Kinshasa : La méga-métropole africaine de tous les contrastes
En surplombant le fleuve Congo, Kinshasa, dont le nombre d'habitants frôle les 10 millions, est l'une des méga-métropoles du Continent africain de tous les contrastes qui peine à concilier entre une urbanisation galopante et une gestion efficiente lesquelles se répercutent sur le mode de vie des Kinois, tiraillés entre l'emprise de la modernité et la préservation de leur authenticité.
Les problèmes écologiques
La ville est confrontée à d'importants problèmes écologiques.
Au premier rang, le problème de l'énergie. En effet, en dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages Inga I et II, le réseau électrique est vieillissant, mal calibré et peu étendu. Les branchements illégaux et les incidents quotidiens, d'origine naturelle ou humaine, provoquent des pannes à répétition. L'absence d'une énergie disponible partout et peu coûteuse explique l'usage des autres sources d'énergies. En 1984, Marc Pain montre qu'environ 45 % de la population fait la cuisine avec des combustibles d'origine pétrolière, la grosse majorité des autres avec du bois ou du charbon de bois provenant de la déforestationK 2. Des solutions sont recherchées pour gérer des plantations à repousse rapide (eucalyptus, pins). En 2010, la consommation de charbon de bois est estimée à 500 000 tonnes et un grand projet, nommé “Makala”, est lancé pour mieux gérer la filière bois-énergie9.
Le second est la gestion de l'eau. L'eau potable est assurée par la société publique REGIDESO. Mais les infrastructures de traitement et de d'acheminement de l'eau sont également vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes grandissantes de la ville. La suspicion sur la qualité de l'eau est la raison pour laquelle grandit un marché de l'eau en bouteille et s'installent des systèmes de filtration chez les particuliers aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le système D. Des travaux sont en projet pour résoudre le problème. Il n'existe aucune station d'épuration. Les eaux usées sont donc rejetées directement dans les rivières et le fleuve Congo, ce qui implique une pollution latente. Le tout à l'égout ne concerne que le centre ville et certains quartiers. Il en va de même pour l'évacuation des eaux de ruissellement. Malgré cela, le système actuel est peu entretenu donc presque inutile. Par conséquent, Kinshasa est régulièrement touchée par les inondations et parfois par des épidémies.
Le troisième est la gestion des déchets. Il existe un service de traitement des déchets mais reste insignifiant. Le tri n'existe pas. Fort heureusement, un recyclage d'ordre économique a lieu dans la population. Ainsi, les métaux sont réemployés, ou revendus au poids, et les contenants plastiques sont réutilisés. Les matériaux inertes, comme le ciment, la brique et la faïence, sont pilés et revendus comme gravier. Le bois sert de combustible. Toutefois, la ville produisant une quantité de déchets très importante, il reste bon nombre de détritus inexploitables, le plastique souple en tête. La technique courante consiste à les regrouper en tas puis les brûler, voire les enterrer. En conséquence de quoi, une pollution invisible des sols, de l'air et des eaux par les suies, les gaz toxiques et les métaux lourds, n'est pas à écarter.
Malheureusement aujourd'hui, Kinshasa ressemble plus à un grand village d'antiquité qu'à une ville moderne. Les cinq chantiers puis la révolution de la modernité proclamés par «Joseph Kabila» n'ont rien apporté à Kinshasa qui se meurt de sa bonne mort.
SOS CONGO : Ba komi ko katisa nzela na pirogue na LIMETE,...
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