par Jonny Hogg
KINSHASA (Reuters) - Les rebelles congolais étaient dimanche aux portes de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans le nord-est de la RDC, après avoir repoussé les forces de l'armée régulière et les casques bleus de la Monusco.
Mais le porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama, qui a précisé que ses hommes étaient désormais à seulement deux km de Goma au terme de quatre jours d'accrochages, n'entendaient pas occuper la ville.
Cette dernière abrite le QG de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC pour l'est du pays.
"Nous n'allons pas prendre l'aéroport, a-t-il dit. Nous ne faisons que riposter à une attaque de l'armée (...) nous agissons de la sorte simplement pour briser la capacité des Forces armées de la République du Congo démocratique (Fardc)", a-t-il assuré.
De son côté, un porte-parole de l'armée gouvernementale, le colonel Olivier Hamuli, a déclaré à Reuters lors d'une conversation téléphonique vite interrompue: "Des combats se déroulent à cinq km environ de l'aéroport".
Aucun bilan des derniers combats n'a été avancé par les deux camps.
Les insurgés du M23, qui se sont mutinés en avril, avancent au Nord-Kivu en brisant la résistance des Fardc et des casques bleus de la Monusco.
Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence à la demande de la France, a adopté à l'unanimité une déclaration condamnant les nouvelles attaques des insurgés du M23 dans l'est de la RDC.
Dans leur déclaration, les 15 membres du Conseil de sécurité ont demandé au M23 de cesser son avance vers la ville de Goma et appelé à la fin de "tous les soutiens extérieurs et fourniture d'équipements au M23".
La Monusco, dont le mandat est de protéger les populations civiles, compte environ 6.700 casques bleus au Nord-Kivu, dont 1.400 soldats environ à Goma et dans ses environs.
On estime à plus de 750.000 le nombre de civils à avoir quitté précipitamment leurs foyers depuis le début des combats dans l'est de la RDC en avril.
50.000 DEPLACÉS AUJOURD'HUI ?
Samedi, des hélicoptères de la Monusco ont été dépêchés pour mitrailler des positions rebelles, ce qui n'a pas empêché le M23 de gagner du terrain lors des derniers engagements qui, selon l'Onu, ont accentué l'exode des populations.
Tariq Riebl, coordinateur du programme humanitaire de l'ONG Oxfam, a indiqué que les habitants de Goma tentaient d'évacuer leurs familles. Des camions transportant des militaires congolais quittent aussi dimanche le chef-lieu de province.
"Les gens se déplacent dans toute la ville. J'en connais beaucoup qui font partir leurs familles lorsqu'ils en ont les moyens financiers", a ajouté l'employé d'Oxfam. D'après lui, des milliers de déplacés abandonnent aussi des camps installés au nord de Goma pour éviter la progression des insurgés.
"On s'attend à un déplacement de 50.000 personnes aujourd'hui et ce n'est que demain que nous saurons où elles sont allées. La question qui se pose désormais est : que signifient ces combats et est-ce que le M23 va prendre Goma ? Personne ne le sait en fait."
Goma, située à l'extrémité nord du lac Kivu, à la frontière rwandaise, compte aujourd'hui un million d'habitants, personnes déplacées comprises.
Les insurgés du M23 ont toujours dit qu'ils n'entendaient pas prendre le contrôle de la ville.
Les rebelles du M23 sont d'anciens militaires de l'armée régulière qui ont déserté en accusant le gouvernement central de Kinshasa ne pas appliquer l'accord de paix de 2009 qui a mis fin à une précédente insurrection au Nord-Kivu et était censé les intégrer au sein des Fardc.
Le gouvernement de Kinshasa ainsi que des enquêteurs des Nations unies accusent le Rwanda de soutenir l'actuelle rébellion dans l'est de la RDC.
Kigali, qui a une longue histoire d'ingérence et d'intervention militaire dans l'Afrique des Grands Lacs ces vingt dernières années, nie farouchement soutenir aujourd'hui le M23.
Samedi, le secrétaire général adjoint de l'Onu chargé du département des opérations de maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, a affirmé à la presse que les insurgés du M23 disposaient de matériels perfectionnés comme des mortiers de 120 mm et des équipements de vision nocturne.
On estime que plus de cinq millions de personnes ont péri dans les diverses guerres au Congo démocratique depuis 1998, victimes de la violence, de la faim et des maladies.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121118.REU0964/les-rebelles-congolais-du-m23-aux-portes-de-goma.html
AFP) - Militaires, autorités et civils congolais ont commencé dimanche à fuir Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) étant aux portes de la ville, a-t-on appris de sources concordantes.
"Beaucoup de militaires et d'autorités (de la province) sont partis" de Goma, a déclaré à l'AFP par téléphone une source onusienne, qui attendait à un point de ralliement mis en place dans la ville par l'ONU pour ses personnels.
Une source humanitaire occidentale a évoqué une "débâcle des forces armées de RDC qui évacuent la ville de Goma".
Selon une source militaire occidentale, des officiers des forces armées ont commencé à partir par bateaux vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu distante d'environ 80 kilomètres au sud. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, est parti sur l'un de ces bateaux, a déclaré une source administrative à Bukavu.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121118.AFP5285/rdc-la-rebellion-aux-portes-de-goma-civils-et-militaires-fuient.html
Les rebelles du M23 ont arrêté leur progression à l'entrée de Goma
afp
Mis en ligne le 18/11/2012
Militaires et autorités avaient commencé dimanche à fuir Goma, les rebelles du Mouvement du 23 mars étant aux portes de la ville.
Les rebelles congolais du M23 ont arrêté leur progression à environ trois kilomètres du centre de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté l'AFP, mais ils ont menacé de "prendre la ville" s'ils étaient attaqués par l'armée régulière.
Un responsable du Mouvement du 23 mars (M23), le colonel Innocent Kayina, a indiqué avoir installé son poste de commandement à la hauteur du camp de Munigi, principal camp des Nations unies à la sortie de Goma, tenu par un bataillon sud-africain, à environ trois kilomètres au nord du centre-ville. Un correspondant de l'AFP a constaté que les rebelles y étaient positionnés.
"Si les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) nous attaquent, on prendra la ville ( ...) nous nous sommes battus pour hausser la voix de nos revendications", a affirmé en milieu d'après-midi à l'AFP Innocent Kayina, commandant des opérations du M23 dans cette zone.
Aucun corps ni aucune trace de combat n'était visible à proximité du camp de Munigi, qui se trouve à l'extrémité de l'aéroport, aux pieds des contreforts du volcan Nyiragongo sur la route qui mène au nord.
Militaires et autorités avaient commencé dimanche à fuir Goma, les rebelles du Mouvement du 23 mars étant aux portes de la ville, selon des sources concordantes. Une source humanitaire occidentale avait évoqué dans la matinée une "débâcle des forces armées de RDC" en assurant qu'elles évacuaient la ville de Goma".
Cependant, la situation était calme en milieu d'après-midi à Goma, selon une autorité locale. Aucun tir n'était entendu et "aucun incident majeur" n'a été signalé, a assuré à l'AFP le vice-gouverneur, Feller Lutaichirwa, interrogé par téléphone.
Il a affirmé que les autorités militaires avaient décidé de se retirer afin "d'éviter un bain de sang" dans Goma, "ville de déplacés, prise en étau", entre le lac Kivu et la zone occupée jusqu'à présent par le M23.
Dans les rues, la circulation était rare comme tous les dimanches mais beaucoup d'habitants étaient sur le pas de leur porte, guettant l'arrivée éventuelle de rebelles, a constaté l'AFP. Au poste frontière menant à la ville rwandaise voisine de Gysenyi, aucune foule importante ne tentait de passer. Des sources concordantes avaient évoqué en milieu de journée une "débandade" voire une "débâcle" des militaires.
Mais un porte-parole des forces armées, Olivier Hamuli, a soutenu sur la radio Top Congo que les combats étaient "rudes", notamment "autour de l'aéroport", alors qu'aucun bruit de tir ni écho d'artillerie n'était perceptible dans la ville. "Notre souci est d'éviter le bain de sang dans Goma, une ville surpeuplée", a ajouté le porte-parole, à la radio.
Le camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, a commencé à se vider après le passage, en milieu de matinée, des premiers rebelles armés.
Ce camp accueillait en début de semaine environ 30.000 déplacés arrivés par vagues de la région du Rutshuru conquise depuis juillet par les rebelles. Le M23 a été créé début mai dans le Nord-Kivu par des militaires congolais qui avaient pour la plupart combattu au sein de la rébellion pro-rwandaise du Congrès national pour la défense du peuple.
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