La presse se réveille après le super-week-end des héros nationaux, et l’on a un peu
l’impression qu’elle se réveille avec la gueule de bois. Un seul sujet domine l’actualité ce
mercredi : le climat toujours plus délétère après les élections. Deux questions dominent :
le départ des experts internationaux invités par la CENI afin de lui apporter leur
assistance dans le cadre de l’opération de compilation des résultats des élections
législatives et les interrogations quant à savoir ce que sera la suite : comment gérer la
situation ? Faut-il annuler les élections ? Les corriger ? Et comment gérer pendant le
temps que prendront l’annulation et/ou la correction?
L’affaire des experts
Le 13 janvier, les experts US en affaires électorales des organisations NDI et IFES ont
arrêté leur mission et quitté la RDC. La vrai question est: qu'est ce qu'ils étaient venu
faire?
Sachant que la CENI ne voulait pas de leur présence et qu'ils avaient un mandat ni de
revue ni de vérification... Dans le meilleurs des cas ils pouvaient servir de caution a la
CENI en restant dans une chambre d'hôtel a Kinshasa, comme l'avaient fait les
observateurs africains de l’UA avant eux. Bref, ceci est la conclusion naturelle d'une
mission mort-née et inutile.
Ces experts se sont sentis pris au piège dans les deux sens ... Sans entrer dans les
détails techniques, l'explication de l'échec de la mission des experts est très simple:
- Ils n'avaient pas mandat de recompter les bulletins,
- Ils n'avaient pas mandat d'accompagner le décompte des derniers résultats non publiés
- Ils n'avaient pas mandat d'auditer les procédures de la CENI.
En un mot, ils étaient là pour ne rien voir et ne rien faire. Ils avaient le choix entre
cautionner la CENI ... et "la passivité" de la Monusco présente (3 personnes !) au sein du
comité ad hoc de la CENI ou confirmer la position des missions d'observations les plus
critiques (MOE-UE, Carter. RENOSEC, etc .), sans avoir de preuves pour cela, faute
d’avoir accès aux données qui ne sont "plus disponibles ..." ? Ils ont décidé que dans ces
conditions ils n’avaient "plus de raisons de rester" ...
Ces experts US étaient des membres d’ONG américaines sans mandat officiel précis et
n’ont donc fait aucune déclaration ou rapport avant leur départ. Ils feront certainement
rapport au Département d’Etat et l’on peut prévoir qu’ils feront entre autres part de leur
grand étonnement devant les procédures électorale et judiciaires des congolais. On ne
peut s’empêcher d'apprécier l'ironie de la situation.
Deux journaux kinois consacrent à cette affaire des commentaires étendus.
« Compilation des résultats des législatives: Ceni-Experts américains : le divorce », titre
Le Phare. « Arrivés à Kinshasa juste après la fête de nouvel an, à la demande de la
Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les experts américains
appartenant à l’Ong Ndi (National democratic Institute) sont rentrés précipitamment dans
leur pays d’origine ».
A en croire diverses sources, les violons ne se sont pas accordés entre les parties
congolaises et américaines au sujet des termes de référence en rapport avec le travail de
compilation des élections législatives nationales qu’elles étaient censés réaliser, explique
Le Phare. Les experts américains cherchaient à obtenir des données physiques et
techniques pouvant leur permettre d’émettre des avis autorisés sur le caractère
transparent ou non des résultats des scrutins législatifs nationaux du 28 novembre 2011.
Ils auraient refusé, indiquent plusieurs sources citées par le journal, d’être traités comme
de simples caisses d’enregistrement des chiffres pré-compilés et déjà publiés par le
personnel de la Ceni. En effet, révèle le quotidien, il était matériellement et
techniquement impossible à la Ceni de mettre à leur disposition son serveur central, son
fichier électoral, les procès-verbaux de dépouillement des scrutins, les bulletins de vote ainsi que les urnes, près de deux mois après le vote. Et de s’interroger : « que va-t-il se
passer ? … », avant de répondre lui-même : « Comme pour la présidentielle, la Ceni va
naturellement proclamer les résultats provisoires des élections législatives nationales
sans tenir compte de la rupture de la confiance entre elle et ses partenaires tant
internes qu’externes ».
Sous le titre : « Mis devant l’impossibilité de travailler, les experts internationaux jettent
l’éponge », Le Potentiel note : « Plus de traces des experts internationaux venus aider
la Ceni à rectifier les irrégularités. Ils sont repartis en silence comme ils étaient venus.
Aucun mot sur la nature et la durée de leur mission. Ils auraient filé à l’anglaise.
Abandon, rétorquent certains ». Le quotidien a mené des investigations à ce sujet et
trouvé qu’ils travaillaient en vase clos au niveau du bureau central de la Ceni. Il n’y a pas
de surprise pour le Potentiel. Sinon, c’est le contraire qui aurait surpris dans la mesure
où leur arrivée n’était pas du tout acceptée de gaieté de cœur. Au niveau de la Ceni, l’on
ne s’empêchait pas de signaler que la «Ceni n’était pas du tout demanderesse et qu’en
plus, elle n’était pas en difficulté de technicité». Les experts internationaux étaient
abandonnés à eux-mêmes. Ils n’ont pas pu avoir accès à des «données disponibles»,
comme on l’a laissé entendre, pour faire leur travail. Mais seulement, note le quotidien,
ces experts internationaux partis feront rapport à leurs organisations, notamment le NDI,
et l’IFES.Pas bon signe, estime ce journal qui, comme Le Phare s’interroge : « Les
experts internationaux partis, que va-t-il se passer ? ». Interrogation intéressante,
considère Le Potentiel qui ajoute qu’ « Il est important de retenir que forte de son
indépendance de certifier les résultats des élections, la raison de sa création et de son
existence, la CENI poursuivra sur la même lancée ». Et, souligne ce journal, s’il y avait
des contestations, les contestataires devraient se saisir des instances judiciaires. La
rengaine est connue de tous. Pour Le Potentiel, « On doit donc s’attendre à
l’invalidation des votes, à des condamnations à des peines pénales de 5 à 6 ans
d’inéligibilité et à la reprise des élections là où il s’avère nécessaire. Ce n’est pas du tout
une partie de plaisirs. L’exercice exclut tout état d’âme. Loin de toute complicité. C’est le
prix à payer pour sauver le processus électoral », dit-il. (La vraie question ne devrait-elle
pas être de savoir s’il faut sauver le processus électoral ou sauver la RDC ? NdlR)
Et après ?
Afrikarabia demande « RDC : Faut-il annuler les législatives ? » et commente :
« Après une élection présidentielle contestée, les législatives en République démocratique
du Congo (RDC) subissent un impressionnant flot de critiques. Jeudi, l'Eglise catholique
avait déjà qualifié la compilation des résultats des législatives "d'inacceptable".
Aujourd'hui, c'est au tour de la mission nationale d'observation électorale de dénoncer les
irrégularités du scrutin. Et la liste est impressionnante : documents "incomplets ou
raturés", bulletins de vote "perdus", transports de résultats laissés sans supervision,
écarts de données entre les différents d'un document à l'autre, plusieurs cas bourrages
d'urnes »…
Sur le site de la BBC, Léonie Kandolo, responsable de la mission qui regroupe quatre
ONG, explique qu'au "regard des irrégularités constatées, l'éloignement des observateurs
et des témoins des opérations de compilation des résultats des élections législatives
procède d'une volonté délibérée de fraude et de tricherie". Elle explique également que la
mission "a du renoncer à publier les résultats de façon indépendante", "ce qui la pousse à
remettre en cause l'ensemble du processus". Comme la présidentielle, le scrutin législatif
s'est déroulé de manière chaotique, voire anarchique. Les deux élections ayant lieu le
même jour, les observateurs estiment que ces scrutins sont entachés des mêmes
soupçons de fraude massive.
Dans le cadre des célébrations innombrables qui ont lieu au Congo les 16 et 17 janvier,
Aubin Minaku, du PPRD, a, d’après Radio Okapi, fait des déclarations qui laissent un peu
rêveur. Bien entendu, il continue à déclarer que JKK a bien été élu, mais qu’il l’a été malgré de nombreuses fraudes et que les tricheries n’avaient rien d’organisé. Bref tout le
monde a triché, mais chacun l’a fait dans son coin et à sa manière. Ah ! Ces Congolais
sont si farceurs ! Toujours est-il que le PPRD se plaint lui aussi de fraudes ! Un élément
de plus en faveur de l’annulation.
En Belgique, le Ministère des Affaires Etrangères a diffusé un Communique sur
l’« Aide d’urgence en République démocratique du Congo suite aux élections » , daté du
15 décembre 2011, donc d’un dimanche. C’est à croire que les élections sont un nouveau
type de catastrophe naturelle ! En voici le texte : « La Coopération belge au
développement a alloué 20.000 euros pour aider la Croix-Rouge de la RD Congo à
organiser quelque 100 équipes de premiers secours dans 11 provinces du pays. Ces
équipes de volontaires viendront en aide aux victimes des troubles civils qui ont éclaté
dans la foulée des élections présidentielles et législatives du 28 novembre dernier.
Le processus électoral a débuté le 28 novembre en RDC. Des troubles civils et des
incidents ont été rapportés dans plusieurs provinces à l’issue du scrutin, ainsi que dans la
capitale Kinshasa. Plusieurs décès ont été constatés. Le Comité International de la CroixRouge supervise six hôpitaux de référence, en étroite collaboration avec la Croix-Rouge
locale et le ministère de la Santé.
A ce stade, la Croix-Rouge congolaise a déjà formé quelque 300 responsables d’équipes
de premiers secours et 180 volontaires premiers secours. L’aide matérielle d’urgence,
dont 750 kits de premiers secours, a été envoyée dans 11 provinces, ainsi que des kits
destinés à venir en aide à 600 familles. Des spots radio et TV ont également été réalisés
pour appeler la population au respect de l’emblème et de la neutralité de la Croix-Rouge.
Hélas, le déploiement actuel ne suffit pas à répondre aux besoins et davantage d’équipes
d’intervention premiers secours sont nécessaires sur le terrain ». (Sans rien dramatiser,
on ne peut que constater que les autorités belges prévoient que le contentieux
postélectoral va déboucher sur des troubles civils de grande envergure et que cela se
produira bientôt, puisque l’urgence est suffisante pur que l’on rédige des communiqués
un dimanche. NdlR)
Toujours au sujet du processus électoral, La Prospérité titre : « Crise politique post-
électorale : Kengo, Mbusa et Bombole proposent une Table Ronde Nationale ». Attachés
à leurs déclarations antérieures, écrit-il, ces trois candidats félicitent vivement les
Evêques pour avoir rappelé, dans leur message, le chemin incontournable à emprunter
par les congolais de manière à endiguer la crise politique qui se profile à l’horizon. Ce
chemin, soulignent-ils, rapporte La Prospérité, n’est autre que le dialogue qui, seul,
permet à la classe politique en général et aux organisateurs du processus électoral
particulièrement, d’avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître leurs erreurs. Aussi,
poursuit le journal, Kengo, Mbusa et Bombole proposent-ils la convocation, par le chef
de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, d’une Table ronde nationale, avant la publication
définitive des résultats des élections législatives. Il va s’agir de discuter de la
problématique de la validation ou de l’invalidation des élections. Ça ne s’arrête pas là.
Les termes de référence devront également faire allusion au nouveau calendrier
électoral; les principes moteurs d’une réorganisation de la Ceni, selon les trois leaders
politiques.
(Les grandes faiblesses de cette formule sont que, d’abord, elle ne concerne que les
législatives, tenant donc la réélection de JKK pour acquise, alors que la présidentielle est
le plus gros « nœud » de ce contentieux et qu’ensuite elle n’envisage qu’une
« réorganisation » de la CENI, alors qu’on la sait irréformable ! NdlR)
«Fronde avortée au PPRD: Moïse Katumbi à nouveau sur la sellette dans sa famille
politique! », annonce Le Potentiel. Ses détracteurs sont loin de désarmer et veulent
cette fois l’impliquer dans une affaire de révolte avortée au PPRD, au lendemain de la
désignation du président du T.P Mazembe en qualité de membre de la commission
stratégique de la Fifa. Une tension couve au sein du Parti du peuple pour la
reconstruction et la démocratie, PPRD. A l’instar de ce qui s’était passé autrefois au MLC,
au RCD et à l’UDPS, notamment, un groupe de cadres du PPRD a tenté de remettre en cause l’ordre établi jusqu’à ce jour au sein de leur parti. Leur démarche visait les
structures du parti et leurs animateurs, la gestion des ambitions à l’horizon 2016. La
tentative, qualifiée par les uns de «rébellion» et par les autres de « démocratie interne »,
aurait fait flop. Un cadre du PPRD ayant requis l’anonymat s’en serait indigné et se serait
confié au Potentiel. Selon ce dernier, les instigateurs de la malheureuse tentative sont
connus de même que les participants à la fameuse rencontre de remise en cause qui
n’avait pas obtenu l’aval de la hiérarchie. Il y aurait même eu des arrestations parmi les
frondeurs.
L e nom de Moïse Katumbi est mêlé à cette affaire et on tente de le faire pour passer
l’initiateur. «On devrait rester humain et cesser un acharnement inutile sur un
compatriote qui fait des efforts énormes pour se rendre utile à la nation», a-t-il fait
remarquer avant de s’interroger : «Est-ce que les ennemis et autres adversaires
politiques de Moïse Katumbi ne seraient-ils pas dans la logique de distraire l’opinion
publique nationale afin qu’elle ne sache pas suivre ce qu’ils sont en train de mijoter
contre le PPRD et son initiateur ?». Ils ont prêté toutes les intentions du monde au
gouverneur du Katanga. Ils ont calomnié, suspecté, affirmé des choses qui se sont
révélées plus tard clairement fausses. N’avaient pas prétendu que Moïse Katumbi serait
candidat à l’élection présidentielle 2011 ? La plupart des observateurs estiment que l’on
devrait laisser Moïse Katumbi tranquille pour avoir subi trop de tribulations,
d’humiliations et de persécutions morales durant tout son mandat électif. Ses avoirs en
banque ont été gelés l’année passée aussi bien au pays qu’à l’étranger. Il a dû, pour cela,
comparaître devant des tribunaux européens pour des détournements de fonds que ses
accusateurs n’ont pu prouver. La liste n’est pas exhaustive. Puisqu’un dicton populaire dit
que l’on jette des pierres sur un arbre qui porte des fruits, Moïse Katumbi est
récompensé autrement. Ses mérites ne cessent d’être reconnus aussi bien sur le plan
national qu’international. Récemment, le président du Tout Puissant Mazembe vient
d’être élevé au rang de membre de la célèbre commission stratégique de la Fédération
internationale de football association (Fifa). Il va siéger aux côtés de grands noms du
football.
Economie
L’Angola pille-t-il les ressources pétrolières congolaises? » s’interroge l’Agence
Ecofin en ce 17/01/2012. La presse financière internationale prend ainsi le relais du
débat relancé la semaine passée dans la presse congolaise.
Alors que de nombreux observateurs accusent le Rwanda de piller les richesses minières
du sous-sol à l’Est du Congo, un article du Potentiel a réactivé un débat d’une toute
autre ampleur sur le pompage par l’Angola du pétrole situé dans une zone maritime
revendiquée à l’Ouest par Kinshasa : « L’Angola doit au moins 10 milliards USD à la
RDC» affirme la Une du quotidien de Kinshasa sur la base d’un calcul certes simpliste
mais assez parlant pour susciter une réponse immédiate du directeur de cabinet du
Premier ministre qui dénonce des « estimations à caractère fantaisiste qui ne
contribueraient qu'à plomber les dispositions actuelles de nos deux Etats ».
Il est vrai qu’à l’observation de la carte géographique, on comprend mal comment la RDC
ne serait pas légitimement propriétaire d’une part significative des blocs situés au large
de ses côtes et notamment le fameux bloc 15 dit le « joyau de la production angolaise »,
riche de réserves estimées à 4 milliards de barils.
La polémique est ancienne. Déjà en 2005, l’analyste Pierre Mbemba déclarait dans une
interview au Potentiel : « D’après la Commission Intérimaire du Courant de Guinée
(CICG), on nous reconnaît la zone d’exploitation exclusive d’une superficie de 68 400
km2 mais nous n’en faisons absolument rien. Les blocs 14 et 15 se trouvent dans cette
zone que nos frères angolais sont en train d’exploiter à notre dépend.(sic) »
Le débat avait ensuite pris de l’ampleur à la suite de la publication de câbles Wikileaks.
En Juillet 2007, selon une dépêche d’ambassade à Kinshasa, une commission mixte
Angola-Congo aurait convenu du partage à 50/50 des recettes provenant de la
production de nouveaux puits de pétrole à découvrir dans un champ offshore dit « Zone d’intérêt commun (ZIC) » qui s’étend sur une bande de 10 km sur 375 km.
Cet arrangement ne concernait pas les puits actuels qui comprennent le bloc 15 et
éventuellement les blocs 14, 0 et 1. Il s’agissait également de partager l’exploitation
d’une autoroute reliant Luanda et Cabinda, et d’un oléoduc. Mais finalement cet accord
ne sera pas signé et les relations entre les deux pays prendront une tournure
conflictuelle, notamment à travers des expulsions réciproques de ressortissants et le
boycott par le président Dos Santos du sommet 2007 de la SADC organisé à Kinshasa.
Depuis ce temps le conflit couve. La RDC a déclaré ne pas avoir reçu sa part des recettes
d’exploitation de gisements dont elle revendique la propriété territoriale, et a mis en
place une commission composée de 35 experts, dirigée par un proche du président
Kabila, le professeur Kabuya Lumuna. Les Etats Unis invités à entreprendre une
médiation sont restés jusqu’à ce jour très réservés. De forts soupçons de corruption de
haut dirigeants congolais qui auraient œuvré en faveur des intérêts angolais viennent
compliquer davantage le dossier.
Selon les documents Wikileaks, l’Angola aurait articulé une offre de 600 millions USD
d’arriérés pour l’utilisation de l’espace maritime congolais. Mais la RDC, prenant
conscience de ses droits et du bénéfice économique gigantesque dont elle est privée,
aurait décidé de recourir à l’arbitrage international. Dans son droit de réponse au
Potentiel, le cabinet du PM angolais reconnaît la divergence et déclare attendre « la
confrontation de nos données techniques respectives » qui permettraient, selon lui, de
parvenir à un nouvel accord de délimitation d’une Zone d’intérêt commun, reprenant
ainsi à son compte la vieille ficelle des négociateurs : « Ce qui est à moi est à moi, et ce
qui est à toi, je peux envisager de le partager… »
© CongoForum, le mercredi 18 janvier 2012
Pour plus détails sur l’actualité congolaise, voyez www.CongoForum.be
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire