République démocratique du Congo
La campagne que consacre Global Witness à la République démocratique du Congo (RDC) couvre un large éventail de questions relatives à l’exploitation des ressources naturelles riches et variées du pays. Des ressources telles que le bois, les diamants, l’or, le coltan et la cassitérite ont directement alimenté l’une des guerres les plus brutales qu’aient connues l’Afrique et contribué à la perpétration de graves atteintes aux droits de l’homme par des acteurs tant congolais qu’étrangers.
Des hommes politiques, des militaires et des groupes de milice ont pillé la richesse naturelle du pays pour leur fortune personnelle, aux dépens de la population. La campagne de Global Witness a pour objectif de réunir des informations sur ces liens, de les exposer et, à terme, de les éliminer.
Global Witness rend également compte d’autres problèmes affectant le secteur des ressources naturelles en RDC, y compris la quasi omniprésence de la corruption, le manque de transparence et la haute dangerosité des conditions de travail. Les résultats de nos recherches sont publiés dans des rapports, des documents d’information et des communiqués de presse qui sont largement diffusés tant dans le pays qu’à l’extérieur.
Le personnel de Global Witness se rend régulièrement en RDC et dans les pays voisins pour y mener des recherches approfondies sur le terrain auprès d’acteurs congolais et internationaux. Nous nouons également des dialogues avec les gouvernements donateurs, les agences des Nations Unies, les institutions financières internationales et les entreprises dans le but d’améliorer la gestion des ressources naturelles de la RDC et, ainsi, d’assurer que celles-ci contribuent au développement du pays et à l’amélioration du niveau de vie de la population congolaise.
La RD Congo donne suite à ses promesses de transparence mais doit divulguer davantage d’informations
1st Août 2011
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La publication en ligne récente par la République démocratique du Congo de dizaines de ses contrats pétroliers et miniers indique une démarche prometteuse à l’égard des engagements du pays dans le domaine de la transparence, a affirmé Global Witness aujourd’hui. Il convient plus particulièrement de saluer la publication au cours des deux dernières semaines de l’un des contrats les plus controversés que le pays ait conclus, à savoir l’attribution à deux compagnies jusque-là inconnues de blocs pétroliers précédemment confisqués. Il s’agit là de signes positifs, mais il reste encore beaucoup à faire ; le gouvernement n’a en effet toujours pas fait paraître plusieurs contrats clés, et Global Witness publie aujourd’hui l’amendement majeur apporté à un accord chinois de plusieurs milliards de dollars.
Au cours de la dernière quinzaine, le gouvernement a publié le contrat de partage de production conclu en mai 2010 avec Caprikat et Foxwhelp, deux compagnies enregistrées dans les îles Vierges britanniques, paradis fiscal offshore opaque. Cela faisait déjà un certain temps que Global Witness exhortait le gouvernement à publier ce contrat afin d’assurer aux citoyens congolais que les ressources serviront à construire l’économie de leur pays. L’initiative fait suite à l’adoption par le Congo d’un décret le 20 mai promettant de divulguer tous les contrats conclus dans le secteur des ressources naturelles dans les 60 jours suivant leur entrée en vigueur.
Le Congo doit désormais aller plus loin en divulguant l’identité de tous les propriétaires effectifs de ces compagnies au lieu de leur permettre de se dissimuler derrière les règles de confidentialité en vigueur dans les îles Vierges britanniques. La propriété de toutes les autres compagnies devrait être soumise à la même transparence afin de garantir une protection supplémentaire contre le danger posé par des pratiques corrompues.
Le Congo a également publié des documents relatifs à un accord de 6 milliards de dollars conclu entre la Chine et le Congo, au titre duquel la Chine doit fournir au Congo des infrastructures clés telles que des barrages et des routes en échange de millions de tonnes de cuivre et de cobalt. Cependant, pour l’instant, certains des documents les plus importants se rapportant à cet accord n’ont pas été publiés de manière officielle – notamment le contrat détaillé daté d’avril 2008 passé entre le Congo et deux compagnies d’État chinoises, China Railway Group et Sinohydro, ainsi que l’amendement apporté à ce contrat en octobre 2009.
Global Witness a récemment obtenu une copie de l’amendement d’octobre 2009 – dans lequel la valeur de l’accord passe de 9 à 6 milliards de dollars – et publie aujourd’hui ce document en ligne. Bien que de nombreuses informations aient désormais été divulguées, Global Witness reste préoccupée par le manque de clarté de certains aspects clés de l’accord, y compris la méthode utilisée pour tarifer les minerais.
« Il est indubitablement dans l’intérêt public que soient publiés les contrats gouvernementaux signés dans le secteur extractif. Le fait de fournir davantage d’informations sur les différents accords passés ne peut que contribuer à démontrer que le secteur profite à la population congolaise », a commenté Daniel Balint-Kurti, chef de campagne RDC pour Global Witness. « Une transparence accrue est cruciale pour transformer la richesse minière et pétrolière du Congo en un développement réel. »
/Fin
Contact :
Daniel Balint-Kurti, +44 (0) 207 492 5872 et +44 (0) 7912 517 146
Notes à l’attention des équipes de rédaction :
- En 2010, Caprikat et Foxwhelp se sont vu octroyer les blocs I et II de la zone du Graben Albertine dans un climat de controverse, d’autres compagnies affirmant détenir les droits relatifs à ces blocs. Les blocs I et II avaient précédemment été octroyés à la compagnie pétrolière britannique Tullow en 2006, avant d’être annulés en 2007 au motif d’irrégularités contractuelles. Un nouveau contrat de partage de production relatif au bloc I a été signé avec la compagnie sud-africain Divine Inspiration Group et des compagnies partenaires en 2008. Bien que le Congo soit actuellement un producteur de pétrole de faible envergure, il est en train d’ouvrir des dizaines de blocs à travers le pays ; le pétrole devrait par conséquent être amené à jouer un rôle croissant dans l’économie de ce pays ravagé par la guerre.
- Une copie du contrat d’avril 2008 diffusée clandestinement a été publiée sur des sites d’information congolais et peut être consultée ici.
- L’amendement apporté au contrat sino-congolais en octobre 2009 ainsi qu’un bref commentaire de Global Witness peuvent être consultés ici.
- Les contrats miniers et pétroliers publiés par le Congo peuvent être consultés sur le site Internet du ministère congolais des Mines à l’adresse http://mines-rdc.cd/
- Le rapport de Global Witness sur l’accord sino-congolais, intitulé « La Chine et le Congo : Des amis dans le besoin », peut être consulté ici.
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