Les manifestations festives organisées à l’occasion des cérémonies de collation des grades académiques à travers les différents établissements d’enseignement supérieur et universitaire sont devenues bruyantes, enivrantes, choquantes, couplées parfois à des scènes d’une immoralité incroyable. Elles heurtent souvent les bonnes mœurs et l’ordre public sur les avenues et ruelles, aux yeux et à la barbe des agents de la Police et de l’autorité judiciaire et politico-administrative.
Ces manifestations festives cachent en réalité lie clientélisme de l’enseignement supérieur et universitaire lors des séances de délibérations à la fin des sessions d’examens. Les notes des côtes se monnaient ou sont délivrées selon les affinités tribalo-ethniques ou selon la formule consacrée des notes sexuellement transmissibles. La dernière trouvaille et c’est là où le bât blesse, c’est l’intrusion des comités de gestion qui s’arrogent le droit et les prérogatives de délibérer en lieu et place des commissions de jurys habituellement organisées à cet effet au niveau des facultés ou sections des filières d’enseignement. Il semble que chaque membre de ce comité de gestion s’amène avec sa liste d’étudiants de son obédience en vue de procéder aux arrangements particuliers. Les débats tournent non pas autour des cotes obtenues réellement par les étudiants mais des transactions singulières entre les membres du jury. Tout y passe et dès que l’un des membres ne trouve pas son compte, menace de mettre tout sur la place publique.
Une autre, astuce découverte par les esprits tordus, c’est le système de péréquation consistant à prendre des notes dans un cours à coefficient faible pour améliorer. Celles d’un cours d’option. Des marchandages se déroulent entre les professeurs concernés. Les séances de défense des mémoires de graduat et de licence ne se tiennent plus en public mais dans un lieu discret pour sauver les étudiants de son obédience qui présentent des signes de faiblesse évidente. Il en est de même pour les travaux de fin de cycle qui ne bénéficient plus des corrections adéquates car remis aux professeurs correcteurs à quatre jours -de la délibération. Un -correcteur se retrouve avec dix TFC ou travaux de fin de cycle dont il doit présenter les cotes en urgence. Quant aux- travaux des mémoires de graduat et de licence, les étudiants ont tendance à recourir à de « petits nègres » recrutés le plus souvent parmi des anciens finalistes encore au chômage et qui en ont fait un boulot permanent car bien rémunéré.
Génocide intellectuel …
Ce tableau des méfaits perpétrés régulièrement au niveau de l’enseignement supérieur et universitaire préfigure un véritable génocide intellectuel aux conséquences inestimables pour l’avenir de toute la nation congolaise. Que de faux médecins, faux professeurs du secondaire comme du supérieur, faux avocats, faut ingénieurs, faux journalistes, faux architectes, faux officiers des forces de sécurité publique, faux comptables, faux auditeurs, faux intellectuels n’ont-ils pas déjà envahi l’espace de la vie publique ! On ne doit pas s’étonner de voir des immeubles s’écrouler, des canalisations défectueuses d’eau potable des erreurs en médecine à l’origine de nombreux décès dans les centres hospitaliers de la capitale, des finalistes d’université incapables de rédiger correctement une demande d’emploi, des finalistes incapables de tenir un débat de trente minutes en bon français, considéré jusqu’à preuve du contraire comme la langue officielle de travail ! Après avoir été défait au Nord Kivu, le «M23» a envahi l’Enseignement universitaire. Un travail de sape commencé depuis ses ancêtres de l’AFDL, RCD et CNDP conformément aux plans machiavéliques concoctés par leurs géniteurs. Avec comme objectif ultime de tuer l’âme et les fondements de toute la nation congolaise, qui ainsi affaiblie sur le plan intellectuel ne pourra pas opposer une quelconque résistance à la balkanisation du pays lui légué par ses ancêtres.
Si l’Etat ne prend pas des mesures coercitives, le Congo se retrouvera à la queue des nations civilisées. A part quelques universités et instituts d’enseignement supérieur de bonne facture, ces phénomènes aussi décriés se vivent dans la plupart de nos centres du savoir. Le monnayage des notes des cours, le harcèlement sexuel ainsi que le tribalisme ont envahi notre système d’enseignement supérieur et universitaire qui, vers les années 60- 89 était compté parmi les meilleurs d’Afrique et du monde. A ce jour, l’on ne retrouve aucune université congolaise parmi les cent premières en Afrique. Hier, exportateur des professeurs de l’enseignement secondaire et universitaire, le Congo va devoir en importer comme dans les années ‘60. Déjà, les diplômes ne sont plus pris en considération dans de nombreux pays d’Occident. Il y a donc péril en la demeure.
F.M.
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