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Accompagnant les Etalons espoirs à Kinshasa pour le match retour des éliminatoires des Jeux olympiques, Londres 2012, j’ai été surpris de constater certaines choses au pays de Kabila. Déjà, la défaite et l’élimination des Etalons espoirs suffisaient pour conclure que le voyage de Kinshasa n’a pas été fructueux. Mais voilà que d’autres situations sont venues empirer cette expédition en République démocratique du Congo (RDC). Retour sur un voyage !
Tout commence à l’aéroport international de Kinshasa, à l’arrivée de la délégation burkinabè , le 7 avril 2011. Les Etalons espoirs attendaient d’embarquer dans un bus digne de ce nom comme le Burkina Faso sait le faire aux équipes visiteuses. Ils sont dehors, sous le hall. Où est le bus ? Se demandait-on. Le protocole de la Fédération congolaise de football, venu accueillir la délégation, répond : « Voilà le bus là-bas, au fond. On est en train de gonfler une roue ». Et le protocole d’ajouter : « C’est comme un avion ; il faut prendre toutes les précautions ». Deux minutes plus tard, le fameux bus avance. Tous les membres de la délégation ont les yeux hagards. « C’est ce bus-là.
Et il dit que c’est comme un avion ? », s’interroge un joueur. En fait, le bus, c’est exactement comme celui qui transporte les femmes-balayeuses de Ouagadougou. Une dizaine de places assises pour une délégation de 27 personnes ! Les bagages entassés dans le bus, les uns assis, les autres debout et le vrombissement du fameux bus déchire les artères boueuses de la capitale. « C’est la capitale du Congo comme cela ? », nous demande un autre joueur. Les taudis, les voies sales et les caniveaux bourrés avaient attristé les jeunes joueurs qui se demandaient s’ils étaient vraiment à Kinshasa, la capitale qui abrite 10 millions d’âmes sur les 60 millions que compte la RDC. Et un autre joueur de tirer sa conclusion : « Si c’est comme cela Kinshasa, c’est que notre maire, Simon Compaoré, est à féliciter ». Dommage que la Fédération congolaise de football n’ait pas suggéré une sortie des joueurs au centre-ville où il fait plus beau, pour que les jeunes aient une autre perception de la RDC avant leur retour, car il y a aussi de belles choses à voir à Kinshasa.
Eviter de se restaurer dans la rue
Ce constat passé, cap sur l’hôtel. Les cinq journalistes se détachent du groupe pour se chercher un logis. Un premier séjour dans un hôtel au centre-ville nous donne la température. Unanimement, les confrères se décident à changer d’hôtel car celui de la veille est décevant. Sur indication d’un Burkinabè résidant à 2000 km de Kinshasa que j’ai joint au téléphone, nous sommes enfin bien logés. Vu les conditions de restauration à Kinshasa, le groupe des journalistes se décide de ne manger que dans un restaurant digne de ce nom, quel qu’en soit le prix. Si le premier jour, nous nous sommes rendus dans un restaurant d’un Ivoiro-burkinabè du nom de Derra, nous avons, pour le reste de notre séjour, mangé sur place à l’hôtel.
Le jour du match, le 9 avril, nous découvrons un Stade des Martyrs mal entretenu. Impensable pour un grand pays comme la RDC ! Malgré tout, la RDC bat le Burkina sur cette pelouse. Il fallait donc revenir au Burkina Faso. Nous sommes le 11 avril et dans le même aéroport. Nous sommes dans le noir. Il fait très chaud ; une chaleur humide. Il n’y a pas d’électricité à l’aéroport. Quoi ? S’indigne un passager. C’est là que j’ai su que les délestages étaient plus sérieux en RDC qu’au Burkina Faso. Un autochtone de me préciser : « Dans certains quartiers, le délestage peut durer deux mois et demi ». Vous ne rêvez pas. Deux mois et demi ! Incroyable ! C’est la capitale des groupes électrogènes ou des lampes. C’est alors qu’une Congolaise vivant au Burkina Faso fait observer : « Si le Burkina Faso avait le dixième des potentialités de la RDC, il allait être un paradis ».
La taxe de trop
La Fédération congolaise informe la délégation burkinabè que chacun doit payer 50 dollars (environ 23 000 F CFA) pour pouvoir embarquer. Effectivement, la délégation burkinabè déboursera 1350 dollars pour honorer cette fameuse taxe. Pourquoi ? Personne n’ose répondre. « C’est comme cela et c’est obligatoire pour tous les passagers ; même les ambassadeurs et les ministres payent », nous lance un Congolais. Devant le manque d’informations, je me décide à aller vers la sécurité de l’aéroport ». Là, un policier me signifie que les 50 dollars par passager constituent l’effort de chaque voyageur pour la réfection de l’aéroport de Kinshasa et que cette décision dure déjà deux ans. Très vite, d’autres policiers m’entourent et je ne manque pas de leur dire que c’est une triste décision car la RDC, à elle seule, peut nourrir toute l’Afrique si elle le veut. Je ne comprends pas pourquoi il faut compter sur les passagers pour refaire l’aéroport de son pays.
Mieux, le passager n’est informé que le jour de son retour. Supposons qu’il reparte chez lui sans le moindre sou ! Devant ma surprise et ma colère, un des agents de sécurité me lance : « Monsieur, vous avez mal parlé ». Vite, un de ses collègues lui répond : "Non. Il n’a pas mal parlé. Il nous plaint, il a pitié de nous ». Et de se retourner vers moi pour ajouter : "Je vous comprends monsieur, mais c’est ce qu’on vit ici ».
Formalités à la lueur de torches
Il est l’heure des formalités. Je croyais les peines de la délégation terminées. Mais non. Un cafouillage monstre sous le hall. Renseignements pris, tout se fait manuellement à l’aéroport. Le scanner qui identifie les bagages est en panne. C’est ainsi qu’on peut lire sur ledit scanner : « SVP, la machine est en panne. La fouille se fait manuellement ». Je fais vite de photographier ce message. Les Etalons s’organisent pour surveiller les bagages de la délégation jusqu’à l’enregistrement, sous la lueur de torches. Je demande à une policière s’il n’ y a pas de groupe électrogène à l’aéroport. « Si ! Mais je ne comprends rien », me répond-elle. « Même au village, ce n’est pas comme cela », lance un passager.
Même avec les milliers de passagers par jour qui payent chacun 50 dollars depuis deux ans, l’aéroport de Kinshasa ne peut s’acheter un groupe ! Vers la fin des formalités, la lumière rejaillit au grand bonheur des passagers. Ouf, mais pas de climatisation ! Chacun est pressé de rentrer dans l’avion. C’est fait. Heureux de retrouver Addis Abéba en Ethiopie, puis Ouagadougou au Burkina Faso. Dans la vie , il faut voir pour croire. Et il revient à mon souvenir cette remarque d’un joueur qui était visiblement marqué par le visage que présentait Kinshasa : « Quand tu ne sors pas, tu ne sais pas que le Burkina Faso est bien ».
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dimanche 12 août 2012
LES BURKINABES DECLARENT KINSHASA "VILLE SALE"
jeudi 9 août 2012
Arrêt sur image : Le sourire complice de Paul Kagame et "Joseph Kabila" à Kampala
Une faute grave de la part de Kabila, comment peut-il paraître ainsi très
détendu alors que nous sommes dans une tension plus que palpable avec le Rwanda?
Nous nous demandons s´il a des conseillers en communication, à travers cette
décontraction qu´affiche Kabila, on sent un manque de charisme déplorable vis à
vis de ses pairs.
.

On se souviendra encore d´une rencontre de médiation entre LDK et Kagame qui fût
organisée au Kenya (si nous ne nous trompons pas ), c´était en plein crise entre les
deux pays et LDK est apparu l´air très grave avec un oeil de mauvais jour (comme
on dit en lingala elongi ya kokanga et puis azolia linu), on sentait la même
froideur quand il serra la main de Kagame malgré un "sourire de circonstance"
qui pour moi ne fût qu´un rictus.

Paul Kagame (Rwanda), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Yoweri G. Museveni (Ouganda) et "Joseph Kabila".
Cette photo a été prise mardi 7 août 2012 dans la capitale ougandaise en marge du sommet organisé sur la sécurité dans la région des Grands Lacs. Chacun aura son interprétation. Une chose paraît sûre : en dépit de la "guerre" qui se déroule au Nord Kivu et des accusations portées contre les dirigeants rwandais, l’entente cordiale continue à règner entre Paul Kagame et "Joseph Kabila". Les deux hommes sont en réalité des complices. Sur la photo, les deux compères cachent mal un certain bonheur à l’occasion de leurs "retrouvailles". Une injure au peuple congolais. Lors de l’interview qu’il a accordée le samedi 28 juillet à des journalistes kinois, "Joseph" déclarait que c’est un secret de Polichinelle de réveler que le Rwanda soutient le M23. Autrement dit, le Rwanda participe à l’agression du territoire congolais. D’aucuns avaient bondi de joie d’entendre "Joseph" "parler vrai".
Erreur. Ce n’était que du faux-semblant. On a du mal à comprendre la "sérénité souriante" qu’affiche le Président "mal élu" congolais face au chef de l’Etat qui soutient les assaillants. Et ce, au moment où plusieurs localités du Congo se trouvent sous le contrôle de ceux-ci et que des milliers des déplacés sont livrés aux intémpéries. Vous avez dit "garant de la nation"? Rédaction CIC
© Congoindépendant 2003-2012
Le Congolais et l’art de vouloir une chose et son contraire
Une vue des députés de la législature 2006-2011.
Depuis bientôt quatre mois, la province du Nord Kivu est secouée par une «drôle de guerre» opposant le «Mouvement du 23 mars» regroupant des anciens combattants du CNDP - intégrés anarchiquement dans les Forces armées de la RDC - à l’armée nationale congolaise.
Au départ, il y a eu la décision logique de la Cour pénale internationale d’obtenir le transfert à La Haye du «général» Bosco Ntaganda afin qu’il soit jugé, à l’instar de Thomas Lubunga, du chef d’«enrôlement d’enfants mineurs» dans une milice iturienne. C’était au début des années 2000. A l’époque, le Nord-Est du Congo était occupé par des troupes venues du Rwanda et de l’Ouganda. «Bosco» était l’adjoint de «Thomas».
Mettre «Bosco» à la disposition de cette juridiction internationale n’arrange guère «Joseph Kabila» qui avait amorcé une collaboration avec Lubanga avant l’arrestation de celui-ci à Kinshasa. Le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame et son ex-mentor et acolyte l’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni, non plus. Lubanga et Ntaganda sont, en effet, des «purs produits» du duo de choc Kagame-Museveni.
Depuis le déclenchement de cette «drôle de guerre», les gouvernants congolais ne savent plus où donner de la tête. D’un côté, le personnel politique, réputé pour son opportunisme autant que pour sa vénalité, crie haro sur le régime belliqueux de Kagame, accusé de lorgner sur une partie du territoire congolais. De l’autre, le même personnel politique feint de ne pas voir le rejet de «Joseph Kabila» par une grande majorité de la population. Une population qui suspecte ce dernier d’être de connivence avec les «Tutsi du M23 » lesquels bénéficient de l’appui du régime de Kigali. Point n’est besoin de souligner que l’AFDL, le RCD, le CNDP et le M-23 sont issus du même moule.
Lors de la guerre de l’AFDL (1996-1997), «Joseph» a foulé le sol zaïro-congolais en tant que combatant de l’armée patriotique rwandaise, chauffeur et aide de camp du colonel rwandais James Kabarebe. Devenu chef de l’Etat après la mort de LD Kabila, « Joseph Kabila » - au pouvoir depuis onze années - présente un bilan désastreux. Un bilan qui sert désormais d’argument en béton pour tous ceux qui ont soutenu et soutiennent encore que «l’homme est chargé d’une mission».
Seulement voilà. Après onze années d’exercice du pouvoir d’Etat, «Joseph» a élargi son «assise sociale». Il s’est doté d’une «clientèle» non seulement politique mais aussi administrative au sens le plus large. Sa mouvance, dénommée «la majorité présidentielle», fonctionne comme un parti-Etat. Il regroupe quasiment toutes les «groupuscules politiques» et autres associations incapables de résister à la tentation d’aller à la «soupe populaire». La grande majorité des ministres, députés et sénateurs sont ainsi membres du parti kabiliste, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Il en est de même de gouverneurs des provinces et de tous les administrateurs territoriaux. Inutile de parler des magistrats, des hauts fonctionnaires de l’administration publique, des officiers de l’armée et de la police. Idem pour les services des renseignements.
Lors de sa réunion dite extraordinaire du samedi 7 juillet dernier présidée par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le Conseil des ministres avait décrété une «mobilisation de l’ensemble du peuple congolais» afin de «faire échec» à «ceux» qui veulent attenter à l’intégrité du territoire congolais. Entendez : le Rwanda. Mobiliser les Congolais ne signifie-t-il pas faire descendre dans la rue? Comment le faire sans que cette "protestation citoyenne" se mue en un soulèvement populaire contre un régime jugé unanimement défaillant ? Membre du PPRD, le ministre de l’Intérieur a compris le « risque ». Il est vite monté au créneau pour « préciser » que «la mobilisation n’est pas synonyme de marche».
On le voit, le Congo et ses 70 millions d’habitants sont pris en otage par tous ces femmes et hommes qui doivent leur ascension sociale à «Joseph Kabila». Ces femmes et hommes passent leur temps à dénoncer à cor et à cri la «tentative de balkanisation» du territoire congolais par le Rwanda de Kagame mais n’osent pas accabler «Joseph Kabila», un pur produit de l’AFDL conçue à Kigali, à qui ils doivent tout. Ces femmes et hommes sont, en réalité, des "produits dérivés" du régime rwandais.
L’homme congolais est ainsi fait : son intérêt particulier a préséance sur l’intérêt général. La survie d’une nation. Aussi, excelle-t-il dans l’art de vouloir une chose et son contraire : défendre bruyamment l’intégrité du territoire national tout en affichant la servilité à l’égard d’une "créature" du pouvoir de Kigali. Une créature qui menace cette même intégrité physique du pays. Et ce, au nom des intérêts mesquins. Le Congo est certes attaqué de l’extérieur. Il ne reste pas moins miné de l’intérieur par des pseudo-nationalistes. Des "agents de l’étranger" qui s’ignorent...
Au départ, il y a eu la décision logique de la Cour pénale internationale d’obtenir le transfert à La Haye du «général» Bosco Ntaganda afin qu’il soit jugé, à l’instar de Thomas Lubunga, du chef d’«enrôlement d’enfants mineurs» dans une milice iturienne. C’était au début des années 2000. A l’époque, le Nord-Est du Congo était occupé par des troupes venues du Rwanda et de l’Ouganda. «Bosco» était l’adjoint de «Thomas».
Mettre «Bosco» à la disposition de cette juridiction internationale n’arrange guère «Joseph Kabila» qui avait amorcé une collaboration avec Lubanga avant l’arrestation de celui-ci à Kinshasa. Le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame et son ex-mentor et acolyte l’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni, non plus. Lubanga et Ntaganda sont, en effet, des «purs produits» du duo de choc Kagame-Museveni.
Depuis le déclenchement de cette «drôle de guerre», les gouvernants congolais ne savent plus où donner de la tête. D’un côté, le personnel politique, réputé pour son opportunisme autant que pour sa vénalité, crie haro sur le régime belliqueux de Kagame, accusé de lorgner sur une partie du territoire congolais. De l’autre, le même personnel politique feint de ne pas voir le rejet de «Joseph Kabila» par une grande majorité de la population. Une population qui suspecte ce dernier d’être de connivence avec les «Tutsi du M23 » lesquels bénéficient de l’appui du régime de Kigali. Point n’est besoin de souligner que l’AFDL, le RCD, le CNDP et le M-23 sont issus du même moule.
Lors de la guerre de l’AFDL (1996-1997), «Joseph» a foulé le sol zaïro-congolais en tant que combatant de l’armée patriotique rwandaise, chauffeur et aide de camp du colonel rwandais James Kabarebe. Devenu chef de l’Etat après la mort de LD Kabila, « Joseph Kabila » - au pouvoir depuis onze années - présente un bilan désastreux. Un bilan qui sert désormais d’argument en béton pour tous ceux qui ont soutenu et soutiennent encore que «l’homme est chargé d’une mission».
Seulement voilà. Après onze années d’exercice du pouvoir d’Etat, «Joseph» a élargi son «assise sociale». Il s’est doté d’une «clientèle» non seulement politique mais aussi administrative au sens le plus large. Sa mouvance, dénommée «la majorité présidentielle», fonctionne comme un parti-Etat. Il regroupe quasiment toutes les «groupuscules politiques» et autres associations incapables de résister à la tentation d’aller à la «soupe populaire». La grande majorité des ministres, députés et sénateurs sont ainsi membres du parti kabiliste, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Il en est de même de gouverneurs des provinces et de tous les administrateurs territoriaux. Inutile de parler des magistrats, des hauts fonctionnaires de l’administration publique, des officiers de l’armée et de la police. Idem pour les services des renseignements.
Lors de sa réunion dite extraordinaire du samedi 7 juillet dernier présidée par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le Conseil des ministres avait décrété une «mobilisation de l’ensemble du peuple congolais» afin de «faire échec» à «ceux» qui veulent attenter à l’intégrité du territoire congolais. Entendez : le Rwanda. Mobiliser les Congolais ne signifie-t-il pas faire descendre dans la rue? Comment le faire sans que cette "protestation citoyenne" se mue en un soulèvement populaire contre un régime jugé unanimement défaillant ? Membre du PPRD, le ministre de l’Intérieur a compris le « risque ». Il est vite monté au créneau pour « préciser » que «la mobilisation n’est pas synonyme de marche».
On le voit, le Congo et ses 70 millions d’habitants sont pris en otage par tous ces femmes et hommes qui doivent leur ascension sociale à «Joseph Kabila». Ces femmes et hommes passent leur temps à dénoncer à cor et à cri la «tentative de balkanisation» du territoire congolais par le Rwanda de Kagame mais n’osent pas accabler «Joseph Kabila», un pur produit de l’AFDL conçue à Kigali, à qui ils doivent tout. Ces femmes et hommes sont, en réalité, des "produits dérivés" du régime rwandais.
L’homme congolais est ainsi fait : son intérêt particulier a préséance sur l’intérêt général. La survie d’une nation. Aussi, excelle-t-il dans l’art de vouloir une chose et son contraire : défendre bruyamment l’intégrité du territoire national tout en affichant la servilité à l’égard d’une "créature" du pouvoir de Kigali. Une créature qui menace cette même intégrité physique du pays. Et ce, au nom des intérêts mesquins. Le Congo est certes attaqué de l’extérieur. Il ne reste pas moins miné de l’intérieur par des pseudo-nationalistes. Des "agents de l’étranger" qui s’ignorent...
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012
mardi 7 août 2012
JO 2012-Athlétisme: la Congolaise Ilunga Sankuru éliminée aux séries du 1 500 m
Chancel Ilunga Sankuru a été éliminée, ce lundi 6 août matin, en terminant 14e (sur 15 participantes) de la deuxième série du 1500 m (5’05’’25). Les six premières de la course ont été qualifiées.
Malgré l’échec, Chancel Ilunga se dit heureuse de sa participation aux JO Londres 2012 :
«Je suis contente de ma course. J’ai couru avec des filles plus expérimentées. Elles ne m’ont pas doublé. En plus, j’ai terminé l’épreuve sur mes deux jambes, le souffle normal, alors que d’autres étaient évacuées sur des civières».
Sans trop s’inquiéter de l’écart avec ses adversaires, Ilunga Sankuru n’a pas varié son rythme. Elle tenait à aller jusqu’au bout. «J’avais peur d’accélérer et d’avoir mal à la tête», a-t-elle livré à son entraineur à l’issue de la course.
Le directeur technique national, Guy Nkita, a estimé que Ilunga Sankuru pouvait encore faire mieux que le chrono de ce lundi:
«Elle n’a pas eu la volonté d’accélérer. Elle est restée constante dans sa foulé comme si elle faisait le 5000 mètres. Cette volonté, l’athlète doit la puiser dans son fort intérieur. Elle était tétanisée par la présence des championnes. On l’a sent libérée maintenant ».
Bien en jambes sur les 400 premiers mètres, la Congolaise a lâché prise petit à petit, avant de concéder près de 200 mètres sur les autres concurrentes.
Pourtant, selon Guy Nkita, cette athlète s’est bien comportée dans la matinée.«C’est qui est intéressant, elle a pu terminer la course. Nous étions inquiets parce que les débutants sont souvent victimes de coude à coude», a-t-il affirmé.
Deux semaines après son arrivée à Londres, Chancel Ilungu a accumulé blessures et problèmes de santé. Des sources proches de la délégation congolaise ont indiqué que l’athlète n’a jamais réussi à s’adapter à la vie au village olympique.
Cette situation a inquiété le directeur technique national, qui a révélé qu’elle faisait aussi face à un climat insupporte pour elle. « L’autre problème concerne la nourriture. A chaque séance d’entraînement, il y a toujours des plaintes. Quant ce n’est pas la jambe, c’est la tête ou le ventre qui fait mal », a-t-il poursuivi.
Quatre sportifs ont représenté la RDC dans différentes disciplines aux JO de Londres. En judo, Cédric Mandembo a été éliminé par ippon, vendredi 3 août, par le Russe Alexander Mikhaylin dès son premier combat dans la catégorie des +100 Kilos. Le combat n’a duré que 49 secondes.
En boxe, le super lourd congolais Mwamba Meji n’a participé que pendant 5 minutes et 9 secondes à ces JO. Après avoir subi la droite de l’Azari Magomedrasul Medzhidov, il a perdu son casque de protection et saignait du nez. L’arbitre a dû arrêter le combat.
Seul l’athlète Ilunga Mande est resté dans la course.
Mais, sourire aux lèvres, Chancel llunga Sankuru fixe déjà rendez-vous pour les Jeux olympiques de 2016:
«Je suis encore jeune. Je peux encore améliorer mon chrono. Avec l’aide de Dieu, si je peux trouver des sponsors et multiplier des stages, je pourrais battre beaucoup de championnes.»
http://radiookapi.net/sport/2012/08/06/jo-2012-athletisme-la-congolaise-chancel-ilunga-eliminee-aux-series-du-1-500/
lundi 23 juillet 2012
L’Eglise catholique annonce cinq actions contre la balkanisation de la RDC
Publié par La Rédaction le 21 juillet 2012.
Publié par La Rédaction le 21 juillet 2012.
Kinshasa, le 21 juillet 2012 – (D.I.A.) – Les
Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) proposent
cinq actions afin de traduire dans les faits le refus de l’Eglise catholique de
la balkanisation de la République Démocratique du Congo, RDC, et de ramener la
paix dans l’Est de ce pays.
Lors d’une conférence de presse tenue ce
samedi 21 juillet 2012 au Centre Interdiocésain à Kinshasa, le Secrétaire
Général de la CENCO, Mr l’Abbé Léonard Santedi, a communiqué les actions
arrêtées par l’Episcopat congolais. Il s’agit de triduum de prière pour la paix,
l’unité et l’intégrité du territoire du 31 juillet au 1er août 2012 ; de la
marche de l’espérance le 1er août 2012 ; d’une action caritative en faveur des
populations sinistrées, victimes des affres de cette guerre ; d’une démarche de
plaidoyer pour sensibiliser les décideurs au niveau national et international ;
d’une visite pastorale de solidarité conduite par la Présidence de la CENCO avec
les Evêques délégués des provinces ecclésiastiques dans les diocèses touchés par
les conflits armés.
Le Secrétaire Général de la CENCO a, lors de cette
conférence de presse, lancé un appel au peuple congolais dans son ensemble: «
C’est donc le moment de la prise de conscience que nous devons choisir de faire
triompher l’espoir sur la peur, l’unité de notre destin sur les conflits, le
moment de choisir de défendre l’intégrité de notre territoire. » Expliquant le
choix des Evêques de la RDC, l’Abbé Santedi a déclaré : « Les actions que
propose l’Eglise s’inscrivent dans ce choix à opérer pour un Congo uni et
prospère. »
Les cinq actions de l’Eglise font suite au communiqué des
Evêques de la CENCO sur la situation de la guerre à l’Est de la RDC. En effet, à
l’issu de leur 49ème Assemblée Plénière, les Evêques membres de la Conférence
Episcopale Nationale du Congo (CENCO) avait publié un communiqué sur la
situation de guerre dans le pays intitulé : « Non à la Balkanisation de la RD
Congo ! »
Agence catholique de presse DIA
mercredi 18 juillet 2012
N’allez pas au Congo, Monsieur le Président
N’allez pas au Congo,
Monsieur le Président(AgoraVox
18/07/2012)
Si le Président français se rend en Syrie, en Iran ou en Corée du Nord, il provoquerait un scandale international. Aller serrer la main des dirigeants dont la réputation est aussi mauvaise en matière des droits de l’Homme reviendrait à cautionner des pratiques qui sont aux antipodes des valeurs prônées par la France et sur lesquelles se structure la société française. Il existe un pays bien pire et dans lequel, malheureusement, le Président François Hollande va probablement se rendre, en octobre prochain. La très mal nommée République Démocratique du Congo est actuellement entre les mains des dirigeants parmi les pires au monde en matière des droits de l’Homme. Ce qui n’a pas empêché l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d’y programmer la tenue de son 14ème sommet malgré les protestations des ONG, de l’opposition congolaise et des victimes du régime brutal de Joseph Kabila. On comprend que la France puisse participer aux sommets de la francophonie, où qu’ils se tiennent. Mais le Président français n’est pas obligé de se rendre dans n’importe quel pays. Il a été élu sur un ensemble de valeurs qui doivent prévaloir sur toute autre considération y compris en matière de politique extérieure. La présence du Président français à Kinshasa serait inévitablement le signe du soutien de la France au régime répressif de Joseph Kabila. Ce régime est l’aboutissement de la campagne militaire la plus meurtrière au monde. Les principaux décideurs politiques du pays, dont le Président Kabila, sont en effet issus des deux guerres du Congo (1996, 1998) qui ont la particularité d’avoir été la plus grande saignée humaine depuis la seconde guerre mondiale. Plus de six millions de morts ! Les auteurs de ces atrocités sont aujourd’hui à des postes de responsabilité d’Etat et bénéficient d’une impunité totale. La nature des crimes dont ils se sont rendus coupables est pourtant suffisamment grave pour que la France se montrât aussi ferme qu’elle le fit dans d’autres conflits (ex-Yougoslavie). De nombreux rapports ont retenu le terme de génocide[1] pour qualifier certains massacres. Si cela revient à trop demander à la France d’engager des poursuites contre les auteurs de ces exactions, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elle prenne ses distances vis-à-vis des dirigeants d’un pays qui se conduisent de manière aussi effroyable. La liste de ces dirigeants qui ressort des rapports d’ONG et des agences des Nations Unies est tellement longue qu’on ne peut la présenter dans un article aussi court. Par le jeu du hasard, on peut tirer un nom : l’homme qui va assurer la sécurité du Président Hollande durant son séjour à Kinshasa, le général Charles Bisengimana, Inspecteur général de la police. Son nom est cité en gras dans un rapport sur des crimes commis dans l’Est du pays, plus précisément dans le secteur de Mugunga, non loin de la ville meurtrie de Goma. Dans son rapport de janvier 1999[2], l’organisme canadien Droits et démocratie souligne son rôle personnel dans la réalisation des assassinats de masse et d’autres crimes imprescriptibles, puisque relevant de l’article 7 du statut de Rome instituant la Cour pénale internationale.[3] Il est, par ailleurs, à la tête d’une police qui a tiré sur la population dans les rues de Kinshasa en novembre dernier au cours de la répression[4] menée par le régime de Joseph Kabila contre l’opposition pour assurer son maintien au pouvoir après un hold-up électoral. Les policiers tiraient sur le moindre attroupement, même d’enfants. Près de l’aéroport de N’Jili, ils ont massacré 18 militants de l’UDPS[5] qui manifestaient à mains nues. Les images du carnage, publiées sur le site de la Démocratie Chrétienne (DC), un parti d’opposition, sont insoutenables[6],[7],[8]. Son Président, également porte-parole de l’opposition, Eugène Diomi Ndongala est actuellement porté disparu. Au sujet de l’élection présidentielle de novembre dernier, les observateurs internationaux mandatés par l’Union européenne et la Fondation de l’ancien Président américain Jimmy Carter ont contesté les résultats officiels. L’Eglise catholique, sans doute l’institution la plus crédible du pays, a considéré que Joseph Kabila avait perdu ces élections[9]. Il s’est, malgré tout, maintenu au pouvoir par la force. C’est donc un Président « illégitime » qui a massacré la population, comme en Syrie, pour se maintenir au pouvoir, que le Président Hollande va serrer dans ses bras en octobre prochain. Pour les victimes, les opposants et les militants des droits de l’Homme, ces images-là, de la France, sont annoncées pour être pénibles à voir. Pour revenir sur le « patron » de la police nationale, il a accédé à ses fonctions en juin 2010 après que le régime a été obligé de suspendre son supérieur John Numbi Banza Tambo, impliqué dans l’assassinat, le 1er juin 2010, du militant des droits de l’Homme, Floribert Chebeya Bahizire, Président de la Voix des Sans Voix (ONG). La victime avait été invitée à l’Inspection Générale de la Police à Kinshasa. Un guet-apens au cours duquel il a été capturé avec son chauffeur Fidèle Bazana Edadi et exécuté par étouffement, la tête enfermée dans un sac plastique. Selon les témoignages recueillis et révélés[10] par le réalisateur belge Thierry Michel, Floribert Chebeya, au cours de l’étouffement, avait agonisé pendant 25 minutes, plus longtemps que son chauffeur. Son corps a été retrouvé le lendemain dans une rue de la périphérie de Kinshasa, mais celui de son chauffeur reste, jusqu’à ce jour, introuvable. Selon les mêmes témoignages, l’ordre d’exécuter Floribert Chebeya avait été donné par la « haute hiérarchie ». En République Démocratique du Congo, la « haute hiérarchie » signifie Joseph Kabila[11]. Floribert Chebeya a été exécuté parce qu’il enquêtait sur les massacres perpétrés dans la Province du Bas-Congo durant la répression contre les adeptes du mouvement Bundu dia Kongo[12] en 2007 et 2008. Ces tueries avaient été commises par les unités de l’armée et de la police dirigées, justement, par le général John Numbi, (plus de 1.000 morts). Elles ont été dénoncées dans plusieurs rapports dont celui de l’ONG américaine Human Rights Watch[13] mais n’ont donné lieu à aucune poursuite. Floribert Chebeya voulait transmettre son rapport au roi des Belges Albert II à l’occasion de son passage à Kinshasa le 30 juin 2010 et, au besoin, porter l’affaire devant la Cour Pénale Internationale. Il a été sauvagement exécuté, ce qui a renforcé le climat de peur dans les rangs des militants des droits de l’Homme et de la population. L’assassinat de Floribert Chebeya a donné lieu à un procès loufoque au cours duquel les accusés, tous membres de la police nationale, ricanaient entre eux[14]. Les familles des victimes ainsi que les témoins, qui auraient dû être protégées par les autorités, dans un Etat normal, ont été la cible de menaces et d’intimidations au point de devoir fuir le pays. Aujourd’hui, les veuves Chebeya et Bazana, avec leurs enfants, orphelins, vivent en exil (Canada, France). Un ressortissant camerounais, témoin privilégié, parce qu’il avait vu les deux victimes dans les locaux de l’Inspection Générale de la Police avant leur assassinat, a subi des menaces de la part des autorités. Il a été caché par les ONG au cours du procès mais a dû fuir le Congo en y abandonnant tous ses biens. C’est que le Congo de Joseph Kabila baigne dans un climat d’impunité généralisée. D’ailleurs le principal commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, le général John Numbi, n’est même pas poursuivi. La Cour militaire de Kinshasa avait estimé qu’elle n’était pas compétente pour juger un « officier du rang de général ». Une décision qui rappelle celle de 2006 à Bukavu. Dans cette ville de l’Est du pays, le Tribunal militaire de garnison s’était déclaré incompétent pour juger le colonel Thierry Ilunga et l’ancien Vice-Gouverneur, Didace Kaningini Kyoto pour leur implication dans l’assassinat d’un autre militant des droits de l’Homme Pascal Kabungulu de l’ONG Héritiers de la Justice. La victime avait été abattue en présence de sa famille par des hommes en uniforme de l’armée nationale. Un procédé « officiel » pour faire passer clairement le message de la terreur. Ainsi, en République Démocratique du Congo, il y a des « personnalités » qui assassinent ou commanditent des assassinats sans qu’elles ne puissent être passibles de poursuite devant les cours et tribunaux. Ces « hommes-là », au-dessus des lois, vont tout de même serrer la main du Président de la Patrie des droits de l’Homme, en octobre prochain. Honnêtement, le Président Hollande n’est pas obligé de se rendre à Kinshasa. Le Congo, même s’il est considéré comme le plus grand pays francophone du monde (superficie-2.345.000 km² et population-70.000.000 ha) n’a jamais que très peu intéressé la France, contrairement à d’autres pays (Côte d’Ivoire). Et même si l’enjeu devrait être la langue française, le pays est tellement mal géré que les écoles où s’apprend le français sont dans un piteux état, quand elles existent. Ainsi l’écrasante majorité des Congolais ne parlent jamais français. Le poids de l’illettrisme est tel que presque tout le monde parle les langues nationales (lingala, swahili, kikongo, tshiluba). Dans les ONG internationales et les agences de l’ONU sur place on parle anglais. Le Président lui-même est anglophone et s’exprime péniblement en français. Il n’y a donc pas d’enjeu majeur pour justifier que le locataire de l’Elysée se laisse aller au cynisme de la realpolitik en se rendant à Kinshasa. Les ONG se battent depuis des mois pour qu’il renonce à ce voyage. Elles ont même signalé qu’une partie des fonds destinés à l’organisation de ce sommet avait été détournée par les autorités. Eh oui ! Le Congo n’est pas seulement le pays des violences contre la population. Il bat les records en matière de corruption et figure systématiquement dans le peloton de tête des pays les plus corrompus du monde (168ème sur 182 pays)[15], mais aussi les plus pauvres selon l’indice de développement humain du PNUD[16], malgré ses immenses réserves minières[17]. Le Président Hollande va quand même s’y rendre. Heureusement, les images des politiques français aux côtés des dirigeants infréquentables ont la manie de disparaître. Celles de Mouammar Kadhafi avec Nicolas Sarkozy ont déjà disparu du site internet de l’Elysée. Celles de François Hollande avec Joseph Kabila disparaîtront également. Mais il aurait été préférable qu’elles n’eussent jamais existé. Boniface MUSAVULI © Copyright AgoraVox |
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