Monsieur,
C’est
avec un sentiment d’impuissance ,mêlé à de la profonde tristesse que , moi,
Mulumba Léon, député national de la RDC, pays ayant accédé à la souveraineté
nationale et internationale depuis plus de 53 ans, je suis ,hélas ,contraint
de constater que je suis réduit à me remettre au Haut-fonctionnaire des Nations
unies que vous êtes, et aux diplomates en poste dans notre pays qui me lisent
en copie ,pour espérer trouver une solution ,sinon le cas échéant faire
entendre ma voix sur les événements me concernant qui se sont produits le 20
août 2013. Événements qui ont leur genèse plus loin. Permettez-moi de revenir
sur les faits afin d’éclairer vos lanternes.
En date du 20 août 2013, aux
alentours de 14h30 j’ai été victime d’une cabale sur un site agricole à Kingabwa
dans la commune de Limete, commune dont je suis député national du parti de la
majorité, le PPRD. Il est de coutume qu’en période de vacances parlementaires,
chaque élu doit être dans sa base électorale. Me trouvant dans la mienne,je
reçus un coup de fil ,supposé provenir d’une maman maraîchère qui m’appelait
au secours. De ce coup de fil, il ressortit que des éléments de la PNC , notre
police nationale, chassaient les maraîchers du site agricole qu’ils occupent
depuis plusieurs décennies et cela, en n’hésitant pas de tirer des coups de
feu.
Je me résolus de passer au poste de police le plus proche afin de
les informer de cette situation préoccupante. Je me rendis ensuite sur le
site pour m’enquérir de la situation ,accompagné du sous-commissaire ainsi que
4 de ses éléments. A peine arrivés sur les lieux un colonel de la police
,répondant au nom d’Eddy Mukuna,me demandera d’approcher ainsi que 2 des
éléments dépêchés par la police de kingabwa. Chose que nous firent. Il est
important,pour votre gouverne,de savoir que j’ai eu malheureusement à rencontrer
ce colonel à quelques reprises sur le site et il m’avait menacé devant témoins
en me rassurant qu’il me fera payer le fait que "j’aurais manqué du respect au
ministre de l’intérieur, Mr Muyej". Ce fameux colonel ,en plein entretien
téléphonique ,intima l’ordre d’arrêter les 2 policiers du sous-commissariat de
Kingabwa. Un des policiers a pu être arrêté. Puis à la grande surprise de toute
personne présente sur les lieux il ordonna mon arrestation.
L’on croyait
rêver car jouissant de l’immunité parlementaire en ma qualité de député
national élu et en plein exercice de mes prérogatives parlementaires, je ne
pouvais pas être arrêté ni même auditionné par ce colonel. Il est supposé être
au courant de cela. Ses éléments,eux l’étaient, il me semble; ils ont refusé de
lui obéir. Il s’ en rendit compte et il réitéra cet ordre ,distinctement, en
insistant sur le fait que c’était sur instructions du ministre Muyej (que je
suppose être la personne avec laquelle il était en conversation
téléphonique).
En tout cas c’est ce qu’il a voulu nous faire croire et
apparemment ça a marché car ses éléments se sont exécutés. Ils ont commencé par
m’aveugler avec un produit en leur possession, puis ils ont déferlé des coups de
pieds et poings sur ma personne, m’ont déshabillé et m’ont jeté dans une des
jeeps de la police. Durant 2 heures, j’ai été baladé sur plusieurs sites de la
police,toujours maintenus sous les bottes de ces éléments indignes de porter
l’uniforme de notre police. je me retrouvai enfin au poste de police de
l’échangeur de Limete où m’attendait le fameux colonel. Avec un air
triomphateur il demandera à ses éléments de me filmer et de prendre des photos
de moi dénudé.
Chose qui fut faite . Puis ils m’acheminèrent au parquet
de grande instance de Matete. Sans être interrogé, je fus jeté au cachot .Mais
auparavant j’eus le privilège d’assister à une performance théâtrale du fameux
colonel ainsi que de sa troupe. Ce qui m’édifia sur leurs intentions et ce qui
se tramait contre ma personne. En effet, ils ont exhibé 2 agents de leur unité
,portés sur les dos de leurs collègues que j’aurais ,soi-disant ,frappés au
point de leur fracturer les jambes. Comme si cela ne suffisait pas ils
m’accusèrent aussi de destruction méchante des véhicules de la police et d’avoir
pris leurs armes ! Dans le cachot dans lequel je me suis retrouvais ,j’ai
croisé le policier qui fut arrêté en même temps que moi,il me fit part de la
proposition lui faite par le magistrat s’il voulait recouvrer la liberté:
témoigner contre moi en confirmant leur mensonge dans le but de me faire
condamner pour flagrance. Il prétendait avoir refusé leur offre car il trouvait
que ce qui m’arrivait était injuste. Ayant reçu la visite de mes avocats alertés
par la famille et des collègues députés, le procureur des lieux s’autorisera
même le luxe de faire arracher par les policiers du colonel Eddy Mukuna le
gsm d’un avocat qui avait commis le crime de me prendre en photo dans le
piteux état que ces policiers m’avaient mis .
Il ne voulait pas prendre
le risque de voir ces photos être utilisées contre la police ,tellement ils
m’avait amoché.
Cela aurait pu jeter un discrédit sur la police. Alors
une seule question me turlupine: Pourquoi les protégeait-il? Après le départ
des mes avocats, aux alentours de 21h30 ,les policiers qui nous gardaient
prirent le soin de me faire entendre que mon transfèrement serait prévu à1heure
du matin.
M’ayant autorisé de me soulager. Je saisis la première occasion
qui s’était présentée à moi pour m’évader. Je ne cesserai jamais assez de
remercier le Seigneur pour cela. Je ne sais pas ce qu’ils avaient prévu de
faire de ma personne lors de "ce transfèrement"?
Et pour où? Depuis, je
vis dans la clandestinité car j’ai saisi officiellement (cfr les documents en
annexe) les autorités hiérarchiques mais aucune réaction ne m’est parvenue à ce
jour de leur part. Elles sont pourtant censées être les garants de la justice.
Par contre, quelle ne fut pas ma surprise de suivre à la télévision le
porte-parole du gouvernement, Mr Lambert Mende? Il affirmait, pince sans
rire,que le fait que j’eus été appréhendé par la justice car ayant frappé des
policiers , faisait montre de l’impartialité de la justice congolaise car un
député ,fut-il de la majorité, n’était pas au dessus de la loi. Que cela
prouvait combien notre pays était un pays de droit! Je n’en revenais pas.
J’expérimente à mes dépens le dicton suivant"Qui veut noyer son chien, l’accuse
de rage". Mais heureusement, il y a de nos concitoyens qui ne sont pas
d’accord avec des telles pratiques. Cette lettre de l’avocat de la partie
adverse qui nous est parvenue par voie anonyme le prouve à suffisance .Elle
prouve jusqu’où l’on est prêt à aller afin de m’atteindre.(copie en
annexe).
Tout cet acharnement sur ma personne parce que je défends cette
pauvre population de mamans maraîchères à qui l’on voudrait ravir ces quelques
lopins de terre qui font vivre leurs familles?
C’est bien de cela dont
il s’agit, un faussaire, ancien fonctionnaire de cadastres fonciers s’est fait
reconnaître par la justice comme propriétaire du site agricole concerné sur
base d’un faux arrêté ministériel dénoncé par l’actuel ministre des affaires
foncières,et il a dans son courrier demandé à ses collègues de l’intérieur et
de la justice de se saisir du dossier. Mais à mon grand étonnement le faussaire
continue sévir et il jouit manifestement de la protection des autorités
militaires ainsi que de la police. J’ai sollicité et obtenu des rdv concernant
ce dossier auprès des 2 ministres ( justice et intérieur). Ils se sont passés
tièdement.
Celui de l’intérieur s’est plutôt mal passé, au point de me
faire sortir manu militari de son bureau par ses gardes, qui m’ont proféré des
menaces physiques.
(cfr mon courrier en annexe). C’est de cet incident
dont le colonel faisait allusion en sous-entendant "que j’aurais manqué du
respect au ministre Muyej." Après plus de 3 semaines de repos forcé et mûres
réflexions, j’ai pris la décision de ne pas céder aux menaces physiques ,
verbales et psychologiques à mon encontre.
Je vous informe
officiellement de mon intention de me présenter au parlement lors de la rentrée
parlementaire prévue ce 15 septembre 2013 mais qui se tiendra probablement le
lundi 16 septembre 2013 pour raison de calendrier car le 15 septembre tombe un
dimanche. J’ai saisi formellement via mon avocat la justice militaire et j’ai
porté plainte contre ce colonel qui devra justifier à son tour pourquoi il
aurait accepté d’obéir à un ordre illégal ,fût-il donné par un ministre à
l’encontre d’un député en plein exercice de son mandat? C’est dans le but de
sensibiliser l’opinion sur les faits tels qu’ils se sont réellement passés et
prévenir du combat que je compte continuer à mener contre ce faussaire afin que
le bien public soit respecté dans notre pays.
N’en déplaise au ministre
Muyej de l’intérieur qui serait, d’après le colonel Eddy Mukuna et Mr
Mukonzo(le propriétaire-faussaire), le commanditaire. J’ai été élu député non
pas pour entériner des décisions injustes à l’encontre de mon peuple mais
plutôt défendre leur cause d’autant plus que celle-là est juste.
Je vous
prie ,Monsieur, d’agréer mes sentiments les plus chaleureux et vous remercie de
toute aide que vous pourrez apporter à ma situation et celle de toute personne
confrontée à des injustices aussi flagrantes que la mienne. Puisse l’avenir me
donner raison de continuer de croire en mon pays et en mes compatriotes. Je
vous remercie de l’attention que vous porterez à mon courrier.
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