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mardi 3 septembre 2013

"Interdiction de manifester en RD Congo: Une autre forfaiture de Kabila

"Interdiction de manifester en RD Congo: 
Une autre forfaiture de Kabila

Joseph Kabila
L’apparition de Joseph Kabila sur la scène politique congolaise avait suscité beaucoup d’espoir au sein de la population congolaise. Espoir légitime d’une population qui voyait en ce jeune président, les prémices d’un nouveau départ pour un nouveau rendez-vous avec la prospérité des années fastes du Général président Mobutu. Rien de plus normal, car rappelons-nous que Joseph Kabila est arrivé au pouvoir au moment où le Congo était en proie à la guerre civile, déchiré entre différentes fractions militaires qui contrôlaient chacune une partie du territoire. Dans ce contexte, l’esprit d’ouverture ainsi que les nombreux compromis qu’a faits ce jeune Kabila qui venait de succéder à son père, assassiné dans des circonstances jusque-là non élucidées, enthousiasmaient les Congolais et parvenaient même à convaincre les hommes politiques les plus teigneux, sur la chance de voir le pays revivre une vie politique normale.
On prenait alors Joseph Kabila pour un homme providentiel, qui allait redonner un nouveau souffle à l’économie du Congo en panne, malgré les énormes richesses dont regorge son sous-sol. Près de quinze ans après, les Congolais se demandent, avec amertume, ce que leur a apporté le règne de Kabila. De toute évidence, Joseph Kabila n’a pas su capitaliser ce gisement de sympathie et d’espoir qu’a suscité son arrivée au pouvoir.

Aujourd’hui, le Congo reste un pays divisé, où l’autorité de l’Etat ne s’exerce guère en dehors de Kinshasa, la capitale. Les oppositions armées sont de plus en plus nombreuses et le peuple congolais paie chaque jour, au prix fort, les conséquences des ambitions démesurées de ce président naguère chouchouté. De Kivu à Goma, la guerre civile a repris ses droits avec chaque jour, son cortège de déplacés et de cadavres. Mais rien de tout cela ne semble émouvoir le président Kabila, plutôt préoccupé par son avenir politique que par le sort de ses compatriotes. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la violente répression, ainsi que l’arrestation de plusieurs personnes qui manifestaient le 1er septembre contre son éventuelle candidature à un troisième mandat à la tête du pays. Cette maltraitance n’est malheureusement que la dernière en date, car la gouvernance de Kabila est jalonnée de nombreuses autres du genre. Tout porte aujourd’hui à croire que l’homme avait plutôt bien caché son véritable visage à ses compatriotes. En effet, les Congolais découvrent aujourd’hui un dictateur de la pire espèce, assoiffé de pouvoir et qui, comme tous les dictateurs, est prêt à recourir à tous les moyens imaginables pour conserver son fauteuil. Face à la coalition de différents partis politiques pour le bouter hors du pouvoir, il avait, à l’époque, imposé un scrutin à un seul tour qui lui avait permis de s’en tirer à bon compte. Les mauvaises langues vont même jusqu’à dire que le fichier électoral était émaillé de doublons, pour lui permettre de sortir vainqueur de l’élection. Et depuis, conscient de sa mal-élection, Kabila n’a de cesse de recourir à la répression ou aux arrestations politiques pour annihiler toute velléité de l’éjecter du fauteuil présidentiel.
On peut dire qu’avec la répression des manifestants, Kabila joue visiblement la mauvaise carte. En effet, au moment ou la communauté internationale et les soldats de l’ONU sont au front pour protéger les populations civiles contre les exactions du M23, sa priorité à lui, ne devrait pas être celle qui consiste à terroriser cette même population pour pouvoir s’ouvrir la voie à un troisième mandat. Ce qui est sûr, cette répression est une forfaiture de plus qui le rapproche inexorablement de la fin. Car de répression en répression, il ne « remplira plus l’œil de ses concitoyens ». Alors, il n’est plus loin le jour où ils lui tiendront tête, quel qu’en soit le prix à payer.


Dieudonné MAKIENI


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