Le gynécologue congolais Denis Mukwege,
réputé pour son aide aux femmes violées et qui a trouvé refuge en Belgique après
une tentative d'assassinat fin octobre à Bukavu (est de la République
démocratique du Congo), a appelé mercredi les autorités de Kinshasa à restaurer
leur autorité sur l'est de leur territoire pour mettre fin aux violences,
notamment sexuelles qui touchent les femmes.
14 Novembre 2012 20h10
"Il faut une réforme du secteur de sécurité" (armée et police), a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Bruxelles, dénonçant l'"absence de volonté politique" de changer les choses dans l'est du Congo, en proie à des violences chroniques depuis près de deux décennies, et de régler le problème des rebelles hutus rwandais qui s'y sont réfugiés depuis le génocide de 1994. Mais il y a aussi une "responsabilité congolaise" dans les troubles dans l'est, a affirmé le médecin, invité par les eurodéputés belges Isabelle Durant et Louis Michel, qui suivent tous deux de près la situation dans la région des Grands Lacs. "On ne peut parler de sécurité sans état de droit. Nous, Congolais, nous devons nous prendre en charge et dénoncer ce qui se passe", a ajouté le Dr Mukwege.
Ce gynécologue est le médecin-chef de l'hôpital de Panzi à Bukavu, le chef-lieu de la province du Sud-Kivu, qui soigne chaque année 3.000 femmes violemment agressées par les membres de groupes armés et par les soldats de l'armée régulière congolaise. Le Dr Mukwege séjourne en Europe après avoir été obligé de fuir la RDC à la suite d'une tentative d'assassinat à son domicile de Bukavu, le 25 octobre. Plusieurs assaillants ont tué un gardien qui s'était interposé, ce qui a permis au médecin et à ses deux filles de se cacher puis de s'enfuir.
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