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SACREBOPOL

mercredi 17 août 2011

Fichier électoral en moule : La Nation en danger !


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L'affaire de la disparition des données sur l'enrôlement dans de nombreux kits de la CENI tombés en panné en pleines opérations de révision du fichier électoral continue d'être au centre de préoccupations des millions de Congolais. Nos compatriotes ont de sérieuses raisons de s'inquiéter car des millions d'entre eux courent le risque de ne pas voter, en dépit du fait qu'ils détiennent des cartes d'électeurs leur délivrées en bonne et due forme. En effet, à cause de l'absence de leurs coordonnées au niveau du fichier électoral, ils sont réputés ne plus exister en tant qu'électeurs.


Pour l'heure, la formule de récupération des millions d'électeurs portés disparus du fichier électoral consisterait en une nouvelle saisie des données consignées dans des fiches établies manuellement lors de l'enrôlement. Et, dans une telle perspectives, les suspicions ne font que s'amplifier au sujet de ce qui se fait du côté de la CENI. En effet, alors que l'identification et l'enrôlement des électeurs se sont déroulés devant témoins, on constate que la reprise de la saisie des données d'enrôlement va se faire en circuit fermé, loin de tout témoin ou observateur.

Rien ne garantit ainsi aux Congolais que les 32 millions d'enrôlés, qui suscitent doute et polémique au sein de l'opposition politique, du Sénat, de l'Assemblée Nationale et d'Organisations non gouvernementales, vont réapparaître dans le fichier électoral revu et corrigé.

La RDC sans fichier électoral

De l'avis de plusieurs spécialistes du droit, la République Démocratique du Congo se trouve pour le moment sans fichier électoral car celui révisé par la CENI ne répond plus aux dispositions définies dans la Loi Electoral Logiquement, les règles observées lors des opérations d'identification et d'enrôlement devraient être les mêmes au moment de la saisie manuelle des perdues, à savoir la présence des présidents et membres des centres de la CENI, des témoins des partis politiques, des observateurs internationaux, et des électeurs eux-mêmes.

Matériellement, il semble impossible de reconstituer les conditions juridiques, techniques et morales ayant prévalu dans les bureaux d'enrôlement. Ensuite, l'absence des millions de Congolais détenteurs de leurs cartes d'électeurs rend nul et de nul effet le fichier électoral.

Sauver la Nation en danger

A la lumière de la situation du moment, le constat à faire est que la Nation est en grand danger d'imploser. La CENI ne saurait amener les Congolaises et les Congolais aux élections, aux dates échues, avec des millions d'électeurs et des milliers de candidats privés du droit de vote, parce qu'inconnus du fichier électoral Si le « pouvoir organisateur des élections » prend la liberté de faire fi des irrégularités décriées de partout et cherche à tout prix un passage en force au milieu des protestations et contestations, les urnes congolaises vont consacrer non pas le triomphe dé la démocratie mais de la violence, pour ne pas dire de la guerre.

Selon plusieurs analystes politiques, l'unique voie de sortie de l'impasse reste l'organisation d'une large concertation nationale entre toutes les parties prenantes au processus électoral. La CENI doit prendre son courage entre les deux mains et faire un état des lieux objectif à l'intention du Gouvernement, du Parlement, des partis politiques, de la société civile et des bailleurs de fonds étrangers. Surtout, elle ne devrait rien cacher au sujet de ses difficultés techniques à dresser, un fichier électoral « inclusif » et transparent, à respecter le calendrier électoral publié peu après l'entrée en fonction des membres de son bureau, bref à tenir des élections présidentielle et législatives nationales cette année.

La connaissance des problèmes logistiques, techniques, matériels et financiers auxquels elle est confrontée et la recherche d'une solution consensuelle pour leur résolution auraient le mérite de sceller un nouveau pacte politique et social, de nature à éviter au Congo un processus électoral à l'ivoirienne. Ce serait l'occasion ou jamais, pour la CENI, de rassurer tout le monde quant à la fiabilité des données de l'enrôlement et la garantie que les pannes et autres caprices techniques des kits électoraux ne pourraient pas avoir pour conséquence' future, de faire disparaître les résultats des scrutins. Le pire des torts que la Ceni pourrait causer à la République, c'est de continuer à soutenir que tout va bien alors que les contentieux préélectoraux s'accumulent.

 Kimp

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