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SACREBOPOL

mardi 13 décembre 2011

LE SILENCE EMBARRASSÉ DE LA FRANCE

La crise de l'euro écrase tous les sujets, même étrangers. Quand Sarkozy se déplace à l'étranger, c'est pour se montrer travailleur et protecteur sur le terrain de la dette. Pourtant, l'actualité internationale récente est également riche de tensions et catastrophes sur lesquelles notre Monarque montre toute son impuissance. 

Samedi dernier, le 10 décembre, nous fêtions l'anniversaire de la déclaration des droits de l'homme. Il y a 4 ans, jour pour jour, nous recevions le colonel Kadhafi en grandes pompes. Depuis, Nicolas Sarkozy a tenté de se racheter en renversant par la force le boucher libyen.


Diplomatie: silence ou impuissance de Sarkozy

  
Russie, le silence 
En Russie, le pire des scénarios est à l'oeuvre.  Sans surprise, Vladimir Poutine avait annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle en novembre dernier. Puis il a favorisé la création d'un parti-alibi, dont il a fait démissionner le président quand ce dernier a pris son rôle trop au sérieux. Enfin, malgré de graves fraudes électorales dénoncées par l'opposition, les élections législatives du 4 décembre dernier ne lui ont pas donné l'écrasante majorité qu'il attendait. Son parti Russie Unie n'a décroché que 49,5% des sièges... Fichtre ! 
  
Mardi dernier, quelque 560 opposants qui manifestaient dans les rues de Moscou ont été arrêtés par les forces spéciales. Samedi, d'autres manifestations ont rassemblé des milliers de participants, malgré les efforts, immenses, des autorités pour les décourager: les services secrets du FSB ont ainsi enjoint le réseau social Vkontakte(5 millions de membres) de fermer des groupes appelant à manifester. La mairie de Moscou a inventé un examen scolaire pour les élèves de 14 à 16 ans cet après-midi là. Des journalistes et blogueurs ont également été arrêtés. 
  
Quelle a été la réaction française ?  On la cherche. On l'a trouvé. Elle était modeste. Elle est venue d'un porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, et ses termes furent bien équivoques. 
« Les citoyens russes ont été appelés à se prononcer pour élire leurs députés. C'était un rendez-vous important pour la démocratie en Russie. Il est significatif que des observateurs internationaux aient été présents. Des parlementaires français, de la majorité comme de l'opposition ont d'ailleurs participé aux missions d'observation.
Toute la lumière doit être faite sur les allégations figurant dans le rapport de l'OSCE et nous souhaitons que des leçons en soient tirées pour les prochains scrutins organisés en Russie.»
On se souvient encore de cette incroyable photographie d'un Poutine embrassant Louis Sarkozy en août 2008
  
Syrie, l'impuissance 
En Syrie, la boucherie se poursuit. La répression gouvernementale contre ce qui s'appelle d'ores et déjà une révolution est atroce. Après quelques semaines de silence voici 5 mois, les autorités françaises ont réagi ... par le verbe. La guerre en Libye montrait que la France pouvait attaquer les méchantes dictatures. Nicolas Sarkozy s'était refait une virginité droitsdelhommite à bon compte. Rappelez-vous ses grandes déclarations en septembre dernier, quand la Libye fut enfin libérée. « Cela vaut pour tous les peuples arabes dans le monde qui voudront se libérer de leurs chaines. La France et l'Europe seront à leurs côtés.» Il avait même dédié son déplacement « à tous ceux qui espèrent que la Syrie soit un jour libre ». Et depuis ? 
  
Rien. La France proteste, la France s'agite. Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, tente de convaincre les Russes et les Chinois du Conseil de Sécurité de l'ONU qu'il faudrait réprimander la Syrie de Bachar El-Assad. Bien sûr, la France n'ira pas jusqu'à attaquer la Syrie. Nous n'avons ni l'argent ni l'envie.  
  
La Syrie est une pièce trop centrale du Moyen Orient pour qu'on y envoie nos avions.  
  
Quand des soldats français sont blessés par l'explosion d'une bombe au passage de leu véhicule au Liban, Alain Juppé accuse la Syrie. « Nous avons des doutes forts » a-t-il déclaré dimanche soir sur RFI. Mais que peut-il de plus ? Rien.  
  
Pourtant, Nicolas Sarkozy nous avait promis la fin des dictatures dans le monde, n'est-ce pas ? Les promesses n'engagent que ceux qui les croient. 
  
Congo, silence 
Joseph Kabila a été réélu président de la République Démocratique du Congo. L'annonce a été faite jeudi dernier. Il aurait obtenu 49% des suffrages contre 32% à son opposant Etienne Tshisekedi, qui n'a pas reconnu le résultat. Kabila est l'un de ces autocrates africains. Il avait succédé à son père, assassiné en 2001. Depuis jeudi, on se tire dessus à Kinshasa et ailleurs dans le pays. L'ONU a appelé au calme
  
Et en France ? 
Le communiqué officiel du ministère des affaires étrangères fut très sobre : « Ce scrutin, auquel les Congolais ont participé en nombre, a démontré leur attachement à la démocratie. Comme l’ont souligné les observateurs de l’Union européenne, il a toutefois été marqué par de nombreuses et sérieuses défaillances et irrégularités. La France appelle tous les acteurs politiques congolais à faire preuve de retenue et d’esprit de responsabilité. » La timidité de cette réaction s'explique aisément.
 
  
En mars 2009, Nicolas Sarkozy s'était rendu en RDC pour sceller une réconciliation qu'il jugeait nécessaire, comme avec le Rwanda voisin. En avril de la même année, le gouvernement Kabila confiait à Areva une nouvelle concession d'extraction d'uranium. Pour cet accord majeur, l'Elysée avait beaucoup travaillé en coulisses, avec notamment le concours de Patrick Balkany, le député-maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), bien installé auprès des autorités régionales. 
  
Quelques mois plus tard, un consortium canadien était expulsé de son exploitation minière à Kolwezi. La RDC, avec sa province du Katanga, reste un terrain d'affrontement économique entre l'Asie (Chine, Inde), l'Europe et les Anglo-saxons (Canada, Australie).


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