Révélation sur un RDV manqué Ouattara-Tshisekedi
Etienne Tshisekedi a hanté les coulisses des “Journées de prière” du Congrès américain. Des congressmen ont abondamment parlé de lui et beaucoup plus en mal, selon des milieux de l’UDPS à Washington,
lassés de l’attitude désinvolte légendaire de l’historique opposant vis-à-vis de la communauté internationale et de ses acteurs. Attitude incompréhensible sous le credo de chercher à prendre le pouvoir sans compter avec les maîtres du monde et les chefs d’Etat africains. Donc en déni total de ce que représente la dimension diplomatique dans le jeu politique en RD-Congo.
Il faudra peut- être changer cette réalité un jour mais il est illusoire, dans l’entre-temps, de tenter de la contourner pour quiconque concours à la conquête du pouvoir au pays de Patrice Emery Lumumba. En tout état de cause, l’influence extérieure joue même en Occident. Le cas typique de la France où Nicolas Sarkozy a tenté de mettre les bâtons dans les roues à François Hollande dans ses conquêtes diplomatiques avant la campagne pour la dernière élection présidentielle française. Les candidats américains font aussi le tour des grandes capitales du monde quoique l’enjeu de l’élection présidentielle aux Etats-Unis reste cristallisé sur qui offre mieux sur le plan de la politique nationale -l’économie et le social des Américains.
“Si Tshisekedi pense prendre le pouvoir à Kinshasa sans le concours de l’Occident, il se trompe complètement”, se sont lâchés des congressmen, selon ce qu’en ont rapporté des membres du Comité d’accueil de l’UDPS pour le séjour avorté de Tshisekedi aux Etats-Unis. Ces derniers ont eu droit à un rappel sur les liens historiques inédits entre Tshisekedi et les congressman. Par exemple, le slogan “Tenons bon, l’UDPS vaincra”, c’est un produit made in congressmen. Cela remonte au début des années 80 alors que des parlementaires américains étaient venus rendre visite à Tshisekedi et ses compagnons de lutte en détention sous la dictature du Maréchal Mobutu. Avant de se dire au revoir, les hôtes américains ont lâché en reconfort “Tenons bon, l’UDPS vaincra”. Leur gratitude fut très grande lorsque “les treize parlementaires” décident d’en faire la devise de leur lutte à la création de l’UDPS, en 1982.
Que Tshisekedi eut rejeté une invitation de la part des gens autant liés avec l’UDPS par l’histoire a été pris pour une offense à une mémoire commune partagée. De là à rappeler que Tshisekedi est passé champion dans l’art de faire des pieds de nez à des grands du monde. Denis Sassou NGuesso en a eu pour son compte, en octobre dernier. Les Sud-Africains aussi. Aujourd’hui, les relations entre l’ANC et l’UDPS ne sont plus au beau fixe. De même qu’avec le Parti socialialiste suédois, un partenaire traditionnel de grande envergure pour l’UDPS. Sa secrétaire générale adjointe, Ingrid Rodin a fini par s’agacer de l’unilatéralisme intrasigeant de Tshisekedi. Si elle fait encore des allées et venues entre Kinshasa et Stockholm, la capitale de la Suède, c’est juste pour garder pied sur le cours des choses. La dernière fois qu’elle a conseillé, début 2012, à la rue Pétunias Limete une réconciliation avec les élus partis siéger au Palais du peuple, elle en est sortie fusillée du regard. De là encore, une révélation sur la fin de non-recevoir de Tshisekedi à Alassane Ouattara après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle fort controversée du 28 novembre 2011.
Les sources tshisekedistes à Washington ont appris des congressmen que le Président ivoirien avait cru bon apporter assistance à Tshisekedi du fait de la similitude de leur sort. Son conseiller spécial avait fait le déplacement de Kinshasa. Rendez-vous avait été pris à Paris pour que l’Ivoirien mette ses réseaux à contribution au profit de Tshisekedi. A la dernière minute, celui-ci avait tout rejeté sans aucune explication. “Nous avons l’impression que Tshisekedi souhaite laisser l’UDPS complètement dépourvue et désemparée”, déplorent ces Tshisekedistes. Ils prient la main sur le coeur pour que Tshisekedi finisse par comprendre qu’il n’y pas d’autre issue que de revenir dans le processus électoral. Comme les congressmen américains le leur ont répété.
mathieu kep
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