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mardi 11 mars 2014

Léon Kengo Wa Dondo : Quelle est sa couleur politique et pour qui roule-t-il ?

Léon Kengo Wa Dondo : Quelle est sa couleur politique et pour qui roule-t-il ?


Lorsque DESC, dans une analyse exclusive, qualifiait Léon Kengo Wa Dondo d’homme d’État addictif au pouvoir, c’est à bon escient que cette description prémonitoire a été réalisée. Cette prospective tend à se confirmer dans l’ultime acte politique que vient de poser l’éternel « Premier » en passe de récupérer le poste qui l’a amené au sommet de la politique en faisant de lui un véritable félin politique qui revient là où on l’attend le moins. (http://desc-wondo.org/dossier-special-les-personnalites-congolaises-a-tenir-a-loeil-en-2014-jj-wondo/). Comme nous l’écrivions, « l’animal politique que fut Léon Kengo Wa Dondo s’est révélé être un personnage narcissique, compulsif et un obsédé inconditionnel du pouvoir pour le pouvoir sans état d’âme, surtout pour les honneurs liés au pouvoir. Ses différents actes politiques posés ses vingt dernières années sont éloquents pour mettre en lumière la personnalité politique de celui pour qui seuls ses intérêts personnels et non collectif comptent. »

Acte 1 : la troisième voie sous la transition démocratique des années 1990


La rude confrontation politique entre Mobutu et Tshisekedi des années 1990 aboutit à une impasse politique qui bloqua le fonctionnement des institutions et marqua la faillite de l’Etat zaïrois. Elle permit à Kengo de s’imposer insidieusement comme étant la troisième voie. Pour ce faire, Léon Kengo eut l’idée de créer un parti d’opposition dénommé UDI (Union des démocrates indépendants) regroupant des jeunes turcs de la classe moyenne et politique de l’époque (Tambwe Mwamba, Patrice Djamboleka, professeur Katanga Mukumadi, etc.) pour noyauter l’union sacrée de l’opposition radiale (USORAL) animée par le duo Étienne Tshisekedi et l’enfant terrible Joseph Olenghankoy.
Pour arriver à ses fins, Kengo bénéficiera également de la bénédiction complaisante de Monseigneur Laurent Monsengwo, Président de la Conférence Nationale Souveraine, puis du Haut Conseil de la République, enfin du Haut Conseil de la République, Parlement de Transition (HCR-PT).

Pour la petite histoire, le 1er octobre 1991, E. Tshisekedi est nommé Premier ministre, il supprime la mention « Mobutu, garant de la Constitution » lors de la prestation de serment. Il affirme ne pas être le Premier ministre du Maréchal Mobutu. Après quelques jours de tractations, Mobutu révoque Tshisekedi. Le 23 octobre 1991, Bernadin Mungul Diaka est nommé Premier ministre, immédiatement contesté par l’opposition.
Le 22 novembre 1991, sous la facilitation des envoyés spéciaux de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), MM. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, respectivement Président et ministre d’Etat sénégalais, le camp mobutiste appelé « la mouvance présidentielle » et celui de l’opposition concluent,  en marge de la Conférence nationale, les « Accords du Palais de Marbre » dont le principe de base est que le Premier ministre sera issu de l’opposition (Union Sacrée).

Le 12 décembre 1991, la CNS se dote d’un bureau provisoire dont le Président est l’archevêque de Kisangani, Mgr Laurent Monsengwo. Le 25 décembre 1991, à la surprise générale, Ngunz a Karl i Bond est nommé Premier ministre, en lieu et place de Tshisekedi. Le 6 avril 1992, les travaux de la CNS sont ré-ouverts à la suite des incessantes manifestations populaires (journées ville-morte,…), à la radicalisation de l’opposition favorable à Tshisekedi et aux fortes pressions de l’Occident sur Mobutu. Le 14 août 1992, la CNS élit Étienne Tshisekedi comme Premier ministre de la transition, avec 70,8% des voix contre le candidat du régime, Thomas Kanza.
Le 6 décembre 1992, Mobutu ordonne la clôture de la CNS, qui n’a pas discuté en séance plénière de deux questions délicates relatives aux assassinats politiques et aux biens mal acquis. Entre-temps, la CNS a élaboré un Acte constitutionnel de transition, un Gouvernement de transition, le Haut Conseil de la République comme organe législatif et le Conseil électoral. Elle élabore un projet de Constitution et un calendrier électoral. Mais, Mobutu continue à appliquer l’ancienne constitution et de s’opposer au gouvernement de transition. Le taux d’inflation atteint 7.000%.

Mars 1993 : Mobutu essaie de reprendre la situation en mains et organise un Conclave qui ne réunit que les membres de son camp, qui créent une plateforme dénommée les Forces politiques du Conclave (FPC). Le Conclave désigne Faustin Birindwa, un transfuge de l’UDPS comme Premier ministre, en plus de la réhabilitation de l’ancienne Assemblée Nationale. Un dédoublement des institutions se met alors en place : celles issues de la CNS et celles réhabilitées par le Conclave qui a le soutien de la garde prétorienne de Mobutu et les services de sécurité.
Le 22 octobre 1993 : Mobutu signe un décret de réforme monétaire : les billets de 1 nouveau Zaïre (1 NZ) sont échangés contre ceux de 3.000.000 Z. Le Kasaï, fidèle à la fatwa décrétée par Tshisekedi le 1er décembre 1992, lorsqu’il a démonétise les billets de 5.000.000 de zaïres que la Banque Nationale a émis contre la volonté de son gouvernement et 1992, continue à utiliser les anciens zaïres suite à un. bLa crise sociale, économique et politique est à son comble et Mobutu est reléguée par ses proches à Gbadolite et perd tout contact avec le peuple, d’où il se surnomme l’« aigle de Kawele ».

Le 14 janvier 1994, signature d’accords entre le camp de Mobutu et l’opposition représentée par l’Union sacrée de l’opposition radicale et alliés (USORAL). Ces accords visent à mettre fin au dédoublement des institutions. Dans un subtil stratagème de calcul politicien, le parlement de transition intègre l’ancienne assemblée nationale et devient le Haut Conseil de la République-Parlement de Transition (HCR-PT). La mouvance présidentielle y est majoritaire et va défendre quelques mois plus tard la candidature à la primature du mobutiste infiltré dans l’opposition, avec une nouvelle plateforme dite de l’opposition modérée, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) formée autour de M. Léon Kengo wa Dondo. L’URD regroupe principalement les partis suivants : l’Union des Démocrates Indépendants (UDI), le Front Commun des Nationalistes (FCN/Kamanda), le Parti Démocrate et Social Chrétien (PDSC/Kititwa) et l’Union Nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF) de Charles Mwando Nsimba. En réalité, il s’agit d’une opposition factice, instrumentalisée par le régime, qui voudrait subtilement s’interposer comme une troisième voie contre la bipolarisation (Mobutu-Tshisekedi) de la politique au Zaïre.
C’est exactement le même stratagème insidieux qui se cache aujourd’hui derrière la création de « l’opposition républicaine » qui, face à l’échec du régime Kabila d’attirer la véritable opposition représentative (UDPS, MLC, UNC, FAC…) dans un Gouvernement de cohésion nationale, va se servir de pseudo-opposant kabiliste Kengo pour donner un faux semblant d’ouverture à une frange de l’opposition qui, en réalité, n’en n’est pas une.

Le 8 avril 1994, adoption par le HCR-PT d’un nouvel Acte de transition. L’Acte issu de la CNS a été amendé de façon à satisfaire les exigences de la Mouvance présidentielle alliée avec Kengo Wa Dondo.
Le 14 juin 1994, soutenu par le les FPC des mobutistes, Kengo Wa Dondo s’impose en tant que la troisième voie et est désigné Premier ministre par la mouvance mobutiste HCR-PT, malgré l’opposition majoritaire de l’USORAL, derrière Tshisekedi. Une nomination qui viole les résolutions de la CNS et les accords du 14 janvier 1994. L’opposition radicale (USORAL) considère comme illégal le gouvernement Kengo et réclame le retour de Tshisekedi à la primature. Ce choix qui satisfait la Les USA, la France et la Belgique. Il restera Premier ministre jusqu’en 1997 avant son exil en pleine guerre de l’AFDL. C’est ainsi que l’opposant-mobutiste, terme utilisé par Maître Nimy Mayidika Ngimbi dans son ouvrage « Je ne renie rien – Je raconte » qualifie ces opposants opportunistes de la dernière heure. Dans son ouvrage, Maître Nimy  traitait déjà à l’époque (en 1992) « François Mwamba Tshishimbi, l’actuel coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba et négociateur dans la délégation gouvernementale aux pourparlers avec le M23 à Kampala, cet ex-secrétaire général du MLC de JP Bemba, d’« opposant-repenti ». Qui a bu boira et on voit aujourd’hui les mêmes faux-opposants sous Mobutu revêtir les mêmes parures de transvestis sous Kabila.

Acte 2 : Triomphe-surprise de Kengo au Sénat en 2007 et début de lune de miel entre Kabila et Kengo

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Pour mieux comprendre le rôle assigné à Kengo en faveur de Kabila, il faut remonter aux tractations qui ont conduit à son retour en RDC. Pour la petite histoire, le retour de Kengo en RDC fut facilité par l’ancien conseiller spécial de Kabila en matière de sécurité, le feu Samba Kaputo. Ce dossier concernait également le retour de Seti Yale. Pour rassurer Kengo, une délégation conduite par Katumba Mwanke et l’ambassadeur itinérant de Kabila, Antoine Ghonda, qui furent le déplacement à Bruxelles pour négocier discrètement avec les deux intéressés. Une initiative qui avait également la bénédiction des autorités rwandaises qui soutenaient Joseph Kabila et espéraient jouer sur la fibre ethnique Tutsi des origines maternelles de Kengo pour s’en servir comme un berger et parrain politique de Joseph Kabila en RDC en attirant à cette cause plusieurs mobutistes fauchés en quelques années d’exil.
Dans les clauses de son retour, confie à DESC un proche collaborateur de Samba Kaputo qui a personnellement traité ce dossier, il était stipulé noir sur blanc que Samba se servirait discrètement de la plate-forme présidentielle ‘l’ex AMP) et des mobutistes pour soutenir la candidature de Kengo à la présidence du Sénat. C’est ce qui fut fait au moment venu au détriment de l’infortuné She Okitundu et plusieurs cadres désabusés du PPRD qui, dans un triomphalisme exubérant, jubilaient avant d’avoir abattu la peau du léopard Kengo. Une leçon du real politik made in Kigali !

Cette réaction postée sur DESC de M. Timothée Shaomba Shutsha, ancien proche collaborateur de She Okitundu et ancien Conseiller à la Présidence de la République se passe de tout commentaire :
« Il n’est pas surprenant que Joseph Kabila adopte cette attitude, la même qu’il a toujours eu. C’est bien dommage que notre pays devienne une zone d’action internationale réservée aux étrangers pour toute sorte d’expérimentation des crimes et pillages sous toutes ses formes. A l’époque, Monsieur SHE Okitundu, alors Ministre des Droits Humains sous le Gouvernement de Mzée L.D Kabila a réussi à obtenir la condamnation l’Ouganda et celle du Rwanda devait intervenir dans les mois qui suivaient. Mais le plan était très avancé et Mzée est mort. Je me rappelle, que l’actuel Sénateur SHE Okitundu, alors Ministre des Affaires Etrangères sous Joseph Kabila, a voulu renouveler le dossier à la Cour Internationale de Justice, mais le lobbying rwandais à Kinshasa a pesé sur leur  » AMI et FRERE » pour que SHE abandonne sa démarche. Pour être mieux contrôlé, ce dernier fut nommé Directeur de Cabinet de Joseph Kabila. »

« C’est ici que j’ai fait mon entrée au Cabinet du Chef de l’Etat, en juillet 2006, en qualité de chargé de mission et que j’ai rencontré à plusieurs reprises. Parenthèse: (histoire à suivre plus tard, car je fus révoqué au début 2008, quand j’ai adressé à l’attention du Président de République des rapports accablants sur certaines questions dont celles des Nkudna et compagnie…). Vous remarquerez que SHE Okitundu est victime de sa démarche, pourtant patriotique et républicaine. La preuve est qu’il est au garage-poli, au Sénat, dont on connait comment la carte à été jouée pour l’écarter [Ndlr. en faveur de Kengo], car ce Monsieur est intransigeant dans ses positions, même devant le Chef de l’Etat. S’il n’était pas élu comme Sénateur du Sankuru chez lui, il connaitrait d’énormes difficultés politiques... » (Commentaire posté en bas de l’article: http://desc-wondo.org/rd-congo-kabila-le-garant-de-limpunite-boniface-musavuli/)
Pour comprendre davantage pourquoi Kengo reste un allié stratégique de Kabila, malgré les apparences fallacieuses, il faut analyser la manière dont la MP a pesé de tout son poids pour gagner toutes les batailles électorales, notamment les provinciales dans les fiefs où mathématiquement et rationnellement elle était perdante : Kinshasa (2007) et Equateur (2007 et 2013) des provinces acquises au MLC. Si pour les provinciales, le régime Kabila est prêt à tout, ce n’est pas au poste ultra stratégique de la présidence du Sénat, deuxième personnalité constitutionnelle de l’Etat devant suppléer au chef de l’Etat en cas de la vacance présidentielle, que le régime  (avec ses soutiens rwandais) va laisser à un véritable opposant  ou un digne patriote congolais occuper ce poste. L’échec de She Okitundu, comme l’illustre si bien le M. Shaombo, s’inscrit dans cette dynamique de maillage des institutions du Congo par des agents à la solde du régime monoethnique rwandais.

Autre indice qui montrerait que cette stratégie de débauchage de Kengo allait dans le sens du soutien de la communauté internationale, notamment la Belgique, au tandem Kabila-Kengo est que le triple ancien Premier ministre de Mobutu, qui a été inculpé à Bruxelles pour blanchiment d’argent en juin 2003, n’a plus été poursuivi par la justice belge. Pourtant, «La Libre Belgique» du 25 juin 2003 a rapporté que « Le juge d’instruction Michel Claise a décidé d’inculper M. Kengo Wa Dondo pour blanchiment d’argent », pour une affaire qui était en relation avec des « faits de corruption » (http://www.lesoftonline.net/articles/blanchiment-d%E2%80%99argent-l%E2%80%99ancien-premier-ministre-kengo-inculp%C3%A9-%C3%A0-bruxelles). Et il est connu qu’au Congo, c’est à travers la justice, nationale ou internationale, que le régime et ses soutiens internationaux agissent pour museler les opposants. Kengo a opté pour se rallier au régime en échange des ennuis. 

Acte 3 : Kengo parraine la modification constitutionnelle qui permet à Kabila d’être réélu en faveur d’un scrutin à tour unique

Kabila - Kengo

L’opposant chauve-souris de M. Kengo a commencé à montrer sa vraie nature lors du changement constitutionnel de janvier 2011 qui a ramené les scrutins présidentiels à tour unique. Malgré les arguments de Kengo évoquant un juridisme politiquement non éthique pour défendre sa position républicaine et son abstention lors des révisions de la Constitution et de la loi électorale en 2011, il ne faut surtout pas oublier que c’est au cours d’une réunion interinstitutionnelle débutée le 20 mars 2010 à Kingakati-Buene,la ferme présidentiell, sous la direction du président Joseph Kabila e tpoursuivie le samedi 27 mars au Palais du peuple sous la présidence de Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, que le point relatif à la modification constitutionnelle a été adopté à l’unanimité par le trio Kengo-Boshab et Kabila dans unique perspective de facilier la réélection de Kabila au premier tour. Une décision prise sur base d’un rapport d’experts du cabinet parallèle de Kabila auquels faisient partie le président de l’ex-CEI, l’abbé Apollinaire Malu Malu et son successeur le pasteur Ngoy Mulunda) et qui recommandait d’éviter à tout prix un scenario de face-à-face entre Tshisekedi et Kabila, fatal à ce dernier.
Pour montrer le caractère subversif de cette manœuvre bien orchestrée par le trio susmentionné, le rapport final de la mission électorale de l’UE (p. 17;http://www.eods.eu/library/FR%20DR%20CONGO%202011_fr.pdf) écrit ce qui suit:  La révision constitutionnelle de janvier 2011 qui a introduit un seul tour pour l’élection présidentielle est un système qui est généralement déconseillé dans des sociétés dominées par des tensions ethniques ou régionales… Si la réforme constitutionnelle de janvier 2011 qui a introduit le scrutin à un seul tour pour l’élection présidentielle est conforme au droit interne, elle n’a pas néanmoins été soumise à référendum puisqu’elle a été approuvée à la majorité des trois cinquièmes des membres de l’Assemblée Nationale et du Sénat réunis en Congrès. Pourtant, cette modification de la Constitution de la RDC s’éloigne de la doctrine constitutionnelle générale, selon laquelle le système électoral ferait partie du « bloc » constitutionnel. Dans ces conditions, il ne pourrait être modifié que par une procédure plus stricte que celle qui est prévue dans le cadre d’un amendement, sans pour autant avoir la rigidité de celle qui est utilisée pour l’approbation de la Constitution elle-même.

Rappelons en outre que déjà en 2009, La même réunion interinstitutionnelle (regroupant les présidents des deux chambres du parlement et le Chef de l’État) avait recommandé la modification de la loi électorale (Radio Okapi, 26 novembre 2009). Un indice éloquent qui montre que le régime réfléchissait déjà à la manière de conserver le pouvoir, malgré les assurances de certaines déclarations de ses cadres. On ne change pas la stratégie qui gagne. C’est ce même modus operandi qui se mettrait actuellement en place pour tout faire de sorte que le régime survive avec ou sans Kabila au-delà de 2016. Et les stratèges de Kabila se servent de Kengo,  l’homme-lige du régime pour leur faciliter ce statuquo.
Si déjà lors de la rentrée parlementaire de mars 2010 Évariste Boshab avait donné le ton en déclarant que la «  révision  constitutionnelle n’est plus un tabou... La révision constitutionnelle est un exercice légal et démocratique, car la Constitution n’est pas instituée « ad vitam, ad aeternam… la Constitution doit s’adapter à la réalité d’un peuple ». Ce n’est pas anodin qu’il récidive et revienne à la charge en publiant cette fois-ci aux éditions belges du Larcier, un ouvrage intitulé «Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la nation », qui annonce clairement les couleurs et l’intention du régime adepte de la para-démocratie.

Acte 4 : Election 2011 – Kengo candidat-taupe du régime pour diviser l’opposition et réduire l’impact de Tshisekedi à l’ouest

Face au découpage des circonscriptions électorales opéré par le ministre de l’Intérieur et décentralisation Adolphe Lumanu et le pasteur Mulunda dans un stratagème visant favoriser la réélection de Kabila tout en lui facilitant une majorité parlementaire confortable au parlement, il fallait maintenant tabler sur la géopolitique électorale pour éroder le poids électoral de Tshisekedi à l’ouest. Cette partie du pays est réputée pour son opposition aux régimes Kabila. C’est dans ce cadre et uniquement celui-là qu’il faille interpréter la candidature de Kengo aux présidentielles de 2011. L’homme se savait impopulaire et incapable de surclasser Tshisekedi, Kamerhe et Kabila. Après avoir joué au trouble-fête  au sein de l’opposition en se rangeant dans un premier temps dans le camp Sultani aux côtés de Kamerhe qui s’affrontait au camp Fatima menée par les FAC de Martin Fayuluderrière UDPS, il s’est ensuite embrouillé avec Kamerhe pour évoluer comme un électron libre en se présentant comme étant la troisième voie émergeante de l’opposition devant arbitrer les camps Fatima et Sultani.

L’AMP, se servira de Kengo comme attrape-voix censées se reporter au profit de Tshisekedi dans la province de l’Equateur. Une province qui, à coup sûr et dans un réflexe naturel de défense et de vengeance, allait émettre un vote-sanction contre l’ennemi juré du fils du terroir, Jean-Pierre Bemba Gombo, victime d’une neutralisation politico-judiciaire orchestrée par les appuis occidentaux de Kabila. Le But de la manœuvre : réduire autant que faire se peut, le plein de voix de Tshisekedi dans cette province dont il allait bénéficier d’un report des voix favorables. Surtout que Tshisekedi était quasiment assuré d’un potentiel succès stalinien dans les deux Kasaï, le Bas-Congo (qui ne pardonnera jamais à Joseph Kabila du massacre à grande échelle des adeptes de Bundu dia Kongo). Et que, compte tenu d’une forte représentation des ressortissants Luba du Kasaï dans le Katanga, Tshisekedi allait mettre Kabila en ballotage sur sa province tout en bénéficiant aussi du vote sanction d’un certain nombre, non négligeable, des Katangais du sud qui commençaient déjà en 2008 et 2009 à exprimer leur insatisfaction sur la manière inéquitable dont les postes politiques leur avaient été rétribués.
A cela, il fallait ajouter la peur qui a gagné le camp kabiliste lorsque, dans une stratégie dite d’ « encerclement », Vital Kamerhe s’est chargé de son côté de réduire le poids électoral de Kabila dans les Kivu, deux provinces où Kabila avaient fait le plein électoral en 2006, fort de l’appui de Kamerhe. Un acte de trahison que Kabila ne lui pardonnera sans doute jamais et qui expliquerait peut-être en partie ses ennuis actuels dans une stratégie de la loi de Talion. 

Acte 5 : Kabila réélu après les fraudes électorales, l’opposant (?) Kengo veut le rejoindre comme « Premier »

C’est ce que l’on peut retenir en substance du document publié par le Soft International du 24 février 2012, sous la plume de Tryphon Kinkey : « Et voici Kengo! L’opposant président du Sénat a fait parvenir au Soft International un texte susceptible de marquer un tournant et de conjurer le sort… – l’article ne fait pas part de convergences, il apporte le soutien dont la Nation a besoin. Il explique non seulement qu’un dream team est possible, qu’il est souhaitable. Il met en avant les idées forces de Kengo qui rejoignent celles de Kabila. (http://www.lesoftonline.net/articles/kengo-rejoint-kabila).
Un document qui montre la nature politique bisexuée et antidémocratique de M. Kengo qui se dit opposant tout ayant toujours assumé de hautes fonctions politiques au sein des institutions des régimes Mobutu et sous Joseph Kabila. Les seules fois que l’on peut dire que M. Kengo a été réellement opposant à un régime, c’est lorsqu’il s’est trouvé à chaque fois en exil hors du Congo (Zaïre).

Et l’occasion pour DESC de rappeler qu’en sociologie politique, l‘opposition désigne l’ensemble des forces et partis politiques qui contestent les décisions des détenteurs du pouvoir. Dans un régime démocratique représentatif, l’opposition parlementaire est l’ensemble des partis qui ne forment pas la majorité parlementaire et qui n’exercent pas de responsabilités gouvernementales ni la présidence des institutions républicaines et donc s’y opposent. Dans un régime démocratique, l’opposition constitue un contre-pouvoir qui veille à éviter que la majorité au pouvoir se comporte librement en toute violation des principes fondateurs d’un état de droit, en dénonçant publiquement et officiellement toutes les dérives du pouvoir sans être inquiétée.
Un bémol : Un gouvernement de la cohabitation politique désigne la situation de coexistence d’un gouvernement au sein duquel le chef de l’Etat cohabite avec un chef de gouvernement (Premier ministre) qui appartient à une majorité parlementaire qui est politiquement opposée au président. Le système politique français actuel, issu de la Constitution de la Ve République, est celui qui fournit l’exemple le plus connu de cohabitation, entre un Président de la République et un Premier ministre issu d’une majorité parlementaire différente de celle qui l’a élu. Le Président de la République, élu au suffrage universel, joue habituellement un rôle prépondérant dans la vie politique. Mais, il peut arriver qu’après une électionlégislative, il ne dispose plus du soutien de la majorité parlementaire, si celle-ci est d’un bord politique opposé à la majorité présidentielle.

Ainsi, M. Kengo ne se trouve dans aucune position politique et institutionnelle illustrée dans les deux cas ci-haut explicités.
Si dans le document sus-évoqué Kengo avait déjà émis en 2012 l’idée des concertations, c’est en connaissance de cause qu’il l’a fait, Sauver le soldat Kabila en péril : « Face à l’ampleur du désastre, il faut exceller dans le pragmatisme et éviter des solutions unilatérales prises par un seul individu ou un groupe homogène d’individus mû par de mêmes intérêts de Pouvoir. La concertation, le dialogue s’impose. Or, c’est ce qui manque cruellement chez nous. » Et Kengo de proposer la mise en place d’un « Gouvernement de salut National » qui ressemble à s’y méprendre au même schéma de l’actuel Gouvernement de la cohésion nationale dont il fit l’annonce bien avant la tenue des concertations :  « Notre réponse est largement positive (Ndlr la réponse de Kengo à la participation à ce type de Gouvernement). A condition que le futur Gouvernement de la République soit confiée entre des mains expertes dont l’expertise technique et la rigueur morale sont connues et appréciées de tous. La seconde condition implique la participation de certains leaders locaux dont l’influence s’avère prépondérante pour le maintien de la cohésion nationale. »

Acte 6 : Kengo tire les concertations pour permettre à Kabila de trouver la légitimité perdue en 2011 et s’autoproclame autorité morale d’une pseudo- opposition républicaine

Ayant échoué à sa tentative d’occuper la primature en 2012 au profit de Matata qui a eu les faveurs de certaines autorités politiques libérales et socialistes francophones belges, en contrepartie d’un grand  lobbying diplomatique pour la légitimation occidentale de la réélection frauduleuse de Kabila en 2011, la guerre contre le M23 et l’impopularité croissante de Kabila, conséquence triviale de son illégitimité, ont remis Kengo sur la sellette, en revenant sur une nouvelle formule en apparence, mais qui au fond ressemble à celle de sa déclaration de 2012, les concertations nationales. Une idée conçue par les successeurs du Clan Samba Kaputo autour de Kabila. Mais cette option est également, selon des sources crédibles contactées par DESC, défendue par l’establishment oligarchique tutsi au pouvoir au Rwanda.
Pour ceux qui l’ignorent encore, depuis que les faucons anti-rwandais du régime de Laurent-Désiré Kabila (Victor Mpoyo, Yerodia, Mwenze Kongolo ?…) à partir de 2004 puis après la réélection en 2006, aucune nomination dans les postes hautement stratégiques en RDC ne s’opère sans l’aval de Kigali. C’est d’ailleurs ce qu’avait fait savoir en espèce le général James Kabarebe à Jean-Pierre Ondekane, ex-ministre de la défense aux couleurs du RCD-Goma rwandais, lors d’une rencontre fortuite dans un hôtel en Afrique du Sud. Surpris de voir Ondekane tourner les pouces sans raison dans cet hôtel, Kabarebe posera la question à Ondekane : « Qu’est ce qui se passe ?». Ondekane de répondre : « On m’a limogé du poste de ministre de la défense ». Et Kabarebe de réagir : «  Comment Joseph peut-il nommer un nouveau ministre de la Défense sans nous en informer au préalable ? ». Il va former à l’instant même le numéro de téléphone de Joseph Kabila et lui donner l’injonction de faire le nécessaire pour que « dans 48 heures, Ondekane retrouve son poste ou un nouveau poste équivalent ». C’est ce qui expliquera sa nomination à la tête de la DGM (Direction Générale de Migration : la police des frontière), peu de temps après son limogeage du ministère de la défense. Il sera finalement par la suite par François Beya Kasonga en 2008, un congolais marié à une Tutsi.

Pour Kengo, les concertations devraient servir d’appât à l’opposition par l’idée de la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale. Une formule devant permettre de remettre les compteurs à zéro en 2016 et remettre tout le monde, Kabila compris, sur le starting-block en 2016. Malheuruesement, Ni l’UDPS, ni Kamerhe ni le MLC qui a pris part aux concertations et encore moins le FAC de Martin Fayulu ou l’UDEMO de Mobutu Nzanga (qui a compris enfin la leçon de son alliance désastreuse avec Kabila en 2006) se sont dit non partants ni concernés.
Face à l’impasse politique actuelle et pour sauver le régime sclérosé et les apparences, il faut trouver une formule marketing qui pourrait séduire les Occidentaux comme il l’a fait en 1994 lorsqu’il fut plébiscité Premier ministre par le camp mobutiste et pourtant opposant sur papier, l’infatigable Léon Kengo revient avec la formule « Opposition républicaine ». Une clique de l’opposition pro-régime dont l’autorité morale s’est illustrée durant son parcours politique comme étant le joker des autocrates honnis par le peuple congolais. Si dans les années 1990 Kengo a créé, avec le soutien de Mobutu, sa plateforme minoritaire dite de l’ « opposition modérée » pour contourner la bipolarisation politique Mobutu-Tshisekedi; aujourd’hui, l’irréductible Kengo nous revient avec la même formule sous la dénomination « opposition républicaine » pour contourner le refus de l’opposition véritable et majoritaire rangée derrière Tshisekedi.

Par cet ultime acte politique anti républicain, le félin politique en fin de parcours qu’est Léon Kengo Wa Dondo confirme sa stature éternelle d’opposant Cheval Troie au service des régimes antidémocratiques et anti-République qui ont évolué au Congo-Zaïre. C’est la seule justification qui donne sens à son ultime manœuvre politique inique. Que l’on ne se trompe pas, à ce jour, malgré les apparences, Kengo reste la seule personne qui peut assurer et garnatir à Joseph Kabila une pérennité au pouvoir ou un soft come-back politique en RDC au-delà de 2016. Il bénéficie pour ce faire d’un puissant think tank des services présidentiels et rwandais qui travaillent pour l’imposer au poste de Premier ministre, malgré le travail, somme toute positive, accompli par Augustin Matata qui ne démérite pas, s’il faille comparer ces deux kabilistes.

Si dans les années 1990 Kengo et son opposition modérée de la « troisième voie » fut l’acte politique fatal qui obstrua le processus démocratique en cours et précipita le renversement de Mobutu par la voie armée, toutes choses étant égales par ailleurs, la coalition « opposition républicaine » de Kengo se présente aujourd’hui comme une manœuvre politique de mise à mort du processus de normalisation politique  initiée en 2006 et de tout espoir d’alternance politique par la voie démocratique au Congo. Dans ce cas, à l’instar de ce qui s’est passé en 1996-1997, il ne laissera plus aux congolais d’autres choix que le renversement du régime par la voie armée ou par un coup d’État. La seule méthode de changement des présidents qui marche en RDC depuis 1960. Les signes des temps congolais sont là. L’Histoire du Congo est têtue!"

http://desc-wondo.org/quelle-est-la-couleur-politique-de-leon-kengo-jj-wondo/






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