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SACREBOPOL

jeudi 28 août 2014

De la 3me à la 4me République : Le PPRD n’a pas retenu les leçons du MPR




De la 3me à la 4me République : Le PPRD n’a pas retenu les leçons du MPR


Portée par le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), la Majorité Présidentielle a résolument choisi le passage en force pour non pas déverrouiller les articles intangibles de la Constitution actuellement en vigueur mais plutôt doter le pays d’une nouvelle Constitution.
La démarche a pour enjeu majeur la conservation du pouvoir.
Dans un Etat réellement démocratique, l’unanimisme est impossible dans ta lecture des questions d’intérêt national.
 
Par conséquent, ceux des Congolais qui estiment que l’actuelle Constitution est devenue caduque, car ayant pour fondement les réalités de la période trouble de 1998 à 2003, n’auraient pas tort d’exiger son « actualisation». Ce qui fausse les données du problème, c’est le refus de reconnaître à ceux qui sont contre toute révision constitutionnelle le droit de s’exprimer publiquement.
 
Comme à l’époque du MPR/Parti-Etat, les tenants de la liquidation de la Constitution du 18 février 2006 au profit d’un nouveau texte constitutionnel qui permettrait au Président de la République en exercice d’aller au-delà de deux mandats, donnent l’impression de bénéficier d’une adhésion massive de la population. Sourds à la grogne de la « majorité silencieuse », comme leurs prédécesseurs de la Seconde République, ils ne jurent que par une victoire écrasante dans les urnes en perspective du référendum à venir.

L’histoire récente du pays nous renseigne pourtant que ceux qui entêtaient feu, le Maréchal Mobutu à ne pas écouter les vrais messages du Zaïre profond concernant la misère noire, le chômage, la corruption, la justice à la tête du client, le pillage des richesses nationales par une minorité de dignitaires du MPR étaient totalement coupés du peuple. Pendant qu’ils lui faisaient croire, à partir des images tronquées des rassemblements populaires auxquels ne participaient que des militants mobilisés à coups de billets de banque, que la popularité du « Président- Fondateur » était au top, c’était plutôt sa descente aux enfers dans l’opinion intérieure.

Il avait fallu les « consultations populaires », dans le courant de l’année 1989, sanctionnées par un flot de mémorandums exigeant sa démission et la « mort » de son MPR/Parti-Etat, pour que le pauvre Maréchal du Zaïre se rende compte à quel point il était haï par son peuple. Le 24 avril 1990, lorsqu’il avait décidé de « prendre congé du MPR » à partir de la Cité historique de N’Sele, il était surpris par l’explosion populaire qui avait accueilli, à Kinshasa comme aux quatre coins du pays, la fin du monopartisme.

Déserté par tous ceux qui prétendaient être des « Mobutistes » convaincants et convaincus, après s’être scandaleusement enrichi, le MPR, devenu « Fait privé, n’était plus que l’ombre de lui-même, avant d’être ramassé par quelques opportunistes qui avaient tenté, tant bien que mal, de le faire revivre jusqu’au coup de butoir de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour. la Libération du Congo), le 17 mai 1997. Pour avoir longtemps fait confiance à des collaborateurs qui le gavaient de mensonges sur le « mariage Mobutu-Peuple », le « Président- Fondateur » avait vécu comme un homme seul de 1990 à 1997, d’abord dans son bateau qui mouillait paresseusement l’encre à la hauteur de N’Sele, ensuite à Gbadolite et enfin à Kawele, dans le fin fond du Nord-Oubangui.
 
Leçons non retenues

Au regard des propos que tiennent ceux qui prétendent être des « Kabilistes » devant l’Eternel et des comportements qu’ils affichent, l’on a le net sentiment qu’ils n’ont pas retenu les leçons du MPR. Comme le défunt parti unique, le PPRD entretient l’illusion de la popularité dans un Congo où la grogne populaire vend grandissante à cause d’une situation sociale catastrophique pour les gagne-petit, où les citoyens ont soif de liberté de parole, où l’exigence de la transparence dans le processus électoral est largement partagée dans l’opinion publique.
 
Le mépris de l’avis du grand nombre dans l’approche des questions engageant l’avenir de la Nation ne fait qu’accroitre les frustrations chez des millions de concitoyens soucieux de voir leurs opinions être prises en compte.

Voir les mêmes acteurs politiques se partager continuellement les postes de responsabilités et les richesses nationales, dans un environnement institutionnel qui s’apparente à la prise en otage du pays par un petit groupe de privilégiés, n’est pas de nature à favoriser la cohésion nationale. La fracture sociale entre la classe dirigeante et les masses laborieuses est si profonde que le décor d’une implosion populaire semble solidement planté. Les dignitaires du PPRD lisent-ils les signes du temps pour comprendre à quel point les populations congolaises commencent à juger sévèrement les bilans de leur gestion des affaires publiques?
 
Le véritable enjeu du refus d’une quelconque révision constitutionnel se situe à ce niveau-là. Car, 17 ans après la fin de la dictature de Mobutu, la « majorité silencieuse » a le sentiment d’avoir été embarquée dans une nouvelle aventure de prédation des biens collectifs et de bradage de la démocratie.

Kimp

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