Fred Bauma et Yves Makwambala, symboles de la répression en RDC
L’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a appelé, mardi dernier, les autorités de la République Démocratique du Congo à libérer « sans condition » les deux militants de la société civile (Fred Bauma et Yves Makwambala) arrêtés en mars 2015 à Kinshasa lors d’une rencontre internationale.
Le mardi 15 mars 2015 marque le premier anniversaire de la détention de Fred Bauma et Yves Makwambala. Les deux militants congolais ont débuté à minuit une grève de la faim illimitée pour demander leur liberté. MM. Bauma et Makwambala, âgés tous deux d’une vingtaine d’années, sont poursuivis par ta justice congolaise pour complot contre le président Joseph Kabila. Ils avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars 2015, après avoir donné une conférence de presse à Kinshasa avec leurs amis sénégalais du mouvement «Y’en a marre». Cette rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique avait été présentée par les autorités comme une réunion «terroriste», un qualificatif réfuté depuis par une commission parlementaire.
Le bloqueur Fred Bauma, diplôme en économique financière selon Jeune Afrique, est t des principaux animateurs de la «Lutte pour le changement» (Lucha), mouvement non-violent basé à Goma (Est de la RDC) qui regroupe des jeunes indignés et adhère à Filimbi, et Yves Makwambala, est le webmaster et graphiste de Filimbi qui se présente comme un collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté, non partisan et non-violent. Les deux jeunes militants avaient été détenus au secret pendant plus de 40 jours avant d’être déférés à la justice début juin. Leur procès pour complot contre le chef de l’Etat s’est ouvert il y a plusieurs mois mais est suspendu à une décision de la Cour suprême de justice congolaise sur leur demande de remise en liberté, attendue pour le 16 mars. D’après Amnesty International, les deux jeunes hommes, écroués à la prison de Makala à Kinshasa, encourent la peine de mort.
«UNE VOLONTE DES AUTOR1TES CONGOLAISES DE FAIRE TAIRE LA CONTESTATION PACIFIQUE»
L’organisation américaine de défense des droits de l’Homme Human Riqhts Watch (HRW) a appelé mardi les autorités de la République démocratique du Congo à libérer «sans condition» ces deux militants de la société civile. «Les autorités congolaises devraient libérer immédiatement et sans condition deux activistes qui ont été arrêtés il y a un an» en RDC, écrit HRW dans un communiqué. «Fred Bauma et Yves Makwambala font l’objet de fausses accusations dans le cadre d’une apparente campagne politique visant à faire taire toute voix dissidente», dénonce l’ONG. Et d’ajouter : leur «détention prolongée est un rappel inquiétant de la volonté des autorités congolaises de faire taire la contestation pacifique. (…) Les autorités devraient immédiatement abandonner les poursuites sans fondement et libérer Bauma et Makwambala».
Lucha a organisé mardi d’une marche pacifique à Goma pour «demander la libération» de Bauma et Makwambala. Le mouvement a fait savoir qu’une dizaine de participants avait été arrêtée, et que des militants avaient été «brutalisés» par la police. Le climat politique est très tendu en RDC alors que s’éloigne la perspective d’une élection présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année. L’opposition soupçonne le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat s’achève en décembre, de manœuvrer pour contourner interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.
Paris Match/LP
http://7sur7.cd/new/fred-bauma-et-yves-makwambala-symboles-de-la-repression-en-rdc/
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