Augustin Katumba Mwanke. Images TV5
La dépouille mortelle du très redouté député national Augustin Katumba Mwanke a été ramené à Kinshasa lundi 13 février. L’inhumation est prévue dans les prochains jours à Pweto, au Katanga. La télévision d’Etat (RTNC) a montré «Joseph Kabila» à la résidence kinoise du défunt. Une présence qui n’explique nullement la longue éclipse.
«M. Augustin Katumba Mwanke, député national, est décédé dans un crash survenu dimanche à proximité de l’aéroport de Kavumu, à Bukavu, dans le Sud-Kivu», c’est le communiqué publié par le ministre de l’Intérieur Adolphe Lumanu Mulenda. Le texte, d’une froideur…mortelle, a été repris lundi 13 février par l’ACP. «Le pilote et le copilote ont également succombé dans ce crash, ajoute le communiqué. (…). Deux personnes dont on ne connaissait pas encore le sort, se trouvaient en dessous de l’appareil. Le danger est écarté pour le député Antoine Ghonda Mangalibi, le ministre des Finances Augustin Matata Ponyo, le gouverneur de la province du Sud-Kivu Marcellin Cishambo, Jean-Bertrand Bisengimana et Oscar Gema qui se trouvaient aussi dans l’avion.» Pas un mot de compassion pour les parents et amis des victimes.
Plusieurs personnalités de la mouvance kabiliste se sont rendues, lundi, à la résidence du défunt bras droit financier du «raïs» que d’aucuns qualifiaient, par ironie, "conseiller sans dossier fixe" (CSDF). L’homme d’affaires israélien Dan Gertler se trouvait dans la première rangée. Il faut dire que «Augustin» et «Dan» s’entendaient comme larrons en foire. Selon des sources bien informées, les deux hommes jouaient le rôle de «prête-nom» pour le compte de «Joseph». Ils auraient ainsi ouvert plusieurs comptes bancaires en leurs noms dans les paradis fiscaux dont l’Ile Vierge. «Joseph Kabila» est venu sur le lieu du deuil en compagnie des membres de sa famille. Une réapparition qui n’explique nullement un mois d’éclipse. «Un mois d’absence injustifiée au travail», aurait tonné le premier employeur venu. Saura-t-on un jour la vérité dans ce pays où les dirigeants sont au-dessus des lois et, par conséquent, «exonérés» de l’obligation de rendre compte? Rendre compte à qui dans un Etat où la gestion, le contrôle et la sanction relèvent d’un seul homme : le président de la République.
Katumba est mort. "La vie continue" au sein de la mouvance kabiliste laquelle s’est arrogée 340 sièges sur 500 à l’Assemblée nationale. Les tractations politiques vont bon train en perspectives de l’installation de la nouvelle «Représentation nationale» et de la formation du gouvernement. Le microcosme politique kinois se livre à son jeu favori consistant à deviner le nom du prochain Premier ministre et des ministres. Sous Mobutu Sese Seko, les prétendants les plus nantis n’hésitaient pas à soudoyer des journalistes véreux. But : voir leur patronyme insérer dans le «top 10» des «Premier ministrable» et autres «ministrables».
«Nombreux sont les politiciens de la mouvance kabiliste qui ont sablé le champagne après avoir appris la disparition de Katumba, confie un «déçu» de la majorité présidentielle. L’homme a fait et défait plusieurs carrières». A tort ou à raison, certains candidats à la députation nationale accusent le tout-puissant conseiller présidentiel d’être à la base de leur «défaite». Ce genre de propos est entendu tant dans les milieux de la «majorité présidentielle» que de l’opposition. On ne prête qu’aux riches? "AKM", lui, ne pourrait plus se défendre.
Des questions restent sans réponses. Quel était le but du voyage d’Augustin Katumba Mwanke à l’île Idjwi ? Quel rôle le ministre des Finances, le gouverneur du Sud Kivu et l’Adg (Administrateur délégué général) de l’Office de gestion de la dette publique devaient-ils jouer? Pourquoi l’aéronef ne s’est-il pas embrasé après le sinistre? L’appareil était-il à cours de kerosène? Est-il vrai que certains passagers avaient, quelques minutes avant la catastrophe, signalé à des parents et amis, via SMS, que l’avion avait des ennuis techniques?
Des sources confirment que «Joseph Kabila» se proposait d’ériger un "site touristique" sur des terres appartenant à la succession Bisengimana Rwema. Ami d’enfance de Bertrand Bisengimana, Antoine Ghonda a mis celui-ci en contact avec Katumba.
Tous ces faits sont loin d’expliquer le bien-fondé de la présence notamment du ministre des Finances dans une mission strictement privée qui a pris la tournure tragique d’une aventure ambiguë…
Plusieurs personnalités de la mouvance kabiliste se sont rendues, lundi, à la résidence du défunt bras droit financier du «raïs» que d’aucuns qualifiaient, par ironie, "conseiller sans dossier fixe" (CSDF). L’homme d’affaires israélien Dan Gertler se trouvait dans la première rangée. Il faut dire que «Augustin» et «Dan» s’entendaient comme larrons en foire. Selon des sources bien informées, les deux hommes jouaient le rôle de «prête-nom» pour le compte de «Joseph». Ils auraient ainsi ouvert plusieurs comptes bancaires en leurs noms dans les paradis fiscaux dont l’Ile Vierge. «Joseph Kabila» est venu sur le lieu du deuil en compagnie des membres de sa famille. Une réapparition qui n’explique nullement un mois d’éclipse. «Un mois d’absence injustifiée au travail», aurait tonné le premier employeur venu. Saura-t-on un jour la vérité dans ce pays où les dirigeants sont au-dessus des lois et, par conséquent, «exonérés» de l’obligation de rendre compte? Rendre compte à qui dans un Etat où la gestion, le contrôle et la sanction relèvent d’un seul homme : le président de la République.
Katumba est mort. "La vie continue" au sein de la mouvance kabiliste laquelle s’est arrogée 340 sièges sur 500 à l’Assemblée nationale. Les tractations politiques vont bon train en perspectives de l’installation de la nouvelle «Représentation nationale» et de la formation du gouvernement. Le microcosme politique kinois se livre à son jeu favori consistant à deviner le nom du prochain Premier ministre et des ministres. Sous Mobutu Sese Seko, les prétendants les plus nantis n’hésitaient pas à soudoyer des journalistes véreux. But : voir leur patronyme insérer dans le «top 10» des «Premier ministrable» et autres «ministrables».
«Nombreux sont les politiciens de la mouvance kabiliste qui ont sablé le champagne après avoir appris la disparition de Katumba, confie un «déçu» de la majorité présidentielle. L’homme a fait et défait plusieurs carrières». A tort ou à raison, certains candidats à la députation nationale accusent le tout-puissant conseiller présidentiel d’être à la base de leur «défaite». Ce genre de propos est entendu tant dans les milieux de la «majorité présidentielle» que de l’opposition. On ne prête qu’aux riches? "AKM", lui, ne pourrait plus se défendre.
Des questions restent sans réponses. Quel était le but du voyage d’Augustin Katumba Mwanke à l’île Idjwi ? Quel rôle le ministre des Finances, le gouverneur du Sud Kivu et l’Adg (Administrateur délégué général) de l’Office de gestion de la dette publique devaient-ils jouer? Pourquoi l’aéronef ne s’est-il pas embrasé après le sinistre? L’appareil était-il à cours de kerosène? Est-il vrai que certains passagers avaient, quelques minutes avant la catastrophe, signalé à des parents et amis, via SMS, que l’avion avait des ennuis techniques?
Des sources confirment que «Joseph Kabila» se proposait d’ériger un "site touristique" sur des terres appartenant à la succession Bisengimana Rwema. Ami d’enfance de Bertrand Bisengimana, Antoine Ghonda a mis celui-ci en contact avec Katumba.
Tous ces faits sont loin d’expliquer le bien-fondé de la présence notamment du ministre des Finances dans une mission strictement privée qui a pris la tournure tragique d’une aventure ambiguë…
Madeleine Wassembinya/B.AW
© Congoindépendant 2003-2012
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