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jeudi 8 septembre 2011

Incendie des sièges du PPRD, UDPS et de la RLTV - Ingele Ifoto : ‘‘Quand il y a destruction, le premier responsable, c’est le gouvernement ! ’’


Dans une interview accordée à La Prospérité, le Président de la DDC, Ingele Ifoto, réagissant à la tension politique qui couve dans la Ville- Province de Kinshasa, à la suite de la destruction simultanée des sièges de l’Udps, du Pprd ainsi que de la RLTV, charge le Gouvernement qui, pour lui, est le premier responsable à qui on doit reprocher l’absence d’une politique de prévention.
C’est le Gouvernement, pense-t-il, qui a la mission d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. ‘‘Si ce genre d’incidents arrive, on peut ou ne pas connaître l’auteur, mais la première des choses, c’est de reprocher le pouvoir public qui n’a pas pu protéger les personnes et leurs biens. ‘‘Vous savez très bien que M. Etienne Tshisekedi qui n’est pas n’importe qui dans ce pays, est allé déposer sa candidature et qu’il y avait une marrée humaine qui devait suivre son cortège, je crois qu’on aurait dû prendre toutes les dispositions. On savait que le passage était sur Sendwe et, comme par hasard, il y a le siège Interfédéral du PPRD et n’oubliez pas que ces deux partis se défient. Je crois que si toutes ces dispositions, avaient été prises, on n’aurait pas assisté à ce genre de drame. Donc, le premier responsable, pour moi, tous les reproches incombent au Gouvernement de la République. Et, dans un autre temps, c’est aux partis politiques ou à la classe politique que nous sommes. Nous ne pouvons pas inculquer à nos militants et militantes des antivaleurs, telle que la violence. Comme on dit : on sait quant ça commence mais personne ne sait quand et comment ça se termine’’, a-t-il martelé. La Prospérité : Quel sentiment avez-vous au lendemain des événements survenus à Kinshasa, notamment, après l’attaque de la permanence de l’Udps, les sièges interfédéral du PPRD ainsi que de la chaîne de télévision RLTV ?
Ingele Ifoto : Je déplore. Je suis complètement désolé de voir ce genre de comportement alors que nous sommes tous à l’apprentissage de la pratique démocratique et que ce genre d’événements, puissent se produire à un moment aussi crucial du processus électoral. Ce que je ressens, c’est la désolation et c’est de l’opprobre sur classe politique, dans son ensemble. La Pros. : Vous reprochez quoi et à qui dans ce qui s’est passé ? Est-ce que ce sont les militants de part et d’autre ou est-ce qu’il y a eu un commando, comme c’est la thèse qui est développée dans certains milieux ? Ingele Ifoto : Vous savez quand il y a ce genre d’activités, ce genre de pratique, lorsqu’il y a la violence, il y a la destruction, le saccage, le premier responsable à qui on reproche tous les péchés, c’est le gouvernement. C’est lui qui a la mission d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Si ce genre d’incidents arrivent, on peut ou ne pas connaître l’auteur, mais la première des choses, c’est de reprocher le pouvoir public de n’avoir pas protégé les personnes et leurs biens. Saccager une permanence d’un parti, que ce soit le parti de la majorité ou de l’opposition, ce n’est pas un acte tolérable. Donc, la question que nous nous posons est où étaient les services du pouvoir public en ce moment là ? Vous savez très bien que M. Etienne Tshisekedi qui n’est pas n’importe qui dans ce pays, est allé déposer sa candidature et qu’il y avait une marrée humaine qui devait suivre son cortège, je crois qu’on aurait dû prendre toutes les dispositions. On savait que le passage était sur Sendwe et que, comme par hasard, il y a le siège de l’Interfédérale du PPRD et n’oubliez pas que ces deux partis se défient. Je crois que toutes les dispositions, comme on le savait, auraient dû être prises. On n’aurait pas assisté à ce genre de drame. Donc, le premier responsable, pour moi, tous les reproches, c’est au Gouvernement. Et, dans un autre temps, c’est aux partis politiques ou à la classe politique que nous sommes. Nous ne pouvons pas inculquer à nos militants et militantes des antivaleurs, telle que la violence. Comme on dit : ‘‘on sait quant ça commence mais personne ne sait quand et comment ça se termine’’. La Pros. : Je viens d’apprendre qu’aujourd’hui, le PPRD envoie dans la rue ce qu’on appelle la Ligue de Jeunes. Toujours ce jeudi, il y a aussi l’UDPS dont les combattants vont aller déposer un mémo à la CENI concernant l’exigence de certains préalables. . Que craignez-vous ? Ingele Ifoto : Oui. La crainte ce que le parti présidentiel se comporte en gangster.
Ils savent très bien que le jeudi, l’UDPS a projeté une marche que nous voudrions qu’elle soit pacifique. Au même moment, le parti présidentiel pense que c’est le moment de prouver qu’il existe à Kinshasa, en larguant la Ligue de jeunes. Ce choix là est un peu suspect, de la part d’un personnel politique bien armé. C’est quand même très suspect. Je conseille aux uns et aux autres d’éviter les frustrations. Il faut éviter les provocations. Nous ne saurons pas contrôler la suite. Et si j’étais à la place de ceux qui soutiennent le Président Kabila, j’éviterais ce genre des choses d’autant plus que le dérapage car si la police charge, il n’y a qu’un seul responsable, le Président de la République. Mais certains, pour prouver au Chef de l’Etat qu’ils sont les vrais adeptes, ils le font en provoquant et qu’après, le seul coupable soit le Président de la République. Je crois que cette façon de faire les choses, n’est pas indiquée. Il ne faudra pas que les bonnes manières s’évanouissent. La Pros. : La démocratie est en péril et les élections aussi ? Ingele Ifoto : Je crois que si nous continuons de cette façon là, nous allons assister à la démonstration des biceps. Donc, nous sommes loin de concrétiser la démarche démocratique. La Pros. : Est-ce que ce n’est pas là que trouve justement le fondement du code de la bonne conduite, un code auquel l’opposition a refusé d’adhérer, avec d’autres partis politiques, selon la proposition de la CENI ? Ingele Ifoto : Vous savez le vrai code réside dans chacun de nous. Ce que vous avez comme éducation, comme valeur, comme démarche, c’est ça le vrai code. Le vrai code, c’est vous-même, la prise de conscience de l’action que vous posez. Le sens de responsabilité. Nous pouvons ne pas signer le code de bonne conduite, dans ces conditions là. J’aimerais me poser la question, si dans d’autres pays on a déjà signé ce code de bonne conduite ? On ne l’a pas signé ; on a fait des élections, des élections apaisées et pacifiques qui ont donné des résultats où le perdant a téléphoné au gagnant, pour lui dire félicitations. Donc, ce code doit être inscrit dans nos esprits, dans nos cœurs. S’il n’est pas là-dedans, nous ferons comme nous faisons avec toutes les lois et tous les textes que nous signons. Parce que n’oubliez pas que le Congo est une nation qui est bien nourrie dans les productions des textes qui sont tous bafoués. La Pros. : On vous a vu aux côtés de Tshisekedi, le jour où il est allé déposer sa candidature. Nous pouvons considérer que c’est une nouvelle alliance entre l’UDPS et la DDC ou bien vous êtes inscris seulement dans la dynamique de l’opposition dite de «Fatima» ?
Ingele Ifoto : (rires). Ça me fait rire quand vous dites l’opposition de « Fatima ». J’aimerais vous rappeler l’histoire parce qu’apparemment, le Kinois a la mémoire courte. Fatima est né d’une situation commune à l’opposition. Vous avez fait allusion à la signature du code de bonne conduite. Et, nous avons trouvé cette démarche un peu précipitée de la part de la CENI. Nous avions voulu tout d’abord voir clair sur le fichier électoral. Parce que pourquoi signerions-nous le code de bonne conduite alors que nous ne sommes pas rassurés sur la viabilité du fichier électoral. C’est comme ça que nous nous sommes réunis, parce que les amis qui avaient voulu signer sont restés au Palais du peuple. Ainsi, nous avions trouvé un droit qui s’appelle «Fatima» et nous étions réunis toute l’opposition, toute alors. Tous ces travaux, pour aller à la CENI, nous allions ensemble. Mais ce qui nous a séparé, c’est le jour où nous avions terminé avec les réflexions que chacun de nous avait produites en ce qui concerne la question de comment l’opposition pense porter l’alternance pendant les élections. Nous nous sommes dits, il y a trois choses à faire : 1) le programme commun du gouvernement ; 2) le candidat commun ; 3) le cahier des charges des responsabilités. Il y a eu des propositions qui ont été faites. Et, c’est jour là, il était question que nous poussions lire, rendre public et discuter les textes qui étaient le résumé des réflexions que chacun des partis avait menées. Toutes les formations dites de l’opposition qui se reconnaissaient comme telle étaient à Fatima. Ce qui nous a séparé, c’est la méthode d’y arriver pour la désignation d’un candidat commun. Nous avions dit maintenant que nous avions fini avec les textes, il faudrait passer à l’application de ces textes, et peut-être nous avons eu le péché de dire que le délai nous est compté, il faut agir dans le temps, dans le délai. Nous avions agi dans le délai. Et, de toutes les candidatures qui étaient sous nos yeux ce jour là, il y en avait neuf. J’ai pensé en âme et conscience que la candidature de Tshisekedi avait un poids politique indiscutable, indéniable sans renier à d’autres prétendants leur droit légitime de postuler à la présidence. Vous avez parlé d’une alliance avec l’UDPS. Or, nous sommes là, à un mouvement oppositionnel. Alliance entre les partis, ce n’est pas quelque chose qui est réalisée, nous n’avons pas formalisé ça. Mais, nous sommes dans une mouvance, mouvance oppositionnelle qui voudrait apporter l’alternance au sommet de l’Etat. Et, pour y arriver, il nous faudra un candidat commun, un programme commun et après, assumer les responsabilités, d’une façon collective.
La Pros. : Aujourd’hui, on assiste plutôt à la multiplication de candidatures au sein même de l’opposition. Est-ce que cela ne vous fragilise-t-il pas ? Ingele Ifoto : Oui. Je crois que la meilleure façon pour que l’opposition puisse aider le président Kabila et la MP à gagner, c’est cette division qui est dans l’opposition. Ou certainement, s’il y a division, ce qui apparaît comme division, c’est que beaucoup d’entre nous, mettent leurs sentiments, mettent leurs intérêts personnels au devant de la vie politique. Si les gens, par humilité, pouvaient s’effacer et laisser ceux qui ont la chance de faire gagner ces élections à l’opposition, je crois que nous aurions gain de cause. Mais, en tout état de cause, si l’opposition ne se met pas derrière un seul candidat, il nous sera difficile de remporter la victoire et là, nous ferons le jeu de l’adversaire. La Pros. : Si déjà vous-mêmes, dès le départ, vous n’êtes pas organisés et que les élections sont organisées dans un contexte où l’opposition est divisée, comme vous veniez de le dire. Accepteriez-vous alors les résultats ? Ingelo Ifoto : Oui. Mais, parce que là on ne s’en prendra à personne. C’est notre propre responsabilité. Donc, il faut qu’on assume. Mais, j’aimerais être optimiste. Je pense que le délai est encore là. Il y a encore un temps pour nous permettre, comme on dit toujours, de jeter des passerelles pour qu’on se parle et qu’on voit l’intérêt général, pour que l’opposition aille en ordre et non en ordre dispersé. Le fait de déposer des candidatures n’empêche pas les discussions. Je crois qu’il faut encourager que ces négociations se poursuivent. Mais, là où il va y avoir une sorte d’escroquerie politique, il faudra quand qu’on apprécie qui est candidat. Il ne faudra pas qu’on nous amène des candidatures pour que seulement la presse dise que tel était candidat, pour quelqu’un pense ainsi à être dans les négociations entre les candidats présidents. Ça, il faut qu’on puisse déjouer ce piège là tout le monde veut être candidat alors que dans le quartier, votre propre parti souffre d’audience. La Pros. : Au niveau de la DDC, qu’est ce vous préparez concrètement en termes de candidats à la députation nationale parce que nous sommes à quelques jours de la fin de la période officielle du dépôt des candidatures, au niveau du BRTC de la CENI ? Ingele Ifoto : Oui, nous avons l’ambition, nous sommes une jeune formation, certes, mais l’ambition que nous avons, est que la DDC présente des candidats qui lui permettent d’avoir au moins, un groupe parlementaire propre à la DDC.
Aides-toi, dit-on, le ciel t’aidera. Nous voudrions tout d’abord être DDC, avant d’aller négocier ou conclure des alliances. Donc, nous avons la prétention d’avoir un groupe parlementaire d’au moins 25 Députés nationaux, à l’hémicycle du Palais du Peuple. La Pros. : Vous-même toujours à la Funa ? Ingele Ifoto : Oui. Le parti a pensé que je suis quand même le joker et on a replacé la confiance en moi pour que je sois en tête de liste, à la Funa. La Pros. : Quand est-ce que la DDC rêvera la présidentielle, si cela n’est pas un secret ? Ingele Ifoto : C’est toute une histoire qui doit se faire avec les résultats que nous allons tout d’abord escompter au niveau de ces élections qui viennent. Et, nous pourrions multiplier les actions qui permettent la visibilité, pour que nous puissions constituer une trame qui permette l’adhésion de plus d’un, dans ce que nous sommes en train de faire. Donc, si nous mettons du sérieux et que la population nous juge capable de le faire, nous le ferons ; mais nous avons le sens de la mesure. Nous avons horreur de la démesure. La Pros. : Pour vous, l’ambition pour la présidentielle serait vers les horizons 2016 ou 2021 ? Ingele Ifoto : Ça ne peut pas être une prétention d’un seul individu. Je suis dans une formation politique, c’est la formation qui pèsera le pour et le contre et si nous sommes à même, moi-même ou un autre, on sera candidat Président de la République, un jour. Je vous ai dis qu’il faut avoir le sens de la mesure. Au moment opportun, nous pourrions nous prononcer, en tenant compte, bien sûr, de tous les paramètres qui entrent en ligne, avant de se prononcer pour la présidentielle. Ce n’est pas une mince affaire, être candidat Président de la République… 
Propos recueillis par Marcel Ngoyi

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