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SACREBOPOL

jeudi 15 novembre 2012

RDC : Les 4 vérités de Roger Lumbala


Dans une longue interview accordée à Afrikarabia, l'opposant Roger Lumbala dénonce la responsabilité de Joseph Kabila dans le retour de la guerre à l'Est de la République démocratique du Congo. Roger Lumbala l'accuse également de financer l'opposant rwandais Faustin Kayumba pour s'affranchir de la tutelle de Paul Kagame. Un jeu dangereux qui plonge, selon lui, la RDC dans un nouveau conflit.



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Roger Lumbala revient de loin. Début septembre, l'opposant congolais est brièvement arrêté par les services de renseignements burundais à Bujumbura. Soupçonné de conspiration contre le régime de Joseph Kabila et de collaboration avec la rébellion du M23, Roger Lumbala échappe aux officiers de renseignements congolais venus le chercher par avion et réussit à se réfugier dans l'ambassade d'Afrique du Sud. Comme aucune charge ne pèse sur lui au Burundi, Lumbala regagne finalement Paris le 16 septembre 2012, où il rejoint sa famille. Le député Lumbala est ensuite convoqué par l'Assemblée nationale congolaise pour venir s'expliquer. Il demande à Kinshasa de garantir sa sécurité… en vain. Persuadé d'avoir échappé au pire, Roger Lumbala vit maintenant en exil à Paris, où nous l'avons rencontré.

- Afrikarabia : Dans une lettre adressée à l'Assemblée nationale congolaise (consultable ici) vous tenez pour responsable Joseph Kabila de l'insécurité qui règne en République démocratique du Congo. Vous dites même, que selon vous, il a organisé l'instabilité du pays. De quels éléments disposez-vous pour dire cela ?

- Roger Lumbala : On dit que assumer des responsabilités dont on a pas la compétence est un crime. Aujourd'hui Joseph Kabila n'est pas en mesure d'imposer l'autorité de l'Etat et d'assumer ses responsabilités. Il a une responsabilité toute particulière dans ce qui se passe à l'Est de la République démocratique du Congo. Au mois d'avril, Bosco Ntaganda m'appelle pour me solliciter et me demande d'aller discuter avec lui à Goma. Il s'agit d'une vielle connaissance lorsque nous étions au RCD-N. Il y avait à l'époque Laurent Nkunda, Makenga et les autres… ils nous respectaient beaucoup. Il m'appelle et je réponds positivement, car à l'époque il se passait déjà des choses à l'Est. Etant républicain, j'ai tenté d'appeler le président de l'Assemblée nationale (Aubin Minaku, ndlr), qui n'a pas répondu. Le nouveau ministre de l'intérieur n'est pas mon ami (Richard Muyej, ndlr). Je ne peux donc pas aller vers lui pour lui raconter de telles confidences. J'ai donc appelé Adolphe Lumanu, l'ancien ministre de l'intérieur, en présence de Bosco Ntaganda par téléphone, pour qu'il écoute l'entretien. Lumanu m'a dit qu'il devait appeler le président de la République pour lui exposer le problème car il s'agissait d'une mission délicate. Le chef de l'Etat lui a déconseillé et a demandé à Lumanu de me dire de ne pas aller à Goma. J'ai trouvé cela un peu bizarre. C'est ensuite Ntaganda qui m'appelle pour me dire que Joseph Kabila l'a appelé pour lui demander de ne pas me recevoir. Etrange ? Si on revient un peu en arrière : Bosco Ntaganda est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Joseph Kabila déclare que pour des raisons de sécurité et de paix en RDC, il ne peut pas livrer Ntaganda. Et donc, il laisse Ntaganda dans le territoire de Rutshuru, là où celui-ci avait ses hommes. Voilà comme Joseph Kabila a renforcé Bosco Ntaganda. Ntaganda avait déjà prit de l'argent à la banque centrale de Goma. Il a ensuite arrêté un avion qui allait chercher de l'or avec de vrai-faux dollars… personne n'a rien dit… pas même le chef de l'Etat. Voilà comment Joseph Kabila alimente Bosco Ntaganda en argent, en armes et en munitions.

- Afrikarabia : Vous dites que Joseph Kabila joue double-jeu ?

- Roger Lumbala : Non, il est complice ! Sachant que Bosco Ntaganda est recherché par la CPI, Joseph Kabila refuse de le livrer, ne veut pas le déplacer, le maintient dans son fief avec ses soldats et l'alimente en argent ! Après sa réélection très controversée de novembre 2011, la pression internationale s'est accrue sur Joseph Kabila : "tu dois livrer Bosco Ntaganda", lui dit-on. Kabila prend contact et se retrouve avec Bosco Ntaganda et Paul Kagame (le président du Rwanda voisin, ndlr). Kabila expose son problème et explique qu'il a "une chape de plomb sur la tête". Il propose de ne pas arrêter Bosco Ntaganda pour le livrer à la Cour pénale internationale, mais de le garder pour le juger en République démocratique du Congo. Paul Kagame dit "non" et Bosco Ntaganda dit "non" en disant que "ce n'était pas cela le contrat". Et c'est donc à partir de ce moment là que débute les hostilités au Nord-Kivu. C'est pour cela que je dis que Joseph Kabila est responsable de ce qui se passe à l'Est de la République démocratique du Congo.

- Afrikarabia : Dans votre lettre à l'Assemblée nationale, vous dites aussi que Joseph Kabila financerait l'opposition rwandaise, en versant de l'argent au général rwandais Faustin Kayumba, actuellement en exil en Afrique du Sud ?

- Roger Lumbala : Joseph Kabila joue au jeu du chat et de la souris. Depuis 2003, Joseph Kabila verse une "prime de guerre" à Paul Kagame par l'intermédiaire de Katumba Mwamke (son plus proche conseiller, décédé le 12 février 2012, ndlr). C'est une prime pour l'aide de Kagame dans la résolution de la crise de 2003 : 25 millions de dollars chaque année. Aujourd'hui, Kabila cherche à se débarrasser de Kagame et surtout ne veut plus payer cette somme. Que fait-il ? Il décide de soutenir l'opposition rwandaise. C'est pour cela qu'Augustin Katumba Mwamke entre en contact avec le général Faustin Kayumba Nyamwasa, qui a d'ailleurs échappé à un attentat en Afrique du Sud (le 19 juin 2010, ndlr). Ils se sont rencontrés plus de 5 fois. Joseph Kabila veut donc rééquilibrer ses relations avec Kagame en soutenant l'opposition rwandaise. Joseph Kabila est aussi en "alliance" avec le pouvoir hutu du président burundais Nkurunziza. Dans cette région, on sait qu'il y a une animosité viscérale entre hutu et tutsi. C'est pour cette raison que Kayumba, qui est hutu, est soutenu pour Nkurunziza, qui est lui aussi hutu, contre Kagame le tutsi. Joseph Kabila est aussi en relation avec Agathon Rwasa (des FNL, en lutte contre le pouvoir burundais, ndlr) et Pascaline Kampayano… on n'y comprend plus rien, tout cela fait de la "bouillabaisse".
Cela explique tout de même la position du Rwanda qui pense que, lorsque vous êtes avec ses ennemis, vous devenez son ennemi. C'est ainsi que le Rwanda… (ça je ne sais pas si on peut le dire, car eux-mêmes ne le disent pas, c'est comme cela qu'ils)… tolère (voila l'expression que je peux utiliser), c'est pourquoi le Rwanda tolère le va et vient du groupe de Bosco Ntaganda (le M23, ndlr) à sa frontière.

- Afrikarabia : On peut dire que le président Joseph Kabila essaie aujourd'hui de s'affranchir de la tutelle rwandaise ?

- Roger Lumbala : C'est exactement cela. En faisant du Rwanda le diable agresseur, Kabila peut faire oublier au peuple congolais qu'il a été mal élu. Le peuple est tombé dans ce panneau là, avec la communauté internationale. Cette communauté internationale qui peut d'une certaine manière reconnaître le régime de Joseph Kabila, par le simple fait que son pays est agressé par le Rwanda. Alors que c'est Joseph Kabila qui est à l'origine de ces troubles.

- Afrikarabia : Le gouvernement vous a soupçonné de "haute trahison" et de travailler avec les rebelles de M23. Etes-vous proche de cette rébellion ?

- Roger Lumbala : Est-ce que le gouvernement m'accuse d'empêcher les FARDC de se battre ? Je ne suis ni chef d'Etat major des forces congolaises, ni ministre de l'Intérieur, ni celui des Renseignements. Dans le cas où j'aurais été en relation avec le M23, qui a empêché les FARDC de se battre ? Je ne suis qu'un élément de "distraction". Ma chaîne de télévision a été incendiée (RLTV, ndlr), le signal des deux chaînes a été coupé, on a tiré sur ma résidence à Mbuji Mayi… tout cela montre à quel point le régime de monsieur Kabila cherche à abattre Roger Lumbala. Toutes ces accusations qui sont portées contre moi… c'est parce que je suis de l'opposition.
Pour répondre à votre question, je n'ai pas aujourd'hui de relations directes ou indirectes avec le M23. Cela ne veut pas dire que je ne connais pas les acteurs du M23. Je connais beaucoup de monde, Joseph Kabila le sait très bien. Je connais Paul Kagame, James Kabarebe (ministre rwandais de la défense, ndlr)… j'ai travaillé avec eux de 1998 à 2003 (lors de la deuxième guerre congolaise, ndlr). Mais je ne me suis intéressé aux problèmes de l'Est qu'après l'appel téléphonique de Bosco Ntaganda (en avril 2012, ndlr).

- Afrikarabia : Le gouvernement congolais vous accuse également de soutenir la rébellion du colonel John Tshibangu au Kasaï-Oriental. Quelles sont vos relations avec John Tshibangu ?

- Roger Lumbala : Est-ce que John Tshibangu est en rébellion ou bien a fait défection ?

- Afrikarabia : Il a d'abord fait défection de l'armée régulière avec certains de ses hommes le 16 août 2012, puis a ensuite été accusé par Kinshasa d'être entré en rébellion…

- Roger Lumbala : … mais il n'a jamais fait la rébellion ! John Tshibangu n'a jamais pris un iota de territoire…

- Afrikarabia : A un moment donné, on a entendu dire qu'il avait pris la ville de Kabeya Kamwanga ?

- Roger Lumbala : Non, il n'a jamais rien pris. Rien n'a jamais été confirmé. Concernant John Tshibangu, il faut faire la différence entre la rébellion et la défection. Combien de militaire congolais font défection chaque jour en République démocratique du Congo ? Des milliers. Pourquoi la défection de Tshibangu intéresse beaucoup plus le pouvoir ? Parce que cela se passe dans le Kasaï… chez Etienne Tshisekedi… et chez Roger Lumbala (tous les deux sont originaires de cette province et dans l'opposition politique, ndlr). Une fois de plus, le pouvoir fait de la "distraction" pour masquer son incompétence sur le terrain.

- Afrikarabia : En cherchant sur internet, on trouve des personnes qui disent que vous étiez à Bujumbura pour chercher des armes pour John Tshibangu. Est-ce vrai ?

- Roger Lumbala : Il y a beaucoup d'extrapolation. Quand je suis allé à Bujumbura, je suis allé ensuite à Uvira et à Fizi (au Sud-Kivu, ndlr) puis je suis en revenu à Bujumbura. A aucun moment, les autorités burundaises n'ont déclaré que j'avais des armes. Sinon, j'aurais été arrêté par les autorités burundaises.

- Afrikarabia : Quelles sont vos relations avec John Tshibangu, que vous connaissez ?

- Roger Lumbala : John Tshibangu, je le connais effectivement très bien. Il était avec nous au RCD. Monsieur Tshibangu est le commandant en second de la 5ème région militaire au Kasaï. Il se trouve qu'il vient à Kinshasa avec sa femme qui avait une grossesse difficile. Personne n'a voulu l'aider à l'Etat major général. Tshibangu vient me voir et me dit : "grand frère, si tu ne m'aides pas mon épouse va mourir". Je lui ai donné 2000$ et lui m'a donné en gage un document d'une parcelle qui lui appartenait. Monsieur Tshibangu a donc pu soigner son épouse. A partir de ce moment là, il y a eu cassure avec l'autorité militaire et John Tshibangu. L'autorité qui n'arrive pas à lui donner de l'argent pour soigner sa femme lui demande d'aller se battre à l'Est ! Au Kasaï, Tshibangu rencontre un autre problème. Il s'agit du général Obed, un militaire d'expression rwandophone, comme on dit (tutsi, ndlr). Les hommes d'Obed sont les mieux équipés, les mieux nourris, les mieux payés par rapport aux FARDC (armée régulière, dont les hommes d'Obed, d'ex rebelles sont censés faire partie, ndlr). Les hommes d'Obed vivent en vase clos, sont bien nourris, font des fêtes et reçoivent les visites presque quotidiennes du général, alors que John Tshibangu, son second, n'a même pas accès au campement… Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Afrikarabia : Vous dites que c'est l'une des raisons de sa défection en août dernier ?

- Roger Lumbala : John Tshibangu a fait beaucoup de rapports là-dessus… et personne ne l'a jamais écouté ! Quand Obed apprend que Tshibangu fait des rapports, il fait lui aussi son propre rapport et Kinshasa exige alors qu'Obed ramène Tshibangu à Kinshasa, manu militari !

- Afrikarabia : Le M23, John Tshibangu et Roger Lumbala, s'ils ne collaborent pas ensemble, ont un objectif commun : pousser au départ le président Joseph Kabila. Vous pourriez vous retrouver tous les 3 si les événements venaient à mal tourner pour le président congolais ?

- Roger Lumbala : Non, pas du tout. Je suis dans une démarche démocratique. Je suis élu (Roger Lumbala est député national, ndlr), même réélu. Mais l'article 64 de notre constitution dit que le peuple congolais doit faire barrage à l'individu ou le groupe d'individus qui s'impose par la force...

- Afrikarabia : … c'est exactement ce que dit John Tshibangu pour justifier sa défection.

- Roger Lumbala : Si John Tshibangu, qui est militaire, veut utiliser l'armée pour faire barrage à Joseph Kabila… il est dans la constitution.

- Afrikarabia : On sait très bien qu'après les militaires, vient toujours le temps de la politique. Vous serez de ceux-là ?

- Roger Lumbala : Je suis un politique en vue... parmi les autres. Par mon travail, je me distingue. Je fais une politique active. On dit souvent que, quand l'arbre monte, il attrape beaucoup de vent…

- Afrikarabia : Aujourd'hui, vous êtes en exil à Paris car votre sécurité n'est pas assurée à Kinshasa. Comment envisagez-vous votre avenir politique ? Que comptez-vous faire ?

- Roger Lumbala : L'opposition. Je vais continuer dans l'opposition jusqu'à ce que le peuple congolais pousse Kabila à partir.

- Afrikarabia : Depuis Paris ?


- Roger Lumbala : Je suis à Paris, mais cela ne m'empêche pas d'aller dans d'autres pays pour aller solliciter des soutiens. Moi, je veux que le peuple congolais prenne ses responsabilités. Je ne veux pas que ce soit Roger Lumbala, le M23 ou John Tshibangu… je veux que le peuple congolais puisse faire comprendre à monsieur Joseph Kabila qu'il n'a pas été élu. D'ailleurs, nous sommes satisfait du comportement affiché par le président François Hollande, qui a bien montré à Joseph Kabila qu'il ne pouvait pas le considérer comme son homologue.

Propos recueillis par Christophe RIGAUD - Afrikarabia
Photo : Roger Lumbala à Paris - Novembre 2012 © Ch. Rigaud www.afrikarabia.com

JEANNOT KABUYA INTERPELLE LOUIS MICHEL








Le Dr Mukwege met en cause la responsabilité des autorités congolaises



Le gynécologue congolais Denis Mukwege, réputé pour son aide aux femmes violées et qui a trouvé refuge en Belgique après une tentative d'assassinat fin octobre à Bukavu (est de la République démocratique du Congo), a appelé mercredi les autorités de Kinshasa à restaurer leur autorité sur l'est de leur territoire pour mettre fin aux violences, notamment sexuelles qui touchent les femmes.

14 Novembre 2012 20h10


"Il faut une réforme du secteur de sécurité" (armée et police), a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Bruxelles, dénonçant l'"absence de volonté politique" de changer les choses dans l'est du Congo, en proie à des violences chroniques depuis près de deux décennies, et de régler le problème des rebelles hutus rwandais qui s'y sont réfugiés depuis le génocide de 1994. Mais il y a aussi une "responsabilité congolaise" dans les troubles dans l'est, a affirmé le médecin, invité par les eurodéputés belges Isabelle Durant et Louis Michel, qui suivent tous deux de près la situation dans la région des Grands Lacs. "On ne peut parler de sécurité sans état de droit. Nous, Congolais, nous devons nous prendre en charge et dénoncer ce qui se passe", a ajouté le Dr Mukwege.

Ce gynécologue est le médecin-chef de l'hôpital de Panzi à Bukavu, le chef-lieu de la province du Sud-Kivu, qui soigne chaque année 3.000 femmes violemment agressées par les membres de groupes armés et par les soldats de l'armée régulière congolaise. Le Dr Mukwege séjourne en Europe après avoir été obligé de fuir la RDC à la suite d'une tentative d'assassinat à son domicile de Bukavu, le 25 octobre. Plusieurs assaillants ont tué un gardien qui s'était interposé, ce qui a permis au médecin et à ses deux filles de se cacher puis de s'enfuir.


mercredi 14 novembre 2012

Makila retourne la majorité contre Joseph Kabila





Le jour où la majorité bascula. Même Aubin Minaku lui-même en a été surpris. Le président de l’Assemblée avait inscrit naturellement la validation de sept députés élus de Masisi à l’ordre du jour de la plénière du samedi 10 novembre. Les récipiendaires eux-mêmes étaient là dans la salle de congrès du Palais du peuple accompagnés de leurs familles et proches qui attendaient de leur faire la fête, une fois la manifestation terminée. C’était sans compter avec José Makila Sumanda. L’élu de Gemena a sorti une motion incidentielle de sa poche qui a changé soudainement le cours des évènements  Il a demandé de surseoir à la validation pour «obtenir beaucoup plus d’éléments devant nous permettre de nous prononcer en âme et conscience face aux divers enjeux géostratégiques qui concourent à la perte de notre identité nationale...». Il ne s’est pas trouvé un seul kamikaze de la majorité pour aller à l’encontre de cette demande. Bien au contraire, les députés de la majorité qui sont montés à la tribune y sont allés pour abonder dans le même sens. 

Et Minaku n’avait plus d’autre choix que de soumettre la question au vote. Une quasi unanimité s’est dégagée en faveur de la motion. Une unanimité qui a réuni majorité et opposition. Contre qui? Joseph Kabila et sa politique à l’Est du pays pour quiconque comprend l’enjeu de la question. En fait, les sept élus viennent d’une circonscription électorale répité fief des différents mouvements rebelles pro-rwandais. Ici la majorité est constituée des Hunde. 

Contre toute attente, ce sont les candidats d’expression kinyarwanda qui ont raflé la majorité de sièges. Ngoy Mulunda s’était déjà réservé de publier les résultats de Masisi.
 
La Cour suprême de justice l’y a contraint plutôt d’al¬ler dans la voie d’organiser de nouvelles élections. Des sources rapportent que des pressions ont été exercées de partout quand avant que la haute cour de proclamer les résultats de Masisi. Elle a fini par le faire au grand des populations qui ne le sont pas expliquées le moins du monde. Et voilà que les députés ont tranché. Pour la première fois dans l’histoire parlementaire de la RD-Congo, les députés ont refusé d’accepter d’autres députés pourtant revêtus de la caution de la Cour suprême de justice. 

C’est un tout désaveu contre cette politique qui consiste à négocier avec le CNDP ou le M-23 sans à l’insu de l’opinion et des autres institutions de la République. 
A tout prendre, cette question risque de ne pas trouver de réponse tant qu’il n’y aura pas une solution globale à la crise de l’Est, notamment sur le sort à réserver au M-23 rebaptisé ARC -Armée révolutionnaire du Congo. 

Au delà, les lignes ont bougé à l’Assemblée nationale même si des analystes ne voient pas la majorité changé carrément de camp. A Kabila d’en tirer les leçons comme de ses revers à Matadi et à Kisangani. 

(Ci-dessous la motion de José Makila en intégralité)

MTN
http://7sur7.cd/index.php?option=com_content&view=article&id=39141%3A-makila-retourne-la-majorite-contre-joseph-kabila&Itemid=2

La motion de José Makila



Honorable président, honorables membres du bureau, honorables députés et chers collègues,
Se référant aux rapports reçus officiellement et aux différentes plaintes enregistrées, la CENI avait pris la décision d’annuler les élections du territoire de Masisi et des reprogrammer dans le délai légal, c’est-à-dire après soixante jours. Au délai imparti, le climat d’insécurité et le déplacement de la population n’ont pas permis d’exécuter ce projet. C’est ainsi que les fauteurs en eau trouble de tous les horizons, connus dans cette partie de notre pays, vont profiter de ce vide juridique pour imposer leur volonté à l’organe chargé des contentieux électoraux : la Cour suprême de justice (CSJ). Et pourtant, en date du 13 septembre 2012, Baraza la Wezee Intercommunautaire de la province du Nord-Kivu, organe regroupant les notabilités de toutes les communautés de la juridiction, a proposé le consensus dans un mémorandum adressé au président de la CENI. Le 18 septembre 2012 curieusement, la CSJ a rendu un arrêt RDE 1032 DN reprenant les noms de sept députés devant représenter Masisi à l’Assemblée nationale.

Sur les sept heureux «élus» par cette instance suprême, il y a cinq (5) hutu, un (1) tutsi Mutembo. En clair, qui dit Masisi pense d’abord à la communauté la plus importante de ce territoire : les Bahunde. A la grande surprise générale, ils sont proprement ignorés, exclus par la nouvelle mouture parlementaire de la CSJ. D’autre part, d’après nos investigations, il appert que le Mutembo coopé Shomwa Mongera, n’avait même pas totalisé dix (10) voix et avait, de surcroit, déclaré son désistement. Par ailleurs, un collectif de cinquante huit (58) hutus mécontents des risques encourus par cette tentative d’opposition des communautés, a dénoncé la corruption versée aux membres de la CENI/Goma pour avaliser cette supercherie montée par des personnalités très bien connues, animatrices des réseaux proches du RCD, CNDP, M23/ARC, responsables de l’imposition de cette liste de tous les dangers.
Je sais que vous allez m’opposer l’article 151 de la constitution, mais si notre Assemblée face à sa configuration actuelle de bipolarité (Majorité présidentielle/opposition) se trouvait contrainte de valider les mandats de ces «élus» de Masisi alignés par la CSJ, elle aura mis notre peuple face à une évidence que l’on s’efforce de taire et de nier : l’existence des accords secrets pour la balkanisation de la RD-Congo. Et nous prendrons le peuple congolais à témoin. Dans ces conditions, elle n’a qu’à se prononcer sur le cas du collègue Roger Lumbala accusé à tort ou à raison de pactiser avec le M23/ARC et le pouvoir de Kigali pour soi-disant déstabiliser le pays. Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures? Les Congolais sont livrés à la CPI ou, à défaut injustement condamnés par des juridictions locales alors que les tutsi tels que Laurent Nkundabatwere, Jules Mutebusi, Bosco Ntaganda, et autres, éligibles aux mandats d’arrêt internationaux de la CPI, passent d’agréables moments au Rwanda, soustraits des poursuites de la justice internationale et protégés par le pouvoir de Kigali.
C’est pourquoi, j’exhorte l’auguste assemblée de s’en tenir fermement aux prescrits de l’article 28 de la constitution qui stipule : «Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal. Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques et des bonnes moeurs». Ces élections ont été publiquement décriées par la CENI. Et, alors que cette même CENI éprouvait d’énormes difficultés à dénoncer les tricheries et les irrégularités flagrantes d’ailleurs, à Masisi les fraudes et autres irrégularités ont été dénoncées par la CENI elle-même, les ONG nationales et internationales, ainsi que tous les observateurs. Ce groupe de 7 élus accède à la validation à la suite des négociations secrètes qui se passeraient à Kampala entre le gouvernement et le M23. De ce fait, étant en possession des fiches individuelles de chacun de ces élus, je ne voudrais pas que l’Assemblée nationale valide les mandats des acteurs du M23 et s’active à invalider des présumés complices comme c’est le cas de l’honorable Roger Lumbala.
Alors que l’on décrie les infiltrations, le parlement, par le biais de sa chambre basse, s’infiltre volontiers. Le cas de M. Mwangachuchu- pour ne parier que de lui- notoirement connu comme président du CNDP de qui provient le M23/ARC et sa suite. Il y a un grave risque de réactivation des milices dans la province du Nord-Kivu en général et dans le territoire de Masisi en particulier. Car, le mécontentement qui viendra de cette validation va pousser les victimes de cette mesure à se lancer dans la «milicialisation» de cette contrée. Alors que les victimes de bourrages et des menaces des électeurs attendaient la reprogrammation des élections, Masisi risque de bruler encore car représenté par des seuls Rwandophones. En remettant le territoire de Masisi aux seuls tutsi et hutu, la CSJ consacre la balkanisation du pays tant dénoncée. Les manipulations de cette opération ne feront que s’en réjouir parce que même les institutions de l’Etat sont gagnées par la nécessité d’appliquer vaille que vaille les accords secrets que toutes les parties contractantes rechignent à mettre sur la place publique.
Ce faisant, on prépare le pays à une longue guerre qui aura des conséquences incalculables et imprévisibles pour cette entité administrative et toute la Région des Grands-Lacs. En conséquence, je demande à l’auguste Assemblée et aux élus collègues de sursoir à cette validation des mandats afin d’obtenir plus d’éléments devant nous permettre de nous prononcer en âme et conscience face aux divers enjeux géostratégiques qui concourent à la perte de notre identité nationale, de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDCongo. 

Je vous remercie

Honorable José Makila Sumannda député national



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