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SACREBOPOL

dimanche 22 décembre 2013

L’ambiance de fin de mandat de JKK hante les esprits Le porte-parole de Masangu grillé !

L’ambiance de fin de mandat de JKK hante les esprits Le porte-parole de Masangu grillé !

La mise au point du ministre UDCO des Sports, Baudouin Banza Mukalay, auteur d’une plaidoirie en faveur des membres du groupe pro-Masangu, conforte la thèse de l’existence d’une légion anti-Kabila au sein même de la Majorité présidentielle. La suite des rencontres secrètes débutées dans le complexe Utex et délocalisées dans plusieurs palais de la capitale en dit long…

Impensable! Pour la première fois que le ministre Baudouin Banza Mukalay Nsungu s’adresse au Directeur général/Directeur de la Publication d’AfricaNews au téléphone, il n’a pas trouvé mieux que de l’appeler «petit». Nauséabond: quand Achille Kadima, qui dit tout son respect pour le ministre, de loin son ainé, objecte, lui rappelant les règles de politesse, Banza n’est pas du tout gêné. Comme il ne s’est pas senti obligé de présenter des excuses pour ses bonnes… pardon, sales manières. Le plus important pour le ministre, c’était de rappeler au journaliste que : «tu étais encore aux études quand nous avons élaboré la loi sur la presse».

Dans son entendement donc, l’étudiant d’hier ne peut pas devenir expert aujourd’hui. Décidément, la courtoisie ne s’apprend pas à ‘l’école, encore moins au gouvernement. La fonction de ministre est avilie. On est dans une situation extrêmement grave. On comprend l’état d’esprit de Banza Mukalay, contraint d’aller aux excès pour pouvoir se justifier. Tout ça pour un papier froid, un papier démonstratif. AfricaNews, lui, note que sa parution du lundi 16 décembre a soulevé des vagues, autant qu’elle apparaît comme un coup de pieds dans la fourmilière. En tout cas au regard des réactions qu’elle a suscitées et de la crédibilité de personnes qui ont pris la charge de riposter. Même en sourdine. L’affaire a donc fait mouche.

«Qui se sent morveux, se mouche», dit l’adage. Pas non plus normal que Banza Mukalayi, bien que cité dans la publication incriminée, se sente non seulement, par son assistant interposé, un certain François Kalumba, obligé de présenter son droit de réponse et mise au point à lui. Mais aussi et surtout de faire une sorte de plaidoirie pour défendre l’ancien gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, et le ministre honoraire Jean-Claude Muyambo. Qu’est- ce à dire? Banza entend mettre AfricaNews au défi de prouver les lieux et dates où se sont tenues des réunions stratégiques pour relancer, ambition légitime, sur la scène politique l’ancien Gouv’ de la BCC. Le malaise est perceptible.

L’affaire fait scandale. Banza Mukalay est, lui, embarrassé. «Bebe dinosaure», comme l’identifiait si bien la presse, en son temps -on est dans les années 1990- alors qu’il était 1er vice-président du MPR, Parti-Etat, donc second direct au maréchal Mobutu, paraît avoir la mémoire si courte jusqu’à oublier les notions élémentaires de la géostratégie en politique? Des notions qui relèvent pourtant des actions et autres calculs stratégiques selon qu’il s’agit d’un intérêt à capitaliser. De quoi donc a-t-il peur près de 20 ans après aujourd’hui?

Il y a des hommes du régime et ceux du pouvoir

La riposte de Banza ne dit rien qui puisse étonner. Il confirme, contrairement à la version qu’il veut faire répandre, que la loyauté de beaucoup d’acteurs politiques autour du Président de la République l’est du fait des intérêts privés et personnels et non de l’engagement et soutien au plan politique de l’Autorité morale de la MP. Tout en affirmant que ses liens avec Masangu sont strictement familiaux, Banza confirme en même temps les contours politiques de leurs relations.

«Ma seule préoccupation que je partage avec mon frère Jean Claude Masangu est d’aider le Président à répondre aux aspirations du peuple congolais», laisse-t-il entendre avant de préciser, accusant naïvement les intérêts privés : «Jamais il n‘est entré dans nos intentions de scier l‘arbre sur lequel nous sommes assis». Mais de quel arbre s’agit-il? En tout cas et s’agissant du personnel politique RD-congolais, Joseph Kabila a bien assimilé la leçon: il y a des hommes du régime et ceux du pouvoir. De quelle loyauté parle donc le groupe de Banza? De celle liée à la fonction ou au poste ou de celle liée à un engagement citoyen qui consiste à accepter Kabila et le porter à bout de bras contre vents et marées? Déjà que l’ambiance de fin de mandat constitutionnel de JKK commence à hanter certains esprits, comment faire confiance aux affirmations du «porte-parole» Banza, agissant au nom de Masangu et de Muyambo? Et avec la suite des événements, comment alors Baudouin Banza, grillé, compte-t-il organiser sa ligne de défense face à d’autres partenaires concernés par le projet et dont la Rédaction se réserve le droit de donner les détails’? Bon, tournons la page.

Au commencent était Utex

Pour plus d’un observateur, en effet, les ambitions de Masangu via ses lieutenants sont un secret de polichinelle. L’homme est un véritable meneur d’hommes et manager éprouvé. Il se fait obéir et respecter sur la parole et n’a pas besoin des réunions formalisées pour faire passer son message. Mais, il a de l’art dans la manière d’organiser ses affaires. Il se raconte que c’est Masangu lui-même qui sélectionne ses partenaires au “regard des enjeux et de la capacité, vraie ou supposée, de chacun d’entre eux. 

A ce titre, il convie individuellement ses hôtes dans une sorte d’entretien, comme ceux organisés polir’ les candidats sollicitant de l’emploi, afin de convaincre sur leurs capacités et manières d’agir; avant qu’il ne fasse personnellement le commentaire et la promesse à accompagner. Nombre de présidents des partis politiques et des personnalités ont été soumis à cette épreuve de feu. Pour la plupart de fois à sa résidence du quartier Utex, commune de la Gombe. Et c’est seulement les mieux «côtés» qui ont été associés à des réunions d’ensemble. Mieux de mise en commun et d’échange d’expérience pour la matérialisation du projet commun -certains se sont même fait sermonner du vivant de Katumba et ont pris leurs distances quand d’autres ont cru ‘redoubler d’ardeur à l’issue des cotations des membres du Cabinet Matata. Où et quand ces rencontres ont- elles eu lieu pour satisfaire la curiosité de Baudouin Banza? 

Les sources d’AfricaNews renseignent que quelques membres du groupe ont été aperçus plus d’une fois dans les environs de l’avenue Kasaï et Tombalbaye, commune de la Gombe, ainsi que dans une villa nouvellement construite dans les hauteurs du Palais de marbre à Ngaliema. Sans compter certaines rencontres fortuites de quelques membres considérés comme inconditionnels du noyau organisées dans un célèbre restaurant sis avenue Nguma, sur les hauteurs de Binza, à un jet de salive de la paroisse Saint Luc. 

Ici et là, en effet, l’ambiance a toujours été de grandes retrouvailles et autour d’un repas de circonstance. Le sponsor : le golden boy de la BCC. Mais, à chaque occasion, un état des lieux est présenté et des nouvelles stratégies peaufinées. Plus qu’une vérité, c’est une réalité. Les fins limiers mis au parfum de ce genre de messes finissent par se convaincre, aidés en cela par les indiscrétions de certains membres du clan, que la campagne anti-Kabila a bel et bien commencé, avec à la manœuvre certains prétendus hommes du Président. Le ver est-il dans le fruit? Sans nul doute. Si non, comment interpréter cette sorte de silence qui entoure ce dossier aux contours multiples? AfricaNews, lui, a résolu alors de se tourner du côté des officiels pour contribuer à la réflexion afin de dénouer l’écheveau.

Les stratèges de la Majorité ainsi que les services d’analyse et renseignement autour du Président de la République ont-ils compris le risque et danger que représente la constitution d’un tel regroupement par rapport aux intérêts du Chef de l’Etat? That the question. Ils ont aussi la mission de savoir ce que certains acteurs politiques de la Majorité pensent réellement de Kabila. Si non, comment des compatriotes peuvent penser qu’ils ont droit sur tout et sur tous? En vertu de quoi peuvent-ils estimer que des concitoyens surgis, selon eux, de nulle part n’ont pas des énergies à dégager pour le pays? 

Pourquoi devrions-nous minimiser cette fâcheuse propension à croire que, pour avoir passé son enfance dans le maquis de Hewa Bora, Joseph Kabila a construit son parcours politique ex nihilo? Le pire, ce sont les durs commentaires sur tous ses Premiers ministres, jugés pas à leur place. Mais pourquoi considérer odieusement que Gizenga, ex-second de Patrice Lumumba, n’a pas mérité cette fonction? Comment ne pas admettre que ses successeurs, Adolphe Muzito et Matata Ponyo, tous deux licenciés en Economie, comme le meneur des frondeurs, sont et doivent être, eux aussi, comptés parmi des valeureux cadres de ce pays? Qui est donc né expert en art politique ou en gestion? Un apartheid pernicieux, insidieux, est en train d’être mis dans les pipelines. Face à ce péril, des compatriotes courageux estiment qu’il ne faut surtout pas se taire, sous prétexte de la légitimité des appétits politiques des uns et des autres.

AfricaNews

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