BIEN QUE SALUTAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA RDC LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : GARE AUX RÈGLEMENTS DE COMPTES
Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le Pr Emmanuel Luzolo Bambi Lesa a déposé, mardi 23 juin dernier à l’office du Procureur général de la République, plusieurs plaintes, au nom du président Joseph Kabila Kabange, contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Il s’agit d’une initiative louable parce que la corruption gangrène l’économie congolaise et constitue, de ce fait, un frein au développement même de la RD Congo. De ce point de vue, le combat de l’ancien ministre de la Justice mérite d’êtresoutenu. Mais, préviennent des observateurs, il ne doit nullement être question de règlements des comptes.
Une vingtaine de personnes, dont quatre gouverneurs de provinces, seraient citées sur la liste des plaintes déposées à l’office du Procureur général de la République. Cela, dans le cadre de la lutte contre la corruption.
L’opération ayant été déclenchée par le Pr Luzolo Bambi au nom du président de la République, il ne reste plus qu’à attendre la suite des évènements avec la réaction du « PGR ». Car, c’est lui qui devra piloter le dossier jusqu’à son terme pour que, désormais, la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme devienne une réalité en RDC. Surtout lorsqu’on sait que ces tares ruinent l’économie congolaise et empêchent la RDC de disposer d’un budget national digne de son rang.
QUITTER LE CAP DES PAYS LES PLUS CORROMPUS AU MONDE
La RD Congo était abondamment citée par des Organisations non gouvernementales du genre « Transparency International » en 2008 et 2009 parce que classée au 171ème rang mondial sur 180. Il était donc temps de prendre le taureau par les cornes pour arrêter l’hémorragie afin de juguler la corruption et ainsi permettre au Congo-Kinshasa de récupérer le manque à gagner que l’on estime à 15 milliards de dollars américains. Ce qui aurait pu d’ailleurs permettre au Congo-Kinshasa de passer d’environ 5 milliards USD de budget national en fonds propres à une enveloppe à même de le conduire rapidement à l’émergence visée. Un grand combat pour le développement de la RDC.
Surtout que, me l’a bien indiqué le conseiller spécial du chef de l’Etat, le Raïs s’est approprié plusieurs dénonciations formulées par des particuliers qui concernent des détournements des deniers publics et la corruption dans presque tous les secteurs de la vie nationale.
Des échos en provenance de la société civile ont même fait état d’une gouvernance à vue à Mbuji-Mayi, au Kasaï oriental. Mais, au stade actuel, toutes les personnalités ciblées bénéficient encore de la présomption d’innocence jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie. Plusieurs sources accusent des gouverneurs de provinces d’avoir privatisé carrément leurs entités au point d’être les seuls maîtres à bord des navires.
GARE AUX REGLEMENTS DE COMPTES
Tout doit être fait pour que la RDC sorte de sentiers battus et mette réellement le cap sur son émergence, car les potentialités ne manquent pas. Pour que l’opération déclenchée contre la corruption produise des résultats escomptés, il doit s’agir d’une opération orthodoxe visant à éradiquer simplement le mal afin que la RDC quitte la zone des pays où la corruption règne me dans un non Etat. Mais, il ne faudrait pas que cela tourne en une série de règlements de comptes où certains seraient broyés sur l’autel des intérêts égoïstes ou politiciens. Bien au contraire, la justice doit être dite de manière à condamner les coupables et blanchir les innocents.
Car, bien menée, cette action pourrait automatiquement permettre à la RDC de revoir fortement à la hausse ses recettes. Une fois que le manque aura été éradiqué, le budget national exprimera alors la grande ambition de la RDC d’être comptée finalement parmi les plus grands pays de l’Afrique. Raison pour laquelle, de plus en plus d’observateurs prient pour qu’il s’agisse vraiment, cette fois-ci, d’une grande première dans l’histoire du Congo-Kinshasa. Si les vrais acteurs de la corruption sont mis hors d’état de nuire, la RDC pourra espérer réussir un décollage vertical susceptible de mettre définitivement terme à la misère qui frappe sa population en dépit des efforts du Gouvernement.
M. M
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