Le bureau de la Ceni reste déterminé à faire respecter les délais consignés dans son calendrier électoral. Malheureusement, cette volonté bute contre une double complication dans la pratique. Il s'agit d'une part de la disponibilité des kits électoraux et du matériel électoral annexe et, de l'autre, de l'implication de la Monusco dans la phase décisive du processus électoral.
Des recoupements renseignent que le navire chargé d'apporter le matériel électoral au pays, les kits en particulier, n'a pas encore pris la mer. Or, de la Chine, point de départ à la Rdc, point de chute, un navire prend 4 mois avec escales et 3 mois sans escales. A moins d'envisager une expédition de ce matériel par avion, on ne voit pas comment la Ceni peut réaliser un miracle. Encore qu'il faut signaler que le transport aérien va se révéler très coûteux. Il faudra deux cents rotations ou carrément une flotte aérienne pour arriver à bout de tout le matériel qui chôme en Chine.
Sur un autre registre, la disponibilité de la Mousco pour assurer l'expédition des kits et du matériel électoral en provinces, risque de poser un sérieux problème. En effet, il a été établi qu'il faudra environ 80 mille rotations à la Monusco pour déposer les kits et le matériel connexe dans toutes les circonscriptions électorales.
Jusqu'à ce jour, aucune rotation n'a encore été entreprise. Pire, la Monusco a besoin d'un budget supplémentaire en millions de dollars pour assurer les 80 mille rotations évaluées. Il faudra pour ce faire, que les principaux bailleurs des fonds de la Mission onusienne au Congo, les Etats-Unis en tête, se réunissent d'urgence en vue de réunir les fonds exigés. Pour l'instant, rien ne se fait encore dans ce sens. Même pas une réunion préparatoire. Faut-il penser dès lors à une réaction éclair des bailleurs de fonds le moment venu ? Rien n'est vraiment sûr.
Chirurgie pratique
Serait-ce face à ces complications que le président de la Ceni prit la précaution d'aller négocier des kits électoraux au Togo? On a toujours présenté cette démarche dans le sens de la prévention. Les kits togolais viendraient donc au pays à titre supplémentaire. Le bureau de la Ceni avoue-t-il par ce fait que les kits commandés en Chine seront insuffisants?
N'importe comment, la situation est inquiétante. On sait par ailleurs qu'un certain cafouillage a entamé la passation du marché lié à la confection des kits électoraux et à l'impression des bulletins de vote. L'Allemagne, qui présentait toutes les garanties surtout pour la seconde opération, a été écartée au terme d'une subtile manigance. Le bureau de la Ceni a hérité de cette situation pour le moins irrégulière.
De tout ce qui précède, il se dégage un constat. La menace de découpler la présidentielle des législatives proférée par Ngoy Mulunda à l'endroit du Parlement n'était nullement contextuelle. Le pasteur-président voulait trouver n prétexte solide pour imposer une évidence devenue incontournable.
Les éléments techniques sur le terrain plaident exclusivement en faveur de la présidentielle, uniquement. Ngoy Mulunda le savait lorsqu'il mettait en demeure la représentation nationale. Il savait aussi que son ultimatum ne pouvait tenir. Il espérait par conséquent prendre prétexte de cet ultimatum pour se tirer de l'impasse. La pression politique l'a fait reculer. Comment vont finir les choses ?
LP
7sur7.cd
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