Sous les arbres ceinturant l'imposante Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, il faisait déjà nuit en ce jour de mardi 20 décembre 2011.
19 heures venaient à peine de sonner lorsque le colonel Kanyama, de la Police Nationale Congolaise, à la tête de ses troupes fortement armées, a atterri à l'Ambassade des Etats-Unis pour disperser les femmes congolaises qui étaient là en sit-in depuis la veille , à coups de matraques et des grenades lacrymogènes. Elles étaient là pour déposer un mémorandum relatif à la situation politique de la République Démocratique du Congo aux autorités américaines.
Elles exigeaient particulièrement, au sujet des élections du 28 novembre 2011 dernier que les autorités américaines fassent pression pour que la VÉRITÉ DES URNES SOIT RESPECTEE par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour cette cause républicaine, elles avaient décidé de passer la nuit surplace, à la belle étoile, malgré les intempéries et la fraîcheur impitoyable du Fleuve Congo situé seulement à quelques mètres de l'Ambassade. De négociations entreprises depuis la veille, elles attendaient, mordicus, la réponse de l'Ambassadeur des USA. Mais c'était sans compter avec la répression de la Police nationale. Mmes Denise Lupetu, Pascaline Kudura et Tchather - qui ont tenu hier mercredi 21 décembre 2011 un point de presse pour dénoncer cette énième répression dont elles étaient victimes avec leurs membres - elles défoncent avec « indignation et dépit le mépris de la personne humaine et l'ignorance du principe du droit international public par le colonel Kanyama et ses troupes, armées jusqu'aux dents et venues mardi, la nuit, molester à coups de grenades lacrymogènes, matraques et autres bastonnades le groupe de femme, qui avait fait un sit-in dans l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique.»
Violation du territoire des USA en RDC
En effet, dans leur point de presse et le communiqué remis ensuite à notre rédaction, ces Congolaises qui se font appeler : « Femmes congolaises acquises au changement » ont décliné leur cahier de charges : vérité des urnes, démilitarisation du pays et respect de la liberté d'expression. A ce sujet, elles dénoncent aussi le musellement de la presse avec plusieurs organes de presse fermés. Devant la répression dont elles étaient victimes dans le périmètre appartenant à l'Ambassade des USA, elles ont interpellé Mme Hilary Cliton et Bill Richarson pour savoir réellement s'ils ont donné l'ordre à leur Ambassadeur à Kinshasa pour la répression dont elles étaient victimes alors qu'elles étaient mains nues, sans armes ni rien de nuisible et attendaient paisiblement la réponse à leur mémorandum des autorités américaines.
Dans leur communiqué, elles regrettent ce comportement des troupes du colonel Kanyama : « Pourtant, nous étions en processus de négociations avec l'Ambassade des USA, le chargé de renseignement et sécurité de la Monusco pour un retrait pacifique des femmes du territoire américain à savoir l'Ambassade des USA en RDC ». Elles disent prendre à témoin l'opinion nationale et internationale de la violation grave par l'Etat congolais du Droit international qui interdit la violation du territoire étranger; de l'atteinte grave de droits humains en RDC».
Certains responsables de la Police, contactés justifient cette action en prétendant que les manifestantes étaient devenues têtues et insolentes vis-à-vis de leurs chefs et refusaient constamment d'obéir à toute injonction depuis deux jours. Pour eux, cela risquait de troubler les relations avec les Etats-Unis d'Amérique, alors il fallait y mettre un terme. Donnant certaines' précisions sur cette répression, Denise Lupetu a signalé avoir compté trois camions militaires et six jeeps remplis des policiers.
RSK
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