Le président congolais Joseph Kabila a annoncé pour "début 2013"
un dialogue inter-congolais visant à renforcer la "cohésion nationale" face au
Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion active dans l'est de la République
démocratique du Congo (RDC) et présumée soutenue par le Rwanda et
l'Ouganda.
"La guerre dans laquelle
nous sommes entraînés doit être une occasion de nous unir davantage malgré la
diversité de nos tribus, de nos croyances religieuses et de nos opinions
politiques", a-t-il déclaré lundi soir lors de son message du Nouvel An diffusé
par la radio-télévision nationale congolaise (RTNC).
"Cette cohésion
postule un patriotisme qui ne s'accommode d'aucune justification de trahison, un
patriotisme qui bannit les divisions et mobilise sans compter pour un Congo à
jamais indépendant et indivisible, toujours plus fort et plus prospère", a
ajouté M. Kabila.
"La cohésion nationale demeure la condition de notre
survie et le bouclier le plus sûr contre toute velléité de balkanisation et de
destruction (...) Dans cette perspective, je confirme l'organisation dès le
début de l'année 2013 d'un cadre pour les échanges entre toutes les forces vives
de la nation", a-t-il poursuivi.
Le 15 décembre, lors de son discours
annuel sur l'état de la nation, M. Kabila, réélu fin 2011 au terme d'élections
contestées, avait expliqué qu'une initiative serait prise en vue de "renforcer
la cohésion nationale".
Le principal parti d'opposition, l'Union pour la
Démocratie et le Progrès social (UDPS), d'Etienne Tshisekedi, qui avait rejeté
le résultat des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, a
précisé qu'il n'est "pas question" pour lui "d'être derrière Kabila".
"La cohésion nationale doit se faire autour des valeurs, pas autour
d'une fraude (électorale). La cohésion nationale a été détruite par lui, donc il
ne peut pas en même temps détruire et arranger", a précisé le secrétaire général
de l'UDPS, Bruno Mavungu, à l'AFP.
M. Kabila avait par ailleurs souligné
le 15 décembre que, "désormais, au-delà de toutes nos actions pour le
développement, notre priorité sera la défense de la patrie".
Il avait
aussi appelé les jeunes à s'enrôler "massivement au sein de nos forces de
défense et de sécurité". Un appel réitéré lundi en leur demandant de "s'engager
nombreux sous le drapeau pour la défense de la patrie", pour à terme témoigner
de la formation d'une armée "puissante et respectée".
Les Forces armées
de la RDC (FARDC) affrontent le M23 depuis mai dans l'est. Ce groupe est surtout
composé d'ex-rebelles intégrés dans les forces loyalistes après un accord signé
le 23 mars 2009 et dont ils revendiquent la pleine application. Des experts de
l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que les deux pays
réfutent.
Le M23 a pris le 20 novembre Goma, ville-clé de l'est de la
RDC, et s'en est retiré onze jours plus tard sur demande des Etats de la région
des Grands Lacs, médiateurs de la crise, et en échange d'un dialogue avec
Kinshasa. Ce dialogue a commencé début décembre à Kampala, la capitale
ougandaise. Suspendu pour les fêtes, il doit reprendre vendredi.
Mais
d'autres groupes armés ayant signé l'accord de 2009 voudraient être entendus.
"Les Maï Maï (groupes armés locaux) ont plusieurs revendications fondées (...)
Nous voulons et devons être associés aux pourparlers", a plaidé Joseph Assanda,
porte-parole de onze groupes Maï Maï de la province du Sud-Kivu.
MESSAGE DE JOSEPH KABILA
31.12.12
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