Le Nord Kivu «libéré» : «Joseph Kabila» n’a aucun mérite!
Les troupes congolaises et rwandaises réunies à Goma lors de l’Opération "Umoja Wetu" en mars 2009
C’est un triomphe non pas modeste mais plutôt «discret» que «Joseph Kabila» a affiché lors de son message télévisé mercredi 30 octobre. C’est à croire que l’homme a peur de susciter le courroux de «quelqu’un» qui ne pourrait être que l’ex-parrain rwandais Paul Kagamé, accusé de soutenir les rebelles du M23. Dans une brève allocution, le numéro un Congolais a déclaré que «les récentes victoires» de l’armée congolaise face aux insurgés du M23 n’ont pas «pour conséquence de rendre caduque les options politiques et diplomatiques pour rétablir une paix durable». Traduction : les pourparlers de Kampala restent d’actualité. Des observateurs sont unanimes à reconnaître que «Kabila» n’a aucun mérite personnel à faire prévaloir dans ce que d’aucuns qualifient de «prouesses» des FARDC appuyées par la brigade d’intervention de la Monusco. Une Mission onusienne qui est boostée par le «leadership volontariste et déterminé» incarné par le duo Kobler-Cruz.
Rétablir l’autorité de l’Etat
C’est désormais officiel. Les localités de Kibumba, Kiwanja et Rutshuru sont à nouveau sous le contrôle de l’armée congolaise. Il en est de même du camp militaire de Rumangabo et de la localité de Bunagana. La Monusco a confirmé, mercredi 30 octobre, la reprise de cette dernière ville laquelle tenait lieu de «capitale politique» du M23. La presse ougandaise, citée par une dépêche de l’AFP, indique que Bertrand Bisimwa, le chef politique de la rébellion «aurait fui et se serait rendu aux autorités ougandaises». L’intéressé soutient le contraire affirmant être toujours sur le sol congolais. Il faut espérer que le gouvernement central va procéder, dans les brefs délais, au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les territoires occupés jadis par les rebelles. Il s’agit essentiellement de remettre en place une administration qui assure à chacun et à tous une égale protection devant la loi.
Dans son adresse de ce mercredi 30 octobre, «Joseph» a exhorté les rebelles du M23 «à déposer les armes». A défaut, dira-t-il, «nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force». Et de poursuivre que «le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux». "Kabila" a omis de souligner que le gouvernement central n’a pas peu contribué à la déstabilisation de l’Est du pays en entretenant ses propres «maï maï» mieux connus sous l’appellation de «patriotes résistants» ou «forces d’autodéfense populaires». Il s’est rattrapé en promettant une «réinsertion à la vie nationale» à ceux des combattants qui mettraient fin «à toutes les activités militaires». Il a enfin mis en demeure les groupes armés étrangers, FDLR, ADF/Nalu, LRA et FNL à «déposer les armes» et à «mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute de quoi, ils s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours.» Est-il sûr qu’il sera suivi jusqu’au bout par la Monusco?
Après le déclenchement de la mutinerie des éléments des FARDC étiquetés CNDP-M23 en avril 2012, «Joseph Kabila» a attendu deux mois avant de s’adresser à l’opinion congolaise à travers une interview accordée à quatre journalistes kinois. C’était le 28 juin 2012. Depuis lors, l’homme n’a plus mis ses pieds à Goma. Le rôle d’un chef de l’Etat ne consiste-t-il pas également à manifester la compassion nationale aux concitoyens en détresse? "Kabila" s’est montré fort économe en paroles pour "encourager" les éléments des Forces armées de la RD Congo déployés sur le théâtre des opérations. Entré en fonction mi-août dernier, le nouveau chef de la Mission de l’Onu au Congo, l’Allemand Martin Kobler, s’est rendu plusieurs fois au chef-lieu de la province du Nord Kivu. But : montrer aux Casques bleus qu’ils ne sont pas seuls. Les prédécesseurs de Klober avaient la fâcheuse réputation d’être venus au Congo afin de préparer la retraite. Alan Doss était, à tort ou à raison, suspecté de veiller sur les "intérêts miniers" de certains groupes.
Pressions internationales
Dans son discours, mercredi 23 octobre, devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès, "Joseph Kabila" n’avait pas manqué de laisser entendre qu’il subissait des "pressions internationales" afin que les "opérations militaires" au Kivu soient accompagnées d’une "solution politique". "Le gouvernement, déclarait-il, n’a cessé et ne cessera d’accorder une chance au dialogue, comme voie de résolution de cette crise. (...)". Ces pressions ont été implicitement confirmées, mardi 29 octobre sur RFI, par Russ Feingold, l’envoyé de Barack Obama pour la Région des Grands lacs : «J’ai rencontré le président Kabila avant les derniers combats, juste avant les combats, et il n’a pas nié qu’il allait peut-être décider de la nécessité d’une initiative militaire, mais il ne m’a pas donné l’impression d’un homme qui n’était motivé que par la solution militaire. A Kampala, il a donné le feu vert à ses négociateurs pour décrocher un accord. J’ai pu voir les négociateurs congolais à l’œuvre durant cinq jours, et j’ai l’impression que le gouvernement congolais souhaite que le processus aboutisse, parce que l’option militaire n’est pas l’option qu’il préfère. Donc nous encourageons la RDC à faire montre de retenue dans la mesure du possible.» Et d’ajouter : «Le président Kabila a remporté plusieurs succès militaires ces derniers jours, mais je l’encourage à faire preuve de retenue».
Exploiter les ressources du Congo
Pour certains analystes, les combattants du M23 n’ont pas encore dit leur dernier mot. Un avis balayé du revers de la main par Martin Kobler, le chef de la Monusco cité par l’AFP. Pour lui, ce mouvement est "quasiment fini" militairement. Paul Kagamé pourra-t-il accepter la défaite de ses poulains du M23 ce équivaut pour lui à perdre la face devant l’ancien "Kadogo" "Joseph Kabila" qui lui devrait tout, s’interrogent des analystes. Les mêmes analystes d’estimer que le chef d’Etat rwandais Paul Kagame et son homologue ougandais Yoweri Museveni n’ont pas encore dit leurs derniers mots. Tous les deux n’ont jamais cessé de lorgner sur les ressources tant minières que naturelles des provinces du Nord et Sud Kivu et de la Province Orientale. "(...), ce qui intéresse réellement Kigali, c’est d’exploiter les ressources du Congo et de s’étendre territorialement", déclarait, en février 2001, l’Italien Aldo Ajello, alors représentant de l’Union européenne pour la région des Grands lacs. Dans son ouvrage "Dans les coulisses du Monde, du Rwanda à la guerre d’Irak...", publié, début 2013, aux éditions Robert Laffont, Jean-Marc de la Sablière, ancien directeur Afrique au Quai d’Orsay et représentant permanent de la France aux Nations unies ne dit pas autre chose aux pages 109 et 110 : "Une dizaine d’années plus tard, alors que je présidais les missions du Conseil de sécurité dans la région, je rencontrais Paul Kagamé à chacun de nos tournées. Les membres du Conseil n’étaient pas dupes des pillages rwandais et de ses manœuvres dans l’Est de la RD Congo pour contrôler une partie du Kivu par supplétifs interposés. (...)".
Pourquoi "Joseph Kabila" n’a aucun mérite?
Laurent-Désiré Kabila a été porté au pouvoir suprême le 17 mai 1997 par les armées rwandaise et ougandaises. Fin juillet 1998, c’est la rupture avec les parrains Paul Kagamé et Yoweri Museveni. Après l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre), plusieurs "mouvements rebelles" congolais vont voir le jour à... Kigali. C’est le cas notamment du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). La guerre a repris dès le mois d’août 1998. La partie orientale du Congo sera occupée par les troupes venues de l’Ouganda et du Rwanda jusqu’à l’installation du gouvernement de transition en juin 2003.
A son avènement à la tête de l’Etat congolais dans les conditions que l’on sait un certain 26 janvier 2001, - dix jours après la mort mystérieuse de LD Kabila - "Joseph Kabila" avait "pris l’engagement" de doter le pays d’une "armée forte, bien équipée, respectable et respectueuse des droits de chacun, capables de défendre la nation en toutes circonstances". Douze années après, la promesse n’a pas été tenue. A maintes reprises, l’armée congolaise a été humiliée par des miliciens du CNDP. Dieu seul sait le nombre des jeunes militaires congolais ayant perdu la vie lors de ces affrontements sanglants notamment à Mushake en 2008.
Durant ces douze années, "Joseph Kabila" a posé des actes constitutifs de la trahison. A titre illustratif, à l’insu de l’état-major des FARDC, "Kabila" a chargé, en 2007, le "général" John Numbi Banza d’aller négocier secrètement avec Laurent Nkunda, alors chef du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple). Les discussions eurent lieu à Gisenyi sous la médiation du général James Kabarebe, alors chef d’état-major de l’armée rwandaise, avant de se poursuivre à Kiwanja. Après la débâcle des FARDC à Mushake face aux éléments du CNDP appuyés par l’armée rwandaise, les deux chefs d’Etat ont signé un accord secret, en date du 28 août 2008. C’est l’élément déclencheur de la fameuse opération "Umoja wetu" qui a permis à l’armée rwandaise de se déployer, en mars 2009, au Congo pour "traquer" les miliciens des FDLR. Par ailleurs, par le jeu de brassage et autre mixage, "Joseph" a facilité, en toute connaissance de cause, l’infiltration de l’armée congolaise par des individus au passé nébuleux, n’ayant aucune attache psychologique avec le Congo.
"Joseph Kabila" semble être au service de la "sécurité nationale" du Rwanda et non du Congo-Kinshasa. Dans son édition datée du mercredi 8 juin 2011, le quotidien flamand «Het Belang Van Limburg» (HBVL) rapportait, sous la plume de Roger Huisman, que le chef de l’Etat congolais a mandaté un ancien officier belge nommé Jean-Pierre Breyne de «négocier» avec la milice hutue des FDLR. L’objet des pourparlers porte sur le transfert des miliciens rwandais au Maniema. Au lieu d’inviter l’homme fort de Kigali de négocier avec ses opposants armés et de ramener ces derniers au Rwanda, "Joseph" a cru bon d’aggraver la déstabilisation du Congo en installant les FDLR loin des frontières du Rwanda. Hélas, les miliciens Hutus ne mordirent guère à l’hameçon.
Dans l’affaire Bosco Ntaganda, l’opinion congolaise a été stupéfaite par le soutien de "Kabila" à cet homme qui faisait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Et ce sous prétexte de "préserver la paix". Dans une Interview accordé au "Soir" de Bruxelles, le général Kabarebe, devenu ministre de la Défense du Rwanda, a dénoncé la duplicité de "Joseph" en présentant celui-ci sous les traits d’un parrain maffieux qui se livrerait à de «curieux business» avec «Bosco». Une allusion à l’affaire du jet Gulftream américain qui a atterri le 3 février 2011 à Goma avec à son bord quatre passagers qui venaient d’acheter 480 kilogrammes d’or.
Au lendemain du déclenchement de la mutinerie des éléments CNDP-M23, plusieurs soldats congolais se sont plaints des ordres et contre ordres qu’ils recevaient d’une "mystérieuse hiérarchie" chaque fois qu’ils prenaient un certain avantage sur les forces ennemies. Aucune enquête n’a été ouverte. Un colonel avait nommément accusé le général Didier Etumba.
Pendant que la guerre faisait rage dans le Nord Kivu, les quelques rares réunions du Conseil des ministres présidées par "Joseph Kabila" diffusaient des compte-rendus soporifiques. «La situation est en voie de stabilisation avancée, les FARDC contrôlent la situation», pouvait-on lire notamment. C’est à croire que le numéro un Congolais et ses ministres vivaient dans une autre planète.
Il est clair que les FARDC, seules, n’auraient pas réussi à mettre en débandade les combattants du M23 appuyés par des éléments rwandais. En cause, la présidence à la tête du Congo-Kinshasa, d’un personnage douteux qui est plus un infiltré qu’un chef d’Etat soucieux de l’intérêt national et du bien-être de la population. C’est le lieu de saluer le travail réalisé par la brigade d’intervention de la Monusco au niveau de l’artillerie et de la logistique. Il faut saluer également la nouvelle impulsion donner à la Mission onusienne par le duo Martin Kobler et le général brésilien Cruz. "Joseph Kabila" n’a aucun mérite à faire prévaloir
C’est désormais officiel. Les localités de Kibumba, Kiwanja et Rutshuru sont à nouveau sous le contrôle de l’armée congolaise. Il en est de même du camp militaire de Rumangabo et de la localité de Bunagana. La Monusco a confirmé, mercredi 30 octobre, la reprise de cette dernière ville laquelle tenait lieu de «capitale politique» du M23. La presse ougandaise, citée par une dépêche de l’AFP, indique que Bertrand Bisimwa, le chef politique de la rébellion «aurait fui et se serait rendu aux autorités ougandaises». L’intéressé soutient le contraire affirmant être toujours sur le sol congolais. Il faut espérer que le gouvernement central va procéder, dans les brefs délais, au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les territoires occupés jadis par les rebelles. Il s’agit essentiellement de remettre en place une administration qui assure à chacun et à tous une égale protection devant la loi.
Dans son adresse de ce mercredi 30 octobre, «Joseph» a exhorté les rebelles du M23 «à déposer les armes». A défaut, dira-t-il, «nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force». Et de poursuivre que «le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux». "Kabila" a omis de souligner que le gouvernement central n’a pas peu contribué à la déstabilisation de l’Est du pays en entretenant ses propres «maï maï» mieux connus sous l’appellation de «patriotes résistants» ou «forces d’autodéfense populaires». Il s’est rattrapé en promettant une «réinsertion à la vie nationale» à ceux des combattants qui mettraient fin «à toutes les activités militaires». Il a enfin mis en demeure les groupes armés étrangers, FDLR, ADF/Nalu, LRA et FNL à «déposer les armes» et à «mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute de quoi, ils s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours.» Est-il sûr qu’il sera suivi jusqu’au bout par la Monusco?
Après le déclenchement de la mutinerie des éléments des FARDC étiquetés CNDP-M23 en avril 2012, «Joseph Kabila» a attendu deux mois avant de s’adresser à l’opinion congolaise à travers une interview accordée à quatre journalistes kinois. C’était le 28 juin 2012. Depuis lors, l’homme n’a plus mis ses pieds à Goma. Le rôle d’un chef de l’Etat ne consiste-t-il pas également à manifester la compassion nationale aux concitoyens en détresse? "Kabila" s’est montré fort économe en paroles pour "encourager" les éléments des Forces armées de la RD Congo déployés sur le théâtre des opérations. Entré en fonction mi-août dernier, le nouveau chef de la Mission de l’Onu au Congo, l’Allemand Martin Kobler, s’est rendu plusieurs fois au chef-lieu de la province du Nord Kivu. But : montrer aux Casques bleus qu’ils ne sont pas seuls. Les prédécesseurs de Klober avaient la fâcheuse réputation d’être venus au Congo afin de préparer la retraite. Alan Doss était, à tort ou à raison, suspecté de veiller sur les "intérêts miniers" de certains groupes.
Pressions internationales
Dans son discours, mercredi 23 octobre, devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès, "Joseph Kabila" n’avait pas manqué de laisser entendre qu’il subissait des "pressions internationales" afin que les "opérations militaires" au Kivu soient accompagnées d’une "solution politique". "Le gouvernement, déclarait-il, n’a cessé et ne cessera d’accorder une chance au dialogue, comme voie de résolution de cette crise. (...)". Ces pressions ont été implicitement confirmées, mardi 29 octobre sur RFI, par Russ Feingold, l’envoyé de Barack Obama pour la Région des Grands lacs : «J’ai rencontré le président Kabila avant les derniers combats, juste avant les combats, et il n’a pas nié qu’il allait peut-être décider de la nécessité d’une initiative militaire, mais il ne m’a pas donné l’impression d’un homme qui n’était motivé que par la solution militaire. A Kampala, il a donné le feu vert à ses négociateurs pour décrocher un accord. J’ai pu voir les négociateurs congolais à l’œuvre durant cinq jours, et j’ai l’impression que le gouvernement congolais souhaite que le processus aboutisse, parce que l’option militaire n’est pas l’option qu’il préfère. Donc nous encourageons la RDC à faire montre de retenue dans la mesure du possible.» Et d’ajouter : «Le président Kabila a remporté plusieurs succès militaires ces derniers jours, mais je l’encourage à faire preuve de retenue».
Exploiter les ressources du Congo
Pour certains analystes, les combattants du M23 n’ont pas encore dit leur dernier mot. Un avis balayé du revers de la main par Martin Kobler, le chef de la Monusco cité par l’AFP. Pour lui, ce mouvement est "quasiment fini" militairement. Paul Kagamé pourra-t-il accepter la défaite de ses poulains du M23 ce équivaut pour lui à perdre la face devant l’ancien "Kadogo" "Joseph Kabila" qui lui devrait tout, s’interrogent des analystes. Les mêmes analystes d’estimer que le chef d’Etat rwandais Paul Kagame et son homologue ougandais Yoweri Museveni n’ont pas encore dit leurs derniers mots. Tous les deux n’ont jamais cessé de lorgner sur les ressources tant minières que naturelles des provinces du Nord et Sud Kivu et de la Province Orientale. "(...), ce qui intéresse réellement Kigali, c’est d’exploiter les ressources du Congo et de s’étendre territorialement", déclarait, en février 2001, l’Italien Aldo Ajello, alors représentant de l’Union européenne pour la région des Grands lacs. Dans son ouvrage "Dans les coulisses du Monde, du Rwanda à la guerre d’Irak...", publié, début 2013, aux éditions Robert Laffont, Jean-Marc de la Sablière, ancien directeur Afrique au Quai d’Orsay et représentant permanent de la France aux Nations unies ne dit pas autre chose aux pages 109 et 110 : "Une dizaine d’années plus tard, alors que je présidais les missions du Conseil de sécurité dans la région, je rencontrais Paul Kagamé à chacun de nos tournées. Les membres du Conseil n’étaient pas dupes des pillages rwandais et de ses manœuvres dans l’Est de la RD Congo pour contrôler une partie du Kivu par supplétifs interposés. (...)".
Pourquoi "Joseph Kabila" n’a aucun mérite?
Laurent-Désiré Kabila a été porté au pouvoir suprême le 17 mai 1997 par les armées rwandaise et ougandaises. Fin juillet 1998, c’est la rupture avec les parrains Paul Kagamé et Yoweri Museveni. Après l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre), plusieurs "mouvements rebelles" congolais vont voir le jour à... Kigali. C’est le cas notamment du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie). La guerre a repris dès le mois d’août 1998. La partie orientale du Congo sera occupée par les troupes venues de l’Ouganda et du Rwanda jusqu’à l’installation du gouvernement de transition en juin 2003.
A son avènement à la tête de l’Etat congolais dans les conditions que l’on sait un certain 26 janvier 2001, - dix jours après la mort mystérieuse de LD Kabila - "Joseph Kabila" avait "pris l’engagement" de doter le pays d’une "armée forte, bien équipée, respectable et respectueuse des droits de chacun, capables de défendre la nation en toutes circonstances". Douze années après, la promesse n’a pas été tenue. A maintes reprises, l’armée congolaise a été humiliée par des miliciens du CNDP. Dieu seul sait le nombre des jeunes militaires congolais ayant perdu la vie lors de ces affrontements sanglants notamment à Mushake en 2008.
Durant ces douze années, "Joseph Kabila" a posé des actes constitutifs de la trahison. A titre illustratif, à l’insu de l’état-major des FARDC, "Kabila" a chargé, en 2007, le "général" John Numbi Banza d’aller négocier secrètement avec Laurent Nkunda, alors chef du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple). Les discussions eurent lieu à Gisenyi sous la médiation du général James Kabarebe, alors chef d’état-major de l’armée rwandaise, avant de se poursuivre à Kiwanja. Après la débâcle des FARDC à Mushake face aux éléments du CNDP appuyés par l’armée rwandaise, les deux chefs d’Etat ont signé un accord secret, en date du 28 août 2008. C’est l’élément déclencheur de la fameuse opération "Umoja wetu" qui a permis à l’armée rwandaise de se déployer, en mars 2009, au Congo pour "traquer" les miliciens des FDLR. Par ailleurs, par le jeu de brassage et autre mixage, "Joseph" a facilité, en toute connaissance de cause, l’infiltration de l’armée congolaise par des individus au passé nébuleux, n’ayant aucune attache psychologique avec le Congo.
"Joseph Kabila" semble être au service de la "sécurité nationale" du Rwanda et non du Congo-Kinshasa. Dans son édition datée du mercredi 8 juin 2011, le quotidien flamand «Het Belang Van Limburg» (HBVL) rapportait, sous la plume de Roger Huisman, que le chef de l’Etat congolais a mandaté un ancien officier belge nommé Jean-Pierre Breyne de «négocier» avec la milice hutue des FDLR. L’objet des pourparlers porte sur le transfert des miliciens rwandais au Maniema. Au lieu d’inviter l’homme fort de Kigali de négocier avec ses opposants armés et de ramener ces derniers au Rwanda, "Joseph" a cru bon d’aggraver la déstabilisation du Congo en installant les FDLR loin des frontières du Rwanda. Hélas, les miliciens Hutus ne mordirent guère à l’hameçon.
Dans l’affaire Bosco Ntaganda, l’opinion congolaise a été stupéfaite par le soutien de "Kabila" à cet homme qui faisait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Et ce sous prétexte de "préserver la paix". Dans une Interview accordé au "Soir" de Bruxelles, le général Kabarebe, devenu ministre de la Défense du Rwanda, a dénoncé la duplicité de "Joseph" en présentant celui-ci sous les traits d’un parrain maffieux qui se livrerait à de «curieux business» avec «Bosco». Une allusion à l’affaire du jet Gulftream américain qui a atterri le 3 février 2011 à Goma avec à son bord quatre passagers qui venaient d’acheter 480 kilogrammes d’or.
Au lendemain du déclenchement de la mutinerie des éléments CNDP-M23, plusieurs soldats congolais se sont plaints des ordres et contre ordres qu’ils recevaient d’une "mystérieuse hiérarchie" chaque fois qu’ils prenaient un certain avantage sur les forces ennemies. Aucune enquête n’a été ouverte. Un colonel avait nommément accusé le général Didier Etumba.
Pendant que la guerre faisait rage dans le Nord Kivu, les quelques rares réunions du Conseil des ministres présidées par "Joseph Kabila" diffusaient des compte-rendus soporifiques. «La situation est en voie de stabilisation avancée, les FARDC contrôlent la situation», pouvait-on lire notamment. C’est à croire que le numéro un Congolais et ses ministres vivaient dans une autre planète.
Il est clair que les FARDC, seules, n’auraient pas réussi à mettre en débandade les combattants du M23 appuyés par des éléments rwandais. En cause, la présidence à la tête du Congo-Kinshasa, d’un personnage douteux qui est plus un infiltré qu’un chef d’Etat soucieux de l’intérêt national et du bien-être de la population. C’est le lieu de saluer le travail réalisé par la brigade d’intervention de la Monusco au niveau de l’artillerie et de la logistique. Il faut saluer également la nouvelle impulsion donner à la Mission onusienne par le duo Martin Kobler et le général brésilien Cruz. "Joseph Kabila" n’a aucun mérite à faire prévaloir
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2013
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