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mercredi 14 décembre 2011

le bilan des violences s'alourdit depuis le résultat des élections


LEMONDE.FR avec AFP | 13.12.11 | 21h17   •  Mis à jour le 13.12.11 | 23h11
Un jeune homme suspecté d'être un militant soutenant l'opposant  Etienne Tshisekedi est arrêté par la police, le 12 décembre à Kinshasa.
Un jeune homme suspecté d'être un militant soutenant l'opposant Etienne Tshisekedi est arrêté par la police, le 12 décembre à Kinshasa. AP/John Bompengo

Le ministre de la justice congolais, Emmanuel Luzolo Bambi, a annoncé, mardi 13 décembre, la mort d'un pasteur de l'église chrétienne kimbanguiste, victime de violences à Kinshasa après l'annonce de la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Selon le ministre, des fidèles de cette église indépendante africaine – qui revendique plus de 10 millions de fidèles en RDC sur près de 68 millions d'habitants –, ont été visés "soi-disant pour avoir apporté leur voix" à Joseph Kabila lors de l'élection du 28 novembre.

Selon le chef de la police congolaise, les violences à Kinshasa après l'annonce des résultats ont fait quatre morts, trois "pillards" et une femme mortellement atteinte par une balle perdue lors d'un pillage. Au moins cinq églises ont eu des locaux pillés ou leur toiture détruite lors des violences vendredi et samedi dans la capitale, deux écoles conventionnées ont été pillées et un hôpital kimbanguiste partiellement détruit selon le ministre. Des magasins appartenant à des ressortissants chinois ont également été pillés, a-t-il dénoncé.
MARCHES DE L'OPPOSITION
Mardi, l'opposition en RDC a annoncé avoir fait appel à l'ONU, à l'Union africaine et à l'Union européenne pour "trouver une solution" après avoir rejeté les résultats de la présidentielle qui ont donné la victoire au sortant Joseph Kabila. "La doléance principale est que la communauté internationale nous aide à trouver une solution au conflit", a dit à l'AFP Jacquemin Shabani, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l'opposant Etienne Tshisekedi."La solution est que la vérité des urnes soit respectée. Nous sommes victimes d'un hold-up électoral commis par un homme qui dispose d'une force militaire violente à laquelle l'opposition ne peut pas faire face", a-t-il ajouté.
Des marches de l'opposition pour protester contre la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en RDC ont rassemblé mardi 500 personnes à Bukavu, et une centaine à Goma (Est), vite stoppées par la police, qui a procédé à des interpellations, a constaté l'AFP.
A Bukavu, la marche "pacifique", organisée à l'appel de plusieurs partis d'opposition, dont l'Union pour la nation congolaise (UNC) a rapidement été freinée par la police, alors que le maire avait interdit toute manifestation. Deux responsables de l'opposition ont été interpellés puis rapidement relâchés.
MANQUE DE TRANSPARENCE ET LES IRRÉGULARITÉS
Les organisateurs entendaient dénoncer auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) "toutes les irrégularités" constatées selon eux lors du scrutin présidentiel du 28 novembre. Les résultats ont donné la victoire au sortant Joseph Kabila face à l'opposant Etienne Tshisekedi, qui les a rejetés. Celui-ci est arrivé troisième de la présidentielle avec plus de 7 % des voix, et a obtenu 41,67 % des voix – juste derrière M. Kabila – dans le Sud-Kivu, d'où il est originaire.
La Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE-UE) pour la présidentielle en RDC a également déploré, mardi, le "manque de transparence et les irrégularités", de la collecte à la publication des résultats donnant la victoire à Joseph Kabila et rejetés par l'opposition. L'absence d'observateurs lors de la consolidation des résultats au Centre national de traitement de la CÉNI à Kinshasa"ne peut qu'affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité", note la MOE-UE.

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