Une apostrophe ! Nous savons tous, je l’espère, ce que ce mot veut dire. Et cette apostrophe à l’adresse du ministre Lambert Mende aurait pu s’intituler
«lettre ouverte», mais nous préférons vous apostropher, Lambert Mende. Compatriote, vous l’êtes pour des millions des Congolais et Congolaises qui, hier, en vous entendant chanter votre chanson politicienne d’opposant à Joseph Désiré Mobutu, d’aucuns ont cru que vous étiez une valeur sûre, sur laquelle la République Démocratique du Congo pouvait compter pour assurer son destin, dans un avenir radieux.
Surtout du fait que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnaît la liberté de pensée et d’opinion à toute personne, à tout un peuple !
Encore étudiant à l’Université Libre de Bruxelles, vous fûtes, Lambert Mende, non seulement membre de la Jeunesse du Mouvement Populaire de Révolution (JMPR), mais aussi et surtout, un étudiant contestataire et opposant farouche contre les dérives totalitaires de la Deuxième République sous Mobutu, alors au fait de la gloire.
Les Congolais de l’époque, épris de paix et de justice avaient cru à vos légitimes revendications. Cependant, vous aviez la dangereuse réputation d’être opposant le jour, tandis que la nuit tombante, vous deveniez, semble-t-il, indicateur auprès des services de renseignements de Mobutu, en trahissant vos propres compatriotes, dans le but unique d’avoir accès aux libéralités du Chef, au bénéfice de votre gros estomac.
Pour preuve, vous vous créez un alibi avec votre groupement MNC-L Originel pour mieux rouler dans la farine certains de vos concitoyens un peu plus faibles d’esprit.
Force est de constater que le chantre d’hier qui magnifiait les valeurs humanistes, républicaines, démocratiques et libérales, s’est brusquement transformé en perroquet brillant, qui répète, à longueur de journée, ce que son maître Joseph Kabila lui dicte, pour le répéter, à temps et à contretemps.
Aujourd’hui, en suivant de près vos interventions médiatiques, écoutons vos propos, par exemple, sur ce qui concerne l’organisation des élections en 2016, soit encore le double langage pour fixer l’opinion sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, ou encore les contre-vérités, débitées à Vital Kamerhe lors de l’expulsion de sa résidence, aggravée des tracasseries policières avant, pendant et après son retour de son voyage au Nord et au Sud Kivu. Tout ceci démontre sans coup férir, que Mende Omalanga est non seulement un traître invétéré face à ses concitoyens, mais il a atteint le sommet de la tartufferie devant la nation toute entière.
In fine, Lambert Mende, à l’écoute de ses conférences de presse, par ailleurs, souvent menaçante, voudrait faire de Joseph Kabila, un roi au Congo-Kinshasa alors que ce dernier est un mal-aimé des Congolais.
Et pourtant, «Lambert», quelle éloquence on vous prête ! Vous auriez fait un bon tribun nationaliste, pour la vraie cause de votre pays, à la suite de notre héros Patrice Lumumba ! Vous seriez aujourd’hui une valeur sûre pour vos frères et sœurs Congolais ! Mais, voilà, vous avez inversé la direction de vos intérêts privilégiés.
Comment vous récupérer pour la vérité ? Il est trop tard, car vous avez vraiment exagéré. Votre intelligence, si brillante pourtant, a basculé dans les ténèbres, en marchant dans la nuit de Joseph Kabila ! Vous n’êtes plus un vivant, mais vous revêtez l’habit du mécréant auquel on croit pouvoir prêter la plume d’un poète rêveur ! C’en est fini pour vous, quoi que vous puissiez faire, car vous êtes tombé dans les lacets de mort du régime que vous venez vous-même, de mettre en place. Mais vous savez très bien que même les civilisations les plus avancées, finissent, à un moment donné, par perdre leur domination. Préparez-vous, dès maintenant à cette fin dernière !
Bref, nous constatons, avec amertume que vous êtes un personnage sans idéal et sans conviction pour l’amélioration sociale de vos concitoyens. Le parcours de Lambert Mende Omalanga est un frein par ses multiples paradoxes. Hier, vous étiez opposant à Kabila père et fils, aujourd’hui vous êtes parmi les fidèles du fils de votre ennemi d’hier ! Qu’est-ce qui vous fait courir de la sorte ? L’argent et votre titre dans la société ! Pourtant, ce n’est ni le pouvoir, ni le prestige, ni l’argent, ni les maisons de luxe, ni les femmes congolaises et rwandaises, blanches ou noires, qui feront, à long terme, votre bonheur. Ce n’est qu’une illusion, devenue, déjà, très provisoire.
Regardez droit devant vous, si vous le pouvez encore, quittez les zones d’ombre et de mort, et empêchez que la mort endeuille, chaque jour davantage, nos familles congolaises.
Arrêtez vos trahisons, face à vos frères et sœurs de la République Démocratique du Congo!
Bamba-di-Lelo
Docteur en Sciences Politiques de l’UCL
Analyste des questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be
© Congoindépendant 2003-2014
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