° http://desc-wondo.org/kabila-en-visite-privee-a-washington-avec-dan-gertler-et-gouvernement-pas-avant-octobre-2014-jj-wondo/
Ceux qui espérait naïvement et vainement voir la composition du gouvernement dit de «cohésion nationale» – annoncé initialement le 23 octobre 2013 puis confirmé le 29 juin et le 25 août dernier par « Joseph Kabila » pour ce vendredi 19 septembre doivent encore prendre leur mal en patience.
Comme nous ne le cessons de le dire, ce gouvernement promis aux assoiffés du pouvoir pour le pouvoir ne fait nullement partie des priorités de Kabila dont le cœur et les pensées se trouvent ailleurs.[/size]Comme lors de la guerre contre le M23, Joseph Kabila opte pour lune stratégie de la triptyque politique, diplomatique et militaire pour se maintenir à tout prix au pouvoir à l’échéance de ses deux mandats constitutionnels le 16 décembre 2016.
L’option politique s’essoufle et montrerait ses limites
La mise en place du gouvernement de la cohésion nationale faisait partie de son option politique visant à élargir sa base pour soutenir son projet de modification/changement de la constitution. Mais à mesure que les jours se passent, la base des opposants à ce projet non seulement atteint la majorité de l’opposition et de la société civile, mais dans son propre camp, les défenseurs de cette option se font de plus en plus minoritaires depuis que les langues se délient au sein de la MP pour s’opposer à ce projet de coup d’Etat constitutionnel. Il devient dès lors difficile à Kabila de privilégier cette option politique qui aura du mal à passer auprès de l’opinion politique nationale. Or la mise en place du gouvernement de la cohésion nationale était un des ingrédients de la stratégie politique. Cette stratégie s’avérant actuellement contreproductive alors Kabila, qui n’en a que faire des congolais, n’en voit ni l’utilité encore moins l’opportunité et la valeur ajoutée. D’ailleurs un tel gouvernement ne parviendra pas de lui attirer la sympathie des opposants à son projet de maintien en 2016. Au contraire, il accentuera l’érosion au sein de son propre camp car plusieurs cadres de la MP devraient céder leur place au profit des opposants du ventre creux. Et le camp des opposants à son maintien en 2016 ne fera que se renforcer au sein de sa propre majorité. Voilà les raisons qui expliquent la non précipitation de Kabila de se lancer dans ce jeu risqué en ouvrant la porte du gouvernement aux opportunistes de dernière minute au moment où il a besoin de resserrer les rangs autours des personnes prêtes à aller avec lui jusqu’au bout. C’est ainsi que au niveau de DESC, nous avons donné très peu de crédit à cette option qui n’était qu’un appât de mauvais goût auquel les grandes personnalités de l’opposition congolaises ont refusé de mordre.
L’option militaire est le seul atout sûr à disposition de Kabila aujourd’hui
Etant donné que l’option politique montre ses limites, c’est réellement sur le terrain militaire que Kabila compte jeter l’essentiel de ses forces. La récente mise en place au sein de l’armée, où Kabila vient de démontrer qu’il se fout une fois plus des congolais et de leurs militaires tombés pour cause des trahisons à répétition de Amisi Tango Four , montre que le seul langage que Kabila comprend est le langage qui l’a permis d’entrer en RDC en automne 1996 via Uvira sous les bottes de l’AFDL. Notre prochaine analyse sur ces nominations tentera de donner plus de lumière sur les intentions réelles de Kabila pour qui la mise en place d’une armée républicaine à vocation nationale ne fait jamais partie de sa vision de la défense et de la sécurité du Congo. De plus, la nomination du général paracommando, le Hema (ethnie proche des Hima-Tutsi) Olivier Hamuli Bahingwa, étiqueté proche de l’Ouganda et du Rwanda aux fonctions de « chargé des opérations et aux renseignements militaires » comme adjoint du CEMG FARDC, le général Etumba, cumulant les renseignements militaires (Démiap) et toutes les opérations des FARDC, est également une autre illustration des intentions bellicistes de Kabila à l’égard des populations congolaises. Toute la mise en place actuelle au sein de la hiérarchie des FARDC et les nominations à venir dans les autres services de sécurité sont effectués sur base non d’une stratégie militaire de défense territoriale du Congo mais bien une stratégie politicienne d’opérer un coup d’état en 2016. Et dans cette stratégie, Kabila peut compter sur ses deux indéfectibles alliés Kagame et Museveni pour qui le maintien de Kabila à la tête de la RDC est plus que vital pour leurs ambitions hégémoniques dans la région. Aujourd’hui Kabila est leur meilleur atout en RDC.
Une option diplomatique conduite par Gertler
Sachant que l’option militaire pourrait l’isoler diplomatiquement, Kabila déploie en même temps l’option diplomatique pour élargir la base de son soutien extérieur. Le général Olenga lui a déjà ouvert les portes de Moscou et de l’Egypte. Mais Kabila n’a toujours pas le cœur net tant qu’il n’est pas parvenu de convaincre l’oncle Sam. C’est alors qu’il se sert de son ami, le richissime homme d’affaires juif controverse, Dan Gertler, pour infléchir la position de la Maison blanche qui reste, jusque-là (et jusqu’à quand ?) ferme et décidée à obtenir son départ en 2016. Gertlera essayé en vain d’utiliser le réseau du lobby juif de l’AIPAC pour calmer les ardeurs de Washington peu avant le sommet Etats-Unis – Afrique d’août dernier.
C’est ainsi que nos sources nous informent le départ de Kabila ce samedi 20 septembre pour Washington à bord d’un luxueux avion prêté par une monarchie du Golfe. L’aspect luxeux et la beauté de l’avion ont attiré la curiosité de quelques personnes qui se sont retrouvées à l’aéroport international de Ndjili ce samedi 20 septembre très tôt dans la matinée. Kabila se rend discrètement, à l’insu de son gouvernement, en visite privé et discret, de 10 jours. Aucun de ses proches conseillers ne l’accompagne dans ce voyage. Personne à l’heure actuelle n’est au courant de l’agenda précis de cette visite mais tout porte à croire que Dan Gertler pourrait essayer d’ouvrir à Kabila la porte d’autres groupes de lobbying à Washington au-delà de l’AIPAC. Il s’agit sans doute d’une mission sensible et à haut risques qui pourrait donner une autre orientation dans les actions futures de Kabila. Un Kabila qui joue à l’équilibriste entre le Kremlin et la Maison blanche et décidé à déployer tous les leviers à sa disposition pour parvenir à ses fins et sa soif du pouvoir. Un fait anodin, la visite du duo Kabila-Gertler survient quelques semaines après la visite de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à Tel Aviv ? Lorsque l’on sait que derrière Kabila c’est le Rwanda qui agit en RDC et que conscient que le départ de Kabila pourrait affaiblir son influence en RDC, Kagame déploie également de son côté et en parallèle, ses moyens pour plaider la cause de son soldat Kabila. Certainement le cas Kabila n’a pas manqué de faire partie des sujets discutés par Mushikiwabo en Israël lorsque l’on connait les relations stratégiques qu’entretiennent l’Etat juif et les Etats-Unis.
Olenga, le véritable vice-président officieux de la RDC, garde la maison Congo en l’absence de son maître Kabila
Fort de son élévation à la tête de la maison militaire du Chef de l’’état avec rang de ministre d’Etat, Kabila a confié à son homme de confiance, le général Olenga, les clés de la maison Congo. La relation fusionnelle entre ces deux hommes n’est plus à démontrer. Nous y reviendrons un peu plus en détail lors de nos prochaines publications. L’absence du président au conseil des ministres de ce samedi est une indication sérieuse de son absence du pays. Le compte-rendu de cette réunion n’a rien mentionné à ce sujet.
Mais d’ici là, il n’y a rien à signaler pour ceux qui se font des insomnies inutiles au sujet de l’imminence, plusieurs fois repoussée, de la publication du gouvernement de la cohésion nationale. Circulez, il n’y rien à voir de ce côté-là. Il faudrait peut-être attendre dans 10 jours lorsque le raïs sera de retour de sa visite privée qui n’est plus secrète grâce à l’œil avisé de DESC. Peut-être que les directives favorables qui pourraient en découler l’amèneront à publier enfin son fameux gouvernement de cohésion nationale. Ce sera alors peut-être en octobre mais pas imminent comme un certain nombre de médias d’illusions l’annoncent."
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