Incroyable, mais vrai:
Lambert Mende : « La Constitution a prévu le glissement, le Président reste en place jusqu’à l’élection de son successeur »
Le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé jeudi 23 juillet 2015 à Kinshasa devant des étudiants venus « s’informer à la source », que « la Constitution a prévu le glissement, le Président reste en place jusqu’à l’élection de son successeur ».
« La Constitution a prévu le glissement. C’est conformément à la Constitution que les sénateurs, les députés provinciaux, les gouverneurs et les vice-gouverneurs de province élus en 2007 continuent d’exercer leurs mandats en attendant l’élection de leurs successeurs. Donc, si le nouveau Président de la République n’est pas élu, le Président en exercice reste en place jusqu’à l’élection du prochain Président », a-t-il soutenu.
« Tout sera fait conformément à la Constitution »
Aux termes de l’article 70 de la Constitution, « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ; à la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ».
A la question d’un étudiant s’étonnant du fait que « le président Joseph Kabila ne s’est pas encore prononcé s’il va ou pas se présenter à la présidentielle du 2016 », Lambert Mende a répondu que « ce n’est pas une position, il n’a pris aucune position ».
« Il n’y a au monde aucune procédure de non candidature. S’il y avait une disposition légale imposant qu’il se prononce, le président Joseph Kabila aurait commis un délit en ne le faisant pas. Il a été élu pour respecter la Constitution et il gère son mandat qui court encore », a-t-il expliqué.
Il a rappelé les propos que ne cesse de répéter le chef de l’Etat congolais : « Je respecterai la Constitution. Tout sera fait conformément à la Constitution ».
« L’élection présidentielle n’est pas encore à l’ordre du jour. Il faut attendre que l’élection présidentielle soit à l’ordre du jour. C’est lui-même qui va décider. Ce sont des gens qui ont peur de lui qui entretiennent ce débat politicien pour galvauder un adversaire », a insisté Lambert Mende.
« Il n’y a pas eu détournement des budgets électoraux »
Le porte-parole du gouvernement congolais a rassuré les étudiants qu’ « il n’y a pas eu détournement des budgets électoraux ».
La question d’un étudiant avait un lien avec l’affirmation de certains députés de l’Opposition selon laquelle « le parlement a voté, depuis l’exercice budgétaire 2012 jusqu’en 2015, près de 794 millions de dollars américains pour le financement du processus électoral 2015-2016 ».
Lambert Mende a cité un responsable de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a assuré, récemment, que ‘l’argent des élections est là ».
Interrogé sur l’élection controversée des gouverneurs et des vice-gouverneurs dans certaines nouvelles provinces, il a répondu qu’il s’agit d’une « petite période de transition de 6 mois jusqu’à l’élection en octobre 2015 des députés provinciaux qui éliront, à leur tour, les gouverneurs et les vice-gouverneurs de province ».
A propos de l’absence des Cours d’appel dans plusieurs nouvelles provinces pour traiter des contentieux électoraux, il a rassuré qu’« il est aléatoire que l’Etat ne puisse pas avoir de l’argent pour leur installation ».
Quant aux « inquiétudes » des autorités congolaises, le porte-parole du gouvernement les a justifiées par les « conditionnalités » de la communauté internationale qui n’a « pas honoré ses engagements financiers de 2011 », obligeant de facto la RDC à « chercher et trouver l’argent pour les organiser ».
Egalité souveraine
Lambert Mende n’a pas été tendre avec la communauté internationale qui n’a « pas de charité », dans la mesure où « il y a toujours quelque chose en retour ».
« Nous avons les meilleurs rapports avec la communauté internationale mais nous ne voulons pas qu’elle vienne intervenir dans nos affaires intérieures. Les relations internationales ne sont pas des relations de domination. Nous voulons qu’elles soient fondées sur la l’égalité souveraine. Nous voulons coopérer avec égalité souveraine », a-t-il insisté.
« Le dialogue n’aura pas un coût prohibitif »
Le porte-parole du gouvernement a déclaré que « le dialogue initié par le président Joseph Kabila « n’aura pas un coût prohibitif, il sera le moins coûteux et en format réduit ».
« On va parler des problèmes qui n’ont pas été résolus par la Constitution et les dispositions légales et de ceux que les Concertations nationales n’ont pas résolus et auxquelles n’ont pas participé d’autres Congolais. Il faut consentir le temps de dialoguer avec tout le monde dans un nombre limité de participants pour discuter de ces problèmes. Parce qu’il faut changer le comportement de l’homme politique congolais qui n’a pas la culture d’accepter les résultats des élections », a souligné Lambert Mende.
En effet, a-t-il averti, « si nous n’identifions pas les problèmes qui sont liés aux élections, nous courons le risque de revivre les incidents et les affrontements des élections de 2006 et de 2011 ».
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