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SACREBOPOL

mardi 3 septembre 2013

Prof. Ndiabadila: les concertations nationales, un cadre propice pour les partisans d’un gouvernement d’union nationale et de la révision constitutionnelle

Prof. Ndiabadila: les concertations nationales, un cadre propice pour les partisans d’un gouvernement d’union nationale et de la révision constitutionnelle 



Professeur en Sciences politiques et administratives à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et expert en Andragogie, Robert Ndiabadila Kwanza est auteur d’une thèse de doctorat sur les dédoublements constitutionnels et institutionnels en République démocratique du Congo, une étude critique des enjeux et des stratégies politiques antagonistes de 1960 à 1997. Ce travail de haute facture qui semble ne pas échapper au contexte actuel du pays, retrace le parcours d’un pays qui reste exposé à des risques récurrents de bipolarisation de la vie politique tant que persisteront les convoitises et les hantises de ses ennemis internes et externes ; sujets qui rendent problématique son processus de démocratisation. La guerre dans l’Est de la RDC depuis mai 2012 dont la quête des solutions a suscité en décembre 2012 les pourparlers de Kampala suivis de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, des rencontres d’envergure mais qui pourtant n’arrivent pas au bout de la crise qui sévit dans l’Est du pays, jusqu’à la convocation des concertations nationales pour restaurer la paix et développer le pays. Que ces assises tant attendues censées unifier la population congolaise aboutissent à un simple partage de pouvoir en lieu et place de la résolution des problèmes des congolais, est un sujet qui laisse d’aucuns perplexes. Robert Ndiabadila, membre de l’Apukin (Association des professeurs de l’UNIKIN) a quant à ce, échangé avec mediacongo.net. Rencontre.

mediacongo.net : que pensez-vous des concertations nationales ?

Prof. Ndiabadila: Le développement de la République démocratique du Congo étant avant tout endogène, les concertations nationales sont une initiative à louer. C’est un lieu qui peut permettre la création d’un esprit de coexistence, de dialogue qui favorise le choc des idées desquelles jaillit la lumière qui éclaire le peuple. L’expérience du passé devrait nous enseigner. L’ingérence des autres (étrangers) dans les affaires des congolais nous a toujours opposé les uns aux autres. 

mediacongo.net : sans la participation de certains partis de l’Opposition, croyez-vous que ces assises aboutiront à une cohésion nationale ?

Prof. Ndiabadila:Nous sommes à la deuxième année du mandat quinquennal de la IIIe république. Les concertations nationales doivent avoir une seule visée : aboutir au respect des élections et du verdict des urnes en vue d’une alternance pacifique, légale et légitime. La gestion commune de l’Etat est l’argument de base émis par les politiciens pour profiter des avantages qu’offrirait le partage d’un pouvoir équitable et équilibré. Cependant, que les parties prenantes ne remettent pas en cause le processus électoral de 2011. 

mediacongo.net : que dire du gouvernement d’union nationale annoncé par le co-président du Présidium, Léon Kengo wa Dondo à l’issue des concertations nationales… 

Prof. Ndiabadila: Une astuce qui a exposé les velléités de chacun des participants. Le gouvernement d’union nationale conduirait certes, au partage équilibré et équitable du pouvoir, et inévitablement, ouvrirait le pays à une nouvelle transition qui le remettra alors à la case de départ : la remise en cause des institutions en place. Et rien n’empêcherait dès cet instant, la modification de la constitution tant crainte aussi bien par quelques politiques que par la population. A ce stade, les élections provinciales que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) planifie seraient prises de court pour une période qu’on ne saurait estimée même si légalement, le sursis d’une transition est de deux ans (24 mois). Et lorsque la roue des provinciales est bloquée, que dire des sénatoriales… Le statu quo va demeurer. Une chose sur laquelle tous les congolais peuvent s’accorder, c’est la soif de pouvoir qui anime les politiciens congolais. Ceci se rapporte à la théorie anarchiste behavioriste d’appropriation politique, principe d’inculture politique qui amène des gens à confondre leur propre personne à celle de l’Etat ; à s’accrocher au pouvoir et à faire la recherche du pouvoir pour le pouvoir. Un viol délibéré de l’éthique de la gouvernance et du caractère impersonnel de l’Etat.

mediacongo.net : en cas de transition,  qu’adviendra-t-il au chapitre développement l’un des piliers de cette rencontre ?

Prof. Ndiabadila:La période transitoire intégrera le Parlement actuel, élu, et le Sénat. Sans nul doute, le programme de développement en place continuera son bonhomme de chemin. 



mediacongo.net vous remercie.

L'ouverture des concertations reportée à samedi


L'ouverture des concertations reportée à samedi 


L'ouverture des concertations nationales destinées à sortir la République démocratique du Congo d'une crise politique, sociale et sécuritaire a été reportée de mercredi à samedi, a-t-on appris mardi auprès du secrétariat chargé d'organiser ces discussions.

"L'ouverture des concertations a été repoussée au 7 septembre à cause de l'agenda du chef de l'Etat (Joseph Kabila) qui doit ouvrir une réunion de la CIRGL", la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, a déclaré à l'AFP un membre du secrétariat, sous couvert d'anonymat.
Jeudi à Kampala, capitale de l'Ouganda, Joseph Kabila doit assister au 7e sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la CIRGL. Il doit s'y rendre avec son ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, et celui des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a déclaré à l'AFP une source à la présidence à Kinshasa.
La CIRGL assure la médiation de la crise entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu, province riche et instable de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ses hommes réclament la pleine application de l'accord de 2009 ayant régi leur intégration dans l'armée, après qu'ils avaient quitté un autre groupe armé.
Des experts de l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce qu'ils démentent.
Depuis le 23 août, l'armée et la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) ont mené plusieurs offensives musclées contre le M23. La rébellion s'est retirée à une trentaine de kilomètres de Goma, capitale du Nord-Kivu, et appelle à la reprise du dialogue de sortie de crise à Kampala - au point mort depuis des mois.
Joseph Kabila, réélu en 2011 dans des circonstances contestées, avait promis pour début 2013 des concertations nationales. Fin juin, il a signé une ordonnance précisant qu'elles porteraient sur la gouvernance, l'économie, le désarmement des groupes armés, les conflits communautaires et la décentralisation.
La plupart des partis d'opposition ont refusé de participer à ces concertations, estimant notamment que leur cadre ne répond pas aux recommandations de l'ONU.

Kinshasa, 3/09/2013 (AFP/MCN, via mediacongo.net)

http://www.mediacongo.net/show.asp?doc=44879#

Face à l’offensive, le M23 recule. Cèdera-t-il?

Face à l’offensive, le M23 recule. Cèdera-t-il?

MARIE-FRANCE CROS Publié le 




L’action de la Brigade d’intervention de l’Onu est décisive.
Est-ce l’hallali pour le M23? C’est la question que certains se posent, alors que cette rébellion congolaise active au Nord-Kivu subit depuis la semaine dernière une offensive des troupes congolaises, appuyées massivement par des casques bleus, qui l’oblige à reculer.
Cette subite accélération a été permise par trois changements importants.
D’abord l’arrivée de l’Allemand Martin Kobler au poste de Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Congo: bien plus déterminé que son prédecesseur, l’Américain Roger Meece, il a, lui, ordonné une réplique dès que le M23 a bombardé Goma, le 22 août.
Ensuite, la décision de l’Inde, un des principaux fournisseurs de troupes à l’Onu pour le Kivu, de rapatrier ses hélicoptères de combat. New Delhi est notoirement réticente à risquer ses hommes et son matériel dans des combats au Congo, ce qui a souvent handicapé la capacité des casques bleus à agir. Une fois les hélicoptères indiens officiellement indisponibles, l’Onu s’est adressée à l’Ukraine, qui a fourni des hélicoptères et des pilotes prêts à participer aux combats.
Enfin, la Brigade d’intervention de l’Onu destinée à neutraliser les groupes armés au Congo - pas seulement le M23 - a commencé la semaine dernière à participer aux affrontements, même s’il lui manque encore son contingent malawite: une unité de tireurs d’élite sud-africaine aurait, selon la presse nationale, tué six officiers du M23 et les artilleurs tanzaniens ont détruit des pièces d’artillerie des rebeles congolais qui tiraient sur Goma, dont un char T55.
Le M23 vaincu?
Grâce à cela, l’armée congolaise a pu avancer - non sans dommages - et prendre quelques positions du M23, lui occasionnant d’importantes pertes en hommes et armements. Elle s’apprête maintenant à tenter de poursuivre sa progression sur Kibumba.
Faut-il pour autant en conclure que le M23 est vaincu?
Non, car Martin Kobler dit avoir donné l’ordre de soutenir l’armée congolaise pour repousser les pièces d’artillerie du M23 là où elles ne peuvent plus atteindre Goma. L’appui de la Brigade d’intervention à l’armée de Kinshasa n’ira donc sans doute pas plus loin que la région de Kibumba, explique une source de "La Libre Belgique". Si le M23 était repoussé jusqu’au pied du volcan Mikeno, il ne pourrait plus recevoir d’appui du Rwanda par véhicule, ce qui limiterait sérieusement les possibilités de Kigali de venir en aide à son allié.
Or, sans appui onusien, même si elle a fait des progrès ces derniers temps et même si Kabila a littéralement déversé toutes ses troupes valides sur ce front, il est peu vraisemblable que l’armée congolaise vienne à bout seule du M23. "La victoire n’est pas le fait exclusif de l’armée congolaise: le poids de la Brigade d’intervention de l’Onu a été déterminant et notre armée continue à souffrir des mêmes maux", nous explique Onesphore Sematumba, du Pole Institute de Goma. "La Brigade n’est qu’un des outils d’une stratégie qui ne laisse pas les coudées franches aux va-t-en-guerre", ajoute-t-il.
De fait, jeudi est convoqué à Kampala un sommet de la Conférence internationale pour la Région des Grands lacs. Le dernier, le 31 juillet à Nairobi, avait notamment appelé à une conclusion rapide des négociations entre Kinshasa et le M23. Ouvertes en décembre 2012, elles sont au point mort depuis février 2013, quand Kinshasa a reconnu n’avoir que partiellement appliqué un accord de paix de 2009 pour le Nord-Kivu - manquement qui est la raison officielle de la création du M23, en mai 2012.
° http://www.lalibre.be/actu/international/face-a-l-offensive-le-m23-recule-cedera-t-il-52255a563570c7737d1a8dd4

Guerre en RDC : Est-ce un tournant décisif dans le conflit avec le Rwanda ?


Guerre en RDC : Est-ce un tournant décisif dans le conflit avec le Rwanda ?






Jamais le Peuple congolais n’a été aussi fier de son armée que lors de ces batailles décisives des «collines des trois Tours» qui se déroulent au Nord Kivu où, combinant pression diplomatique exercée par l’Oncle Sam sur le Rwanda avec l’engagement sans faille sur le terrain où nos jeunes étaient désavantagés par le terrain, les M23 ont dû battre en retraite craignant d’être exterminés. La puissance de feu des loyalistes conjuguée avec la force diplomatique a eu raison des affreux. Les M23 avaient peu le choix. Les pressions ont fini par avoir raison de l’ennemi. Conjuguant un engagement sans faille sur un terrain où l’ennemi avait avantage - les rebelles se trouvaient perchés sur le toit de Goma, les fameuses «collines des Trois Tours» quand les loyalistes devaient escalader les hauteurs - avec la pression diplomatique exercée par le président américain Barack Obama mais aussi par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, les M23 ont lâché prise. Au risque d’être exterminés par une puissance de feu d’une ampleur inédite des loyalistes appuyés pour la première fois sans désemparer par les soldats de la Brigade d’intervention de la Monusco, les affreux ont dû battre en retraite. Hélicoptères de combat de la Monusco, artillerie de la brigade internationale d’intervention en appui aux FARDC: la puissance de feu était trop forte face aux M23. Les combats qui ont lieu sur les hauteurs de Kibati ou qui viennent d’avoir lieu ont été décisifs sur la suite des événements.Si le Congo est loin d’être sorti du gouffre dans lequel il est plongé, il est clair que cette déroute militaire et diplomatique des rebelles ne sera pas sans conséquence lors de la reprise des fameux pourparlers de Kampala. Ces travaux doivent reprendre et Kinshasa n’y verrait aucun inconvénient à condition que les rebelles abattent enfin leurs cartes. Veulent-ils déposer les armes - comme Kinshasa le leur demande - et expliquer pourquoi ils s’étaient armés pour tuer leurs propres compatriotes ou veulent-ils continuer à être au service de ceux qui ne veulent pas du bien de leur pays? En même temps, Kinshasa n’a jamais refusé aucune coopération avec aucun de ses voisins à condition que la souveraineté pleine et entière du pays soit reconnue sur tout son territoire...Le rwanda martial isolé. Il reste qu’au niveau régional comme international, le Rwanda, accusé nommément d’ingérence par l’ONU, paraît désormais isolé et sa marge de manœuvre extrêmement limitée. Au lendemain d’une rhétorique résolument guerrière, dont il a déjà usé à plusieurs reprises dans le passé contre notre pays, le gouvernement rwandais a baissé d’un ton vendredi, ne réagissant pas officiellement aux nouvelles accusations de l’ONU sur un soutien de son armée aux rebelles du M23. Jeudi soir, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet a déclaré au Conseil de sécurité avoir des «informations crédibles et cohérentes» sur un soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, dans les combats en cours au nord de la capitale de Goma, ont déclaré des diplomates à New York. L’intensité de ces combats, qui durent depuis une semaine, est montée mercredi et jeudi, avec l’engagement accru, aux côtés des FARDC, des onusiens, chargés d’éradiquer les groupes armés qui pullulent dans l’est du pays. Selon ces mêmes sources, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix qui s’exprimait à huis clos, a évoqué une infiltration de troupes rwandaises au Congo «ces derniers jours» (Le Soft International n°1242, daté du 30 septembre 2013). Accusé depuis octobre 2012 de soutenir le M23, rébellion composée à majorité de rwandophones, le Rwanda a toujours fermement démenti, de même que Kampala, également accusé. Signe de gêne, divers responsables de la présidence et du gouvernement rwandais ont été contactés vendredi par l’Afp, après ces nouvelles accusations, mais aucun n’a répondu. Seule la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo a fait un baroud d’honneur en «démentant» dans la nuit sur son compte Twitter la présence de troupes rwandaises de l’autre côté de la frontière. «Non (...), les troupes rwandaises ne sont pas en République démocratique du Congo (pour le moment)», a-elle écrit, sur un ton volontairement ambigu, entre ironie et menace voilée. Le Rwanda se retrouve «très isolé sur la scène internationale», a estimé Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale au centre de réflexion International Crisis Group (ICG), cité par l’Afp. Membre non-permanent du Conseil de sécurité depuis le 1er janvier, le Rwanda a bloqué mardi, selon des diplomates, une proposition franco-américaine de sanctions contre deux responsables du M23. Il s’est aussi opposé depuis une semaine à plusieurs projets de déclaration du Conseil sur la situation dans l’est du Congo, mettant en cause le M23. Comme à chaque nouvel épisode de crise dans le Nord-Kivu, Kigali a ces derniers jours haussé le ton et usé d’un vocabulaire martial après la chute de son côté de la frontière d’obus tirés depuis le Congo. Accusant les forces congolaises d’«intensifier leur bombardement délibéré du territoire rwandais», Louise Mushikiwabo a averti jeudi: «cette provocation ne peut plus être tolérée. Nous n’hésiterons pas à défendre notre territoire». Mais, vendredi, Ban Ki-moon a affirmé que ce sont les rebelles du M23 qui ont tiré en direction du territoire rwandais. Dans un communiqué, M. Ban «condamne en particulier les tirs non ciblés émanant du M23 qui ont causé des morts, des blessés et des dégâts matériels parmi la population civile à l’est de la RDC et dans les zones frontalières au Rwanda, de même que parmi les Casques bleus». Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie de l’Union Européenne, a elle mis en garde vendredi contre «toute tentative pour internationaliser le conflit». «Toute intervention directe de pays voisins de la RDC ne pourrait qu’aggraver la situation», a-t-elle affirmé.
Des coups de menton. L’armée rwandaise est déjà intervenue officiellement à trois reprises au moins dans des conflits en RDC. En 1996 - la RDC s’appelle encore le Zaïre - elle organise, encadre et accompagne au combat la rébellion de l’Afdl, qui renverse un an plus tard Mobutu Sese Seko.
En 1998, la rupture de l’alliance avec l’Afdl provoque la Deuxième Guerre du Congo, conflit régional impliquant plus d’une dizaine de pays africains, dont le Rwanda est un acteur majeur. Cela est passé par l’assassinat à Kinshasa du Chef de l’état Laurent-Désiré Kabila.
Le dernier soldat rwandais quitte officiellement le Congo en octobre 2002.
En 2009, l’armée rwandaise APR participe à une opération conjointe avec les FARDC contre les rebelles hutus rwandais dans l’Est congolais.
Jeudi, des véhicules blindés de l’armée rwandaise ont ostensiblement parcouru Kigali, prenant la route de Gisenyi, en direction de la frontière congolaise. De façon inhabituelle, des images de ces mouvements de troupe ont été diffusées à la télévision nationale et sur les médias.
Risque de confrontation.
Aucun déploiement militaire particulier n’a toutefois été constaté vendredi à Gisenyi ou le long de la frontière alentour.
La ville était calme et les boutiques ouvertes. Les deux postes-frontière reliant Gisenyi et Goma sont restés ouverts depuis la reprise des combats et les commerçants notamment continuaient de traverser vendredi dans les deux sens.
Malgré ses coups de menton, la marge de manœuvre de Kigali semble aujourd’hui très limitée, notamment en raison de la présence importante de l’ONU au côté des FARDC dans les combats face au M23.
«Maintenant les Casques-Bleus sont très impliqués. Il y a donc un risque de confrontation entre les Casques-Bleus et le Rwanda, ce qui serait catastrophique pour le régime de Kigali»

° http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/guerre-en-rdc-est-ce-un-tournant-decisif-dans-le-conflit-avec-le-rwanda

"Interdiction de manifester en RD Congo: Une autre forfaiture de Kabila

"Interdiction de manifester en RD Congo: 
Une autre forfaiture de Kabila

Joseph Kabila
L’apparition de Joseph Kabila sur la scène politique congolaise avait suscité beaucoup d’espoir au sein de la population congolaise. Espoir légitime d’une population qui voyait en ce jeune président, les prémices d’un nouveau départ pour un nouveau rendez-vous avec la prospérité des années fastes du Général président Mobutu. Rien de plus normal, car rappelons-nous que Joseph Kabila est arrivé au pouvoir au moment où le Congo était en proie à la guerre civile, déchiré entre différentes fractions militaires qui contrôlaient chacune une partie du territoire. Dans ce contexte, l’esprit d’ouverture ainsi que les nombreux compromis qu’a faits ce jeune Kabila qui venait de succéder à son père, assassiné dans des circonstances jusque-là non élucidées, enthousiasmaient les Congolais et parvenaient même à convaincre les hommes politiques les plus teigneux, sur la chance de voir le pays revivre une vie politique normale.
On prenait alors Joseph Kabila pour un homme providentiel, qui allait redonner un nouveau souffle à l’économie du Congo en panne, malgré les énormes richesses dont regorge son sous-sol. Près de quinze ans après, les Congolais se demandent, avec amertume, ce que leur a apporté le règne de Kabila. De toute évidence, Joseph Kabila n’a pas su capitaliser ce gisement de sympathie et d’espoir qu’a suscité son arrivée au pouvoir.

Aujourd’hui, le Congo reste un pays divisé, où l’autorité de l’Etat ne s’exerce guère en dehors de Kinshasa, la capitale. Les oppositions armées sont de plus en plus nombreuses et le peuple congolais paie chaque jour, au prix fort, les conséquences des ambitions démesurées de ce président naguère chouchouté. De Kivu à Goma, la guerre civile a repris ses droits avec chaque jour, son cortège de déplacés et de cadavres. Mais rien de tout cela ne semble émouvoir le président Kabila, plutôt préoccupé par son avenir politique que par le sort de ses compatriotes. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la violente répression, ainsi que l’arrestation de plusieurs personnes qui manifestaient le 1er septembre contre son éventuelle candidature à un troisième mandat à la tête du pays. Cette maltraitance n’est malheureusement que la dernière en date, car la gouvernance de Kabila est jalonnée de nombreuses autres du genre. Tout porte aujourd’hui à croire que l’homme avait plutôt bien caché son véritable visage à ses compatriotes. En effet, les Congolais découvrent aujourd’hui un dictateur de la pire espèce, assoiffé de pouvoir et qui, comme tous les dictateurs, est prêt à recourir à tous les moyens imaginables pour conserver son fauteuil. Face à la coalition de différents partis politiques pour le bouter hors du pouvoir, il avait, à l’époque, imposé un scrutin à un seul tour qui lui avait permis de s’en tirer à bon compte. Les mauvaises langues vont même jusqu’à dire que le fichier électoral était émaillé de doublons, pour lui permettre de sortir vainqueur de l’élection. Et depuis, conscient de sa mal-élection, Kabila n’a de cesse de recourir à la répression ou aux arrestations politiques pour annihiler toute velléité de l’éjecter du fauteuil présidentiel.
On peut dire qu’avec la répression des manifestants, Kabila joue visiblement la mauvaise carte. En effet, au moment ou la communauté internationale et les soldats de l’ONU sont au front pour protéger les populations civiles contre les exactions du M23, sa priorité à lui, ne devrait pas être celle qui consiste à terroriser cette même population pour pouvoir s’ouvrir la voie à un troisième mandat. Ce qui est sûr, cette répression est une forfaiture de plus qui le rapproche inexorablement de la fin. Car de répression en répression, il ne « remplira plus l’œil de ses concitoyens ». Alors, il n’est plus loin le jour où ils lui tiendront tête, quel qu’en soit le prix à payer.


Dieudonné MAKIENI