Là ou c'est risible, c'est que la Cours Constitutionnelle n'existe pas en RDC. Elle est administrée par la même Cour Suprême de Justice qui voudrait avoir l'avis d'une cours inexistante.
Jean-Bertrand Ewanga (assis au milieu) avec à ses côtés Koloso Sumayili (G) et Bruno Mavungu (D), membres de l’opposition congolaise, lors d’un meetting contre la révision de la Constitution, à Kinshasa, le 4 août 2014. AFP PHOTO / KATHY KATAYI KAYEMBE
Colère à l'UNC après l'arrestation mardi pour offense au chef de l'Etat et racisme, du député national également secrétaire général du parti, Jean-Bertand Ewanda, qui a été présenté à la Cour suprême de justice. Le procès a été suspendu le temps que la Cour constitutionnelle se prononce sur l'inconstitutionnalité de la loi sur la procédure en flagrance mais le parquet a estimé bon de le transférer à la prison centrale de Makala.
C’est aux environs de 20 heures, mardi soir, que la Cour suprême de justice a répondu aux exceptions soulevées par les avocats de Jean-Bertrand Ewanga sur l'inconstitutionnalité de la loi sur la procédure en flagrance. Elle a décidé de surseoir aux poursuites en flagrance et de s’en référer à la Cour constitutionnelle. « Il ne faut pas oublier que les instruments internationaux font maintenant partie de notre arsenal juridique et par conséquent, ce procès équitable ne peut pas être compatible avec les dispositions de la loi sur la flagrance », explique le bâtonnier Jean-Joseph Mukendi du Collectif des avocats de la défense
En attendant, la Cour suprême de justice a ordonné la mise en résidence surveillée de Jean-Bertrand Ewanga, compte tenu de son rang de député national. Mais le Parquet général de la République a choisi, lui, de placer le secrétaire général de l’UNC à la prison centrale de Makala.
Hier mardi même, à la mi-journée, le ministre de l’Intérieur Richard Muyej, avait tenu à préciser pour l'opinion publique les raisons de l’arrestation de Jean-Bertrand Ewanga : « Je vois que Ewanga a abusé de sa liberté d’expression. Tous ses discours ont été analysés et nous avons arrêté celui qui avait une dose particulière dans le contenu de son message ».
Colère de l’UNC
Selon le parquet, c’est la teneur des propos reprochés à Jean-Bertrand Ewanga qui justifie son transfert devant la Cour suprême de justice de Kinshasa. « On lui reproche d’avoir dit que Kabila est un voleur ce que notre client nie catégoriquement et aussi d’avoir dit que Kabila est un Rwandais ce que notre client nie également », explique Maître Godé Bononga, l’un de ses avocats, qui estime que la loi n’a pas été respectée. « Le parquet général de la République a violé la loi sur toute la ligne. Il n’y avait aucun pv de constat des faits et le parquet général de la République n’a pas informé le Parlement qu’il poursuivait un député », membre de ce même Parlement, ajoute-t-il.
Joint depuis Washington, le président de l’UNC, Vital Kamerhe affirmait mardi que cette arrestation visait à l’anéantissement de son mouvement d’opposition. « Ce que les laboratoires de Kabila sont en train de faire pour le moment, c’est de savoir comment avoir la tête de Mr Kamerhe ? Comment anéantir l’UNC le parti qui dérange et l’ensemble de l’opposition ? Parce que nous avons entrepris de consolider et d’unifier l’opposition et ça dérange. C’est quand même grave ce que nous sommes en train de vivre avec le président Kabila. »
Une arrestation qui ne devrait pas arranger les affaires du chef d'Etat congolais qui participe jusqu’à mercredi au sommet Afrique/Etats-Unis à Washington.
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