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mardi 21 janvier 2014

Lubumbashi : Levée des mesures de bouclage autour de la Ferme de J. Numbi



Lubumbashi : Levée des mesures de bouclage autour de la Ferme de J. Numbi
° http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=8614
 Selon des sources à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, des militaires de la 6ème Région militaire ont mis fin au bouclage du périmètre situé autour de la Ferme de l’ex-chef de la police nationale congolaise John Numbi Banza Tambo. Dès les premières heures de la journée du lundi 20 janvier, des militaires avaient encerclé cette ferme - située à une quarantaine de kilomètres de Lubumbashi - mais aussi toutes les résidences appartenant à Numbi. Après avoir perquisitionné l’une de celles-ci où des armes auraient été trouvées, un ordre est tombé vers la fin de l’après-midi : "Arrêter toutes les opérations de perquisition". Qui a donné cette instruction? Mystère. Dans un récent rapport de la Mission onusienne au Congo, Numbi a été cité comme étant le pourvoyeur en "logistique" des miliciens maï maï Ba Kata Katanga. Aussi, les militaires avaient-ils reçu mission de fouiller ces lieux supposés receler des caches d’armes. Le commandant de la 6ème Région a fini par réaliser qu’il avait affaire avec un "intouchable".

Electricien de formation, John Numbi a fait ses premiers pas en politique dans les rangs de la "Juferi" (Jeunesse du parti Union des fédéralistes républicains indépendants que dirigeait le duo Nguz karl i Bond - Kyungu wa Kumwanza) au cours de la première moitié des années 90.
Après la prise du pouvoir par l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) un certain 17 mai 1997, "John", le civil, se rallie à Laurent-Désiré Kabila, issu comme lui de la communauté luba du Nord Katanga. Le nouveau président le "bombarda" au grade de "commandant".

Lorsque LD Kabila rompt les relations avec ses ex-parrains ougandais et rwandais fin juillet 1998, John Numbi est à ses côtés. Il en est de même lorsque le M’zee décide de mettre sur pied une force d’autodéfense populaire pour "contrer" l’avancée vers Lubumbashi des rebelles pro-rwandais du RCD, appuyés par des soldats de l’armée rwandaise. Numbi a eu à côtoyer à cette occasion un certain Kyungu Mutanga, alias "Gédéon" avant qu’il ne devienne le tristement célèbre chef milicien maï maï. Sans omettre Daniel Mulunda Ngoy Nyanga. Le même.

Après la disparition de LD Kabila dans des conditions non-élucidées à ce jour, Numbi se met au service de son successeur, "Joseph Kabila". Promu chef d’état-major de la force aérienne, Numbi met sur pied un bataillon paramilitaire dénommé "Simba" qu’il intègre dans la police nationale. En 2007 et 2008, des membres de cette unité se sont livrés à une répression sanglante des adeptes du mouvement politico-religieux "Bundu dia Kongo". Le défenseur des droits humains Floribert Chebeya qui enquêtait sur ces massacres est assassiné le 1er juin 2010 à l’issu d’un rendez qu’il avait avec Numbi au Quartier général de la police. Son corps sans vie sera retrouvé le lendemain. Son chauffeur Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé. Qui a ordonné ce double assassinat? La question reste sans réponse. Et ce, bien que quelques policiers ont été "jugés" et condamnés. Suspect numéro un, bien que suspendu de ses fonctions dès le 4 juin 2010, Numbi continue à bénéficier d’une impunité certaine. 
En septembre 2011, le chef milicien "Gédéon" s"évade en plein jour de la prison dite de haute sécurité de Kasapa à Lubumbashi. A l’époque, John Numbi était suspecté d’être derrière ce "coup". Une chose paraît sûre, les fugitifs ont bénéficié des complicités tant au niveau provincial que national. A preuve, aucune information judiciaire n’a été ouverte pour déceler les dysfonctionnements et déterminer les responsabilités. Depuis lors, Kyungu Mutanga a repris "du travail".

Le 23 mars 2013, à la surprise générale, plus de 300 miliciens Ba Kata Katanga font irruption dans le centre-ville de Lubumbashi. Les forces dites de sécurité ont apparemment été prises au dépourvu. Interrogés par certains activistes des associations de défense des droits humains, certains miliciens ont affirmé la main sur le coeur que John Numbi Banza Tambo leur apportait un soutien en armes et munitions. Jean-Claude Masangu Mulongo, alors gouverneur de la Banque centrale du Congo, serait le "financier". Aucune enquête n’a été ouverte sur ces allégations pour le moins gravissimes. 
Dans un récent rapport adressé au président du Conseil de sécurité des nations Unies, des experts onusiens ont confirmé ces assertions en soulignant que les Ba Kata Katanga seraient désormais sous le commandement de "Gédéon", une vieille connaissance à John Numbi.
Pressé sans doute par la "communauté internationale", "Joseph Kabila" aurait ordonné des perquisitions dans la Ferme mais aussi dans toutes les résidences appartenant à l’ex-chef de la police nationale. Lancées aux premières heures de la journée du lundi 20 janvier, les fouilles ont été interrompues suite à un ordre venant de la "haute hiérarchie".

En novembre dernier, "Joseph Kabila" avait renvoyé, "pour complément d’informations", un rapport mettant en cause le général Gabriel Amisi Kumba, ex-RCD. Cet officier a été accusé par des enquêteurs onusiens d’avoir vendu des armes de guerre aux bandes armées qui font plus la pluie que le beau temps à l’Est. Suspendu de ses fonctions, Amisi est resté libre de ses mouvements. 
Après les perquisitions manquées de ce lundi 20 janvier chez Numbi, un analyste de lâcher ces mots : "Joseph Kabila est fort avec les faibles et faible avec les forts". Les ordres du "raïs" ont-ils été mal interprétés par le commandant de la 6ème région militaire? Et si le "déploiement de biceps" observé autour des propriétés de "John" n’était qu’une mise en scène destinée à la "consommation extérieure"? Vive l’impunité zéro!"




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