RDC :
l'opposition rejette l'appel du président Kabila à un dialogue intercongolais «sans condition»
Priorité à l'armée et à la cohésion
nationale a martelé Joseph Kabila dans son discours à la nation au Palais du
peuple, le 15 décembre 2012.
AFP/Junior D.
Kannah
L'opposition n'est pas convaincue par l'appel au dialogue du président Kabila
et a rejetté sa proposition. L'Union pour la démocratie et le progrès social
(UDPS), affirme ne pas se sentir concernée par cet appel. On affirme que les
contours du cadre de concertation et d'échange évoqués par le président sont
encore flous. Dans ses voeux adressés au pays, Joseph Kabila a affirmé vouloir
renforcer la cohésion nationale face au mouvement des rebelles du M23.
« Nous unir davantage ». C’est par ces mots que Joseph Kabila a
invité lundi 1er janvier la classe politique à la cohésion nationale. Un appel
que le président congolais a voulu aussi solennel que celui lancé le 15
décembre, lors de son discours sur l’état de la Nation.
Cette fois cependant, le chef de l’Etat est allé encore plus loin en
réclamant une concertation nationale et « sans condition ». Une
exigence, selon lui, devant la menace que fait peser la rébellion du M23 sur
l’est du territoire. L’appel du président revêt toute son importance, à deux
jours de la reprise des négociations à Kampala entre Kinshasa et le M23.
Dialogue inclusif
Mais à l’UDPS, on déclare ignorer l’appel du président Joseph Kabila en
faveur de la cohésion nationale pour faire face à la guerre de l’Est. « Nous
ne sommes pas concernés par l’appel de monsieur Kabila, c’est une
distraction. » Le ton est ferme dans l’entourage de l’opposant historique
Etienne Tshisekedi. Pour l’opposition qui siège au Parlement, les contours du
cadre de concertations et d’échanges, évoqués par le chef de l’Etat dans son
message de vœux, sont encore flous.
Les membres de cette opposition institutionnelle rappellent alors leurs
exigences depuis le premier appel à la cohésion nationale, appel lancé il y a
plus ou moins deux semaines par le président devant les deux chambres du
Parlement : un dialogue inclusif avec un facilitateur international pour parler
de tout ce qui divise les Congolais.
Cela permettrait, dit-on dans les rangs de l’opposition, de parvenir à une
véritable réconciliation et à des solutions durables. Ce dialogue inclusif est
un préalable à toute nouvelle discussion depuis les résultats de la dernière
présidentielle. Cette élection controversée qui a porté Joseph Kabila au pouvoir
reste, en effet, toujours contestée par une partie de la classe politique.
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