L’expert a déclaré que M. Bemba ne commandait pas de troupes dans le pays  en conflit
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Selon l’expert, les forces armées de la RCA n’avaient pas  pu laisser les soldats congolais conduire des opérations de manière indépendante  et être perçus comme ceux qui auraient restauré l’ordre. « C’est une question de  fierté nationale que de voir les forces armées nationales impliquées dans les  opérations au lieu de les laisser à des forces étrangères », a-t-il déclaré. Par  conséquent, les forces congolaises ne pouvaient avoir conduit leurs propres  opérations militaires.
Le général Seara a servi dans l’armée française  pendant 37 ans et est spécialisé dans le renseignement, les affaires  civilo-militaires, la formation et le commandement. Il a également servi dans  l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en  Bosnie-Herzégovine de 2004 à 2006.
L’expert a également déclaré  aujourd’hui que Mustafa Mukiza, le commandant des troupes congolaises déployées  dans le pays voisin, était en opération « loin des commandants [centrafricains]  qui commandaient toutes les forces loyalistes ». Qui plus est, le général Mukiza  « était sous les ordres des forces de la RCA et de personne d’autre ».
«  Il a obéit aux ordres qu’il a reçu. Je ne vois pas comment il aurait pu agir  autrement », a déclaré l’expert. « Ils [le MLC] avaient un rôle à jouer. S’ils  avaient mené leurs propres opérations, ils auraient été expulsés ».
« Il n’aurait pas été possible dans les circonstances que nous connaissons que  M. Bemba commande le colonel Mustafa en utilisant un téléphone Thuraya », a-t-il  déclaré. Il a ajouté que toute information qui aurait été partagée entre les  deux personnes aurait été une « information de source ouverte à tous  ».
L’avocat de la défense Aimé Kilolo-Musamba a demandé au témoin s’il  était possible de commander une force située à l’étranger qui était impliquée  dans des opérations conjointes avec d’autres forces. L’expert a répondu que cela  n’était pas possible. Il a déclaré que, une fois que les soldats du MLC ont été  appelés pour travailler avec les forces centrafricaines, été nourris, équipés,  hébergés et devant honorer les ordres des autorités de ce pays, à ce moment-là  ces soldats ont été intégrés aux forces nationales et ne pouvaient s’engager  dans leur propre guerre.
« Tous les contingents d’une force  multinationale sont sous le même commandement. Ils [le MLC] se sont engagés dans  une guerre définie par la République centrafricaine », a affirmé le général  Seara.
« M. Bombayake a reçu l’ordre d’organiser les forces de la RCA et  les forces alliées, y compris le MLC. Le général Bombayake est devenu le chef de  M. Mustafa », a expliqué l’expert. Le général Ferdinand Bombayake a dirigé la  garde présidentielle centrafricaine qui a mené le combat contre les  insurgés.
Entretemps, les documents présentés devant la Cour aujourd’hui  ont montré que le gouvernement de la RCA a autorisé la fourniture d’éléments  militaires, notamment l’attribution de fréquences radio, des équipements de  communication, des armes, des uniformes et un soutien logistique aux troupes  congolaises.
Le général Seara a déclaré que lorsque les troupes de  l’accusé étaient arrivées en RCA, elles avaient été équipées et habillées « de  la même façon » que les forces armées centrafricaines. Les uniformes fournis aux  soldats étrangers n’étaient différents de ceux des forces nationales locales que  par le fait qu’ils ne portaient pas de bérets, de grade et  d’insigne.
L’expert a également indiqué que les autorités centrafricaines  avaient offert aux soldats étrangers une indemnité pour acheter de la nourriture  dans les marchés de la capitale Bangui.
« Lorsque vous avez mené votre  analyse, y avait-il des cas de pillages ou de vols dus au manque de nourriture ?  », a demandé M. Kilolo-Musamba.
« Non. Au contraire, les témoins que j’ai  interviewés à Kinshasa étaient totalement satisfaits de la manière dont ils  avaient été nourris », a répondu le général Seara.
L’expert blâme les rebelles de M. Bozizé pour les  atrocités
« J’ai remarqué dans les documents que j’ai analysés  et dans les interviews conduites que les personnes subissaient des pressions  pour rester loyales aux forces rebelles et pour coopérer dans la mesure du  possible avec ces forces que cela leur plaise ou non », a déclaré aujourd’hui  l’expert, le général Jacques Seara.
« Nous devons savoir que M.  Bemba avait d’autres préoccupations en dehors de celles de la RCA. Il avait  d’autres brigades au Congo pour des questions plus immédiates d’ordre politiques  », a déclaré le général. Il a expliqué qu’il était important de ne pas confondre  le rôle de M. Bemba joué dans son pays en tant que commandant en chef du MLC  avec le rôle qu’il a joué en mettant à la disposition de M. Patassé certaines de  ses troupes.

 
 
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