Mende dénie à Kimbuta la qualité de décréter une journée chômée.
Pour le porte-parole du gouvernement, l’exécutif central n’avait pas observé cette disposition lundi 9 décembre dernier, jour de l’enterrement de pascal Tabu Ley. On ne cessera de décrier le dysfonctionnement qui règne au sein des institutions qui dirigent la République démocratique du Congo depuis une décennie. Le dimanche 8 décembre dernier, tard dans la soirée, une rumeur a circulé dans la capitale de la RD Congo, selon laquelle la journée du lundi 9 décembre, consacrée à l’enterrement du célèbre chanteur congolais aux dimensions continentales, Pascal Tabu Ley Rochereau, était déclarée chômée et payée.
La rédaction de La Tempête des Tropiques a joint, le même dimanche, les services de communication du ministère du Travail, source officielle, en vue de prendre toutes les dispositions utiles par rapport à cette journée qui serait chômée. Malheureusement, ces services n’étaient pas du tout informés de cette décision.
Pourtant, sur la bande passante de la télévision nationale, l’information relative à la journée chômée et payée de lundi passait déjà. Elle était signée par le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango.
Comme ce média est une des sources officielles des activités du gouvernement, tout le monde y a finalement cru. Au point que lundi 9, toute la ville de Kinshasa était paralysée, les boutiques et magasins fermés, de même que les marchés, et aucun bureau n’a ouvert ses portes. Même la circulation n’était pas intense sur les grandes artères de la ville de Kinshasa. C’est dans cette ambiance que le seigneur Ley a été mis en terre.
Curieusement, le même lundi 9 décembre, pendant que les Kinois observaient la journée fériée, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, est passé sur les antennes d’une radio privée basée à Kinshasa. Dans ses propos, il n’a reconnu aucune disposition relative à une quelconque journée chômée et payée à cause de l’enterrement de Tabu Ley Rochereau, l’artiste-musicien congolais décédé le 30 novembre 2013 à Bruxelles et dont les obsèques ont eu lieu du 7 au 9 décembre de la même année au Palais du peuple de Kinshasa. Pour lui, même si cette journée était déclarée fériée, ce n’est pas au gouverneur de la ville de prendre cette décision. Mende ne reconnait donc pas à Kimbuta la qualité de déclarée une journée fériée, même s’il est le premier citoyen de la ville de Kinshasa. Car, cette mesure ne concernait que la capitale.
Voilà que l’autorité de la ville prend une décision concernant sa circonscription, mais l’exécutif national ne la reconnait pas. Dysfonctionnement et déficit de communication sont à la base de cette grave confusion qui a causé un manque à gagner énorme dans le chef de plusieurs opérateurs économiques, organes de presse, plusieurs entreprises privées et étatiques, et bien d’autres débrouillards.
Sous d’autres cieux, les victimes ont le droit de porter plainte contre le gouverneur de la ville de Kinshasa en vue de payer les dommages et intérêts pour tous les préjudices socio-économiques causés.
D’ailleurs, le gouvernement central ou l’Hôtel de ville de Kinshasa devrait éclairer la lanterne de beaucoup de parents et élèves qui pensent que les journées fériées se poursuivent jusqu’à ce que les drapeaux ne soient plus en berne. Car, faut-il le rappeler, après l’annonce de la mort de Nelson Mandela, tous les drapeaux congolais ont été mis en berne du 6 au 8 décembre 2013 pour pleurer avec le peuple sud-africain qui a perdu le symbole de la lutte contre l’apartheid, le tout premier président noir d’Afrique du sud.
LEFILS MATADY
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