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SACREBOPOL

mardi 11 mars 2014

quand même Kabila montre la voie

Transition politique : quand même Kabila montre la voie
(L'Observateur Paalga 11/03/14)


























Imaginez le porte-parole de la Maison-Blanche annoncer qu'après l'échéance de 2016, le président Barack Obama ne briguera plus un troisième mandat, comme le lui interdit la Constitution américaine. Il aurait débité ainsi quelque chose de tellement évident, qu'on lui indexerait l'asile de fous.
Mais sous bien de cieux africains, de tels propos, farfelus dans grand nombre de démocraties occidentales, et même tropicales (et non tropicalisées), ont valeur d'événement politique. Et c'est ce qui vient de se passer en République démocratique du Congo (RDC).

«Le président Joseph Kabila ne va pas tenter de réviser la loi fondamentale pour briguer un troisième mandat». C'est l'annonce faite par Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, reçu dimanche 9 mars 2014 à l'émission Internationale.
Bien avant lui, c'est le président de l'Assemblée nationale, secrétaire exécutif de la majorité présidentielle, Aubin Minaku, qui a lâché le morceau au cours d'une interview accordée à notre confrère RFI : «Le chef de l'Etat va respecter la Constitution et les chantres de la violation de la Loi fondamentale seront déçus».

Alors, si ce sont ces deux hautes personnalités congolaises, proches parmi les proches de Kabila, qui nous livrent le scoop, c'est que c'est du béton. C'est qu'ils tiennent la confidence du chef de l'Etat lui-même.
Dans cette Afrique qui n'est pas assez entrée dans la démocratie et où le viol de la constitution est la règle, et son respect, l'exception, les «intentions» de Kabila fils détonnent tout simplement. Quelles bonnes muses ont pu bien visiter celui dont la réélection en novembre 2011 tient plus de la pure scélératesse que de la prouesse ?

Mais prudence, prudence !

2016 c'est si proche et si loin. Et de la coupe des engagements aux lèvres des princes, il y a loin. Alors, qui sait si d'ici là, le «bon peuple», sentant arriver la fin du règne de Kabila, ne va pas réclamer un «lenga», c'est-à-dire un bonus, et pourquoi pas un mandat à part entière, pour son bien-aimé président ?
Mais plaise à Dieu de le délivrer de tentation de parjure.

Si l'ancien pensionnaire de l'école française de Dar-es-Salam venait à tenir effectivement parole, ce serait une grande leçon du «petit Kabila» à plusieurs de ses pairs africains, qui auraient pu être son grand-frère, père et même grand-père. Ce serait gênant qu'un «poussin d'hivernage» vienne à indiquer la porte de sortie honorable aux tyrannosaures et autres mammouths qui continuent de peupler la faune politique africaine.
A la date échue de 2016, Kabila n'aura passé que 15 ans au pouvoir. Comparés au règne de certains, c'est de la broutille.
Pour terminer, si à l'issue de ce second mandat, l'actuel chef de l'Etat congolais vient à abandonner les rênes du pouvoir, il entrerait dans l'histoire politique de son pays comme celui-là qui a été le premier à favoriser une dévolution pacifique du pouvoir.

Alors, tenez bon président !

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