Le gouverneur élu de la province de l’Equateur Louis-Alphonse Koyagialo Ngbase te Gerengbo est décédé dimanche 14 décembre 2014. Comble de l’ironie, la nouvelle officielle a été donnée par...Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement. Pour la petite histoire, Mende a acquis sa "célébrité médiatique" suite à l’affaire dite du "massacre des étudiants de l’université de Lubumbashi" révélée dès le 18 mai 1990 par le quotidien bruxellois "Le Soir". A l’époque, Koyagialo était le gouverneur de l’ex-Shaba. Au cours d’un point de presse, lundi 24 novembre dernier, soit vingt-qautre années après, "Lambert" a fait couler des larmes de crocodile en avouant qu’en fait de "massacre", il s’agissait d’un "montage" concocté par des Organisations non gouvernementales du genre Human Right Watch. Un montage que Mende avait relayé en tant que leader de l’opposition en fournissant des "bilans" fantaisistes aux médias : 50, 150 voire 347 étudiants égorgés.
«Malheureusement, je dois confirmer le décès du gouverneur Koyagialo en Afrique du Sud aujourd’hui. Nous sommes ravagés par cette triste nouvelle. Le gouverneur Koyagialo comme homme politique et comme administrateur était l’un des meilleurs d’entre nous. C’est quelqu’un que j’ai fréquenté, que j’ai appris à connaître. C’est une très triste nouvelle pour ce pays». C’est la déclaration faite par le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga sur les ondes de radio Okapi.
Louis Alphonse Koyagialo, est décédé dimanche 14 décembre en Afrique du Sud. Aucun programme n’est arrêté en ce qui concerne le programme des obsèques.
Elu gouverneur de la province de l’Equateur en juin 2013, Louis-Alphonse Koyagialo a été victime, trois mois après, d’une attaque cérébrale assez sévère. Admis successivement à Ngaliema Center et au Centre Médical de Kinshasa, il sera finalement transféré dans un hôpital à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour recevoir des "soins appropriés". Après six mois d’absence, il regagne sa juridiction le 15 mars dernier.
Au mois d’avril, on assiste à une "rechute". Dans une annonce faite le 15 avril à Mbandaka, Jeanine Otoho Makado, ministre provinciale chargée de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement provincial, dira que le chef de l’exécutif provincial avait regagné le pays de Nelson Mandela pour un "contrôle médical de routine". Contrôle de routine? Il s’agit ni plus ni moins que d’un mensonge d’Etat. "Dans l’entretemps, soulignait la ministre, le gouvernement provincial invite la population au calme et à vaquer librement à ses occupations". Les observateurs, eux, y avaient vu une aggravation de l’état de santé de l’illustre patient.
On ne le dira jamais assez, qu’il est temps que les gouvernants congolais s’approprient cette règle d’or en communication de crise : dire la vérité et toute la vérité. La santé d’un homme public ne relève nullement de la sphère privée.
Ancien gouverneur du Katanga, alors Shaba, dans les années 80, Louis-Alphonse Koyagialo a été victime d’une grave injustice qui lui a valu plusieurs années d’embastillement à la prison centrale de Makala. Accusé de complicité dans le "massacre" des étudiants de l’université de Lubumbashi, il a été révoqué de ses fonctions et condamné à mort. Plusieurs membres de la famille de l’ancien gouverneur mourront de chagrins. C’est le cas notamment de sa mère mais aussi de sa première épouse.
"Un massacre imaginaire", écrira le journaliste belge Eric de Bellefroid dans le quotidien "La Libre Belgique". L’"affaire Lubumbashi" n’a été finalement qu’une manipulation politico-médiatique montée par des opposants dits "radicaux" au régime de Mobutu Sese Seko. Des opposants qui dénonçaient à l’époque, à raison d’ailleurs, l’absence de démocratie et les violations des droits humains. Les mêmes opposants servent aujourd’hui avec zèle un système politique qui n’est ni meilleur ni pire que celui qu’ils avaient honni hier. Parmi ces opposants, il y a un certain Lambert Mende Omalanga qui a avoué le 24 novembre dernier que le "massacre des étudiants de Lubumbashi" n’était qu’un montage. "Il n’y avait qu’un seul mort", a-t-il déclaré sans sourciller.
Louis-Alphonse Koyagialo est, sans conteste, une des victimes collatérales, de la bêtise humaine et de la "folie collective" qui s’étaient emparées de la société zaïroise au lendemain du discours présidentiel du 24 avril 1990 annonçant le retour au pluralisme politique. Cette affaire marque sans aucun doute le point de départ de la descente aux enfers du pays. Le Congo-Kinshasa continue à payer au prix fort les affabulations criminelles de ses pseudo-hommes d’Etat.
La rédaction de Congo Indépendant présente ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt gouverneur Louis-Alphone Koyagialo.
B.A.W
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