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jeudi 8 septembre 2011

Escalade de la violence : Monsengwo prévient, l’opposition et le pouvoir invités à la retenue et au calme



*Les événements qui se sont déroulés le 05 septembre 2011 sont susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et le processus électoral que tout le monde souhaite démocratique, transparent et apaisé. Ces actes sont capables de provoquer l’escalade de la violence dans le pays et détourner l’attention des citoyens des vrais problèmes qui attendent des solutions rapides. *Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya condamne vigoureusement de tels actes et invite les uns et les autres, de même que les forces de l’ordre, à garder le sang-froid, à éviter des provocations inutiles et à faire preuve de calme et de retenue. *Les élections ne sont pas une rixe ni une guerre pour laquelle il faut affûter les armes ; mais une opération citoyenne, où les nationaux choisissent leurs mandataires sur base d’un programme, qui soit de nature à relever et à développer le pays.

Les derniers événements survenus à Kinshasa le lundi 05 et le mardi 06 septembre 2011 ne cessent de soulever des protestations tant de l’Union européenne que de la Monusco, en passant par l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique en Rd Congo. La dernière en date est celle du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Evêque métropolitain de Kinshasa. En effet, après le dépôt de la candidature du lider maximo aux élections présidentielles et législatives de 2011, les combattants de l’UDPS auraient, suite à une provocation des militants du PPRD, saccagé l’Interfédérale du parti présidentiel, se trouvant sur le Boulevard Sendwe, dans la commune de Kalamu. Tout juste après ces incidents, et selon des images suivies à la RTNC, les membres de ce parti auraient promis de rendre coup pour coup tout ce qu’ils avaient subi. Cette nuit-là sera très agitée, car elle connaîtra la destruction non seulement de la permanence de l’UDPS à Limete, mais aussi celle de la chaîne de télévision Lisanga, appartenant à Roger Lumbala, un député de l’Opposition qui soutient la candidature de Etienne Tshisekedi.

Pour le Cardinal Laurent Monsengwo, il s’agit des événements, si l’on y prend garde, qui sont susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et le processus électoral que tout le monde souhaite démocratique, transparent et apaisé. Comme d’aucuns le savent très bien, on peut connaître quand le conflit commence, mais il est difficile de savoir quand il prendra fin. Mais en attendant, c’est la population qui va payer le lourd tribut. C’est ce qui donne au prélat la conviction selon laquelle, ce sont des actes qui sont capables de provoquer l’escalade de la violence dans le pays et détourner ainsi l’attention des citoyens de vrais problèmes qui attendent des solutions rapides.

Tout en condamnant ces actes qui ne se justifient pas, Monsengwo, à travers lui toute l’Eglise catholique romaine, invite les uns et les autres, de même que les forces de l’ordre, à garder le sang-froid, à éviter des provocations inutiles et à faire preuve de calme et de retenue. Par rapport à la marche qui est projetée ce jeudi 8 septembre 2011 entre les combattants de l’UDPS et les militants du PPRD, il indique que ces marches sont faites pour exprimer une volonté d’un parti politique ou d’un groupe d’individus. Elles n’impliquent pas qu’on se tire dessus. Surtout que la Constitution dit qu’on peut marcher pour exprimer ses opinions. Mais se battre, c’est de la barbarie et chacun devra assumer ses responsabilités. 

De l’apolitisme de la police Selon les articles 182 et 183 de la Constitution, la Police nationale est chargée de la sécurité publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens, du maintien et du rétablissement de l’ordre public ainsi que de la protection rapprochée des hautes autorités.
 La Police nationale est apolitique. Elle est au service de la Nation congolaise. Nul ne peut la détourner de ses fins propres. La Police nationale exerce son action sur l’ensemble du territoire national dans le respect de la présente Constitution et des lois de la République. Si le Cardinal est arrivé jusqu’à interpeller les forces de l’ordre, notamment la Police, c’est au regard de ce qui a été constaté. Ceci pour dire que la Police n’aurait pas gardé son sang-froid et se serait illustrée par une provocation qui n’honore nullement ce métier. Et pourtant, la Police devait être le dernier rempart, le dernier recours des gens qui se sentent dans l’insécurité. Et si l’on doit nous dire que c’est la même Police qui va assurer la sécurisation du processus électoral, il y a de quoi réfléchir deux fois. Et ce, même si nous apprenons que la Monusco et plusieurs Ambassades présentes au pays ont mobilisé d’importants fonds pour la formation de la police censée sécuriser le processus électoral.

Voilà qui crée la crainte dans le chef de certains ténors de l’Opposition politique qui réclament une sécurisation particulière, les sièges des partis aussi. Il n’est pas tard pour la Police de revenir au bon sens ; de revenir au respect de son caractère d’apolitisme, bref, de revenir à la raison. Et ce n’est que de cette façon-là qu’elle pourra bénéficier de la confiance et du soutien de la population. Sinon, si tel était le cas, le Gouvernement aurait le courage de demander à l’Eufor de venir, une fois de plus, sécuriser les élections. Pendant que l’Europe dépense beaucoup d’argent pour la formation d’une police capable de sécuriser toutes les élections sans aucun regret.
Les élections ne sont pas une rixe
Le Cardinal en a profité pour dire à l’intention de la presse que les élections qui auront lieu le 28 novembre prochain ne sont pas une rixe, ni une guerre pour laquelle il faut affûter les armes ; mais une opération citoyenne, où les nationaux choisissent leurs mandataires sur la base d’un programme, qui soit de nature à relever et à développer le pays. Même si le candidat Etienne Tshisekedi, en déposant sa candidature a dit que ce geste symbolisait la fin de sa lutte de 30 ans, l’opinion doit savoir que l’élection n’est pas une fatalité. Elle peut être gagnée, tout comme elle peut être perdue. Et si elle est gagnée, on s’en réjouit. Au cas contraire, il faut épuiser toutes les voies de recours que prévoit la législation en la matière, avant de reconnaître sportivement sa défaite. Il n’est pas important que la Rd Congo, que les uns et les autres déclarent vouloir développer soit une fois de plus confrontée à la guerre, à la violence,… qui ne seront du reste pas profitables ni à sa population, ni aux acteurs politiques.
Quid de la démarche de l’Opposition
A une question de savoir s’il peut accepter la médiation entre l’Opposition et la Majorité, comme au temps de la HCRPT, le Cardinal Laurent Monsengwo pense que ce n’est pas nécessaire. Car, selon lui, quand on fait la politique, on est disposé et prédisposé à se soumettre au dialogue, surtout que la vie politique n’exige pas que l’on fasse preuve de l’intolérance politique.
A cette autre question de savoir quelle est sa position par rapport à la demande de l’Opposition qui veut auditer le fichier électoral, le prélat catholique pense qu’il est sceptique qu’on arrive au nombre que la CENI a présenté. Mais vu que la loi est passée à l’Assemblée nationale, il s’incline. Pour lui, c’est tout à fait normal que l’Opposition demande l’audit du fichier électoral, car dit-il, lorsqu’il a reçu la visite du Président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, il lui a donné trois conseils : la défense de la vérité, mener le processus dans la transparence et se rappeler que Dieu le voit dans tout ce qu’il fait. Et de se demander s’il met en pratique ces conseils ! C’est ici qu’il a rappelé à l’intention de tout le monde qu’en tant que prophète, il a reçu comme mission de parler aux hommes, d’autant plus qu’il a une responsabilité devant les hommes et devant Dieu. S’il est écouté, tant mieux, mais au cas contraire, c’est à chacun d’assumer sa propre responsabilité devant les hommes et devant Dieu.

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