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SACREBOPOL

mercredi 28 septembre 2011

Processus électoral en cours en RDC L'opposition sur deux fronts contre la CENI


L'Udps et se alliés prévoient ce jeudi une manifestation de protestation pour exiger la transparence des élections.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti cher à Etienne Tshisekedi, et ses alliés de l'opposition, conviennent à accentuer la pression à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour exiger la transparence du processus électoral par l'audit du fichier électoral en vue de nettoyage adéquat et l'accès au serveur central des experts de l'opposition, en vue de supprimer les bureaux fictifs et d'assurer une répartition équitable sur l'ensemble du pays.

Ainsi donc, le jeudi 29 septembre 2011, l'UDPS et ses alliés de l'opposition soutenant la candidature d'Etienne Tshisekedi, comptent organiser un sit-in devant le siège de la Ceni sur le boulevard du 30 juin à Gombe pour réclamer la publication des listes des électeurs par bureau de vote en vue d'une part, de renseigner à temps les électeurs et d'autre part, de leur assurer une répartition équitable par bureau de vote.

Au cours de ce sit-in, l'Udps et ses alliés de l'opposition vont également exiger la publication et le monitoring des opérations liées à l'impression des bulletins de vote et leur dispatching adéquat et équilibré sur l'ensemble du territoire national.

Malgré la promesse non te nue par la Ceni, l'UDPS et ses alliés continuent à faire pression pour exiger la transparence du processus électoral en manifestant par voie pacifique pour faire entendre ses revendications. Pour le sit-in de ce jeudi, l'UDPS a déjà saisi l'administration urbaine de Kinshasa afin que celle-ci prenne des dispositions pour sécuriser les manifestants.

Le secrétaire général de l'Udps, Me Jacquemin Shabani Lukoo, a appelé les combattants de son parti et ses alliés à manifester dans la non-violence pour montrer la volonté de participer à des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisés que la Ceni a l'obligation d'organiser au peuple congolais, gage de paix. Au cours du point de presse tenu hier à la permanence du parti à Limete, le secrétaire général de l'Udps a dénoncé le climat d'insécurité généralisée causée et entretenue par le régime en place qui se manifeste ce dernier temps par les évasions massives des prisonniers dans certaines prisons et autres maisons d'incarcération du pays. L'UDPS craint de voir un jour ces évadés se transformer en milice pour semer la terreur et la désolation à travers le pays.

Ainsi, l'Udps et ses alliés appellent la population congolaise à la vigilance en vue de barrer la route à cette mascarade. L'Udps appelle enfin, la Monusco à jouer pleinement son rôle de protection des civils en vertu de la Résolution 1991 adoptée le 28 juin 2011 par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Cette marche pacifique pour exiger la transparence du processus électoral en cours sera organisée à travers le pays pour montrer à la face du monde que les revendications des l'Udps sont légitimes ; a précisé Me Jacquemin Shabani Lukoo. Ce dernier exige la libération sans conditions de tous les combattants de l'Udps arbitrairement arrêtés et encore en détention.

Dans sa marche pacifique de ce jeudi, l'Udps et ses alliés ne réclament autre chose que la transparence du processus électoral en cours par la publication de la liste de cartographie des bureaux de vote.

Cette revendication légitime pour un processus électoral sain doit attirer l'attention du pouvoir organisateur des élections pour organiser les scrutins crédibles, transparents et apaisés, capables d'éviter de replonger le pays dans le chaos comme en 2006 où la population kinoise avait assisté aux affrontements armés entre les Bembistes et les Kabilistes, après la proclamation des résultats du deuxième tour de la présidentielle.

  GODE KALONJI MUKENDI 

Confirmés candidats à la présidentielle 2011 - Kabila, Tshisekedi, Kengo, Kakese… rendez-vous dans deux mois !




*Ce n’est plus un secret de polichinelle. Kakese, Kabila, Kengo, Tshisekedi, Kamerhe, Andeka, Bombole, Kashala, Mbusa, Nzanga et Mukendi s’affronteront le 28 novembre prochain aux urnes. Chacun devra bien peaufiner sa stratégie électorale et présenter son projet de société, pour séduire le souverain primaire qu’est le peuple afin de présider à son destin. Les 11 candidats dont les noms ont été repris dans la liste provisoire des candidats à l’élection Présidentielle du 28 novembre 2011 par la Ceni viennent d’être confirmés. Ceux dont les noms n’ont pas été repris sur cette liste et ayant saisi la Cour de Suprême de Justice, comme prévu par la loi électorale, ont vu leurs recours rejetés. L’irrecevabilité du dossier et l’incompétence de la Cour Suprême quant à l’examen du recours en inconstitutionnalité de la loi électorale.
Aléa jacta est’’, soutiennent les latinistes. Confirmés le lundi 26 septembre dernier au cours d’une conférence de presse animée par le Rapporteur de la Ceni, Matthieu Mpita, les onze candidats à la Magistrature suprême doivent d’ores et déjà se mettre à pied d’œuvre, pour préparer leur campagne respective qui doit débuter le 28 octobre prochain. Dans près d’un mois, chacun des 11 candidats devra faire échos à la nation congolaise de son projet de société afin de la séduire. La partie vient donc de commencer. Si les onze ont été retenus, notons que cinq autres candidats à la Présidentielle et un jeune Parti politique, ont vu cependant leurs espoirs s’effondre. Ceux- ci ne pourront jamais prendre part à un quelconque débat télévisé entre les différents présidentiables en lice. Moins encore, ils ne peuvent mobiliser des masses pour un quelconque meeting populaire dans l’intention de dévoiler leur agenda, une fois à la tête du Grand Congo. Kitenge Pungwe Ismaël, Moka Jean-Paul, Lokongo Umbala Jean-Pierre, Vanga Kaniki Félix-Bernard, Madame Léonard Lomami et le Parti du Peuple pour le Progrès du Congo (PPPC) doivent donc attendre 2016, pour se replonger dans la course. Leurs recours ont été, en effet, rejetés par la CSJ en date du 23 septembre dernier. Statuant en matière de contentieux électoral des candidatures, la CSJ a constaté l’irrecevabilité de ces recours et son incompétence pour statuer sur un recours en inconstitutionnalité de la loi électorale.
Communiqué de presse En conformité avec le calendrier électoral, la Commission électorale nationale indépendante, CENI en sigle, rend public, ce jour, la décision n°059/CENI/BUR/11 du 26 septembre 20011, portant publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. La CENI tient à informer l’opinion, qu’après la publication, le 15 septembre dernier, de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle, la Cour Suprême de Justice a été saisie dans le délai prescrit par l’article 107 de la loi électorale, de six recours émanant de personnes et partis politiques ci-après : -Monsieur Kitenge Pungwe Ismaël -Monsieur Moka Jean-Paul -Monsieur Lokongo Umbala Jean-Pierre -Monsieur Vanga Kaniki Félix-Bernard - Madame Léonard Lomami -Le Parti du Peuple pour le Progrès du Congo (PPPC) A l’issue de l’examen de ces recours, la Cour, statuant en matière de contentieux électoral des candidatures, a rendu en date du 23 septembre 2011 les arrêts n°RCDC/PR/001, n°RCDC/PR/002, n°RCDC/PR/003, n°RCDC/PR/004, n°RCDC/PR/005, n°RCDC/PR/006, constatant l’irrecevabilité de cinq recours et son incompétence pour statuer sur un recours en inconstitutionnalité de la loi électorale. Au regard des arrêts précités, la Commission électorale nationale indépendante publie la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle comme suit : 1. Monsieur Andeka Djamba Jean ; 2. Monsieur Bombole Intole Adam ; 3. Monsieur Kabila Kabange Joseph 4. Monsieur Kakese Malela François Nicéphore ; 5. Monsieur Kamerhe Lwa-Kanyinginyi Vital ; 6. Monsieur Kashala Lukumuena Oscar; 7. Monsieur Kengo wa Dondo Léon; 8. Monsieur Mbusa Nyamwisi Antipas; 9. Monsieur Mobutu Nzanga Ngbangawe François 10. Monsieur Mukendi Kamana Josué Alex 11. Monsieur Tshisekedi Wa Mulumba Etienne. La CENI saisit cette occasion pour rappeler aux candidats à l’élection présidentielle que conformément à la loi électorale, la campagne électorale démarre le 28 octobre 2011. Elle invite donc les acteurs politiques à bien vouloir respecter ce délai. Fait à Kinshasa, le 26 septembre 2011 Matthieu Mpita Rapporteur

mardi 27 septembre 2011

Le "perroquet de la République"





Le "dernier des raïs" lors d’un de ses rares points de presse.

Dire de quelqu’un qu’il parle ou répète comme un perroquet n’a jamais été un compliment. Cela signifie tout simplement que le locuteur en face déverse des paroles sans comprendre le sens. Ni peser le poids des mots. Le «discours-bilan» prononcé le mercredi 15 septembre, à Kingakati, par le «dernier des raïs», alias l’autorité (im) morale de la majorité présidentielle, alias la "haute hiérarchie", est au centre de toutes les conversations dans le landerneau politique et… judiciaire congolais. Dans son harangue, le président de la République très très démocratique du Congo a claironné l’épithète «positif» en parlant du bilan de son double quinquennat. Les femmes violées de l’Est apprécieront. Que dira la population congolaise terrassée par l’indigence au point de ne pouvoir étancher sa soif. Faute d’eau courante. Au lieu de s’arrêter là, le "dernier des raïs" s’est aventuré à égrener les «actions à impact visible», (selon une formule très chère à à "Yandi ve") qui ont été accomplies au plan "social". C’est le cas du salaire des magistrats qui serait passé de 704 dollars en 2008 à 1600 en 2009. Stupeur et effroi dans la magistrature!

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, le discours du «dernier des raïs» est en passe de devenir du pain bénit pour tous les "laissés pour compte" du "kabilisme joséphite". La première salve a été tirée par des magistrats en poste au Nord-Kivu. La main sur le cœur, ces admirateurs de Montesquieu assurent n’avoir jamais perçu le montant annoncé par la «haute hiérarchie». "My Gosh", aurait juré un British. Rusés comme des renards, dit mon ami, les magistrats gomatraciens préfèrent s’en prendre au Premier sinistre, pardon, le Premier ministre Muzito. «Ngwashi Adolphe» est ainsi sommé de verser sans délai le «nouveau barème» que la haute hiérarchie dans sa grande générosité a énoncé. Avec «effet rétroactif», s’il vous plaît. A défaut, c’est la grève ! Aïe!

A en croire mon ami, la même stupéfaction est observée à Kinshasa. Ici, nos «justiciers», réputés pour leur vénalité, sont regroupés dans un «Syndicat autonome». Ils exigent le paiement illico presto du salaire annoncé par le Calife sortant. Dans le cas contraire, ils menaçaient de cesser le travail dès samedi 17 septembre…sur toute l’étendue du territoire national. «Le raïs a ouvert la boîte de Pandore», dit mon ami qui me fait remarquer que contrairement aux dires du fermier de Kingakati, le salaire-plancher dans la magistrature s’élève en réalité à 495 dollars yankee. Pas un sengi de plus ni de moins. Le lendemain du «discours-bilan», les magistrats avaient déserté leurs bureaux.

Selon mon ami qui sait décidément tout, l’allocution de Kingakati a revigoré certains rivaux du «raïs». C’est le cas notamment de Vital Kamerhe, alias «VK». Désireux de devenir Calife à la place du Calife, «VK» a sorti l’orgue de Staline pour pilonner les positions du Calife sortant. C’était vendredi 16 septembre au cours d’un point de presse. Pour lui, aucun secteur n’a marché au cours des cinq dernières années. C’est donc un zéro pointé sur tous les plans. Il cite à l’appui le chômage, la pénurie d’eau et d’électricité. Mon ami de confirmer que certaines communes sont privées d’électricité durant trois mois successifs. Avec ma candeur habituelle, j’ai demandé à mon ami si le Kamerhe dont il parle est le même que l’auteur de l’ouvrage «Pourquoi j’ai choisi Kabila ?». Réponse : "Bien sûr !» Mon ami d’ajouter : «N’oublies pas que la politique est dynamique. Et que VK n’a jamais cessé d’alerter le Calife sortant sur les méfaits du «gouvernement parallèle» qui le roulait dans la farine..."

Mon ami de conclure : «Le dernier des raïs ressemble aujourd’hui à un serpent qui se mord la queue. Durant son double quinquennat, il s’est comporté en "perroquet de la République" en récitant consciencieusement les hérésies de ses scribes. Il va réaliser à ses dépens que les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs.»

Issa Djema 
© Congoindépendant 2003-2011





Sacrebopol

Les «kabilistes» et nous !





Le pouvoir, l’argent et les honneurs rendent-ils les hommes sourds et aveugles au point de ne pas voir ni entendre la misère ambiante et la soif du Changement? Les partisans du président sortant «Joseph Kabila» seraient-ils incapables de voir la lutte pour la survie (the struggle for life) à laquelle se livrent les Congolais au quotidien pour sataisfaire les besoins inhérents à la dignité de la personne humaine? Ces hommes et femmes qui entourent le "raïs" seraient-ils incapables de faire le départ entre leurs intérêts corporatifs et l’intérêt général?

Depuis plusieurs mois, on assiste à une agitation dans le «clan kabiliste». Il ne se passe plus une semaine sans que l’on apprenne que tel ou tel autre «bonze» de la majorité présidentielle ou du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), le parti présidentiel, est allé dans l’arrière-pays. But : inviter la population de son «fief» à «voter massivement» pour le chef de l’Etat sortant. Un chef d’Etat dont le bilan au plan social, après dix années passées à la tête de l’Etat, est un échec éblouissant.

Les zélateurs du régime kabiliste ont engagé le pari risqué de jouer la carte de l’ethnicité. Ils font croire aux «frères et soeurs de tribu» que l’homme qui a été insensible aux conditions sociales de cette population durant une décennie s’est découvert comme par enchantement la vocation d’un «humaniste». Aussi, faudrait-il lui accorder un nouveau bail de cinq ans.

En février dernier, l’ancien procureur général de la République, Luhonge Kabinda Ngoy, devenu sénateur, s’est rendu «chez lui » dans le district de Tanganyika, au Katanga. Mulubakat, l’ex-haut magistrat du parquet n’a pas trouvé mieux que d’inviter «tous les Balubakat» de la ville de Kalémie à s’enrôler massivement et à voter pour le président sortant. Luhonge est resté en revanche muet sur les réalisations socio-économiques accomplies par «Kabila» pour les habitants de cette partie du pays et ce que celui-ci peut faire pour l’avenir..

Au cours de ce même mois de février, un «conclave» a été organisé par des notables balubakats à Kamina (District du Haut Lomami). Plusieurs "usufruitiers" du régime finissant étaient présents : le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, le «général» John Numbi Banza de la police nationale, les députés Jean Mbuyu et Vicky Katumwa, le ministre des Hydrocarbures Célestin Mbuyu, le président de l’assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, l’actuel procureur général Flory Kabange Numbi etc. Un seul point était à l’ordre du jour : élaboration des stratégies pour assurer la victoire de «Joseph Kabila Kabange» à l’élection présidentielle de novembre 2011.

En ce mois de septembre, un certain Jean-Paul Kassanga, secrétaire fédéral du PPRD chargé de l’idéologie et la formation des cadres pour le district de la Funa (Kinshasa) et candidat député national, s’est cru en droit de lancer un appel à la population de son «fief» de Katako-Kombe, en pays tetela au Kasaï oriental, pour que cette population «se range derrière la candidature de Joseph Kabila» lors de la présidentielle du 28 novembre prochain. Kassanga considère donc les habitants de Katako Kombe comme des simples "moutons" dont le destin est de se ranger sans se poser des questions derrière un prétendu "berger".

Le fameux Kassanga est allé plus loin en déclarant : «Katako-Kombe, le territoire d’origine du héros national Patrice Emery Lumumba, doit faire honneur à ce dernier en soutenant massivement Le président de la République sortant et continuateur de l’œuvre de Lumumba à l’instar de son père feu Laurent-Désiré Kabila.» Et d’ajouter : «Joseph Kabila est au jour d’aujourd’hui, le porteur du flambeau allumé par Patrice Lumumba et du projet politique de M’Zee L.D. Kabila et cela pour faire échec à tous ceux qui veulent constamment tirer la RDC vers le bas pour l’affaiblir en vue de sa balkanisation.» Quel blasphème ! Plus flagorneur, tu meurs!

Que conclure? Il n’y a qu’une seule conculsion : pour permettre à leur «leader» de conserver le pouvoir – et à eux-mêmes de continuer à jouir des privilèges acquis sans la moindre contrepartie en termes de service rendu à l’Etat -, les «kabilistes» sont prêts à engager le destin des 60 millions des Congolais. C’est une grave responsabilité qui les exposent à un sévère jugement de l’Histoire !

Baudouin Amba Wetshi 
© Congoindépendant 2003-2011

L'Administration publique, la Police nationale, l'Armée républicaine, la Justice sont des entités républicaines et doivent rester apolitiques selon les directives de la Constitution congolaise. Comment peut-on penser que le Procureur Général de la République rende justice avec équité lorsqu'il participe aux politiques du parti au pouvoir? Ne serait-il pas en conflit d'intérêt?
Comment un gouverneur de Province peut-il participer aux réunions du parti au pouvoir?

Sous d'autres cieux, ces gens devraient démissionner mais comme en RDC, le ridicule ne tue pas, ils sont là.
Qu'il sache cependant que le cycle du changement est en cours, ils tomberont cette fois, qu'ils le veuillent ou pas.

Sam à Kinshasa
Sacrebopol

LE PROCESSUS EN DANGER :


La CENI ne s'est pas fait obéir. En tout cas, presque personne n'a mis en exécution son rappel à l'ordre pour mettre fin à la campagne anticipée. Les candidats laissaient flotter encore banderoles, panneaux et guirlandes dans le ciel de Kinshasa sous le regard passif du gouverneur André Kimbuta Yango censé appliquer la décision de l'institution de Daniel Ngoy Mulunda. Les candidats avec Joseph Kabila en tête qui est passé carrément à la campagne proprement dite. L'un de ses fidèles, Claude Mashala, est intervenu sur un plateau de télévision pour affirmer que les banderoles et affiches de Kabila sont le fait de la volonté populaire et non du PPRD. Peut-il défendre la même position s'agissant des gros panneaux de Kabila qui trônent au croisement des avenues Batetela et des Cliniques et à côté de l'INA, Institut national des arts, avec l'inscription «Ensemble pour la victoire», Un autre a été placé juste la semaine dernière sur l'avenue du commerce. Un autre encore est prévu pour être planté sur le boulevard Lumumba. Qui a dit que la campagne n'a pas encore commencé. Cela dénote l'état d'esprit des hommes au pouvoir qui trahissent une tentation de faire selon ce que bon leur semble. Ils ne pensent donc pas se soumettre à la CENI aujourd'hui ni à quoi que ce soit d'autre demain. Cette campagne anticipée est surtout manifeste dans les médias, notamment certaines chaînes de télévision. Du côté de Kabila, c'est Télé 50 de Jean Marie Kasamba qui vante les réalisations du régime à longueur de journées. La RTNC en rajoute chaque matin avec l'émission Tôt Gaiété du thuriféraire Lushima Ndjata. Sa spécialité, des attaques personnelles contre les opposants en crédit, notamment Etienne Tshisekedi. Il a commencé sa carrière comme griot dans l'émission Barza avant de se découvrir le talent de propagandiste. Côté opposition, la RLTV de Roger Lumbala a trouvé l'ingénieuse idée de présenter un dessein animé qui montre Etienne Tshisekedi déjà comme Président de la République. Maintenant que le CSAC s'est doté de son bureau, vivement qu'il se penche très vite sur la régulation avant et pendant la campagne. En 2006, la HAM, Haute autorité des médias, s'était montrée elle-même partisane.

Elle avait sanctionné, suspendu des médias sans même avoir donné aux tiers l'occasion de présenter leurs moyens de défense. Du jamais vu dans une démocratie. Elle avait même aidé le camp présidentiel é éviter le débat contradictoire prévu pourtant dans la Constitution. Ce débat était perçu par Jean Pierre et les siens comme l'arme la plus redoutable contre Kabila. Fidèle Babala l'a qualifié d' «arme de destruction massive». Si ce débat avait eu lieu, l'issue de l'élection présidentielle aurait peut-être été tout autre. Hélas, ce qui est fait est fait. C'est la démocratie qui a perdue en qualité là où en Côté d'Ivoire Alassane Ouattra et Laurent Gbagbo se sont affrontés dans un débat de haute facture.

Mathieu KEPA
En espérant vivement que cette fois, un débat contradictoire sera organisé entre les candidats. Surtout qu'on ne vienne pas nous dire qu'à cause du grand nombre de candidats, le débat ne saurait être organisé. Ça serait irresponsable, incivique et irrespectueux à l'endroit du peuple qui n'aura entendu aucun candidat. Sur quels critères le peuple votera-t-il?
Sacrebopol