition, a, à travers ce Congrès, l’occasion de peaufiner les stratégies susceptibles de la porter, ensemble avec nos partenaires, au pouvoir pour mettre en pratique notre vision ainsi que notre programme de gouvernement.
Le Congrès, organe suprême de notre Parti, a la charge notamment
de :
1. Concevoir et déterminer les orientations de politique générale
du Parti ;
2. Définir les options fondamentales du Parti ;
3. Désigner le candidat du Parti à l’élection présidentielle et ;
4. Approuver les listes du Parti aux élections.
C’est donc pour nous le moment de nous atteler à l’exécution de ces tâches statutaires. Nous n’allons pas nous dérober. Grâce aux différentes commissions mises en place, nous aborderons toutes ces matières.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Notre Congrès se tient à quelques 4 mois des élections, après 5 ans d’une mandature dont compte doit être rendu à notre peuple afin de lui permettre de se déterminer par rapport à son avenir.
Il importe donc avant que j’indique les orientations pour nos assises que nous puissions ensemble faire rapidement le bilan de la gestion du pays durant la législature qui s’achève au regard des engagements pris en 2006 par ceux qui nous gouvernent.
J’en profiterai aussi pour vous parler des raisons qui m’ont poussée à quitter le pouvoir en place et me ranger résolument dans l’opposition afin de continuer à défendre les intérêts vitaux de notre population.
Mon propos va s’articuler autour de 4 axes essentiels, à savoir :
1. Le bilan négatif du pouvoir en place ;
2. La vision de l’UNC pour un autre Congo fort, stable, prospère
et juste ;
3. L’UNC et le processus électoral ;
4. Les orientations aux congressistes.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Le bilan du quinquennat qui s’achève est on ne peut plus négatif sur toute la ligne. C’est le Chef de l’Etat lui-même qui en a fait le constat dans son discours sur l’état de la Nation du 8 décembre 2010.
En ce qui concerne le chantier eau et électricité, le Président de la République avait dit : « Coupures d’eau et délestages intempestifs sont plutôt leur lot quotidien. Pour un pays généreusement pourvue en précipitations, en eau souterraine et de surface, en rayonnement solaire, et en potentiel hydroélectrique, cela n’est pas tolérable….. ».
Après cet échec avoué, le Chef de l’Etat a excellé dans des promesses aux allures d’une campagne électorale alors qu’en ce moment précis, le peuple devrait bénéficier de l’amélioration de ses conditions dans la desserte en eau potable et en courant électrique.
En effet, on peut lire dans le même discours ce qui suit : « ….. la construction, dès l’année prochaine, d’une nouvelle ligne à haute tension Inga – Kinshasa ; la construction d’INGA III, en partenariat public privé, dont les négociations sont très avancées, faisant ainsi entrevoir une capacité installée additionnelle de plus
ou moins 4000 mégawatts ; le démarrage imminent des projets de construction des barrages de Katende et de Kakobola. Un rêve qui devient réalité pour des millions de nos frères et soeurs du Bandundu et des deux provinces du Kasaï !». Je pose la question à nos délégations du Kwilu et du Kasaï Occidental si réellement, comme le dit le Président de la République, le rêve devenant
réalité, s’ils ont réellement du courant en ce moment. La réponse
bien sûr est NON.
Le peuple est désabusé par des promesses mensongères et fallacieuses et donc abandonné à son triste sort. Il est astreint au paiement des factures de plus en plus chers pour de l’eau qu’il bénéficie de manière aléatoire ou pas du tout. Il en est de même pour la fourniture de l’électricité ; où le délestage, méconnu des
Kinois, est devenu le principe. La quasi-totalité des territoires représentée à ces assises ont oublié l’électricité certains depuis plus de 20 ans et d’autres plus de 40 ans.
S’agissant du chantier éducation, alors que le peuple attendait l’augmentation de la capacité d’accueil par l’acquisition de nouveaux bâtiments aux niveaux primaire, secondaire et universitaire, la gratuité de l’enseignement primaire et au moins l’allégement de la contribution des parents aux frais de fonctionnement des institutions d’enseignement, l’amélioration des conditions de travail des professeurs et des enseignants, l’adaptation des programmes à l’évolution de la science et de la technologie, la réhabilitation et la modernisation des centres des
recherches ainsi que la prise en charge de façon convenable des chercheurs, force est malheureusement de constater que toutes ces promesses sont restées lettres mortes, à part une timide gratuité de l’enseignement primaire dans quelques provinces du pays et encore là aussi faudra-t-il souligner que rien n’a changé pour les parents qui continuent à prendre en charge les enseignants et professeurs. Les étudiants des instituts supérieurs et les universités constituent le cadet des soucis de ce gouvernement. Ils n’ont pas des bourses d’études, de logements convenables, du système des transports décents, bref ils sont tout
simplement clochardisés. C’est inacceptable pour un pays dont plus 65 % de la population sont constitués des jeunes.
En effet, le Président de la République a dans le discours précité donné lui-même le bilan de ce secteur qui somme toute est un échec, lorsqu’il a affirmé :
« Par-delà la réhabilitation des infrastructures, dans le secteur de l’éducation, il y a lieu de noter la mécanisation de nouvelles écoles et unités de l’enseignement primaire et secondaire, la distribution des manuels scolaires aux élèves et des guides pédagogiques aux enseignants, et la normalisation des années scolaires et académiques. S’agissant de l’amélioration du taux d’accès à l’éducation de base, l’objectif a consisté à réduire progressivement les frais de scolarité à charge des parents, avant d’atteindre la généralisation de la gratuité de renseignement primaire ».
En substance, pas de nouvelles écoles, pas de nouvelles universités, les enseignants à tous les niveaux sous payés et lorsque les modiques salaires sont versés, c’est toujours en retard, pas de bibliothèques, pas de laboratoires. On manque de tout jusqu’à la craie.
Contrairement au discours triomphaliste du pouvoir, le chantier infrastructures est celui qui cache mal la mégestion, la gabegie et l’incompétence.
Alors que le prix standard du kilomètre de route est de l’ordre de 1.000.000 USD le kilomètre, nos quelques routes réfectionnées et non construites à Kinshasa ont coûté de sommes exorbitantes.
C’est le cas du prolongement du boulevard triomphal qui a coûté environ 29.000.000 USD pour 1,5 kilomètre alors que Mzee Laurent Désiré Kabila avait construit l’ancienne partie de longueur et largueur égales à seulement 800.000 USD sans financement extérieur et avec nos vaillants ingénieurs de l’Office des Routes.
La première partie du boulevard du 30 juin, qui part de la gare centrale jusqu’au rond point socimat pour ceux qui connaissent Kinshasa, long à peine de 5,5 kilomètres sur 28 mètres de largueur et dont l’aménagement n’est pas entièrement achevé a coûté 72.000.000 USD et son éclairage 6.000.000 USD. C’est tout simplement scandaleux.
Le réaménagement du boulevard Lumumba coûte 3.000.000 USD au kilomètre. Au surplus, l’opinion se demande à quoi serve la réfection de toutes ces routes qui coûtent des sommes faramineuses au contribuable congolais dont la majorité ne bénéficie même pas du transport en commun. Il suffit pour s’en
convaincre d’observer chaque matin et chaque soir des marrées humaines effrayantes parcourant plus de 20 kilomètres à pied pour aller vers le centre-ville et revenir dans leurs quartiers. Ici nous avons pris l’exemple de la Tshangu, autrement dit chine populaire.
Mais le spectacle est le même pour tous les autres quartiers de Kinshasa et toutes les villes du pays. Comment comprendre qu’une ville de plus de 10.000.000 d’habitants soit dépourvue d’un système de transport en commun.
Que dire d’autres infrastructures promises telles les rails, les ports et les aéroports, les ponts dont les travaux n’ont pas connu un début d’exécution.
Conscient de cet échec, le Président de la République, dans le même discours, s’est retranché derrière des justifications lorsqu’il a affirmé que :
« …. Le défi dans ce secteur est titanesque, vu que pratiquement rien d’économiquement significatif n’avait été construit pendant près de quarante ans. Un peu partout, la végétation avait ainsi repris ses droits, ….. notre ambition est de rouvrir, en urgence, les routes qui permettent de réunifier le pays, de connecter les principaux centres de développement, et de relancer l’économie; soit un tracé linéaire de près de 16.000 kilomètres, répartis sur les trois principaux corridors de transport du pays… »
« …..Concernant la voirie, en plus des travaux en cours à Kinshasa et à Lubumbashi, le début de l’année 2011 coïncidera avec l’ouverture des chantiers de Kisangani, dont le pont reliant les deux rives de la ville, ainsi que ceux de Goma, Bunia, Bukavu, Kindu, Mbuji-Mayi, Kananga, Tshikapa, Mbandaka et Gemena…. » …..
J’ai comme vous tous attendu qu’une fois que le Congo se porte mieux aujourd’hui qu’il y a 15 ans. Je me demande si on ne voulait pas plutôt parler des dirigeants du Congo qui se portent mieux aujourd’hui qu’il y a 15 ans.
Tenez, il y a 15 ans Mobutu a laissé le carton de Mpiodi (chinchard) à 25 USD ; Mzee Laurent Désiré Kabila l’a laissé à 30 USD et aujourd’hui il est à 90 USD.
Il y a 15 ans, les restaurants de grandes universités et le système de transport des étudiants et des professeurs fonctionnaient.
Il y a 15 ans, il existait un réseau de transport en commun public (SOTRAZ, CITY TRAIN), aujourd’hui, rien de tel. Chaque soir, nous assistons à un spectacle désolant de nombreux compatriotes qui rentrent à pied de la Gombe à Masina par manque de transport approprié.
Il y a 15 ans, la société nationale aérienne des transports avec des pilotes bien formés et régulièrement soumis au training faisaient la fierté du grand Zaïre, aujourd’hui la RDC.
Il y a 15 ans, on pouvait de Kolwezi atteindre Lubumbashi en 3
heures de temps.
Il y a 15 ans, la poste, la caisse d’épargne (CADECO) fonctionnaient partout,
Il y a 15 ans il n’y avait pas des massacres, des viols et de déplacements massifs des populations à l’Est, Il y a 15 ans, non seulement les trains de la SNCC arrivaient à Ilebo deux fois par semaine, mais ne connaissaient pas des
déraillements intempestifs ;
Il y a 15 ans, les bateaux de l’ONATRA reliaient Kinshasa à Kisangani en 3 jours et de façon régulière et dans des bonnes conditions de voyage.
Il y a 15 ans, quand on payait les cadres et agents de la Gécamines, de la MIBA, de l’Okimo, de la SNCC, de l’Onatra… leurs familles pouvaient se procurer tous les biens nécessaires, subvenir aux autres besoins et épargner.
Je peux allonger la liste des difficultés auxquelles les Congolais sont confrontés tous les jours, mais je m’arrête là, l’essentiel était de démontrer que le Congolais d’il y a 15 ans vivait nettement mieux que celui d’aujourd’hui. Et j’invite chacun de nous à se remémorer de ses souvenirs d’il y a 15 ans. Et je n’ai pas voulu par
cet exercice faire de démagogie ni du populisme mais seulement rétablir la vérité.
Je vous fais grâce des autres chantiers notamment l’emploi, la santé et l’habitat dont les paramètres tous sont au rouge.
Mais je m’en voudrais de ne pas évoquer quelques promesses qui n’ont connu aucun début de réalisation à ce jour. Quand j’ouvre le contrat chinois, je me demande si je vis sur une autre planète mais j’ai cherché partout au Congo je n’ai pas vu le début des travaux de 1600 kilomètres de rails devant relier Ilebo à Kinshasa, je n’ai pas vu non plus le début de construction de 4 grandes universités, 150 écoles, 150 hôpitaux.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
L’intégration et la restructuration de l’armée nationale se sont tout simplement transformées en une juxtaposition des forces et des groupes armés sans esprit de corps.
Au delà de l’échec desdits chantiers, il y a lieu de souligner aussi le recul observé dans la démocratisation du pays et dans le domaine du respect des droits humains.
En effet, la révision cavalière de la Constitution a fait voler en éclat le large consensus obtenu à Sun City à l’issue du dialogue intercongolais. Cette révision est d’autant plus antidémocratique que l’actuel Président de la République l’a initié à son seul profit dans le but de garantir sa propre réélection. Et encore, qu’au regard de l’évolution des réalités sur le terrain, caractérisées par les
mécontentements et la déception de toutes nos populations, un seul tour pourrait vite se transformer en un carton rouge.
De même, le principe constitutionnel de la décentralisation issu du même dialogue, non seulement il n’a pas été appliqué, mais aussi, a subi un coup fatal dans la mesure l’actuel Président de la République s’est unilatéralement octroyé le pouvoir de révoquer les gouverneurs des provinces alors que ces derniers sont élus par les assemblées provinciales.
Enfin, la susdite révision n’a même pas respecté la procédure en la matière. En effet, il sied de rappeler que cette révision n’a pas figuré dans l’ordre du jour de la session extraordinaire du Sénat.
En ce qui concerne les droits humains, force est de constater malheureusement que ces derniers sont violés impunément à longueur des journées sur toute l’étendue de la République. Les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme sont exécutés, assassinés en toute impunité. Les femmes sont massivement violées en toute impunité. Je cite à titre illustratif le cas de Franck
Ngycke, Bapuwa Mwamba, Floribert Chebeya et son compagnon d’infortune Fidèle Bazana ainsi que Armand Tungulu.
Il y a aussi le cas des militants des partis politiques de l’opposition lâchement assassinés parmi lesquels l’Honorable Botheti du MLC, Madame Consolate de l’UNC Bukavu….. et tout récemment un membre de l’UDPS fauché en plein exercice de son droit de manifester.
En mémoire de toutes ces victimes de l’intolérance politique, je vous demande de vous lever et d’observer une minute de silence.
Je voudrais clôturer ce chapitre consacré au bilan négatif du pouvoir en place par la question de l’insécurité à l’Est du pays.
En effet, la paix promise dans cette partie de la République n’est toujours pas venue essentiellement à cause de l’abandon des militaires des FARDC dans des conditions de précarité, la survivance des groupes armés étrangers et nationaux.
Comme il fallait s’y entendre, les choix politiques et les stratégies mal conçues mises en place par le pouvoir pour ramener la paix dans la partie orientale du pays se sont révélés inefficaces.
L’insécurité n’existe pas qu’à l’Est, elle sévit également au centre du pays ainsi qu’à l’Ouest notamment à Kinshasa la Capitale avec le phénomène Kuluna que le gouvernement n’arrive toujours pas à enrailler.
En réalité, le phénomène Kuluna n’est rien d’autre qu’une conséquence de l’absence de politique de prise en charge de la jeunesse par le pouvoir. Face à ces échecs, l’UNC, qui dispose d’une vision, d’un projet de société et d’un programme de gouvernement qui tranchent avec l’amateurisme et l’irresponsabilité propose aux congolais à un autre Congo, un Congo fort, stable,
prospère et juste.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Pourquoi la souffrance dans ce pays auquel Dieu a donné autant des ressources naturelles et comment s’en sortir ?
L’UNC notre Parti politique est fondée sur Notre vision d’un Congo nouveau, de laquelle découle notre projet de société et notre programme de gouvernement.
Avec les richesses dont regorge notre pays, le peuple congolais est à mesure d’apporter des réponses aux défis majeurs auxquels il fait face et qui se posent au monde. Il s’agit de la crise alimentaire, énergétique, des matières premières, d’eau potable et duréchauffement climatique. Pour le cas de notre pays, il faut ajouter l’absence de l’Etat comme l’un des grands problèmes qui minent
notre société.
J’ai toujours comparé notre pays, un géant au coeur de l’Afrique à un autre géant, toutes proportions gardées, le Brésil situé au coeur de l’Amérique latine.
Comparaison n’est pas raison dit-on quelques fois. Mais vous conviendrez avec moi qu’on peut comparer des choses comparables. Le Brésil et la RDC présentent des similitudes tellement étonnantes que d’aucuns se demandent si Dieu n’a pas crée ces pays le même jour.
Disposant de 120.000.000 d’ha des terres arables, bien gérées et exploitées rationnellement, le Congo est capable de nourrir sa population et d’exporter le surplus. Car les études démontrent que ces terres exploitées comme en Europe, au Brésil et en Afrique du Sud sont capables de nourrir 2 milliards d’individus ; disposant d’énormes potentiels énergétiques de 100.000 MW dont son site
d’Inga d’un potentiel de 44.000 MW et seulement 1600 MW sont difficilement exploités, le Congo est à mesure de satisfaire la demande interne et d’exporter le courant électrique propre en Afrique jusqu’en Europe méditerranée. Inga n’avait-il pas été retenu dans le cadre du NEPAD comme le pôle intégrateur pour
l’industrialisation et l’électrification de l’ensemble de l’Afrique et qu’une interconnexion était prévue avec le barrage d’Asuan pour transporter et vendre notre électricité jusqu’en Europe méditerranéenne ; disposant d’une panoplie des minerais jusqu’aux plus stratégiques, la RDC demeure une source
d’approvisionnement des pays industrialisés, en même temps qu’elle peut susciter le transfert des technologies, source d’emplois et de formation de l’expertise nationale ; disposant de plus de 50 % d’eau douce d’Afrique, le Congo est capable d’irriguer de nombreux pays africains confrontés à la sécheresse, en même temps qu’il promeut, par cette richesse, la solidarité régionale et l’esprit de bon voisinage ; première forêt tropicale d’Afrique et la
deuxième du monde, le Congo constitue un atout majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique et, à ce titre, peut bénéficier des mécanismes des compensations financières en forme de taxe carbone. Voilà ce qui m’a fait dire dans mon récent ouvrage que la RDC est une véritable terre d’espoir pour l’humanité.
Pour y parvenir à la réalisation de cette vision, il faut :
Mettre en place un État de droit, un État qui va assumer pleinement ses prérogatives régaliennes. Pour garantir la jouissance des droits et libertés aux citoyens, une nouvelle institution sera mise en place appelée ombudsman. Ce sera une autorité indépendante du pouvoir chargée de recevoir et de traiter les plaintes des citoyens contre les autorités administratives et politiques.
Procéder à la refondation de l’État congolais en dotant le pays d’une armée républicaine bien formée, disciplinée, équipée dont les soldats seront bien payés et leurs conditions sociales améliorées d’une part et en assurant la professionnalisation de la police nationale, garante de la sécurité et de l’ordre publics ; l’armée et la police doivent redevenir républicaines et apolitiques. En plaçant les militaires et les policiers dans les casernes, en répondant convenablement aux besoins existentiels de leurs familles, l’insécurité va certainement diminuer partout de plus de 70 %;
Réformer le système judiciaire qui sera appelé à dispenser une justice distributive qui soit la même pour les riches, les mandataires publics et les citoyens simples. La réforme de ce système permettra au pays d’avoir une justice indépendante, à l’abri des interférences politiques et du clientélisme. Les
conditions sociales et de travail du juge, du magistrat et du personnel auxiliaire devra requérir toute notre sollicitude.
Réhabiliter et professionnaliser l’administration publique qui doit être le soutien de l’action gouvernementale ainsi que l’amélioration des conditions de travail et de vie des fonctionnaires en général ;
Réhabiliter l’administration territoriale, socle du développement intégral et gage de la restauration de l’autorité de l’Etat ;
Combattre la corruption, la concussion, le détournement des biens et deniers publics et mettre fin à l’impunité ainsi qu’au clientélisme ;
Promouvoir la diplomatie et en faire effectivement la porte, la voix et le visage du pays à l’étranger. Pour un pays comme le nôtre, la diplomatie congolaise doit être celle de développement. Nos ambassades doivent cesser d’être les
refuges des cousins, des frères, neveux et soeurs, ni les garages des politiciens dont on veut se débarrasser.
Promouvoir la gestion transparente des affaires de l’État dans tous les domaines. Les citoyens doivent être suffisamment informés des coûts réels de projets et services. La passation des marchés publics doivent respecter un processus transparents afin d’éviter des coûts aberrants qui ont l’air de
l’arnaque.
Assurer l’accès de tous à l’éducation, à la nourriture, à la santé, au logement décent, à la sécurité, …
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
La refondation de l’État congolais est la base de la renaissance et de la transformation radicale de notre pays. C’est une voie obligée si nous voulons mettre fin à la répétition des violences et massacres, toujours impunis, que nous avons connus dans notre pays depuis le début des années quatre-vingt-dix à l’Est jusqu’à ceux des adeptes de Bundu Dia Kongo à l’Ouest en 2008.
S’agissant précisément du mouvement Bundu dia Kongo, peut-on savoir pourquoi après que le gouvernement ait accordé aux anciens mouvements rebelles le droit de se transformer en partis politiques, il a ensuite refusé au mouvement Bundu dia Kongo de se transformer en parti politique sous le nom de Bundu dia Mayala ?
Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ? Et pourtant, Bundu dia Mayala est un parti régulièrement constitué et enregistré selon l’un des modes prévus par la loi, en l’espèce le récépissé de la Cour Suprême de Justice après écoulement du délai légal de 30 jours au cours duquel le Ministre de l’Intérieur n’a pas répondu à sa requête. Il s’agit là d’une situation grave des violations du droit reconnu aux Congolais à former librement un parti politique.
Après la refondation de l’État, l’UNC et avec son plan de sortie de crise, s’attaquera au problème récurent de l’insécurité entretenue en RDC à travers le rétablissement de la paix dans notre pays. Elle s’investira rapidement dans :
La production des biens de grande consommation par la relance de l’agriculture, de l’élevage, l’appui à la petite et moyenne entreprise…;
L’investissement massif dans le système d’éducation ;
La distribution du courant électrique et de l’eau ;
L’amélioration de l’habitat et la construction des logements sociaux pour des personnes vivant avec handicap et sans soutien familial ;
La construction des infrastructures de base ;
La lutte contre des maladies telles la tuberculose, la malaria, le VIH/Sida, les épidémies de choléra, de polio… Nous devons parvenir à enrayer la mortalité infantile et celle due au paludisme, à la maternité…
En politique étrangère, le pays la RDC a toujours été considéré comme le pôle intégrateur de l’Afrique centrale. Sa position géostratégique au centre de l’Afrique, entourée de 9 pays aux influences culturelles diverses (francophone, lusophone et anglophone) ne peut jamais être la base de déstabilisation d’un
pays voisin. Une politique bien réfléchie de bon voisinage et une coopération régionale mutuellement avantageuse seront les principes de base de la conduite de la politique régionale du gouvernement de l’UNC. De même que nous n’interviendrons pas dans les affaires internes des autres États, ainsi nous
n’accepterons pas que d’autres États s’immiscent dans nos affaires internes ou qu’ils entretiennent des conflits chez nous alors que chez eux règnent l’ordre et la paix.
Pour mettre en oeuvre ce programme, il est évident que l’UNC doit, ensemble avec ses partenaires, accéder au pouvoir par la voie des élections démocratiques et transparentes.
Et aussi pour réaliser notre rêve pour le Congo, il faudra mettre en place un leadership responsable comme nous l’avons dit ci-haut et pétris des valeurs spirituelles. Ce nouveau leadership sonnera le glas des hommes forts et des institutions parallèles et favorisera l’émergence des institutions fortes et des lois au dessus de tout le monde.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Au regard des échéances électorales qui courent déjà, nos Statuts imposent la tenue du Congrès pour notamment la désignation de ses candidats. Déférant à cette obligation, j’ai par une décision convoqué le présent Congrès pour ce faire.
Chers congressistes,
Telle est l’une de vos tâches essentielles au cours de ces assises. Si le calendrier électoral ne change pas, dès le début du mois prochain, notre parti, comme tous les autres d’ailleurs, sera appelé à présenter son candidat à l’élection présidentielle et d’autres aux élections législatives nationales et provinciales.
Pour ma part, je me remets à la plénière du Congrès pour examiner et réserver le sort que mérite mon ambition à me porter candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre prochain.
Quant aux élections législatives, nous serons appelés à la fin de ce Congrès à établir un critérium qui présidera à la sélection des différents candidats et candidates à la députation nationale et provinciale.
Je forme donc le voeu qu’il soit tenu compte de la compétence, de l’engagement militant et de la parité. A ce dernier sujet, si notre Parti arrivait à réserver au moins 40 % des femmes sur les listes aux législatives, cela représenterait une avancée majeure dans le respect de la Constitution.
Chers congressistes,
Notre Parti doit à chaque instant demeurer conscient du fait que seul, il ne peut pas aller aussi loin qu’il ne le pense. Il nous faut intérioriser l’idée des alliances politiques constructives et significatives.
C’est le lieu de saluer la naissance de l’Alternance Vital Kamerhe, AVK en sigle, une plate-forme politique et électorale qui poursuit essentiellement deux objectifs :
- Le soutien et l’élection de votre Président que je suis à la Présidence de la République ;
- La victoire commune aux élections législatives nationales et provinciales ainsi qu’au niveau des entités décentralisées.
Je saisis cette occasion pour remercier les Présidents des partis politiques et des associations de la société civile ainsi que les personnalités qui ont accepté de former ou d’adhérer à l’AVK.
J’associe à ces remerciements tous les militantes et militants de tous nos partenaires de l’AVK.
Pour ma part et pour mon Parti politique, nous voulons vous rassurer de notre disposition à tenir tous les engagements auxquels nous avons souscrits dans le cadre de l’AVK.
Il est évident que nous devons ensemble conjuguer nos efforts pour grossir nos rangs.
L’UNC est en pourparlers avec d’autres partis politiques et associations de la société civile pour ce même objectif.
Nous nous réjouissons de la disponibilité affichée par certains politiques de l’opposition à s’ouvrir afin d’assurer démocratiquement l’alternance lors des prochaines élections.
C’est le lieu de féliciter la prise de position du MLC qui à la fin de son deuxième Congrès ordinaire a proclamé tout haut sa disponibilité à nouer les alliances avec d’autres partis significatifs dont l’UNC. Je tiens, au nom des militantes et militants de l’UNC, à dire merci au MLC, à son Président, l’Honorable Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo et à ses militantes et militants.
Je m’en voudrais de ne pas remercier l’Honorable Ne Muanda Nsemi pour le soutien politique d’apporter à l’UNC et à son Président National que je suis. Qu’il veuille trouver ici l’expression de ma gratitude.
Je saisis cette occasion pour saluer la sortie de l’UFC du Président Léon Kengo wa Dondo dont la perception dans la recherche du candidat commun de l’opposition rejoint celle de l’UNC. A ce sujet, il sied de rappeler que la position de l’UNC a toujours été caractérisé par le souci de rechercher d’abord un consensus autour des idées, d’un programme préélectoral commun et d’un
programme électoral commun avant d’envisager la question relative au choix d’un candidat commun selon le profil préalablement accepté par tous.
Cette démarche permet de suivre minutieusement les activités de la CENI afin de garantir au peuple congolais des élections véritablement démocratiques, transparentes et apaisées, exemptes de tricherie.
Au regard de la situation nébuleuse entretenue par la CENI et des réactions disparates de l’opposition, les faits semblent donc donner raison à l’UNC.
L’opposition aurait à ce jour avoir une instance qui proposerait des actions communes de surveillance des activités de la CENI enfin d’endiguer la fraude qui se prépare en amont.
L’UNC, par ma personne, a écrit au Président du Bureau de la CENI pour dénoncer les irrégularités observées lors de la révision du fichier dont les résultats ne convainquent personne.
A ce stade, tout porte à croire qu’il y a bel et bien l’intention manifeste de préparer la fraude et de favoriser un camp. A titre d’exemple, comment expliquer qu’une province de 6.000.000 habitants puisse s’en tirer avec 4.800.000 électeurs ? C’est tout simplement scandaleux car cela voudrait dire que dans cette province là plus de 70 % de la population de cette province est
âgée d’au moins 18 ans. C’est l’unique cas en RDC surtout lorsqu’on le confronte avec la Ville province de Kinshasa qui malgré sa population estimée à plus de 10.000.000 d’habitants n’a pu réaliser plus de 4.000.000 d’enrôlés !
Toutes ces raisons me fondent à lancer un appel solennel et pathétique à tous les partis de l’opposition et aux associations de la société civile qui voudraient bien rejoindre ceux-ci afin de créer le Forum de l’Opposition dont la charge sera de faire pression sur la CENI, pouvoir organisateur des élections.
Chers congressistes,
A présent, permettez-moi de m’adresser à vous de manière particulière. En suivant mon propos, vous vous êtes certainement rendu compte de l’importance des enjeux de l’heure dans notre pays.
Pour ma part, je considère cet instant comme celui du lancement de notre précampagne électorale et prélude à notre victoire électorale. C’est dire tout le sérieux que je vous invite à apporter aux présents travaux.
Vous êtes donc astreints aux obligations de discipline, d’assiduité et de ponctualité, afin de produire un travail de haute facture.
Pour vous faciliter la tâche et conformément à nos Statuts, j’ai signé deux décisions vous proposant, l’élection par acclamation, du Bureau du Congrès ainsi que des Bureaux des commissions et sous commissions thématiques.
Votre travail consiste à dégager les options fondamentales sur les matières soumises à votre examen. Dès lors, vous allez vous interdire de verser dans des discussions oiseuses et improductives.
De toutes les façons, je vous connais et vous fais confiance.
J’attends donc de vous tous et de chacun de vous un travail de
qualité.
Avant d’ouvrir solennellement ces assises, permettez-moi de saluer de façon particulière, la présence dans cette salle, de ma femme Mamick, et de ma mère Alphonsine Mwa Nkingi Nemberwa.
Eternel fait nous voir ta bonté et accorde nous ton salut.
J’écouterais ce que dit Dieu, l’Eternel ; car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles. Pourvu qu’ils ne retombent pas dans la folie.
Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous? Nous voulons placer ses assises sous le contrôle de Dieu Tout Puissant. Que tout se passe selon sa volonté et sous sa bénédiction pour la réussite de ces importantes assises.
Ainsi, je déclare ouvert le premier Congrès ordinaire de l’Union pour la Nation Congolaise.
Vive la République Démocratique du Congo,
Vive l’UNC,
Que Dieu vous bénisse.
Je vous remercie.
Malin, "Vital" s’est reporté à l’allocution prononcée le 8 décembre 2010 par "Joseph Kabila" dans laquelle celui-ci déclarait que le bilan du quinquennat était "négatif". Et de relever au passage que "le peuple est désabusé par des promesses mensongères et fallacieuses (...)."
L’orateur a par ailleurs dénoncé le coût exhorbitant des travaux de modernisation des infrastructures routières. Pour lui, "contrairement au discours triomphaliste du pouvoir, le chantier infrastructures est celui qui cache mal la mégestion, la gabegie et l’incompétence."
S’agissant du processus électoral, Kamerhe n’a pas caché la crise de confiance qui règne entre la Commission électorale nationale indépendante et les forces politiques de l’opposition. "A ce stade, dira-t-il, tout porte à croire qu’il y a bel et bien l’intention manifeste de préparer la fraude et de favoriser un camp." Pour étayer son propos, il lance : "(...), comment expliquer qu’une province de 6.000.000 habitants puisse s’en tirer avec 4.800.000 électeurs ?", alors que "la Ville province de Kinshasa qui malgré sa population estimée à plus de 10.000.000 d’habitants n’a pu réaliser plus de 4.000.000 d’enrôlés !" "Toutes ces raisons me fondent à lancer un appel solennel et pathétique à tous les partis de l’opposition et aux associations de la société civile qui voudraient bien rejoindre ceux-ci afin de créer le Forum de l’Opposition dont la charge sera de faire pression sur la CENI, pouvoir organisateur des élections."
Il a par ailleurs rappelé la position de son parti en ce qui concerne la désignation d’un "candidat commun" de l’opposition à l’élection présidentielle. Pour lui, "la position de l’UNC a toujours été caractérisé par le souci de rechercher d’abord un consensus autour des idées, d’un programme préélectoral commun et d’un programme électoral commun avant d’envisager la question relative au choix d’un candidat commun selon le profil préalablement accepté par tous."
A moins qu’il ne s’agisse d’une tactique électorale, l’allocution inaugurale prononcée ce jeudi par "Vital" semble dissiper une certaine ambiguïté qui planait sur les relations de l’ancien président de l’Assemblée nationale avec "Joseph Kabila". Le ton usité jeudi 28 juillet sentait la "rupture". En tous cas, l’homme paraît décidé à prendre ses distances par rapport à ses anciens "amis politiques". Certains acteurs de l’opposition reprochaient à "V.K" de trop ménager le président sortant. Il reste qu’en politique, il n’y a pas d’ennemis éternels...
Madeleine Wassembinya
Ci-après, le texte intégral de l’allocution prononcée par Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise :
Communication du président national de l’Union pour la Nation Congolaise lors de l’ouverture du premier congrès ordinaire de l’UNC
UNC ! Mopepe ya sika
UNC ! « Lisanga ya bana Mboka»
UNC ! «Toujours ensemble»
Ya solo, UNC ezali mopepe ya sika ;
Tseleka, UNC kele mopepe ya mpa ;
Eyowa, UNC udi dikasa dipia dipia ;
Kueli, UNC ni ewa mupia.
Avant de commencer mon propos, je voudrais rendre grâce à Dieu qui a rendu possible cet événement. Et nous voulons que tout se déroule sous son contrôle.
Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par se
lever.
Tel le Général de Gaule au moment de l’occupation française, je crois fermement en l’émergence d’un Congo fort, prospère, stable et juste au coeur de l’Afrique. Ce Congo là sera utile et bénéfique au peuple congolais. Ce Congo sera la locomotive du développement de l’Afrique subsaharienne.
Notre pays, qui se trouvait en 1960 à l’indépendance au même niveau que le Canada, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud, a vocation d’être une grande puissance régionale.
C’est pour vous dire que quelles que soient les difficultés inqualifiables auxquelles nos populations font face actuellement, nous pouvons toujours rêver d’amener notre peuple au rendez-vous de l’espérance grâce à un leadership responsable.
Aujourd’hui, il est inutile de réaliser des sondages d’opinion pour se rendre compte que ce peuple déshumanisé a pris conscience de prendre en mains sa destinée. Tout doit changer et tout va changer.
Car personne ni aucune force n’est capable d’arrêter cette volonté et cette détermination du peuple congolais à changer le cours de son histoire. En effet, ce peuple veut écrire une nouvelle histoire avec des dirigeants et des leaders pétris des valeurs spirituelles et morales, des véritables ouvriers et serviteurs à l’image de Jésus- Christ, fils de Dieu qui s’est fait homme pour nous sauver.
C’est un vent nouveau qui est entrain de souffler sur ce pays afin de le transformer complètement. Plus que jamais, notre pays nécessite des changements qualitatifs radicaux dans tous les domaines de la vie nationale. Ce rassemblement de tous les cadres responsables du parti venus de tous les territoires, districts, provinces et de la diaspora revêt, dans le contexte actuel, toute son importance. C’est d’autant plus important que c’est à la fois un
Congrès de fondation, d’orientation et de leadership d’un parti de masse qui n’est en place que depuis quelques mois. Les progrès réalisés sur le terrain au niveau de l’implantation et de la structuration du parti nous encouragent et dissipent en nous les doutes et les craintes que nous avions à cause à la fois de la modicité de moyens disponibles et de peu de temps en notre possession avant les échéances électorales. Cela, évidemment, était sans compter avec la mobilisation spontanée de notre peuple qui souffre et qui ne voit son salut que dans une alternance politique crédible. Dans plusieurs endroits du pays, en effet,
l’implantation du parti s’est faite naturellement, avec d’auto proclamations des responsables de toutes les structures de base sur l’ensemble du pays à telle enseigne que Kinshasa n’a fait que suivre le mouvement amorcé à la base dans des endroits reculés où l’on pensait que l’UNC n’arriverait pas. Nous sommes d’autant plus surpris agréablement que nos membres, dans plusieurs entités
du pays, se sont procurés par leurs moyens propres des sièges, fiches d’adhésion et ont hissé les drapeaux de l’UNC faisant en un temps record de notre cher parti l’un des mieux implantés sur l’ensemble du vaste territoire national. Ça c’est la magie de la volonté et de la conviction.
C’est pourquoi, je n’ai cessé d’insister auprès du Secrétaire Général et de l’ensemble de son équipe de privilégier dans la mise en place ces vaillants militants de notre parti, qui ont démontré sans efforts leur attachement aux idéaux que nous défendons et au changement radical que nous prônons.
Cet engouement observé vers l’UNC n’est pas sans poser le problème de doublure d’animateurs à certains endroits. Je voudrais tout de suite vous rassurer que ce problème sera résolu dans l’intérêt de tout le monde. Personne ne sera donc lésée. Car l’UNC, parti des masses, a de la place pour tout le monde.
Les résultats de votre adhésion spontanée et volontaire sont aujourd’hui patents. Vous êtes venus de 4 coins du pays : De Yakoma à Kasumbalesa en passant par Lodja, de Moanda à Ariwara en passant par Nioki, de Aru à Dilolo en passant par Kasongo.
Le souffre nouveau de l’UNC s’est également repandu hors de nos frontières. Il a été repris avec vigueur par nos frères et soeurs de la Diaspora dans un élan de conviction à faire pâlir nos adversaires politiques. Votre présence massive à ces assises est le témoignage vibrant de votre engagement inébranlable pour l’alternance démocratique au Congo. Faudra-t-il rappeler aussi l’événement
inoubliable de la cérémonie d’installation, à l’hôtel Thon de Bruxelles où nous avons accueillis des délégations des Etats Unis d’Amérique, du Canada, d’Allemagne, de la Suède, de la Grande Bretagne, de la France, de l’Espagne, de la Russie, de la Hollande, de la Suisse, de l’Irlande, du Danemark, de la Biélorussie, ces délégations disais-je ont supporté leur frais de voyage et
d’hébergement.
Aujourd’hui, vous êtes venus de l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique. Vous rentrez à la maison avec une expertise diversifiée acquise lors de votre long voyage scientifique et professionnel à l’étranger.
Votre contribution à ces assises est d’autant plus attendue qu’elle
est appréciable.
Voilà pourquoi, avec joie et satisfaction, je vous salue et vous félicite tous, chers congressistes et, à travers vous, je salue et félicite tous les autres membres qui n’ont pas pu se joindre à nous.
Je n’oublie pas les Kinois qui nous accueillent chaleureusement dans cette ville, Capitale de notre pays, jadis Kin la belle, Léopoldville poto moyindo où il faisait bon vivre de nuit comme de jour. Je les salue et compte énormément sur leur soutien actif.
Enfin, je remercie tous ceux qui ont donné leur contribution significative et les caucus des provinces qui ont accepté de prendre en charge certains congressistes.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Ce jour de la tenue du 1er Congrès ordinaire de notre Parti l’UNC sera gravé de manière indélébile dans la mémoire collective des Congolais, tant il constitue le point de départ de l’intelligence et de la machine qui se donne l’ambition de sortir la RDC, notre cher et beau pays, du marasme dans lequel l’ont plongé l’amateurisme et le clientélisme au sommet de l’Etat.
L’UNC, aujourd’hui dans l’opposition, a, à travers ce Congrès, l’occasion de peaufiner les stratégies susceptibles de la porter, ensemble avec nos partenaires, au pouvoir pour mettre en pratique notre vision ainsi que notre programme de gouvernement.
Le Congrès, organe suprême de notre Parti, a la charge notamment
de :
1. Concevoir et déterminer les orientations de politique générale
du Parti ;
2. Définir les options fondamentales du Parti ;
3. Désigner le candidat du Parti à l’élection présidentielle et ;
4. Approuver les listes du Parti aux élections.
C’est donc pour nous le moment de nous atteler à l’exécution de ces tâches statutaires. Nous n’allons pas nous dérober. Grâce aux différentes commissions mises en place, nous aborderons toutes ces matières.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Notre Congrès se tient à quelques 4 mois des élections, après 5 ans d’une mandature dont compte doit être rendu à notre peuple afin de lui permettre de se déterminer par rapport à son avenir.
Il importe donc avant que j’indique les orientations pour nos assises que nous puissions ensemble faire rapidement le bilan de la gestion du pays durant la législature qui s’achève au regard des engagements pris en 2006 par ceux qui nous gouvernent.
J’en profiterai aussi pour vous parler des raisons qui m’ont poussée à quitter le pouvoir en place et me ranger résolument dans l’opposition afin de continuer à défendre les intérêts vitaux de notre population.
Mon propos va s’articuler autour de 4 axes essentiels, à savoir :
1. Le bilan négatif du pouvoir en place ;
2. La vision de l’UNC pour un autre Congo fort, stable, prospère
et juste ;
3. L’UNC et le processus électoral ;
4. Les orientations aux congressistes.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Le bilan du quinquennat qui s’achève est on ne peut plus négatif sur toute la ligne. C’est le Chef de l’Etat lui-même qui en a fait le constat dans son discours sur l’état de la Nation du 8 décembre 2010.
En ce qui concerne le chantier eau et électricité, le Président de la République avait dit : « Coupures d’eau et délestages intempestifs sont plutôt leur lot quotidien. Pour un pays généreusement pourvue en précipitations, en eau souterraine et de surface, en rayonnement solaire, et en potentiel hydroélectrique, cela n’est pas tolérable….. ».
Après cet échec avoué, le Chef de l’Etat a excellé dans des promesses aux allures d’une campagne électorale alors qu’en ce moment précis, le peuple devrait bénéficier de l’amélioration de ses conditions dans la desserte en eau potable et en courant électrique.
En effet, on peut lire dans le même discours ce qui suit : « ….. la construction, dès l’année prochaine, d’une nouvelle ligne à haute tension Inga – Kinshasa ; la construction d’INGA III, en partenariat public privé, dont les négociations sont très avancées, faisant ainsi entrevoir une capacité installée additionnelle de plus
ou moins 4000 mégawatts ; le démarrage imminent des projets de construction des barrages de Katende et de Kakobola. Un rêve qui devient réalité pour des millions de nos frères et soeurs du Bandundu et des deux provinces du Kasaï !». Je pose la question à nos délégations du Kwilu et du Kasaï Occidental si réellement, comme le dit le Président de la République, le rêve devenant
réalité, s’ils ont réellement du courant en ce moment. La réponse
bien sûr est NON.
Le peuple est désabusé par des promesses mensongères et fallacieuses et donc abandonné à son triste sort. Il est astreint au paiement des factures de plus en plus chers pour de l’eau qu’il bénéficie de manière aléatoire ou pas du tout. Il en est de même pour la fourniture de l’électricité ; où le délestage, méconnu des
Kinois, est devenu le principe. La quasi-totalité des territoires représentée à ces assises ont oublié l’électricité certains depuis plus de 20 ans et d’autres plus de 40 ans.
S’agissant du chantier éducation, alors que le peuple attendait l’augmentation de la capacité d’accueil par l’acquisition de nouveaux bâtiments aux niveaux primaire, secondaire et universitaire, la gratuité de l’enseignement primaire et au moins l’allégement de la contribution des parents aux frais de fonctionnement des institutions d’enseignement, l’amélioration des conditions de travail des professeurs et des enseignants, l’adaptation des programmes à l’évolution de la science et de la technologie, la réhabilitation et la modernisation des centres des
recherches ainsi que la prise en charge de façon convenable des chercheurs, force est malheureusement de constater que toutes ces promesses sont restées lettres mortes, à part une timide gratuité de l’enseignement primaire dans quelques provinces du pays et encore là aussi faudra-t-il souligner que rien n’a changé pour les parents qui continuent à prendre en charge les enseignants et professeurs. Les étudiants des instituts supérieurs et les universités constituent le cadet des soucis de ce gouvernement. Ils n’ont pas des bourses d’études, de logements convenables, du système des transports décents, bref ils sont tout
simplement clochardisés. C’est inacceptable pour un pays dont plus 65 % de la population sont constitués des jeunes.
En effet, le Président de la République a dans le discours précité donné lui-même le bilan de ce secteur qui somme toute est un échec, lorsqu’il a affirmé :
« Par-delà la réhabilitation des infrastructures, dans le secteur de l’éducation, il y a lieu de noter la mécanisation de nouvelles écoles et unités de l’enseignement primaire et secondaire, la distribution des manuels scolaires aux élèves et des guides pédagogiques aux enseignants, et la normalisation des années scolaires et académiques. S’agissant de l’amélioration du taux d’accès à l’éducation de base, l’objectif a consisté à réduire progressivement les frais de scolarité à charge des parents, avant d’atteindre la généralisation de la gratuité de renseignement primaire ».
En substance, pas de nouvelles écoles, pas de nouvelles universités, les enseignants à tous les niveaux sous payés et lorsque les modiques salaires sont versés, c’est toujours en retard, pas de bibliothèques, pas de laboratoires. On manque de tout jusqu’à la craie.
Contrairement au discours triomphaliste du pouvoir, le chantier infrastructures est celui qui cache mal la mégestion, la gabegie et l’incompétence.
Alors que le prix standard du kilomètre de route est de l’ordre de 1.000.000 USD le kilomètre, nos quelques routes réfectionnées et non construites à Kinshasa ont coûté de sommes exorbitantes.
C’est le cas du prolongement du boulevard triomphal qui a coûté environ 29.000.000 USD pour 1,5 kilomètre alors que Mzee Laurent Désiré Kabila avait construit l’ancienne partie de longueur et largueur égales à seulement 800.000 USD sans financement extérieur et avec nos vaillants ingénieurs de l’Office des Routes.
La première partie du boulevard du 30 juin, qui part de la gare centrale jusqu’au rond point socimat pour ceux qui connaissent Kinshasa, long à peine de 5,5 kilomètres sur 28 mètres de largueur et dont l’aménagement n’est pas entièrement achevé a coûté 72.000.000 USD et son éclairage 6.000.000 USD. C’est tout simplement scandaleux.
Le réaménagement du boulevard Lumumba coûte 3.000.000 USD au kilomètre. Au surplus, l’opinion se demande à quoi serve la réfection de toutes ces routes qui coûtent des sommes faramineuses au contribuable congolais dont la majorité ne bénéficie même pas du transport en commun. Il suffit pour s’en
convaincre d’observer chaque matin et chaque soir des marrées humaines effrayantes parcourant plus de 20 kilomètres à pied pour aller vers le centre-ville et revenir dans leurs quartiers. Ici nous avons pris l’exemple de la Tshangu, autrement dit chine populaire.
Mais le spectacle est le même pour tous les autres quartiers de Kinshasa et toutes les villes du pays. Comment comprendre qu’une ville de plus de 10.000.000 d’habitants soit dépourvue d’un système de transport en commun.
Que dire d’autres infrastructures promises telles les rails, les ports et les aéroports, les ponts dont les travaux n’ont pas connu un début d’exécution.
Conscient de cet échec, le Président de la République, dans le même discours, s’est retranché derrière des justifications lorsqu’il a affirmé que :
« …. Le défi dans ce secteur est titanesque, vu que pratiquement rien d’économiquement significatif n’avait été construit pendant près de quarante ans. Un peu partout, la végétation avait ainsi repris ses droits, ….. notre ambition est de rouvrir, en urgence, les routes qui permettent de réunifier le pays, de connecter les principaux centres de développement, et de relancer l’économie; soit un tracé linéaire de près de 16.000 kilomètres, répartis sur les trois principaux corridors de transport du pays… »
« …..Concernant la voirie, en plus des travaux en cours à Kinshasa et à Lubumbashi, le début de l’année 2011 coïncidera avec l’ouverture des chantiers de Kisangani, dont le pont reliant les deux rives de la ville, ainsi que ceux de Goma, Bunia, Bukavu, Kindu, Mbuji-Mayi, Kananga, Tshikapa, Mbandaka et Gemena…. » …..
J’ai comme vous tous attendu qu’une fois que le Congo se porte mieux aujourd’hui qu’il y a 15 ans. Je me demande si on ne voulait pas plutôt parler des dirigeants du Congo qui se portent mieux aujourd’hui qu’il y a 15 ans.
Tenez, il y a 15 ans Mobutu a laissé le carton de Mpiodi (chinchard) à 25 USD ; Mzee Laurent Désiré Kabila l’a laissé à 30 USD et aujourd’hui il est à 90 USD.
Il y a 15 ans, les restaurants de grandes universités et le système de transport des étudiants et des professeurs fonctionnaient.
Il y a 15 ans, il existait un réseau de transport en commun public (SOTRAZ, CITY TRAIN), aujourd’hui, rien de tel. Chaque soir, nous assistons à un spectacle désolant de nombreux compatriotes qui rentrent à pied de la Gombe à Masina par manque de transport approprié.
Il y a 15 ans, la société nationale aérienne des transports avec des pilotes bien formés et régulièrement soumis au training faisaient la fierté du grand Zaïre, aujourd’hui la RDC.
Il y a 15 ans, on pouvait de Kolwezi atteindre Lubumbashi en 3
heures de temps.
Il y a 15 ans, la poste, la caisse d’épargne (CADECO) fonctionnaient partout,
Il y a 15 ans il n’y avait pas des massacres, des viols et de déplacements massifs des populations à l’Est, Il y a 15 ans, non seulement les trains de la SNCC arrivaient à Ilebo deux fois par semaine, mais ne connaissaient pas des
déraillements intempestifs ;
Il y a 15 ans, les bateaux de l’ONATRA reliaient Kinshasa à Kisangani en 3 jours et de façon régulière et dans des bonnes conditions de voyage.
Il y a 15 ans, quand on payait les cadres et agents de la Gécamines, de la MIBA, de l’Okimo, de la SNCC, de l’Onatra… leurs familles pouvaient se procurer tous les biens nécessaires, subvenir aux autres besoins et épargner.
Je peux allonger la liste des difficultés auxquelles les Congolais sont confrontés tous les jours, mais je m’arrête là, l’essentiel était de démontrer que le Congolais d’il y a 15 ans vivait nettement mieux que celui d’aujourd’hui. Et j’invite chacun de nous à se remémorer de ses souvenirs d’il y a 15 ans. Et je n’ai pas voulu par
cet exercice faire de démagogie ni du populisme mais seulement rétablir la vérité.
Je vous fais grâce des autres chantiers notamment l’emploi, la santé et l’habitat dont les paramètres tous sont au rouge.
Mais je m’en voudrais de ne pas évoquer quelques promesses qui n’ont connu aucun début de réalisation à ce jour. Quand j’ouvre le contrat chinois, je me demande si je vis sur une autre planète mais j’ai cherché partout au Congo je n’ai pas vu le début des travaux de 1600 kilomètres de rails devant relier Ilebo à Kinshasa, je n’ai pas vu non plus le début de construction de 4 grandes universités, 150 écoles, 150 hôpitaux.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
L’intégration et la restructuration de l’armée nationale se sont tout simplement transformées en une juxtaposition des forces et des groupes armés sans esprit de corps.
Au delà de l’échec desdits chantiers, il y a lieu de souligner aussi le recul observé dans la démocratisation du pays et dans le domaine du respect des droits humains.
En effet, la révision cavalière de la Constitution a fait voler en éclat le large consensus obtenu à Sun City à l’issue du dialogue intercongolais. Cette révision est d’autant plus antidémocratique que l’actuel Président de la République l’a initié à son seul profit dans le but de garantir sa propre réélection. Et encore, qu’au regard de l’évolution des réalités sur le terrain, caractérisées par les
mécontentements et la déception de toutes nos populations, un seul tour pourrait vite se transformer en un carton rouge.
De même, le principe constitutionnel de la décentralisation issu du même dialogue, non seulement il n’a pas été appliqué, mais aussi, a subi un coup fatal dans la mesure l’actuel Président de la République s’est unilatéralement octroyé le pouvoir de révoquer les gouverneurs des provinces alors que ces derniers sont élus par les assemblées provinciales.
Enfin, la susdite révision n’a même pas respecté la procédure en la matière. En effet, il sied de rappeler que cette révision n’a pas figuré dans l’ordre du jour de la session extraordinaire du Sénat.
En ce qui concerne les droits humains, force est de constater malheureusement que ces derniers sont violés impunément à longueur des journées sur toute l’étendue de la République. Les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme sont exécutés, assassinés en toute impunité. Les femmes sont massivement violées en toute impunité. Je cite à titre illustratif le cas de Franck
Ngycke, Bapuwa Mwamba, Floribert Chebeya et son compagnon d’infortune Fidèle Bazana ainsi que Armand Tungulu.
Il y a aussi le cas des militants des partis politiques de l’opposition lâchement assassinés parmi lesquels l’Honorable Botheti du MLC, Madame Consolate de l’UNC Bukavu….. et tout récemment un membre de l’UDPS fauché en plein exercice de son droit de manifester.
En mémoire de toutes ces victimes de l’intolérance politique, je vous demande de vous lever et d’observer une minute de silence.
Je voudrais clôturer ce chapitre consacré au bilan négatif du pouvoir en place par la question de l’insécurité à l’Est du pays.
En effet, la paix promise dans cette partie de la République n’est toujours pas venue essentiellement à cause de l’abandon des militaires des FARDC dans des conditions de précarité, la survivance des groupes armés étrangers et nationaux.
Comme il fallait s’y entendre, les choix politiques et les stratégies mal conçues mises en place par le pouvoir pour ramener la paix dans la partie orientale du pays se sont révélés inefficaces.
L’insécurité n’existe pas qu’à l’Est, elle sévit également au centre du pays ainsi qu’à l’Ouest notamment à Kinshasa la Capitale avec le phénomène Kuluna que le gouvernement n’arrive toujours pas à enrailler.
En réalité, le phénomène Kuluna n’est rien d’autre qu’une conséquence de l’absence de politique de prise en charge de la jeunesse par le pouvoir. Face à ces échecs, l’UNC, qui dispose d’une vision, d’un projet de société et d’un programme de gouvernement qui tranchent avec l’amateurisme et l’irresponsabilité propose aux congolais à un autre Congo, un Congo fort, stable,
prospère et juste.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Pourquoi la souffrance dans ce pays auquel Dieu a donné autant des ressources naturelles et comment s’en sortir ?
L’UNC notre Parti politique est fondée sur Notre vision d’un Congo nouveau, de laquelle découle notre projet de société et notre programme de gouvernement.
Avec les richesses dont regorge notre pays, le peuple congolais est à mesure d’apporter des réponses aux défis majeurs auxquels il fait face et qui se posent au monde. Il s’agit de la crise alimentaire, énergétique, des matières premières, d’eau potable et duréchauffement climatique. Pour le cas de notre pays, il faut ajouter l’absence de l’Etat comme l’un des grands problèmes qui minent
notre société.
J’ai toujours comparé notre pays, un géant au coeur de l’Afrique à un autre géant, toutes proportions gardées, le Brésil situé au coeur de l’Amérique latine.
Comparaison n’est pas raison dit-on quelques fois. Mais vous conviendrez avec moi qu’on peut comparer des choses comparables. Le Brésil et la RDC présentent des similitudes tellement étonnantes que d’aucuns se demandent si Dieu n’a pas crée ces pays le même jour.
Disposant de 120.000.000 d’ha des terres arables, bien gérées et exploitées rationnellement, le Congo est capable de nourrir sa population et d’exporter le surplus. Car les études démontrent que ces terres exploitées comme en Europe, au Brésil et en Afrique du Sud sont capables de nourrir 2 milliards d’individus ; disposant d’énormes potentiels énergétiques de 100.000 MW dont son site
d’Inga d’un potentiel de 44.000 MW et seulement 1600 MW sont difficilement exploités, le Congo est à mesure de satisfaire la demande interne et d’exporter le courant électrique propre en Afrique jusqu’en Europe méditerranée. Inga n’avait-il pas été retenu dans le cadre du NEPAD comme le pôle intégrateur pour
l’industrialisation et l’électrification de l’ensemble de l’Afrique et qu’une interconnexion était prévue avec le barrage d’Asuan pour transporter et vendre notre électricité jusqu’en Europe méditerranéenne ; disposant d’une panoplie des minerais jusqu’aux plus stratégiques, la RDC demeure une source
d’approvisionnement des pays industrialisés, en même temps qu’elle peut susciter le transfert des technologies, source d’emplois et de formation de l’expertise nationale ; disposant de plus de 50 % d’eau douce d’Afrique, le Congo est capable d’irriguer de nombreux pays africains confrontés à la sécheresse, en même temps qu’il promeut, par cette richesse, la solidarité régionale et l’esprit de bon voisinage ; première forêt tropicale d’Afrique et la
deuxième du monde, le Congo constitue un atout majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique et, à ce titre, peut bénéficier des mécanismes des compensations financières en forme de taxe carbone. Voilà ce qui m’a fait dire dans mon récent ouvrage que la RDC est une véritable terre d’espoir pour l’humanité.
Pour y parvenir à la réalisation de cette vision, il faut :
Mettre en place un État de droit, un État qui va assumer pleinement ses prérogatives régaliennes. Pour garantir la jouissance des droits et libertés aux citoyens, une nouvelle institution sera mise en place appelée ombudsman. Ce sera une autorité indépendante du pouvoir chargée de recevoir et de traiter les plaintes des citoyens contre les autorités administratives et politiques.
Procéder à la refondation de l’État congolais en dotant le pays d’une armée républicaine bien formée, disciplinée, équipée dont les soldats seront bien payés et leurs conditions sociales améliorées d’une part et en assurant la professionnalisation de la police nationale, garante de la sécurité et de l’ordre publics ; l’armée et la police doivent redevenir républicaines et apolitiques. En plaçant les militaires et les policiers dans les casernes, en répondant convenablement aux besoins existentiels de leurs familles, l’insécurité va certainement diminuer partout de plus de 70 %;
Réformer le système judiciaire qui sera appelé à dispenser une justice distributive qui soit la même pour les riches, les mandataires publics et les citoyens simples. La réforme de ce système permettra au pays d’avoir une justice indépendante, à l’abri des interférences politiques et du clientélisme. Les
conditions sociales et de travail du juge, du magistrat et du personnel auxiliaire devra requérir toute notre sollicitude.
Réhabiliter et professionnaliser l’administration publique qui doit être le soutien de l’action gouvernementale ainsi que l’amélioration des conditions de travail et de vie des fonctionnaires en général ;
Réhabiliter l’administration territoriale, socle du développement intégral et gage de la restauration de l’autorité de l’Etat ;
Combattre la corruption, la concussion, le détournement des biens et deniers publics et mettre fin à l’impunité ainsi qu’au clientélisme ;
Promouvoir la diplomatie et en faire effectivement la porte, la voix et le visage du pays à l’étranger. Pour un pays comme le nôtre, la diplomatie congolaise doit être celle de développement. Nos ambassades doivent cesser d’être les
refuges des cousins, des frères, neveux et soeurs, ni les garages des politiciens dont on veut se débarrasser.
Promouvoir la gestion transparente des affaires de l’État dans tous les domaines. Les citoyens doivent être suffisamment informés des coûts réels de projets et services. La passation des marchés publics doivent respecter un processus transparents afin d’éviter des coûts aberrants qui ont l’air de
l’arnaque.
Assurer l’accès de tous à l’éducation, à la nourriture, à la santé, au logement décent, à la sécurité, …
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
La refondation de l’État congolais est la base de la renaissance et de la transformation radicale de notre pays. C’est une voie obligée si nous voulons mettre fin à la répétition des violences et massacres, toujours impunis, que nous avons connus dans notre pays depuis le début des années quatre-vingt-dix à l’Est jusqu’à ceux des adeptes de Bundu Dia Kongo à l’Ouest en 2008.
S’agissant précisément du mouvement Bundu dia Kongo, peut-on savoir pourquoi après que le gouvernement ait accordé aux anciens mouvements rebelles le droit de se transformer en partis politiques, il a ensuite refusé au mouvement Bundu dia Kongo de se transformer en parti politique sous le nom de Bundu dia Mayala ?
Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ? Et pourtant, Bundu dia Mayala est un parti régulièrement constitué et enregistré selon l’un des modes prévus par la loi, en l’espèce le récépissé de la Cour Suprême de Justice après écoulement du délai légal de 30 jours au cours duquel le Ministre de l’Intérieur n’a pas répondu à sa requête. Il s’agit là d’une situation grave des violations du droit reconnu aux Congolais à former librement un parti politique.
Après la refondation de l’État, l’UNC et avec son plan de sortie de crise, s’attaquera au problème récurent de l’insécurité entretenue en RDC à travers le rétablissement de la paix dans notre pays. Elle s’investira rapidement dans :
La production des biens de grande consommation par la relance de l’agriculture, de l’élevage, l’appui à la petite et moyenne entreprise…;
L’investissement massif dans le système d’éducation ;
La distribution du courant électrique et de l’eau ;
L’amélioration de l’habitat et la construction des logements sociaux pour des personnes vivant avec handicap et sans soutien familial ;
La construction des infrastructures de base ;
La lutte contre des maladies telles la tuberculose, la malaria, le VIH/Sida, les épidémies de choléra, de polio… Nous devons parvenir à enrayer la mortalité infantile et celle due au paludisme, à la maternité…
En politique étrangère, le pays la RDC a toujours été considéré comme le pôle intégrateur de l’Afrique centrale. Sa position géostratégique au centre de l’Afrique, entourée de 9 pays aux influences culturelles diverses (francophone, lusophone et anglophone) ne peut jamais être la base de déstabilisation d’un
pays voisin. Une politique bien réfléchie de bon voisinage et une coopération régionale mutuellement avantageuse seront les principes de base de la conduite de la politique régionale du gouvernement de l’UNC. De même que nous n’interviendrons pas dans les affaires internes des autres États, ainsi nous
n’accepterons pas que d’autres États s’immiscent dans nos affaires internes ou qu’ils entretiennent des conflits chez nous alors que chez eux règnent l’ordre et la paix.
Pour mettre en oeuvre ce programme, il est évident que l’UNC doit, ensemble avec ses partenaires, accéder au pouvoir par la voie des élections démocratiques et transparentes.
Et aussi pour réaliser notre rêve pour le Congo, il faudra mettre en place un leadership responsable comme nous l’avons dit ci-haut et pétris des valeurs spirituelles. Ce nouveau leadership sonnera le glas des hommes forts et des institutions parallèles et favorisera l’émergence des institutions fortes et des lois au dessus de tout le monde.
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et
Chefs des Missions diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis politiques et
Chers collègues ;
Distingués invités à vos divers titres ;
Mesdames et Messieurs les congressistes ;
Militantes et Militants de l’UNC,
Au regard des échéances électorales qui courent déjà, nos Statuts imposent la tenue du Congrès pour notamment la désignation de ses candidats. Déférant à cette obligation, j’ai par une décision convoqué le présent Congrès pour ce faire.
Chers congressistes,
Telle est l’une de vos tâches essentielles au cours de ces assises. Si le calendrier électoral ne change pas, dès le début du mois prochain, notre parti, comme tous les autres d’ailleurs, sera appelé à présenter son candidat à l’élection présidentielle et d’autres aux élections législatives nationales et provinciales.
Pour ma part, je me remets à la plénière du Congrès pour examiner et réserver le sort que mérite mon ambition à me porter candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre prochain.
Quant aux élections législatives, nous serons appelés à la fin de ce Congrès à établir un critérium qui présidera à la sélection des différents candidats et candidates à la députation nationale et provinciale.
Je forme donc le voeu qu’il soit tenu compte de la compétence, de l’engagement militant et de la parité. A ce dernier sujet, si notre Parti arrivait à réserver au moins 40 % des femmes sur les listes aux législatives, cela représenterait une avancée majeure dans le respect de la Constitution.
Chers congressistes,
Notre Parti doit à chaque instant demeurer conscient du fait que seul, il ne peut pas aller aussi loin qu’il ne le pense. Il nous faut intérioriser l’idée des alliances politiques constructives et significatives.
C’est le lieu de saluer la naissance de l’Alternance Vital Kamerhe, AVK en sigle, une plate-forme politique et électorale qui poursuit essentiellement deux objectifs :
- Le soutien et l’élection de votre Président que je suis à la Présidence de la République ;
- La victoire commune aux élections législatives nationales et provinciales ainsi qu’au niveau des entités décentralisées.
Je saisis cette occasion pour remercier les Présidents des partis politiques et des associations de la société civile ainsi que les personnalités qui ont accepté de former ou d’adhérer à l’AVK.
J’associe à ces remerciements tous les militantes et militants de tous nos partenaires de l’AVK.
Pour ma part et pour mon Parti politique, nous voulons vous rassurer de notre disposition à tenir tous les engagements auxquels nous avons souscrits dans le cadre de l’AVK.
Il est évident que nous devons ensemble conjuguer nos efforts pour grossir nos rangs.
L’UNC est en pourparlers avec d’autres partis politiques et associations de la société civile pour ce même objectif.
Nous nous réjouissons de la disponibilité affichée par certains politiques de l’opposition à s’ouvrir afin d’assurer démocratiquement l’alternance lors des prochaines élections.
C’est le lieu de féliciter la prise de position du MLC qui à la fin de son deuxième Congrès ordinaire a proclamé tout haut sa disponibilité à nouer les alliances avec d’autres partis significatifs dont l’UNC. Je tiens, au nom des militantes et militants de l’UNC, à dire merci au MLC, à son Président, l’Honorable Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo et à ses militantes et militants.
Je m’en voudrais de ne pas remercier l’Honorable Ne Muanda Nsemi pour le soutien politique d’apporter à l’UNC et à son Président National que je suis. Qu’il veuille trouver ici l’expression de ma gratitude.
Je saisis cette occasion pour saluer la sortie de l’UFC du Président Léon Kengo wa Dondo dont la perception dans la recherche du candidat commun de l’opposition rejoint celle de l’UNC. A ce sujet, il sied de rappeler que la position de l’UNC a toujours été caractérisé par le souci de rechercher d’abord un consensus autour des idées, d’un programme préélectoral commun et d’un
programme électoral commun avant d’envisager la question relative au choix d’un candidat commun selon le profil préalablement accepté par tous.
Cette démarche permet de suivre minutieusement les activités de la CENI afin de garantir au peuple congolais des élections véritablement démocratiques, transparentes et apaisées, exemptes de tricherie.
Au regard de la situation nébuleuse entretenue par la CENI et des réactions disparates de l’opposition, les faits semblent donc donner raison à l’UNC.
L’opposition aurait à ce jour avoir une instance qui proposerait des actions communes de surveillance des activités de la CENI enfin d’endiguer la fraude qui se prépare en amont.
L’UNC, par ma personne, a écrit au Président du Bureau de la CENI pour dénoncer les irrégularités observées lors de la révision du fichier dont les résultats ne convainquent personne.
A ce stade, tout porte à croire qu’il y a bel et bien l’intention manifeste de préparer la fraude et de favoriser un camp. A titre d’exemple, comment expliquer qu’une province de 6.000.000 habitants puisse s’en tirer avec 4.800.000 électeurs ? C’est tout simplement scandaleux car cela voudrait dire que dans cette province là plus de 70 % de la population de cette province est
âgée d’au moins 18 ans. C’est l’unique cas en RDC surtout lorsqu’on le confronte avec la Ville province de Kinshasa qui malgré sa population estimée à plus de 10.000.000 d’habitants n’a pu réaliser plus de 4.000.000 d’enrôlés !
Toutes ces raisons me fondent à lancer un appel solennel et pathétique à tous les partis de l’opposition et aux associations de la société civile qui voudraient bien rejoindre ceux-ci afin de créer le Forum de l’Opposition dont la charge sera de faire pression sur la CENI, pouvoir organisateur des élections.
Chers congressistes,
A présent, permettez-moi de m’adresser à vous de manière particulière. En suivant mon propos, vous vous êtes certainement rendu compte de l’importance des enjeux de l’heure dans notre pays.
Pour ma part, je considère cet instant comme celui du lancement de notre précampagne électorale et prélude à notre victoire électorale. C’est dire tout le sérieux que je vous invite à apporter aux présents travaux.
Vous êtes donc astreints aux obligations de discipline, d’assiduité et de ponctualité, afin de produire un travail de haute facture.
Pour vous faciliter la tâche et conformément à nos Statuts, j’ai signé deux décisions vous proposant, l’élection par acclamation, du Bureau du Congrès ainsi que des Bureaux des commissions et sous commissions thématiques.
Votre travail consiste à dégager les options fondamentales sur les matières soumises à votre examen. Dès lors, vous allez vous interdire de verser dans des discussions oiseuses et improductives.
De toutes les façons, je vous connais et vous fais confiance.
J’attends donc de vous tous et de chacun de vous un travail de
qualité.
Avant d’ouvrir solennellement ces assises, permettez-moi de saluer de façon particulière, la présence dans cette salle, de ma femme Mamick, et de ma mère Alphonsine Mwa Nkingi Nemberwa.
Eternel fait nous voir ta bonté et accorde nous ton salut.
J’écouterais ce que dit Dieu, l’Eternel ; car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles. Pourvu qu’ils ne retombent pas dans la folie.
Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous? Nous voulons placer ses assises sous le contrôle de Dieu Tout Puissant. Que tout se passe selon sa volonté et sous sa bénédiction pour la réussite de ces importantes assises.
Ainsi, je déclare ouvert le premier Congrès ordinaire de l’Union pour la Nation Congolaise.
Vive la République Démocratique du Congo,
Vive l’UNC,
Que Dieu vous bénisse.
Je vous remercie.
(Kinshasa, 28 juillet 2011)
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