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SACREBOPOL

mardi 31 décembre 2013

Bilan politique du gouvernement Concertations nationales et guerre à l’Est, deux échecs de l’année 2013

Bilan politique du gouvernement Concertations nationales et guerre à l’Est, deux échecs de l’année 2013

Selon les observateurs, ce bilan est jugé négatif par rapport aux objectifs politiques assignés par l’exécutif.

Au terme d’une année 2013 riche en évènements sur le plan politique en République démocratique du Congo, plusieurs Congolais interrogés par La Tempête des Tropiques pensent queue bilan du pouvoir en place est négatif par rapport aux promesses faites à la population.
Néanmoins, certains félicitent le gouvernement sur le plan économique à travers la stabilité de la monnaie nationale vis-à-vis de la devise étrangère, sans oublier la maîtrise quasi-totale de l’inflation et de la surchauffe de prix sur le marché.
Mais surie plan politique, l’échec est éloquent. Plusieurs Congolais attribuent un carton rougeaux dirigeants. Cette note négative est consécutive à l’échec, selon eux, dans la recherche de la cohésion nationale à travers les concertations du Palais du peuple, ainsi que dans les pourparlers de Kampala qui ont abouti à un semblant de victoire militaire et diplomatique de la République démocratique du Congo (RDC) et au décès du M23.
Surtout que ce sont les deux évènements qui ont dominé l’année sur le plan politique.

Des concertations nationales

Au mois de juin de cette année finissante, au regard de la situation chaotique constatée sur l’ensemble du territoire de la RD Congo, Joseph Kabila a pris l’option d’appeler les Congolais, toutes tendances confondues, autour d’une table pour tenter de sauver la nation en danger. C’est ce qu’il a appelé” concertations nationales “, avec comme ultime et principal objectif obtenir la cohésion nationale pour constituer un front commun et bouter l’ennemi dehors, allusion faite au M23, fruit du Cndp, parti de la Majorité présidentielle.
Selon son initiateur, ce forum devrait être inclusif, question de permettre à tout le monde de donner sa contribution pour trouver la solution aux maux qui rongent le pays. Malheureusement, les prémices de ce forum étaient mal posées, à en croire des formations politiques de l’opposition telles que l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi et l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe. Car, pour ces partis, l’initiateur des concertations n’avaient pas la latitude d’imposer les points à débattre. Bien de questions telles que la vérité des urnes pour les élections du 28 novembre 2011… devraient constituer le clou de ces assises, martelaient les cadres de l’UDPS dans des débats télévisés.
C’est ainsi que le 7 septembre 2013, les fameuses concertations ont été convoquées au Palais du peuple. Une branche de l’opposition avait posé des préalables avant d’y prendre part, mais s’est retrouvée dedans sans que ses exigences ne trouvent satisfaction. C’est le cas du Mouvement de libération du Congo (MLC), des Fac/Opposition-Lisanga Bonganga… Le per diem a sans nul doute été un appât pour convaincre certains opposants, ainsi que les promesses de postes ministériels au terme de concertations.
Mais des partis constants tels que l’UDPS, n’ont pas pris part à ces assises. Pour cette  Opposition crédible, Kabila cherchait de l’énergie pour se réconforter et requalifier sa majorité en y intégrant quelques têtes de l’Opposition. De même, les Forces acquises au changement (Fac) de Martin Fayulu, l’UNC de Vital Kamerhe et bien de personnalités telles que Clément Kanku, ont boycotté ce rendez-vous.

Résultats

Après un mois de travaux, soit du 7 septembre au 5 octobre, ces assises ont débouché sur plus de 750 recommandations. Malheureusement, les résultats sont tels qu’il n’y a pas eu de cohésion nationale après ces assises. Au contraire, les Congolais sont davantage divisés. Les concertations nationales ont conduit à des arrestations, des révocations de certains membres de leurs partis… Un gâchis pour le trésor public qui a déboursé plus de 5 millions de dollars Us, alors que la population meurt de faim, souffre de diverses maladies qu’elle n’arrive pas à soigner faute de moyens, ne parvient pas à scolariser les enfants, n’a pas d’eau potable ni de courant électrique…
Bien de partis politiques qui ont participé à ces assises regrettent à ce jour leur décision pour avoir été roulés dans la farine comme de petits enfants. L’honorable Fidèle Babala du MLC a été livré à la CPI juste après ce forum qui prônait pourtant la cohésion nationale. Les prisonniers politiques cités nommément pour être libérés croupissent jusqu’à ce jour à la Prison centrale de Makala, par la volonté de l’initiateur des Concertations nationales!
Plusieurs délégués aux concertations n’aspirent qu’au gouvernement de cohésion nationale promis par Joseph Kabila pour occuper un poste. Pour de nombreux observateurs, le principal objectif de ces assises n’était donc pas là recherche de la cohésion nationale, mais le partage des postes ministériels et des institutions.

Victoire mitigée des Fardc face au M23 et reprise de la guerre à l’Est

Sur le plan diplomatique et de la restauration de l’autorité de l’Etat, les pourparlers de Kampala ont été clôturés à Nairobi au Kenya, assortis de deux déclarations, l’une pour Kinshasa et l’autre pour le M23, et d’un communiqué final de la communauté internationale. Bien avant cela, le M23 venait d’être défait militairement par les Fardc soutenues par la Monusco. Vaincus, les rebelles ont quand même signé une déclaration avec Kinshasa, avec des concessions comparables à une prime de guerre, dont l’amnistie pour faits de guerre et d’insurrection, et le loisir de se muer en parti politique mais en changeant de dénomination.
Pour le gouvernement congolais, la déclaration du M23 était en effet le certificat de son décès. Ironie du sort, quelques jours seulement après la mort déclarée du M23, ce mouvement a fusionné avec l’ADF-Nalu pour contrattaquer la RDC, toujours dans sa partie- Est. La guerre se poursuit donc.
Les Congolais ont ainsi perdu toute une année à cause des pourparlers qui ont saigné à blanc les caisses de l’Etat, sans résultats souhaités.

La diaspora congolaise toujours en colère

La diaspora congolaise, a-t-on laissé entendre, avait aussi pris part aux concertations du Palais du peuple. II était question d’écouter les revendications de ces compatriotes qui ont toujours été hostiles contre le pouvoir en place, en vue de trouver un terrain d’entente et cimenter la cohésion nationale. Deux mois après ces concertations, c’est la même diaspora qui s’est battue bec et ongles pour faire échec au concert de l’artiste musicien JB Mpiana prévu au Zénith de Paris le 21 décembre dernier. De quelle diaspora s’est-il alors agi concernant les assises tenues au Palais du peuple du 7 septembre au 5 octobre 2013?
C’est sur cette fausse note ajoutée aux tristes affrontements qui ont endeuillé hier la capitale congolaise que l’année 2013 se termine en RDC.
Au lieu de réfléchir sur les voies et moyens d’améliorer le social des Congolais et arrêter la guerre, les regards semblent tournés vers la formation du prochain gouvernement, sans le moindre souci pour l’amélioration des conditions de vie de la population qui, elles, se détériorent chaque jour.
LM

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