Concertations nationales: la majorité et l’opposition boudent la démarche de Kengo
publié il y a 7 heures, 2 minutes, | Denière mise à jour 
le 11 août, 2013 à 11:22 |
Le 
président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a annoncé, samedi 10 août à Kinshasa, 
la mise en place d’un nouveau gouvernement qui, selon lui, sera issu des 
concertations nationales. Cette annonce a créé des remous au sein de la Majorité 
présidentielle comme dans une frange de l’opposition.
Le député de la majorité Emmanuel Ramazani Shadari s’est dit étonné, par 
exemple, de l’annonce d’un gouvernement issu des concertations nationales.
Il reconnait avoir débattu, avec le présidium des concertations, de la 
question  d’un certain accompagnement international de ces assises mais pas d’un 
éventuel gouvernement.
«Si on dit que majorité, opposition et société civile: formez un 
gouvernement donc il n’y aura pas d’opposition et la constitution sera violée. 
Pourquoi allez aux concertations, dépenser de l’argent et payer des hôtels, si 
on veut partager le pouvoir alors qu’on peut le faire calmement ici», s’est 
plaint Emmanuel Ramazani Shadari.
Ce député élu de la circonscription de Kabambare (Maniema) qualifie les 
propos de Kengo d’un «discours politicien pour faire un clin d’œil à 
l’opposition».
Du côté de l’opposition, certains partis disent ne pas être concernés par la 
démarche de Léon Kengo. Le secrétaire général de l’Union pour nation congolaise 
(UNC), Jean-Bertrand Ewanga, affirme ne pas reconnaître le présidium des 
concertations. «Kengo joue un jeu dangereux. Au niveau de l’opposition, on 
n’a pas reconnu le présidium de ces concertations parce que son l’ordonnance a 
été prise par Monsieur Kabila pour son intérêt et pour favoriser sa 
majorité», a-t-il indiqué.
Le secrétaire général de l’UNC appelle le président du Sénat à se soumettre à 
la discipline du conclave de l’opposition.
Jean-Bertrand Ewanga accuse par ailleurs Kengo de vouloir entraîner 
l’opposition dans logique de l’ordonnance du chef de l’Etat.
Il estime nécessaire que la majorité et l’opposition se référent à l’accord 
d’Addis-Abeba et à la résolution 2098 du conseil de sécurité de l’Onu qui, selon 
lui, définissent toute la conduite de ces assises.
«Comme Kabila a reconnu Sassou comme facilitateur, qu’il le laisse 
organiser toutes choses», a conclu Jean-Bertrand Ewanga.
L’UNC à l’instar d’autres partis de l’opposition veut que la majorité au 
pouvoir s’engage à ne pas initier la modification des articles de la 
constitution qui limitent le nombre et la durée des mandats du Président de la 
république.
 Annoncées par le président Kabila en décembre 2012, les concertations 
nationales visent à «créer la cohésion nationale» face à la guerre dans 
le Nord-Kivu. En juin dernier, il a signé une ordonnance créant ces 
concertations dont la direction a été confiée aux présidents 
de deux chambres du parlement.


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