une étrange vidéo pour décrédibiliser le témoignage de Paul Mwilambwe
Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
© Passerelle
En RDC, le démenti des autorités après le témoignage de Paul Mwilambwe sur l'affaire Chebeya provoque des réactions de scepticisme. Elles affirment que l'homme qui a témoigné sur RFI et France 24 n'est pas le vrai Paul Mwilambwe. A l'appui de leur démenti, elles ont présenté en début de semaine une vidéo qui suscite bien des interrogations à Kinshasa.
Dans cette vidéo fournie lundi 22 octobre à la presse par le ministre de l'Information Lambert Mendé, trois hommes s'expriment. Présentés comme des membres de la famille de Paul Mwilambwe à Lubumbashi, ils assurent que celui qui s'est exprimé il y a dix jours sur RFI et France 24 n'avait ni la voix, ni l'élocution de Paul Mwilambwe, qui selon eux serait reconnaissable à son bégaiement.
Plusieurs journalistes ont émis des doutes à la conférence de presse du ministre de l'Information. « Mwilambwe, dans mon souvenir, n'est ni bègue ni analphabète », dit un journaliste qui l'a déjà rencontré. Un reporter s'interroge par ailleurs : pourquoi cette sortie médiatique opportune aujourd'hui, alors que la famille ne s'est jusqu'ici pas inquiétée publiquement du sort de Paul Mwilambwe, disparu depuis deux ans. Un autre journaliste souligne que les trois hommes s'exprimaient en trois langues, lisant visiblement un texte.
Des doutes que partagent les organisations de défense des droits de l'homme. Cette vidéo est un montage, une mise en scène, affirme de son côté la Voix des sans voix. Quand bien même il s'agirait effectivement de la famille de Paul Mwilambwe, elle peut très bien avoir été soudoyée, estime l'ONG de Floribert Chebeya. D'après elle, certains proches du policier en fuite ont reçu des menaces.
Maître Brahima Koné, président de l'Union interafricaine des droits de l'homme
Les avocats du collectif des droits de l'homme, au tribunal militaire de Malaka, à Kinshasa, le 7 juillet 2012.
AFP/Junior D. Kannah
Deux ans après l’assassinat de Floribert Chebeya dans les locaux de la police de Kinshasa, la justice congolaise refuse d’inculper l’ancien chef de cette police, le général John Numbi. Maître Brahima Koné est Malien. Il connaissait bien la victime et a assisté à la dernière audience, mardi, devant la Haute cour militaire de Kinshasa.
Maître Koné a créé Avocats sans frontières à Bamako. Aujourd’hui, il préside l’Union interafricaine des droits de l’homme –dont Floribert Chebeya était vice-président. En duplex de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
Maître Koné a créé Avocats sans frontières à Bamako. Aujourd’hui, il préside l’Union interafricaine des droits de l’homme –dont Floribert Chebeya était vice-président. En duplex de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
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