Réuni en congrès pendant 3 jours dans l'antre du stade des Martyrs, le parti-phare de la Majorité opérerait un choix judicieux en jetant son dévolu sur l'omniprésent Moïse et en lui adjoignant Henry Mova, Emile Bongeli, Toussaint Tshilombo, Marie-Ange Lukiana et Francis Kalombo.
Une projection AfricaNews.
En cette période de fièvre électorale, alors que la CENI a procédé, jeudi 18 août 2011, à la convocation du corps électoral et au moment où les caméras de la planète RD-coqgolaise des médias vont devoir braquer leurs objectifs sur trois assises simultanées qui s'ouvrent vendredi 19 août à Kinshasa, notamment la Convention de l'UDEMO, le congrès du PECO et celui du PPRD, prévu au stade des Martyrs, il fallait bien une projection pimentée pour réveiller cette Majorité présidentielle qui semble dormir et dépassée face à une Opposition revigorée par les derniers succès populaires d'Etienne Tshisekedi, au Katanga et à Kinshasa, et de Vital Kamerhe dans le Bas-Congo. Le PPRD réunit en congrès. Comme tous les partis qui remplissent ce devoir avant les joutes électorales, il a et aura certainement besoin d'un nouveau souffre qu'il veut continuer à jouer son rôle de parti-locamotive de la Majorité présidentielle et de première force politique en RD-Congo.
Or, à part un timide renforcement des structures opéré il y a quelques mois, rien de tel ne s'est véritablement produit depuis la nomination d'Evariste Boshab à la tête du parti. Le dire et le donner à savoir, sans éluder ce qui va mal au sein du parti, en cette période où toutes les écuries se réchauffent, s'organisent et se mettent sérieusement en ordre de bataille, n'aurait été que justice et objectivité.
A la veille du grand rendez-vous de novembre, le PPRD a connu des défections.
La dernière en date serait celle de l'ambassadeur Théodore Mugalu. Si la nouvelle se confirme, ce départ constituerait une énorme perte pour le PPRD au Katanga tant Mugalu reste une icône à Kalemie. Face à l'éventualité d'un rapprochement et d'une alliance de tous les prétendants de l'Opposition en vue d'une candidature unique ou commune -ce qui constituerait, selon une pertinente analysé de Colette. Braeckman du quotidien belge Le Soir mise en ligne le 17 août, une grave menace pour le candidat de la Majorité présidentielle-, Kabila doit prendre le risque et avoir le courage de retoucher ses lignes offensives. Il a aujourd'hui besoin d'une équipe capable non seulement de résister mais de riposter à toutes les attaques de l'Opposition. Et les hommes de talent et de poigne ne manquent pas dans ses rangs. Ils sont tapis au sein même du PPRD. Ils se recrutent dans tous les coins de la République et de tous les milieux. Réunis, ils sont à même de faire le poids à toute l'Opposition réunie. Ils peuvent sérieusement agacer ces opposants qui semblent avoir le vent en poupe. Les analystes d'AfricaNews se sont livrés à ce laborieux exercice de repérage de ceux qui pourraient constituer le noyau de cette équipe idéale. Ils en ont retenus 6 : un homme-orchestre issu du Sud-est du pays, Moise Katumbi Chapwe, une éminence grise, également issu du Sud-est, Henry Mova Sakanyi, un scientifique doublé de tribun venu du Nord, Emile Bongeli, capable d'être à l'aise dans le rôle de demolition-man, avec un alter ego ressortissant du Centre, Toussaint Tshilombo, une représentante de l'Ouest et de la gent féminine pétrie d'expérience, Marie-Ange Lukiana, et un jeune chargé de jouer le rôle de sniper ou d'homme-courage, Francis Kalombo.
Cette équipe pourrait, si le PPRD le veut, empêcher bien des Opposants de dormir ou de s'exprimer à leur aise.
Pour la première fois, on a vu Moïse Katumbi, confiance retrouvée et rage de vaincre certaine ; s'exprimer en lingala à partir de son fief de Lubumbashi, lançant un signal fort à ses amis et camarades de Kinshasa, leur promettant de chaudes retrouvailles pendant 3 jours à la faveur du Congrès du PPRD. L'image a été balancée jeudi 18 août à la grande édition du JT de Digital Congo... au grand bonheur, a-t-on appris, des sociétaires du PPRD. Katumbi séjourne déjà dans la capitale en prévision du 2ème Congrès ordinaire de son parti qui s'ouvre aujourd'hui à 11h. Orphelin de Vil Kamerhe, le PPRD avait longtemps besoin d'un nouveau tribun, un nouveau volontariste pour épauler Kabila. Gouverneur du Katanga depuis 2007, le natif de Kashobwe, à 300 km de la ville de Lubumbashi, s'est forgé une réputation et une popularité qui font baver dans tout le pays et forcent l'admiration d'un Kamerhe qui a basculé dans l'opposition. Son secret? Un savant dosage de volontarisme, de populisme, de vision, de management et de sa richesse.
Voilà un capitaine dont n'importe quel coach ambitieux rêverait ! Tout en ayant annoncé son retrait politique, Katumbi a promis de mouiller la chemise pour la réélection de Kabila. Quoi que critiqué et diabolisé outrance, par certains adversaires politiques au point de le décourager et lui donner d'autres idées, il a juré de demeurer loyal.
Homme de parole, il ne manque pas de moyens pour faire un bon secrétaire général du parti, la politique étant une discipline qui exige beaucoup de sacrifice et d'importants moyens financiers -on n'y vient pas et on ne doit pas s'y mettre pour s'enrichir! Au Katanga, tous l'ont vu renoncer à son traitement de gouverneur et conduire la réhabilitation de plusieurs infrastructures à vocation sociale et économique à ses propres frais. Avec sa fortune acquise du commerce du poisson avec la GECAMINES et le boom minier, il n'a donc pas de problème de légume et est à l'abri de diverses tentations. Ses exploits dans le domaine du football et son dévouement pour le sport ont fait de lui le chouchou des jeunes de toute la RD-Congo.
Propulser cet homme d'affaires devenu animal politique malgré lui comme, SG du PPRD et directeur de la campagne présidentielle serait un choix judicieux.
Mova, le cerveau
On lui adjoindrait 5 collaborateurs directs pour faire une redoutable équipe. Arrivé, lui aussi à Kinshasa pour prendre part au Congrès, ambassadeur de la RD-Congo en Belgique et originaire du Katanga comme Katumbi, Henry Mova Sakanyi, professeur d'université, écrivain doté d'une intelligence vive, serait l'éminence grise de cette machine. Rescapé du groupe des jeunes cadres qui ont constitué la ceinture de M'zée Laurent-Désiré Kabila, Mova, ancien ministre des Transports, de l'Environnement et de l'Information, est resté loyal vis-à-vis de Joseph Kabila. Dans une équipe de campagne où chacun se voit attribuer un rôle précis, Mova pourrait bien s'occuper de l'élaboration de la stratégie en menant la réflexion en tant que scientifique et en se rendant lui-même opérationnel sur le terrain Travailleur infatigable, et homme du sérail -on le dit très proche de Janet, la soeur jumelle du président- une équipe de campagne besoin de gens de sa trempe.
Les tribuns Bongeli et Tshilombo
Parmi les cinq adjoints à Katumbi, émerge également le nom d'Emile Bongeli, lui aussi ministre de la Communication et des Médias et ex-vice-Premier ministre à la Reconstruction. Bongeli, comme Katumbi, Vital Kamerhe, Sekimonyo wa Magango, Jean Yagi Sitolo ou José Makila Sumanda figure parmi les meilleurs scores des législatives de 2006. Son sens d'humour, sa rationalité, sa connaissance du terrain -il est avant tout un territoriale chevronné qui a gravi des échelons jusqu'au grade de commissaire sous-régional et sillonné presque toute la République, son abord facile, sa popularité, ses relations avec les professionnels des médias qu'il a pour la plupart formés à l'ISTI-IFASIC.... sont autant d'atouts à mettre au service de son parti politique et de Kabila. Après le départ de Kamerhe du secrétariat général du parti, nombreux le voyaient comme probable successeur. La haute hiérarchie a vu les choses autrement. Dans l'équipe de rêve que pourrait mener Katumbi, Bongeli a une place de choix à revendiquer.
La politique en RD Congo tenant compte de géopolitique, après l'Est ci le Sud-Est, il faut penser au Centre et à l'Ouest. Toussaint Tshilombo Send semble le mieux placé au sein du parti ayant le profil pour servir lors des joutes électorales.
Professeur d'Université lui aussi, ancien ministre de la Communication, Tshilombo est aussi un vrai communicant comme les trois membres pressentis de l'équipe de campagne.
L'expérimentée Lukiana
Il faut également penser à Ange-Marie Lukiana, actuel le ministre de la Famille, Genre et Enfants. Plusieurs fois ministre soit du Travail, soit de la Famille, elle fut secrétaire générale adjointe du PPRD sous Vital Kamerhe.
L'équipe avait gagné Kamerhe s'est retrouvé président de l'Assemblée nationale après avoir nourri les ambitions de briguer le poste de Premier ministre, Lukiana a été nommée ministre, mais là poule aux oeufs d'or est en train de sombrer au point de susciter beaucoup d'inquiétudes dans des cercles les plus informés de la majorité. Kabila ferait œuvre utile de la ramener à son poste d'antan pour arracher l'adhésion de la gent féminine et celle de l'Ouest surtout du Kwango-Bandundu et d'une bonne partie de Kinshasa.
Kalombo, le sniper
L'équipe peut être comblée avec l'incorporation du député national Francis Kalombo, l'homme à tout faire. Un va-t-en guerre, capable d'aller au front dans n'importe quelle condition et de jouer au sniper. Volontariste, Kalombo est de ceux qui pensent qu'il n'y a pas d'avenir pour la RDCongo en dehors de Kabila. Déjà président de la Ligue des jeunes du PPRD dans l'équipe Boshab, il est de ceux qui estiment qu'il ne faut pas changer d'animateur du parti à la veille d'un grand enjeu comme les élections. Mais les observateurs estiment que l'appeler pour œuvrer aux côtés de Katumbi dont il est un de grands admirateurs et amis, ne le laisserait pas indifférent. Son plus grand rêve, est de s'occuper personnellement du cas Vital Kamerhe avec, qui il avait constitué, ensemble avec Kudura Kasongo, le trio de choc de la campagne de 2006.
Tino MABADA
Africanews (7sur7.cd)
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